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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 14:43

caxaforum.jpg  (J.p.bonnel)  * Goya et Delacroix à Barcelone (mars 2012)

 

  Voir Delacroix dans les musées de province : La dame qui caresse son perroquet (1827, à Lyon), Aspasia : Aline la Mauresque, ou la mulâtre (1824, au musée Fabre de Montpellier). Portraits, représentations, figures d'animaux, puis cette modernité, cette abstraction du Tigre dans sa grotte : un tourbillon de noire peinture dans lequel on perçoit à peine les lignes de a bête !

 

   J'aime le titre en catalan : "Cap de gat" (tête de chat, aquarelle de 1825). L'inspiration littéraire de Delacroix est importante : Les Natchez, 1823 (au MOMA), Milton et le paradis perdu, La confession publique, Lord Byron : Child Harold's Pilgrimage, Les Grecs expirant face aux Turcs, 1826 (Musée des Beaux-Arts de Bordeaux). 

  Je dessine vite et debout "Un Arabe au Maroc", 1832, et Les Filles d'Alger dans leur appartement, 1847/49 (au Musée Fabre, de Montepellier), accroupies devant un généreux callumet... Les animaux de la période marocaine sont peints avec maladresse ou bien c'est la vision, le "style" delacroisien... Je préfère m'arrêter, stupéfait, devant la toile intitulée "Chasse aux lions", 1854 (au musée d'Orsay): c'est une abstraction rouge, une modernité orangée, plus moderne que Cézanne ou la fauve révolution...

  Moins gai est le "Crist a la creu" (en catalan), de 1835, par Dela/croix, ou le "Crist lligat a la columna, 1852 (pas le Dali de Port-Lligat, mais le Christ attaché à la colonne), ou encore, "El Crist del jonc" (BNF, 1833).

 

   Mais trop de monde pour cette belle expo gratuite - financée par la Caixa - et les cartels (en catalan, espagnol et anglais) sont trop petits !

   Avec Goya, entre les autoportraits et les portraits officiels de la cour, nimbés d'ironie, on regarde avec plaisir les caricatures, la société marginale de l'Espagne du début du XIX° siècle et les "Désastres de la guerre". La soeur de Charles IV dans un vide orangé, donne une impression d'inachevé : Maria Josepas de Borbo, 1800, au palais d'Aranjuez. Plus original est le portrait du roi Charles IV, de 1789 : le personnage "sort" du tableau, grâce au vert du fond et au rouge du costume; il est comme en relief, il avance vers le spectateur pour illustrer la "relation moderne entre le monarque et ses sujets"...

   La corrida, en 1814/16, est un thème exploré, là aussi, de façon critique, par Goya; ce jeu sanglant est à mettre en relation avec les désastres de la guerre; il montre l'importance des "picadors" : leur participation est un moment tragique de la corrida; il dessine la monture, le cheval, l'homme, tous liés par la proximité de la mort. Goya s'inspire de la dissertation de José Vagas Ponce sur la corrida de toros; il décrit, en 1805, la fréquence des accidents; Goya représente un événement crucial, la mort du maire de Torrejon, à Madrid, en août 1790.

  Cette vision critique de la tauromachie se développe durant les années qui suivent la guerre d'Indépendance. Les estampes montrent la violence humaine, l'affrontement irrationnel entre l'homme et la mort : à la guerre ou à la corrida, celui-là s'abouche avec celle-ci...

 

   Amusons-nous avec les légendes choisies par Goya : "¨Pour bouger la langue d'une autre manière", ou "Es millor morirse" : il vaut mieux mourir dans cette situation-là, en finir quand on est pauvre et infirme...

 

    Le peintre de Sarragosse dévoile les images de la condition humaine; avec l'album de Bordeaux, il démontre que la violence est un pendule au retour immédiat...

 

 

* à la Caixaforum, au pied de Montjuich.

 

 

 

 

 

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 12:25

  ·        Photographies de Pierre CORATGE 

 

 

    * Mardi 27 mars à 18 H, vernissage de l'exposition de photographies de Pierre Corratgé : "01/01, tirages uniques", à la  Galerie Thérèse Roussel, 7 pl Desprès à Perpignan. Du 27 mars au 14 Avril, Galerie ouverte les après-midi sauf dimanche et lundi. 04 68 34 77 93.

 

·        mercredi 28 mars à 18 h, Librairie Torcatis Rue Mailly à Perpignan, discussion et signature de son livre.

