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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 09:58
Il y a cinquante ans, parmi le peuple portugais...
Il y a cinquante ans, parmi le peuple portugais...

Portugal des oeillets :

Il y a cinquante ans, parmi le peuple portugais...

 

25 avril, hommage à la Révolution 

des Oeillets (PORTUGAL)

 

50 ème anniversaire du renversement de la dictature  (25.4.1974)

 

Voyage au Portugal des œillets

 

Le dimanche vingt juillet 74, au Portugal, la fouille de la voiture, à la frontière du nord-est, fut rapide. Traversée de la province Tras-os-Montes, rocailleuse, étouffante. Paysage rural : blé, vignes. 

Dès les premières maisons, on est frappé par la prolifération des sigles politiques, témoins des dernières élections pour l’assemblée constituante. Ce sont des éléments pour l’identification de la décadence révolutionnaire. On aveugle les murs avec des affiches, pour masquer l’horizon et prendre en charge le regard du peuple. Sur les façades des maisons les plus branlantes, sur les panneaux de signalisation, sur le bitume, partout, les lettres, les slogans.

On a beaucoup parlé de l’arriération des campagnes. Bien sûr, ici,  le tableau est pauvre : masures,  femmes en noir portant des masses énormes en équilibre sur la tête, hommes burinés par le soleil, teint basané rehaussé par une éclatante chemise blanche, enfants sales en haillons. Cependant, il y a une forte chaleur dans ces visages. Les gosses saluent, lèvent leurs bras en signe d’amitié, de la façon la plus spontanée. 

 

Les paysans travaillent durement dans les champs. La révolution ne semble pas les avoir touchés. La simple caresse de la rumeur. La révolution, c’est l’affaire de la ville, là-bas, si loin qu’on n’y est jamais allés. Oui, une affaire de capitale. Nous, on reste ici. Et la terre est toujours aussi basse. Le sera-t-elle moins, après l’insurrection. ? Si, au moins, nous en étions propriétaires, nous qui la travaillons..? 

 

Au café d’un hameau, le tenancier engage très vite la conversation, content sans doute de livrer ses pensées à un étranger : « Ici,les discours révolutionnaires ont peu de prise. La parole est peu de chose devant le labeur et la pauvreté. Les polémiques entre les partis nous paraissent bien inutiles. Le problème concret, c’est la réforme agraire, la possession des terres, le revenu des paysans, la décence des salaires. Les mots… Les militaires, même s’ils se disent révolutionnaires et proches du peuple, sont toujours des manieurs de fusils; mais ce sont des manieurs d’outils que le pays exige ! Mais enfin… Ils disent qu’ils veulent s’intéresser au développement des campagnes…On va bien voir… »

J’aurais bien voulu aussi parler des manieurs de goupillons, mais une croix, sur sur mur du café, m’en dissuada…

 

« La liberté, oui, c’est important. On parle de la liberté d’expression, mais elle passe après les yeux terreux d’un enfant sale. Elle est un luxe tant que les gens sont pauvres, que l’économie est malsaine. Aussi longtemps que certains ne mangent pas à leur faim, ou travaillent comme des serfs… »

Face au spectacle rural, l’électoralisme prôné par plusieurs partis politiques incitent à la suspicion. Que signifie une force électorale après cinquante ans de fascisme, de néant humain et culturel, pour ces paysans qui ne savent même pas ce que signifient les lettres inscrites sur les murs..? Quand, dans les sociétés « libérales », « démocratiques », le pouvoir du peuple se résume à voter tous les cinq ou sept ans, on peut prendre conscience de l’impuissance d’une élection dans un Portugal qui naît tout juste à la démocratie.

 

Dans ce café du Portugal « profond », nous étions à ce moment-là plusieurs à parler et je suis incapable de dire qui, au juste, est l’auteur de ces propos.