 

"A l'heure d'internet et d'une virtualisation de l'image, nombreux sont les photographes qui, souhaitant "matérialiser" leur travail, se heurtent à une difficulté de diffusion et de circulation de leurs photographies. À côté du "tirage d'exposition" et du portfolio, le "livre de photographe", édition en tirage limité réalisée par l'auteur, est une solution que les facilités de la P.A.O. et de l'impression numérique de qualité rendent très abordable. Autour de son expérience dans ce domaine, Pierre Corratgé parlera de ses réalisations et de ses projets, notamment de sa collaboration avec Michel Arcens, passée et à venir, dans la relation entre la photographie et l'écriture, ainsi que de celle de bla-blART avec l'atelier d'écriture de la bibliothèque de Saint Estève. Il dédicacera aussi le livre publié par Trabucaire à l'occasion de son exposition au Couvent des Minimes".

 

* dimanche 24 mars à 15 h et samedi 14 avril à 15 h aussi, visites commentées de son exposition au Couvent des Minimes à Perpignan.

 

 

 

 

 

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 00:58

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                                          Trobada des éditeurs du pays catalan - Céret 31 mars 2012 - PROGRAMME

 

La deuxième Trobada des éditeurs du pays catalan se déroulera à Céret avec toujours comme objectif de faire connaître le travail et les catalogues des éditeurs professionnels des Pyrénées-Orientales. Cette année nous devrions être 10 éditeurs des PO à présenter notre travail autour de trois rencontres :

1) Une rencontre à la Médiathèque de Céret avec les bibliothécaires du Vallespir le mercredi 28 mars en matinée (de 9heures à midi) afin de présenter la diversité éditoriale représentée par les différentes maisons d’édition du pays catalan ainsi que leurs catalogues, leurs nouveautés et leurs auteurs. Cette manifestation unique en son genre permettra aux bibliothécaires du Vallespir de mieux connaître le travail des professionnels du livre d’ici et aux éditeurs de faire connaissance avec le réseau de bibliothèques du Vallespir ainsi que leurs animateurs et animatrices.

2) Différentes rencontres, pendant la semaine, avec les élèves et les professeurs des établissements scolaires de la région de Céret afin de faire découvrir le métier d’éditeur et la fabrication du livre. Il nous semble, en effet important, que les professionnels du livre de notre département promeuvent auprès des jeunes publics la place et l’importance du livre dans la société. C’est pourquoi dans une démarche que nous voulons le plus pédagogique possible, nous proposons d’intervenir en direction des scolaires durant la semaine précédant le 31 mars, (au sein de la Médiathèque de Céret) auprès des classes qui souhaiteront découvrir le livre et ses métiers. Nous adapterons nos interventions en fonction des publics. Toutefois si des classes ne peuvent participer aux rencontres proposées à la Médiathèque, nous proposons d’intervenir dans les établissements, en collaboration avec le CDI et les enseignants concernés.

3) Une rencontre avec le public le samedi 31 mars, jour de marché, de 9h à 18 heures se déroulera à Céret en extérieur, au pied de la Médiathèque, entre celle-ci et la librairie partenaire de l’événement « Le Cheval dans l’Arbre » qui aura pour rôle de tenir les ouvrages et d’inviter les auteurs participants aux tables rondes pour des séances de dédicace.

Diverses tables rondes se dérouleront dans l’enceinte de la Médiathèque) consacrées le matin aux métiers du livre (en collaboration avec LR2L), à l’art moderne et contemporain à Céret (animée par Joel Mettay) et aux ouvrages relatifs aux arts populaires en après-midi (animée par Robert Triquère).

Plusieurs expositions au sein de la Médiathèque viendront enrichir la rencontre dont une grande exposition consacrée au caricaturiste aujourd’hui disparu Jordi.

Robert Triquère (Balzac Editeur) - Marie Ange Falquès – Avril (Editions Trabucaire) 

 

Mercredi 28 mars (de 9heures à midi)

Médiathèque de Céret : Rencontre bibliothécaires du Vallespir et Editeurs du Pays Catalan

Mardi 27 – jeudi 29 - vendredi 30 mars

Médiathèque de Céret : Différentes rencontres, pendant la semaine, avec les élèves et les professeurs des établissements scolaires (maternelle et primaire) de la région de Céret afin de faire découvrir le livre et la fabrication du livre.

Samedi 31 mars (de 9h à 18 heures)

De La Médiathèque jusqu’à la librairie « Le Cheval dans l’Arbre » :

-          Stand de 10 éditeurs du Pays Catalan et de l’éditeur invité : L’Atelier Baie (Nimes)

-          Stand de la librairie « Le Cheval dans l’Arbre » qui aura pour rôle de tenir les ouvrages et d’inviter les auteurs participants aux tables rondes pour des séances de dédicace.

Médiathèque de Céret : Expositions et Tables rondes :

10h30 : La chaine du livre : Table ronde animée par Robert Triquère (Editeur et Vice-président d’ADER-LR)

Intervenants :

Adeline Barré - Chargée de mission au sein de LR2L

Marie-Ange Falquès - Editrice (Trabucaire) et membre du bureau de LR2L

Magalie Demelin - Infographe (Talaia – Privat)

Jean Luc Pellisson - Libraire (Le Cheval dans l’Arbre – Céret)

Anny Alric - Bibliothécaire (Médiathèque de Céret)

 

12h30 – Inauguration officielle par Monsieur Alain Torrent, maire de Céret et M. Robert Garrabé, président de la commission culture du Conseil Général.

14 heures : L’Art moderne et contemporain à Céret :

Table ronde animée par Joel Mettay (journaliste et éditeur)

Intervenants :

Michel Arnaudiès (peintre et écrivain - ex président des Amis du Musée de Céret)

Serge Fauchier (peintre et enseignant aux Beaux-Arts de Perpignan)

Louise Le Moan* (doctorante à Paris Sorbonne sur « Le Musée d’Art moderne de Céret »)

15 heures : Les Arts populaires en Pays Catalan

Table ronde animée par Robert Triquère (Editeur et Vice-président d’ADER-LR)

Intervenants :

Eliane Comelade (Dietéticienne)  - Cuisine et l’art culinaire

Pascal Comelade (Musicien)  - Musique traditionnelle et contemporaine

Philippe Salus  (Journaliste et éditeur) - cinéma et les réalisations cinématographiques

Bruno Doan (éditeur) L’atelier Baie - La photographie et l’Art tauromachique

*Madame Louise Le Moan animera par la suite une conférence à 15 heures au Musée d’Art moderne de Céret

Liste des éditeurs participants : Trabucaire – Mare Nostrum – Alter Ego – La Merci – Cap Béar – Karibencyla – Balzac – Les presses de l’Université de Perpignan – Les publications de l’Olivier – Editeur invité de la région Languedoc Roussillon par LR2L : L’Atelier Baie (Nimes)

Liste des bibliothèques participantes : Céret - Arles – Amélie – St-Laurent de Cerdans – Le Boulou – St-Jean Plat de Corts – Reynès)

En collaboration et avec le soutien : La Municipalité de Céret – Le Conseil Général des Pyrénées Orientales -  Languedoc Roussillon Livre et Lecture - La boutique d’art MARIA DOS – la librairie Le Cheval dans l’arbre - de Céret.

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 00:46

IMGP0034.JPG  * Rilke : Lettre à une amie vénitienne : Je me dis, en lisant, et donc en lisant mal, que je devrais offrir ce petit livre à Reiner Titze qui habite à Dudweiler : il aime les mots et le poète parle des mots. Et aussi, souvent, de ce R terrible qui se glisse entre le O et le T pour arrêter le charme poétique.

  J'ai donné un jour à Reiner mon artisanale plaquette sur "De quelque chose qui pourrait être la mort". Des mots pour moi. Pour lui, mon ami allemand, un sujet de tous les instants puisqu'il observe la lente, mais sûre dégradation de son corps, de tout son être investi par une lente et terrible maladie...

   Pour revenir au livre de Rilke, nous n'avons jamais parlé de Venise. Y est-il déjà allé ? Je ne pense pas. Autre raison : moi non plus (depuis, j'y suis allé) et cette obsession de la ville est devenu comme un mythe...

  Le jour où je me déciderai à m'y rendre -mais j'ai longtemps temporisé pour garder le plaisir du mythe en vie- Venise aura disparu... Il doit sans doute l'aimer, parce qu'il aime la beauté, l'amour, la musique et qu'un Carpaccio est accroché au mur de son salon. Assurément, il aimerait ce livre, mais je ne lui ai jamais donné. Je regrette. J'ai perdu Reiner de vue. Et lui, où est-il à présent ? A Venise, au paradis ou toujours dans l'enfer du mal..?

 

  * Sagan, Sand et Musset :  A Gap, un soir d'Apostrophes, où elle n'a pas pu venir bafouiller (il faudra l'inviter avec Modiano), et boire un whisky : un soir avec Sagan, c'est 'Bonjour tristesse"; pourtant, comment pour étancher une nostalgie inconsciente, un manque inattendu, se plonger dans les lettres d'amour de Sand et Musset; et d'abord, dans la préface, ces pages inutiles, plage à rallonges..!

   Elle écrira mieux -pour présenter les autres, amis qu'elle s'en tienne à parler d'elle !-, à présent qu'elle s'est remise de coup d'altitude de Bogota : qu'est-ce qu'elle est allée faire dans cette Colombie ? Frayer avec le beau ténébreux de Gustave Le Clézio ?  Bonne convalescence et condoléances pour ce petit, ici, écrivain et pour mon mesquin train-train cardiaque en partance pour la Moselle... Le huit novembre entre chien et loup. Et midi et minuit...