 

 

Voilà Bragança, première ville rencontrée. Dimanche, centre urbain calme. Des groupes d’hommes discutent sur la place centrale. Dans les cafés, des jeunes, des couples; des tracts sur le comptoir : un parti invite la population à un débat. Ce qui frappe, c’est la tranquillité et la gravité de tous les visages. Dehors, la formidable force du soleil, et partout, ce qui motive les yeux, ce sont des mouvements d’affiches multicolores. Toutes disent : « Liberté, démocratie et pouvoir populaire. »

 

Plus loin, à Villa Real, des contacts, encore, ont lieu; un jeune Portugais parle : « La situation est dramatique! Les militaires? Ils sont surtout forts pour parler. » Un militant socialiste me conduit à une chambre d’hôtel et ses poings se crispent pour me confier ses espoirs. La ville, la nuit : une sorte de fête dans les rues où les foules ne se lassent pas de monter et de descendre le long des trottoirs en parlant fort. Comme sur les ramblas de Barcelone, un grand soir d’illusion lyrique…

 

Le lendemain matin, en descendant vers Porto, devant ma voiture, dans une camionnette, plusieurs personnes. Un dialogue silencieux s’échange entre nous : des gestes, quelques poings fermés se lèvent et un jeune homme brandit la carte du parti communiste. Les sourires et les saluts avec la main sont fraternels. 

Des doigts en forme de V écrivent le mot « Victoire » dans l’air.

On crie des « ViVe la réVolution! » RêVe éVeillé…

A Porto, c’est un autre décor, un théâtre insolite. Les plages sont noires et les gens se baignent en dépit de la brume et de l’humidité. Pas de soleil, mais des dizaines d’enfants qui jouent au milieu des rues tourmentées. Les taudis glauques alternent avec les villas coquettes. Il fallait bien marquer le coup et visiter les célèbres chais. Je ne peux résister au tourisme quand il fait la promotion du vin. Le guide est une jeune fille de vingt-quatre ans environ, alerte, sympathique et parlant un excellent français. Les rapports étroits entre le vin et la politique aidant -et peut-être aussi l’ivresse, au seul fumet- une discussion idéologique s’instaure. Maria-Lucia est socialiste, pas une militante enragée, mais ferme sur ses idées, sincère et confiante en l’action de son parti. Moi : « Il me semble que le PS portugais ne se situe pas clairement « à gauche… »

 

Elle : « Au contraire, le PS est plus près des travailleurs qu’on ne le croit. La majorité des Portugais sont socialistes, alors que le PC est peu important numériquement !

 

-Soarès ne vise-t-il pas surtout la présidence? Ses « coups de gueule » montre qu’il a bien sûr un fort impact auprès de la population, mais n’y a-t-il pas chez lui un culte de la personnalité qui peut conduire, après quelque sentier buissonnier, au « trône »..?

 

-Mario Soarès président? », son sourire satisfait me répond que cette éventualité n’est pas pour lui déplaire…

 

Un Portugais m’accoste sur le quai. Il parle un français très correct : en effet, il se rend souvent en France car il est chauffeur de poids-lourds. Il me demande si je me trouve bien au Portugal: « Voyez, c’est bien ici. Ce n’est pas le pays affreux que décrivent certains journaux français. Mais que voulez-vous, les journalistes mentent : ils font leur métier ! » Avec lui, c’est encore la politique qui est le sujet principal. Lui aussi est socialiste. Socialo depuis le biberon! Pourtant il ne se rend pas aux réunions publiques, les « comicios »: « Je n’ai pas besoin d’écouter ces bêtises ! Je suis socialiste depuis ma naissance : on n’a pas à me dicter ce que je dois faire! »

 

Puis il me montre lentement le vieux Porto. Linges aux fenêtres, ruelles sales : pauvreté et beauté mêlées. « Ici, le parti aménage de vieilles maisons. Dans ce quartier, on a relogé des misérables qui vivaient dans des baraquements à la ceinture extrême de la ville. C’est bien. Puis, les résidences secondaires qui dorment neuf ou dix mois sur douze, elles servent à présent à abriter des familles d’ouvriers, et ça, c’est mieux ! Mais il reste des tas de choses à faire ! On ne va pas s’ennuyer… »

 

Moi non plus, je ne m’ennuie pas car mon interlocuteur est intarissable, et avec l’apéritif du pays, la discussion se poursuit très longtemps dans le soir aux teintes mauves…

  

Jonchée de mots. Sédiments pour une résolution. Rêve d’évolution…

Ce pourrait être le port de Lisbonne, un jour de révolution. C’est rare, comme une éclipse totale de lune. Y être et ne pas faire qu’exister !

 

Est-il possible de raconter ce jour-là comme un simple jour ? Vais-je encore me laisser aller à la contemplation passive ?

 

Sur le quai marchent les touristes. Sur l’eau tiède flottent des étoffes rouges. 1975. Temps.Arrêté.Le couperet de la révolution hache les émotions d’avril, mai, juin, juillet, août, en bréviaire de la rupture…

 

J’avais comploté d’écrire sur le Rossio des pages compactes d’impressions, de souvenirs, les phrases d’un itinéraire, qui se voulait voyage et se retrouve chemin de rencontres. Inscrire tout ce langage de rétine, ces instants toniques…

 

Or il est plus lâche de regarder couler le fleuve à larges flots blancs, au pied de ce mur, sous le pont du vingt-cinq avril, à la sortie bruyante d’un égoût, dessiné par l’onctuosité des remous. Oui, non loin de ce pont-mur jadis baptisé Salazar !

 

Les mouettes, en piquant du nez, pour arracher à la voracité du courant quelques déchets, inventent des cibles éphémères. Et le pseudo-poète ose suggérer que les révolutions, elles aussi, tournent en rond !

 

Je voyais le soleil qui jouait sur les plumes et les casques des archaïques gardes nationaux et faisait scintiller, au raz de l’eau noire et chavirée les barques alourdies de tonneaux de porto, sorties d’un horizon d’acier et de fumées…

 

Sur le quai, il  y avait…Il était une fois un café, des couples, des enfants piochant dans des cornets de cacahouètes. Et des chapeaux et des cigares. Des taxis et des rues qui se jettent à l’océan. Enfin, tout ce qu’il faut pour faire une ville européenne. Une cité qui s’ouvre, bras ouverts et poing fermé au vieux continent, longtemps indifférent. Une cité qui monte vite par les escaliers de ses antiques quartiers de marins.

 

Les murs, autrefois si proprets, disent désormais l’union du paysan,de l’ouvrier et du soldat. 

Et c’est comme si j’étais venu dans ce pays attachant simplement pour écrire cette phrase…

Jean-Pierre BONNEL

 

cf. Villes et Villégiatures 

 

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28 avril 2024 7 28 /04 /avril /2024 11:48
Liberté d'expression (4), censures - La décharge mentale

Censure

 

Les "représentations d'enfants dans des œuvres artistiques (ci-dessous, la BD) peuvent être attaquées (procès), interdites. Sous le prétexte qu'un enfant est représenté nu, il faut interdire le dessin, le tableau... C'est le retour de la morale de la,partbde féministes radicales, de certains "à gauche " et d'associations proches de l'extrême-droite.

Bien sûr, dans l'affaire de la bd de Bastien Vivès se pose le problème de la représentation de l'inceste et de propos provocateurs de l'auteur...

En tout cas le climat est malsain...

 

 

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La Décharge mentale de Vivès, coup de cœur de la Fnac: l'indignation d'une association

BeBraveFrance, qui lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants, somme l'enseigne de retirer l'ouvrage visé par une enquête pour diffusion d'images pédopornographiques.