 

  * Le cas K Lecture du Procès de Kafka :  "...Cet horrible mot attribué à Henri Jeanson...qui rassemble à mes yeux tout le répugnant de la plaisanterie gauloise : il a fait Kafka dans sa culotte..." J.-J.Brochier (Le magazine littéraire n°135, avril 1978)

 

  Il s'agit d'un texte dilettante né d'une étude de ce roman avec une classe de BTS formation mécanique, deuxième année : réflexions spontanées en réaction à l'austérité de l'intrigue et de l'écriture kafkaïenne, jeux de mots bêtes et mesquins, jeux sur les sonorités et sur l'initiale énigmatique.

   Refus du patronyme, non-appartenance souhaitée au monde juif, anonymat pour préserver la vie privée, personnage "sans qualités" qui ne mérite pas d'être identifié, etc... t d'autres foules d'interprétations...

   Quoi qu'il en soit, face à ce drôle de procès, digne d'une "Plaisanterie" à la K.undera, nous prenons le droit de plaisanter, même si la bureaucratie n'est pas, a priori, un sujet des plus jouissifs. Et quoi qu'en dise le patron grincheux du "magazine des lettres austères". Et même si le destin de ce Joseph K., ballotté d'avoK.véreux en K.thédrale glisse vers le noir destin de KK.

   Fatalisme ? Non, le héros de Karton-pâte, plutôt, invente, au fil de son procès fictif, sa liberté et le roman. Il instruit son propre procès et le processus de l'écriture. Il inventera sa propre mort, mais ce ne sera pas un suicide : Messieurs les bourreaux devront, tout de même, prendre leur responsabilité; ce serait trop facile, MM les fascistes, il faut un peu se salir les mains, garder une trace indélébile de K. et de tout ce caca...

 

  Il sait qu'il est dans de beaux draps, mais son simple regard de "Persan" en régime austro-hongrois, prussien, soviétique ou autre, ironise sur la comédie de cette Inquisition, sur le labyrinthe des bureaux (les fonctionnaires sont décrits comme des rats de bibliothèque), sur la justice qui est théâtre, sexe (cf. les livres érotiques) ou peinture, avec l'avocat sans talent ("réaliste socialiste" ?) : Titorelli (mélange humoristique de Tintoret de de Botticelli ?), sur la religion : la parabole de l'abbé est désespérante, pas question d'attendre un recours ultime de la part de Dieu : K. ne doit pas attendre Godot, mais un godemichée-poignard pour recevoir la mort-jouissance, la mort-libération. Mais si sexe et séduction sont partout, ils sont encore simulation. Alors, se faire Zorro, Khrist ? Héros malgré soi d'un film (Z ?) contre le totalitarisme ? Anti-héros d'un film (classé X) contre l'obscénité de la politique ? Sauveur contre les bourreaux et tous les bureaux ? Non. K., c'est-à-dire l'Homme, est un zéro...

   Partout, ça débloK...

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 23:13

AFFICHE-MAS-CARBASSE2.jpg

 

Ens permetem molestar la vostra atenció per a informar-vos que ha estat publicat el llibre “La nissaga catalana del món clàssic”, editat per la revista Auriga.

En el web www.auriga.cat trobareu una completa informació sobre aquesta obra monumental que conté les semblances de 165 persones que, al llarg dels segles, han dedicat l’atenció al món clàssic.

Entre d’altres personatges inclosos a l'obra hi ha l’Abat Oliba, Ramon Llull, Arnau de Vilanova, Francesc Eiximenis, Bernat Metge, Joanot Martorell, Joan Roís de Corella, Carles Cardó, Jordi Rubió i Balaguer, Lluís Nicolau d’Olwer, Pere Bosch Gimpera, Carles Riba, Agustí Bartra, Salvador Espriu, Maria Àngels Anglada, Maria-Mercè Marsal, Joan Triadú, etc.

Si desitgéssiu adquirir algun exemplar del llibre, de 552 pàgines, hauríeu de fer-nos arribar un correu electrònic a:

nissagacatalana@gmail.com
Revista Auriga
Telèfon: 934123294
Fax: 934126871

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 22:42

paulilles.JPG 2.  Elle

Un soir de vieille lune, je me suis épanchée sous notre duvet de plumes.

 

Pourtant je n'avais que des mots, que des paroles folles que ma pudeur ne pouvait plus retenir. Mon cerveau me disait « Tais-toi donc! Il ne supporte plus tes questions », mais mon cœur battait la chamade et je ne pouvais trouver le repos tandis que toi  tu tenfonçais lentement dans le sommeil. Je t'ai parlé de mon amour pour toi, de cet amour sans retour, sans espoir. De ce sentiment profond qui hante toute ma raison. Je parlais, parlais, te disais que le mieux pour moi serait de ne plus t'aimer, que cela faciliterait ma vie puisque le partage de cet émoi nétait pas au rendez-vous. 