 

Après le dernier festival d'Angoulême, voilà que la Fnac est à son tour touchée par l'affaire qui secoue le monde de la BD. L'enseigne est dans le viseur d'un mouvement en lutte contre l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Arnaud Gallais, cofondateur de Bebrave France, à l'initiative de la déprogrammation de l'exposition Bastien Vivès à Angoulême, a adressé il y a quelques jours une lettre au PDG de l'enseigne pour manifester son indignation au sujet d'un coup de cœur de la Fnac. Parmi les œuvres mises à l'honneur figurait La Décharge mentale, album de Vivès sous le coup d'une enquête pour diffusion d'images pédopornographiques...(C) Le Figaro, février 2023

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 10:35
R. Gual et les plantes (conférence au Boulou) - Biodiversité marine (conférence à Perpignan ) -
R. Gual et les plantes (conférence au Boulou) - Biodiversité marine (conférence à Perpignan ) -
R. Gual et les plantes (conférence au Boulou) - Biodiversité marine (conférence à Perpignan ) -
R. Gual et les plantes (conférence au Boulou) - Biodiversité marine (conférence à Perpignan ) -

R. Gual et les plantes (conférence au Boulou) - Biodiversité marine (conférence à Perpignan ) -

Bardella, Le Pen, Alain de Benoist,

l'extrême-droite investit Perpignan,

célébrant la liberté d'expression -

 

Un Premier mai à Perpignan occupé par le RN et l'extrême-droite (ou la nouvelle droite du penseur fascisant A. de Benoist ...

Il s'agit là d'une nique adressée à la gauche, aux syndicats et aux partis de gauche qui, d'habitude, occupent le terrain, le trottoir, les rues de la ville et manifestent pour la liberté, la démocratie, les droits du travail...

C'est un renversement sociétal des valeurs de la République. La droite radicale nargue les prolétaires le monde du salariat, les meneurs insoumis et les partis traditionnels (PS-PCF)...

En outre, trois jours de colloque suivront sur le thème de la liberté d'expression. (ci-dessous)

Pour "équilibrer" la mairie et le CML invitent deux auteurs se déclarant "de gauche" mais trahis par les responsables "de gauche" : Onfray et Naulleau... et le vieux philosophe arien A. de Benoist !!!

 

 

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R. Gual et les plantes (conférence au Boulou) - Biodiversité marine (conférence à Perpignan ) -

Demain samedi à l'église Saint-Dominique, rue Rabelais,

au stand de la librairie Torcatis :

je vous rencontrerai et présenterai mon dernier roman...

de 10h à 20heures.

 

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24 avril 2024 3 24 /04 /avril /2024 16:17
WC publics à Perpignan : honteux ! - Censures et liberté d'expression (3)

"Perpignan-la propre"

 

Honteux : les WC publics de la promenade des platanes, boulevard Wilson.

 

Ce lieu, ces jardins, sont agréables; on est sensible aux nouveaux aménagements mais...

 

ce matin mercredi je me suis rendu aux WC public : une infection ! l'odeur ! le délabrement des sanitaires ! les peintures ! On se croirait dans les chiottes décrites par Jorge Semprun dans son camp de concentration...J'exagère bien sûr ...

Ici, ça ne "rayonne" pas trop...

 

Ces toilettes sont peut-être peu fréquentées mais si, lors de leur prochaine discussion au palais des congrès tout proche, Onfray ou Naulleau passent par là, bonjour...

 

On ne dira pas "c'est la faute à Naulleau"

mais : "C'est la faute à Aliot!"

 

JPB

 

A l'occasion du colloque sur "la liberté d'expression" à Perpignan (début mai), quelques idées pour débattre... mais l'opposition locale ou des intellectuels "de gauche" n'ont pas été invités....Dommage Les échanges se feront entre copains, c'est moins risqué...

JPB

 

 

Censures nouvelles...

 

 

   Eternelle, outil indispensable aux pouvoirs dominants (dans la presse, les entreprise, en politique...), on pourrait en donner des exemples tous les jours.

 

Derniers en date, le rachat du groupe Lagardère par Vivendi : les éditions Fayard, fleuron d'Hachette, sont ainsi entrées dans le giron de Vincent Bolloré. Les écrivains sont en émoi et vont quitter le navire : le patron propose de publier Bardella, Zemmour, De Villiers et les journalistes de CNews et de la 8...

 

​​​​​​​Aussi, les parents d'une jeune handicapée du film "La nouvelle femme" (voir ce blog) voulaient inscrire leur enfant au conservatoire de Paris : on leur a répondu que les profs n'étaient pas formés...

 

En outre, faut-il interdire certains rappeurs dont les paroles font scandale ? Ainsi Kanye West criant à ses fans d'Arena (Paris) : "Comment puis-je être antisémite ? Hier soir, j'ai baisé une salope juive !"

 

​​​​​​​

 

 

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23 avril 2024 2 23 /04 /avril /2024 09:13
le maire d'Escarre

le maire d'Escarre

Sécheresse dans le PO

 

Le maire d'ESCARO en Une - Sécheresse : le président de Perpignan Pyrénées Métropole doute de réchauffement climatique dû à l'Homme

 

ainsi que Georges Puig, le catho superstitieux -


Le maire d’ESCARO fait la Une du quotidien Le Monde (photo de George Bartoli) – Le journaliste interroge les principaux responsables de l’eau dans le département – Philippe POISSE montre l’incohérence des politiciens et promoteurs qui parlent de golf et de ski-nautique dans la plaine (Mas Delfau, Villeneuve de la Raho) alors que ce sont les agriculteurs qui doivent d’abord profiter de l’eau.

 

Tous accusent le changement climatique, sauf Robert VILA, ex-membre de Les Républicains, près d'adhérer au RN, président de la Communauté de communes Perpignan Métropole, qui doute de la responsabilité humaine dans ce domaine et suggère de tirer l’eau des Corbières (je l’ai souvent écrit dans ce blog à propos des ressources énormes d’Estramar à Rivesaltes…)

Le RN (dans l'Aude et G. Puig à Perpignan) relativisent le réchauffement climatique... 

 

La presse nationale s’intéresse au département, pour l’eau et pour la gestion de Perpignan par l’extrême-droite (demain un journaliste de l’hebdo Le Point recueillera mon témoignage) : le « Pays catalan » sort de l’indifférence de Paris et des médias concentrés sur les stratégies politiques de la capitale… On fait la Une sur les J.O. en ce moment et le quotidien local sur le rugby…

 

J.P.Bonnel (23 avril 2024)

 


 

Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales : « Cette fois, c’est du brutal »

Par Martine Valo (Pyrénées-Orientales, envoyée spéciale)Publié hier à 05h30, modifié hier à 12h17

  •  Reportage

 

  • Le département subit depuis deux ans un manque d’eau structurel. La faible ressource contraint les agriculteurs à adapter leurs pratiques, et pourrait conduire à revoir l’aménagement du territoire.

 

Daniel Aspe saisit la bouteille en plastique avec un goulot découpé et s’allonge sur le sol de la forêt. Le maire d’Escaro, dans les Pyrénées-Orientales, plonge l’objet usé dans le regard creusé en face de l’arrivée d’eau qui alimente son village, et chronomètre le temps qu’il faut pour recueillir 2 litres : quatorze secondes. Il se livre alors à un calcul qu’il connaît bien, multipliant les secondes par vingt-quatre heures : le débit s’avère encore un peu trop juste pour la consommation journalière des 80 habitants. « Bien que nous ne nous lavions pas pour économiser l’eau », déclare en plaisantant l’élu pour surmonter son inquiétude.

 

En cette fin de journée d’avril, le soleil éclabousse d’or les flancs des montagnes. Quelques filaments de neige zèbrent les sommets, tandis que, plus bas, la végétation méditerranéenne fait de la résistance. De-ci, de-là se dressent des squelettes de genêts et des chênes verts, si coriaces et pourtant morts de soif. Avec la tramontane de ces derniers jours, le service départemental d’incendie et de secours a averti : le risque d’incendie est maximal.