 

A ce moment-là, tu m'as enfin répondu,  objectant que jétais trop dans l'attente, que je ne savais pas me faire désirer, que je ne me battais pas assez pour me faire aimer. Tu me tenais un vrai discours de prof. d'école de Commerce. Ce nest  donc que de l'amitié que tu éprouves pour moi ? Ai-je lancé. Tu as rétorqué un non, comme pour me rassurer, tout en enchaînant que ce nétait tout de même pas de l'amour pour que je ne me fasse pas de fausses idées. Mon monologue initial devenait enfin un vrai dialogue. 

 

Toi qui fuis sans cesse devant mes interrogations, tu mécoutais enfin et me répondais. Sans pour autant enlever mes doutes, car pourquoi tes sentiments se transformeraient-ils soudain un jour en amour ? Tu mexpliquas quil fallait tout d'abord que je m'aime moi-même pour être aimée de quelqu'un dautre, que je manquais de confiance en moi, que je me rabaissais tout le temps, quil me manquait ce petit grain de folie pour te faire vraiment envie. Quil fallait que je t'affronte, me batte pour que tu me désires comme amante. Amante, aimante, mais non aimée, une amoureuse sans amoureux, voilà donc ce que je suis ? Tu m'as dit, comme pour me rassurer, que j’étais tout de même une baiseuse ce qui selon toi était déjà un point positif mais que je me positionnais toujours en demandeuse, en quêteuse d'amour. 

 

Oui, je suis une demandeuse d'amour, oui je voudrais tant  être aimée de toi. De toi, je précise bien, et de nul autre, car je n’ai jamais eu de difficulté à avoir quelquun à mes côtés. Je ne maccroche pas à toi, faute de n'avoir rien d'autre à me mettre sous les crocs.  Non, c'est avec toi que je veux être. Je ne serais donc jamais celle que tu attends, en ai-je conclu, celle qui a du tempérament, de la verve, du bagout, celle qui te rabat le caquet et te dit : « Dégage, laisse moi en paix. Quitte moi ! »

 Oui, quitte moi, c'est la meilleure solution pour toi comme pour moi, tu es en train de perdre ton temps à mes côtés. Pars !  Va vers une plus belle, une plus vive, une plus intelligente et cultivée, une plus sportive. Il faut que j'apprenne à te désaimer. Une L quoi, cest elle quil te faut, moi je nai pas cette envergure-là. Non, m'as-tu dit, tu ne voulais pas d'une femme qui en dépit de son trop plein de vie te traite de « mange merde » Il ne faut plus que tu sois mon « objet amoureux », t'ai-je dit. Ce terme  « d'objet amoureux » t'a choqué, il a fallu que je t'explique que cette figure était souvent utilisée en psychologie et n'avait absolument rien de péjoratif. Cela signifiait juste quil fallait que j'apprenne à vivre en sachant que tu ne m'aimerais jamais. Qui sait? Peut-être, un jour, as-tu marmonné.

 

Tout en te parlant je te caressais les cheveux, dès que tu es à mes côtés, j'ai envie de te caresser, de t'embrasser, de te prendre dans mes bras ou de me lover entre les tiens. La chaleur de ton corps traverse ma peau et m'apaise. Te prendre la main et la serrer contre moi me rend plus forte. Mais je dois m'être trompée de siècle. Je ne suis pas adaptée à ce monde où être serviable devient être servile, être gentille signifie être bonne poire et où être généreuse n'est qu'une marque de faiblesse.

 

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 10:21


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Centre Joë Bousquet et son Temps

Cycle de rencontres « Les saisons d’Armand Gatti »
Sur les chemins de résistance :
Errance de l’écriture et de la parole - Samedi 31 mars 2012 à Carcassonne, de 17h à 20 heures – Entrée libre
Au cinéma Le Colisée
(10 Boulevard Omer Sarraut à Carcassonne)

à 17h : Projection des films : « Armand Gatti » dans la série un siècle d’écrivains ; « Ton nom était Joie » en présence du réalisateur Stéphane Gatti
à 18h30 : Les projections seront suivies d’une présentation des projets de créations théâtrales consacrées à Armand Gatti
, par Matthieu Aubert et Pauline Tanon, des Cahiers Armand Gatti par Jean-Jacques Hocquard, directeur de publication.


Dimanche 1
er avril 2012 à Gruissan, De 15h à 19h - Entrée libre
A l’Amphithéâtre du Palais des congrès de Gruissan

« Armand Gatti – Claude Marti : chemins de résistance »
Table de littérature
« Création - littérature, art - et histoire »
- à 15h : Ouverture de l’exposition-vente d’ouvrages