 

Car si le panorama saturé de lumière est magnifique, il demeure quasi immuable : depuis deux ans, les nuages ne font que passer subrepticement, sans s’arrêter, des hauts cantons jusqu’à la plaine du Roussillon. Le déficit de pluie atteint 60 % certains mois, et celui de neige 75 % en 2023. Les arrêtés préfectoraux restreignant les usages de l’eau se succèdent sans discontinuer depuis juin 2022. (Extrait – Le Monde)

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/04/22/secheresse-persistante-dans-les-pyrenees-orientales-cette-fois-c-est-du-brutal_6229125_3244.html

 


- - -
 

L’enjeu du manque d’eau, impensé du Rassemblement national

 

Face aux vagues de sécheresse sur leurs terres électorales, des élus du parti de Marine Le Pen relativisent l’ampleur du réchauffement climatique, opposant le « bon sens paysan » au « catastrophisme » des scientifiques. 

 

Georges Puig, viticulteur et conseiller municipal RN délégué à la gestion de l’eau de la ville de Perpignan, a organisé une procession en l’honneur de saint Gaudéric pour implorer la pluie, le 18 mars 2023.  JC MILHET / HANS LUCAS

La voiture de Christophe Barthès enchaîne les virages, descendant des premiers contreforts de la montagne Noire en direction de Carcassonne. Sur les coteaux, on a longtemps fait pousser des oliviers, puis les vignes les ont remplacés. Aujourd’hui, plus rien : de la lande qui sèche au soleil d’avril. La désaffection pour les vins locaux et les difficultés de transmission n’expliquent pas tout. Le député Rassemblement national (RN) de l’Aude s’interroge : « Il faudrait être idiot pour voir qu’il n’y a pas de changement climatique. Mais est-ce l’effet de l’homme ? Peut-être que oui, peut-être que non. »

 

On sort de la grotte de Limousis, village de sa circonscription, qui englobe Carcassonne et ses environs. Dans ces cavités intimidantes, on trouve un « lac », au dire de l’élu, un petit bassin en vérité. L’eau, à la sortie de l’hiver, devrait recouvrir la stalactite. Mais elle manque partout sur les terres du parlementaire. Qui le sait mieux que lui ? En 2022, l’exploitation de l’agriculteur Barthès a perdu 30 % de rendement, faute de pouvoir arroser ses grains de blé et les tournesols…. (extraits – Le MONDE - Par Clément Guillou, envoyé spécial à Limousis, Narbonne et Perpignan - Publié le 14 avril 2023 à 03h42, modifié le 14 avril 2023 à 08h38)


https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/04/14/l-enjeu-du-manque-d-eau-trou-noir-de-la-pensee-du-rassemblement-national_6169442_823448.html
 

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22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 09:18
Historique de la Sant-Jordi, par Jean IGLESIS - Perpignan, 1000 ans d'histoire autour de la cathédrale Saint-Jean, par Aymat CATAFAU, J.Luc ANTONIAZZI...
Historique de la Sant-Jordi, par Jean IGLESIS - Perpignan, 1000 ans d'histoire autour de la cathédrale Saint-Jean, par Aymat CATAFAU, J.Luc ANTONIAZZI...
Historique de la Sant-Jordi, par Jean IGLESIS - Perpignan, 1000 ans d'histoire autour de la cathédrale Saint-Jean, par Aymat CATAFAU, J.Luc ANTONIAZZI...

 

Sant Jordi, symbole vivace de la Catalogne millénaire…


Sant Jordi terrassant le dragon, c’est plus qu’une image d’Epinal, mais c’est une véritable icône. Bien que d’abord manichéenne, cette scène épique de combat, de ferveur et de courage nous renvoie au travers de la geste éthérée du chevalier romain au triomphe de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’obscurantisme, de la liberté face à l’oppression.

L’Histoire retient de Sant Jordi un militaire romain et chrétien qui fut martyrisé à l’époque de l’Empereur Dioclétien, vers l’an 303.


La légende attribue à Sant Jordi d’avoir vaincu le dragon qui s’apprêtait à dévorer une princesse, laquelle princesse avait été tirée au sort et lui avait été livrée, pour apaiser sa fureur.


Au Moyen Age, la Géorgie, l’Angleterre, la Grèce et la Catalogne ont choisi Saint-Georges pour saint- patron.


A la fin du XIXème, Sant Jordi devient un symbole catalaniste. La lutte du chevalier contre le dragon pour libérer la jeune princesse représente le combat de la Catalogne pour sa propre liberté.


Cette lutte s’inscrit pleinement et légitimement dans le conflit pluriséculaire qui a opposé la Catalogne à la Castille. Jetons au vent de l’Histoire quelques événements, qui ont endeuillé la Catalogne : le Compromis de Caspe (1412), le Traité des Pyrénées (7 novembre 1659), la chute de Barcelone (11 septembre 1714) devant les armées du Roi Felip V d’Espagne, l’exécution de Lluís Companys (président de la Generalitat de Catalogne de 1934 à 1940)…


Retour en arrière c’est le jour de Sant Jordi que depuis le XVème siècle l’on célèbre la traditionnelle Foire des Roses.
En 1926 le jour de Sant Jordi devient réellement celui de la Fête du Livre en Catalogne.


C’est dans un esprit forgé par les poètes de la Renaissance (Jacint Verdaguer), du « noucentisme », puis du modernisme (Angel Guimerà et Joan Maragall) que Sant Jordi va s’imposer peu à peu comme un symbole de combat, de progrès et d’espoir.


La Catalogne, opprimée depuis l’annexion (son partage est effectué le 7 novembre 1659 entre la France et l’Espagne, dans l’île des Faisans, au large de la Bidassoa, par le « maudit » Traité des Pyrénées) va engager peu à peu sa reconquête et sa reconstruction.


Le fait que Barcelone soit une capitale européenne du livre et de l’édition n’est pas un élément étranger à l’action qui sera menée, dans la réappropriation identitaire et culturelle de la Catalogne…


Les volontés politiques qui s’affirmeront plus tard, lors de la dictature franquiste notamment – date du coup d’état du Général Franco – à sa mort, le 20 novembre 1975, n’entameront pas la détermination catalane qui, après l’échec de l’instauration d’une République (Francesc Macià proclame en avril 1931 la 1ère République Catalane) va aboutir en 1979 à l’instauration d’un gouvernement autonome : la Generalitat de Catalunya verra alors le jour.


Pour mémoire, c’est en 1926, que le jour de Sant Jordi devient réellement celui de la fête du livre en Catalogne.


On célèbre le 23 avril de cette année 1926 le 310ème anniversaire de la disparition de Miguel Cervantès. De manière concomitante – par les hasards d’un décalage entre le calendrier grégorien et le calendrier julien -, le 23 avril 1616, Miguel Cervantès meurt le même jour que William Shakespeare.


C’est dire qu’il y a déjà quatre siècles, le 23 avril s’annonçait déjà comme la date propice à l’émergence d'une manifestation littéraire d’ampleur.
Curiosité de l’Histoire si l’on se rappelle que Miguel Cervantès, le génial auteur du «Don Quichotte», a été grandement influencé par Joanot Martorell, écrivain catalan – un Valencien s’il en fût – lequel a été considéré comme annonciateur du roman picaresque, avec «Tirant lo Blanc».


La Sant Jordi prend aujourd’hui la forme d’un retour aux sources, outil et arme de récupération de la langue, de la culture et de l’identité catalane « al capdevall » (c’est-à-dire au final).
Au cours de la première moitié du XXème siècle, les événements se précipitent : Pompeu Fabra « el Seny ordenador de la llengua » réalise la normalisation du catalan.