Editeurs représentés : Cahiers Armand Gatti, Trabucaire éditions, Mare Nostrum, Indigène éditions, Rougerie, Domens, Jorn, publications du Centre Joë Bousquet et son Temps…
ainsi que des ouvrages présentés par les librairies : Libellis
(Narbonne),
Torcatis
(Perpignan), Breithaupt (Carcassonne), Mots et Compagnie (Carcassonne)….
à 15h 30 : Récits et chants par Claude Marti « Chemins de résistance »
à 16h 30 : Entretien « Editer aujourd’hui-Résister »
, avec la participation des éditeurs : Sylvie CROSSMANN (Indigène éditions), Marie-Ange FALQUES (Trabucaire éditions), Jean-Jacques HOCQUARD (Cahiers Armand Gatti)

à 17h 30 : Projection du film Armand Gatti (dans la série un siècle d’écrivains) en présence du réalisateur Stéphane GATTIEn partenariat avec la Mairie de GruissanRencontres coordonnées par René PINIESDimanche 1er avril 2012 à GRUISSAN : Table de littérature,« Création - littérature, art - et histoire », Exposition-vente d’ouvrages - Amphithéâtre du Palais des Congrès à Gruissan de 15h à 19h- à 15h : ouverture. Editeurs représentés : Cahiers Armand GattiIndigène éditions : dont la dernière édition « Indignez-vous » de Stéphane Hessel (édition revue et augmentée…)Trabucaire éditions : littérature catalane, littérature occitane, ouvages d’histoire sur la Catalogne…

Mare Nostrum : ouvrages littéraires et artistiques sur La Retirada, l’exil des Républicains espagnols…
Domens : plus particulièrement la collection Méditerranée…
Rougerie : poésie. Seront à la vente les recueils de Joë Bousquet, Paul Pugnaud, Pierre Reverdy…
Jorn : poésie occitane…
Publications du Centre Joë Bousquet et son Temps…
avec le soutien des librairies indépendantes :
Libellis
(Narbonne) : « Création littéraire et guerre d’Algérie » Les éditions de Minuit
Torcatis
(Perpignan) : « Création littéraire et guerre d’Espagne »
Breithaupt
(Carcassonne) : « Création littéraire au Japon » (d’Hiroshima à Fukushima)
Mots et compagnie
(Carcassonne) : sélection d’ouvrages de John Berger, Georges Orwel…, les revues Agone, Lignes…

à 16h 30
 : Entretien « Editer aujourd’hui – Résister »
avec : Marie-Ange FALQUES (Trabucaire), Sylvie CROSMANN (Indigène éditions), Jean-Jacques HOCQUARD (Cahiers Armand Gatti)

Centre Joë Bousquet et son Temps
Maison des Mémoires – Maison Joë Bousquet
53, rue de Verdun – 11000 Carcassonne
Tél./ Fax : 04 68 72 50 83 – 04 68 47 21 83
Courriel :
centrejoebousquet@wanadoo.fr
Blog : cjbousquet.cana

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 12:28

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   * J'en reviens toujours à l'Italie.  Michel-Ange a cinquante-huit ans quand il commence Le Jugement dernier : prédomine l'idée de péché, Dieu est un justicier, un dieu vengeur, l'oeuvre représente le combat tragique entre la matière et l'esprit. C'est la fin du Cinquecento. 

Trois niveaux de représentation sont proposés: le plafond est un ciel avec la Genèse, les saints et les Pères de l'église, le Voyants (la Sibylle de Cumes...); ensuite, les vingt-quatre premiers papes dont Saint-Pierre est le premier.; puis, en bas, les scènes du Nouveau Testament et la vie du Christ dans des rectangles identiques, où le bleu domine sur les toges, les eaux, le ciel...

 

   * Dix juillet 2007, Rome sous la pluie : la route du bord de mer (Grostto) est interminable. Pour le couple pris dans cette situation, les scènes de l'amour-haine éclatent, puis de longs silences s'installent. Ils vont vers Sienne... Ils vont profiter de la nuit des étoiles depuis le beffroi de l'admirable cité toscane. Ils font semblant d'être amoureux en ce lieu de beauté, d'Histoire, d'architecture incomparable. Les pavements, les orgasmes de Sainte-Catherine, la folle concurrence des cavaliers du Palio, les nielles et graffitis, la pinacothèque, le palais Chigi, les toiles de Botticelli...

   Dire que tout est beau à Rome serait banal, un triste truisme ! Rome EST la beauté. Rome sera toujours dans Rome et la beauté l'habite : art, richesses diverses, strates de civilisations, allure noble et élégante des Romains des beaux quartiers...

 

   Ils sont au restaurant, sur la place, presque réconciliés -oubliés, presque, les jugements rapides "Tu es un handicapé de la vie", "Tu as été élevé dans la haine" !- quand une collègue téléphone à Julien depuis Perpignan et lui annonce le décès soudain de Louis A., qui venait juste de prendre sa retraite...

 

   Nuit de bruits d'hommes se querellant, d'automobiles, de machines étranges, et rêves macabres : ma propre mort ou celle de l'ami Louis. J'ai l'idée de faire interférer deux descriptions : la beauté de Sienne se mêlant à la vision de la mort qui impose sa beauté...

 

   * De Sienne à Pise, par la Toscane profonde. Je photographie les villages, les vignobles du Chianti. Mais que fait Marie ? Disputes quant à l'orientation, à la conduite, à la vitesse dans les virages, à des commentaires plus ou moins âpres; elle prétend que je suis violent verbalement... Voici Pise, "champ des miracles", selon G. D'Annunzio. Je ne voulais pas y aller -top connu, trop touristique) mais je n'ai pas regretté: au diable, les a priori ! Tout est neige, coupole, baptistère, tour, marbre qui me rappelle le Taj Mahal indien. Chaire de G. Pisano, gothique italien; Campanile du Dôme, d'époque romane, par l'architecte Bonanno. Photos au couchant de cette architecture blanche, sur fond de gazon verdoyant, images étranges de l'inclinaison de 1,43 mère et de 5,17 au sommet ! 

 

   L'auberge "Chio" est modeste mais propre. Le soir, le centre est peu vivant, mais le bord de l'Arno et l'église Santa Maria sont agréables. O revient au site le dimanche matin, le champ des miracles est bondé de soleil. 

   On prend la route de la côte; à La Spezia, café, glaces près du pot; la serveuse, habillée de noir, semble appartenir à la secte des Dracula, avec sa moitié de crâne rasée, cependant très sympa. Le café largo est très fort et la glace fond à cause du vent marin impitoyable...

 

   Autoroute pour Gênes; hôtel "routard" près de la rue Garibaldi (encore une !), dans le centre; descente vers le port cosmopolite en quête d'un restaurant. Le lendemain, on enchaîne la cathédrale San Lorenzo, le Ghesu qui possède deux Rubens, le palais Ducale du Moyen-Âge et la tour avec sa célèbre prison qui accueillit Paganini, pour détournement de mineure, une admiratrice : au violon, mais sans le sien, le pauvre ! Je pense soudain à Colomb, à Marco Polo, le Vénitien, enfermé à ..? (il écrivit dans sa geôle les mille merveilles du monde ! ) Photos de la ville et de la mer depuis cette tour. Du premier port de la Méditerranée, du plus grand aquarium.  Restau "Grattacielo" : pizzeria "gratte-cul" : plat unique, poulpe à la Ligure; et, tout de même, petit gâteau aux fruits des bois...

   Promenons-nous dans la rue Garibaldi ! Le premier portrait est celui de cette brunette à la chevelure bouclée de beurette; son string est visible au-dessus du pantalon, son ventre proéminent; le nez est aquilin : belle colère d'aigle, soudaine et inattendu de la part de cette Italienne qu'on croyait pacifique... On se perd dans l'artère à cause du labyrinthe de ce quartier. La nuit silencieuse s'avance sous les toits, il faut entrer à l'hôtel : des tas de revues italiennes tout autour de la chambre; je préfère feuilleter le livre sur Saint-françois d'Assises... Matin sur les hauteurs génoises: le petit-déjeuner est étrange et spartiate... Dernier tour de ville, derniers souvenirs de Gênes; revenir au Ghesu, aux Rubens, tiens un Simon Vouet et les reliques ramenées de la croisade, le Graal, les cendres et la tête de Saint-Jean Le Baptiseur au musée. 

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 11:48

cat_0.jpg  « La catalogne, prochain Etat de l'Europe ! » scandent les indépendantistes catalans. Simple provocation ou réelle possibilité ? La catalogne, depuis plus de mille ans, s'inscrit dans des remous chroniques en Europe : la tension entre enracinement d'une Nation et absence d'Etat.

 

 * La catalogne peut-elle effectivement devenir un 28e Etat européen ?

 Expérience d'indépendance et développement de la nation catalane

 Tradition étatique catalane - Enracinement profond de la nation

 

**  Naissance du catalanisme aux racines des revendications d'indépendance

 De la naissance du catalanisme à la lutte pour la reconnaissance - Du renforcement de l'autonomie aux prétentions d'indépendance

 

I*** Résistance espagnole et européenne des revendications indépendantistes

Etat-nation pluriel ou Etat plurinational ? - " Europe des régions" ou balkanisation ?

 La Catalogne peut-elle devenir independante ?

 Expériences d’indépendance et développement de la nation catalane Tradition étatique millénaire La Catalogne se caractérise par une implantation précoce de structures étatiques, dans la cadre d’une confédération souveraine, puis d’une autonomie dans le royaume d’Espagne dès 1469. La vie politique catalane, dynamisée par une bourgeoisie précoce, s’organise autour des Corts, assemblées consultatives, qui promulguent les Usatges, constitutions unifiant les coutumes et appuyant la paix publique sur des bases législatives. Enracinement profond de la nation En temps de prospérité comme de crises et de répression, s’est formée une nation, regroupant des traits importants de la définition fichtéenne. 

  La Catalogne revendique également un statut particulier au sein de l’UE, Europe des régions tribune pour les régionalismes. L’Europe est, en effet, régulièrement stigmatisée par les Etats comme un relai des régionalismes, avec qui elle dialogue, sans qu’ils ne passent par le pouvoir national. Maastricht a ainsi institué un Comité des régionalismes au sein de l’UE et le catalan y bénéficie d’un statut particulier. Conjointement, on remarque, en effet, en Europe, une tendance à la fédéralisation ou à l’approfondissement de la décentralisation dans la plupart des Etats. 

 

*** Panique linguistique en Catalogne: un tribunal a décidé que des élèves en difficulté avec le catalan ne pourraient suivre les cours en castillan qu'à titre "exceptionnel". Le verdict, contraire à la Constitution selon certains, relance la bataille linguistico-éducative entre partisans de l'immersion (le tout-catalan) et défenseurs du libre choix de la langue d'enseignement.

A première vue, Barcelone est un modèle de tolérance linguistique. Les gens vous parlent en catalan ou en castillan avec la même aisance, les journaux y sont publiés dans les deux langues et si vous voulez, vous aussi, apprendre à jongler entre ces deux langues officielles de la Catalogne, rien de plus simple: le gouvernement local offre des cours de catalan gratuits. Inutile de vous sentir limité si vous ne parlez que castillan, les Catalans vous reconnaissent à l’accent et s’adressent directement à vous dans la "langue des Espagnols".

Le catalan à l’école, on n’y touche pas

Cette paisible coexistence cache en réalité une interminable bataille entre, d’un côté, les partisans de la "catalanisation" à tout crin des espaces politiques, éducatifs et professionnels en Catalogne et, de l’autre, les défenseurs d’un modèle bilingue. Et comme souvent en Espagne, il faut choisir son camp.

Dernier épisode de ce conflit ouvert il y a près de 40 ans, dès la fin de la dictature franquiste, le verdict du Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) jeudi 8 mars.

Il valide le modèle éducatif dit de "l’immersion linguistique". Qu'est-ce donc que l'immersion linguistique? C'est l’éducation publique avec pour unique langue d’enseignement le catalan.

Un système contesté. Trois familles se plaignaient en effet que leurs enfants ne puissent pas suivre les cours en castillan. Le tribunal requiert alors une solution "exceptionnelle" pour ces bambins, mais décide que le catalan restera la langue principale à l’école.

Mais depuis 1994, le Tribunal Suprême et le Tribunal Constitutionnel, les deux instances les plus élevées de la hiérarchie judiciaire espagnole, se sont prononcées à plusieurs reprises sur le caractère inconstitutionnel du modèle d’immersion linguistique.

A la rentrée, le même TSJC qui rend aujourd’hui cet avis, donnait lui aussi un ultimatum de deux mois au gouvernement catalan pour mettre en place un système éducatif bilingue pour toutes les familles, pas seulement pour trois!

répond Francisco Caja, président de Convivencia Cívica Catalana, l’association qui a représenté les trois familles au tribunal et s’apprête à porter l’affaire en cassation. Selon cet homme, dont la barbe est aussi longue que la déception devant un tel verdict, le gouvernement catalan veut "éradiquer le castillan de Catalogne" en instaurant une "pédagogie de la haine" contre le castillan.


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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 18:31

images-copie-2.jpeg  38 témoins, film de Lucas Belvaux. Le fait divers -vol d'un vélo, viol et violence sur une jeune fille- a eu lieu à New Yok. L'histoire est transposée au Havre, port métallique, ville fantôme, lieu des lâchetés et des indifférences. Comme partout, dans le monde. Les hommes sont égaux dans la bêtise et la peur, la solitude et le crime. C'est un roman noir, inspiré de Didier Decoin, plus qu'un polar.

   Le spectateur, qui a mauvaise conscience, peu à peu, s'identifiant à Yvon Attal, se tasse dans son fauteil et s'angoisse du silence de la salle obscure et de la ville portaire filmée sous tous les angles du clair-obscur. Les habitants ne sont plus que des ombres, les figurants que l'ombre d'eux-même, des moribonds, des anti-héros, des anti-hommes, glissant dans le déchirement.

  Une parole se libère, un cri, enfin, une réaction, mais venue trop tard et c'est la déchirure du couple. Belvaux a pensé à Ribaud, au "Dormeur du Val", moi j'ai imaginé la délation et les lâchetés de l'Occupation : 1940, un pays occupé par le fascisme et le rouleau compresseur de la mort.

  Les files d'attente pour les camps, les trains, l'enfer, la mort lointaine, en Allemagne ou en Pologne. Ce film nous dit que tout cela ne doit pas recommencer. C'est pourtant le lot quotidien d'un humanité qui n'en finit pas de se chercher... Et de se perdre !

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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