Eclate la guerre d’Espagne : Luís Buñuel, Pablo Picasso, Pau Casals, Joan Alavedra et bien d’autres s’exilent. Antonio Machado meurt à Collioure : « Petit Espagnol qui viens au monde, que Dieu te garde, l’une des deux Espagne va te glacer le cœur », écrit-il avec foi et gravité…Federico Garcia Lorca est exécuté sur la route de Grenade.
George Orwell, écrivain talentueux, engagé dans la milice du POUM, rend « Hommage à la Catalogne », exaltant les efforts des mouvements syndicaux et nationalistes. Nombre de réfugiés de l’Espagne, déchirée, iront par la suite lutter contre les nazis. Certains connaîtront l’enfer des camps de concentration, tragiquement déportés à Dachau, à Auschwitz ou à Buchenwald…


Ces éléments conjugués ont peu à peu forgé la conscience et la résistance catalanes. Ils ont appris à un peuple pourvu d’une identité des plus marquées à lutter pour conquérir enfin sa liberté.


Sant Jordi, 23 avril, une date qui ne s’est pas démentie, puisque la fièvre de Sant Jordi a graduellement gagné toute l’Europe pour être aujourd’hui officiellement reconnue par l’UNESCO comme journée mondiale du livre et du droit d’auteur (le 23 avril 2002 précisément).
                                                                                                                                                                                               
                                                                                                                                                                                    Jean Iglesis

 

 

 

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*Communiqué de la mairie :

Madame, Monsieur,

 

Le 23 avril, Sant Jordi fait fleurir la joie à Perpignan, en Roussillon et dans toute la Catalogne. Cette célébration, telle une Saint-Valentin, mêle les échanges de roses et de livres pour transcender les simples rencontres. Depuis 1995, l'Unesco a élevé cette fête au rang des plus éminentes manifestations catalanes, dédiée à la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, fusionnant ainsi la quête du savoir et l'éloge de l'amour.


L'édition 2024, ancrée dans le thème du conte, offrira une place de choix à la littérature jeunesse. Les auteurs du patrimoine écrit n'en seront pas moins honorés. Le programme se dévoilera du mardi 23 avril au samedi 27 avril, avec un after-work inaugural à l'hôtel Pams. S'en suivront des cycles de conférences et des spectacles, tels que Tutti Frutti de Jordi Folck au théâtre municipal Jordi Pere Cerdà, sans omettre la traditionnelle fête catalane des enfants à la villa des Tilleuls, dédiée aux élèves perpignanais.


Le rendez-vous incontournable du monde littéraire renaît cette année dans un format alliant tradition et nouveauté. Le prestigieux écrin du couvent des Dominicains devient le champ d'ouvrages où les acteurs du livre pourront présenter leurs mots enchanteurs, avec la présence de plus de 100 auteurs. Tout au long de la rue de la Révolution Française, des animations artistiques, culturelles, culinaires et toutes hautes en couleur fleuriront.


En ces temps nuageux, l'occasion de faire émerger des livres et des fleurs dans nos vies se révèle d'une importance capitale, voire essentielle. 


Joyeuse fête de Sant Jordi à toutes et à tous !

 


 

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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 10:04
Liberté d'expression à Perpignan (3) : censure d'images du RN et Le Pen à Visa pour l'image
Liberté d'expression à Perpignan (3) : censure d'images du RN et Le Pen à Visa pour l'image

Liberté d'expression à Perpignan (3) : censure d'images du RN et Le Pen à Visa pour l'image ..??????

Censures

 

Un photographe catalan accuse le festival Visa pour l’image d’avoir censuré ses photos d’un meeting de Marine Le Pen

 

Jordi Borras regrette que trois de ses clichés autour de l’ancienne présidente du Rassemblement national aient été écartés lors d’une projection organisée le 5 septembre au Campo Santo de Perpignan, ville dirigée par Louis Aliot, membre du parti d’extrême droite. 

 

 

Jordi Borras était fier de montrer au public son sujet sur l’extrême droite en Europe, intitulé Toutes les couleurs du noir et projeté le 5 septembre lors du festival de photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan. Le travail du photographe catalan avait été sélectionné pour être projeté sur l’écran au Campo Santo, devant plusieurs milliers de personnes : on y voyait des manifestations ou des rassemblements impressionnants de l’extrême droite dans différents pays d’Europe. En Pologne, Hongrie, Espagne, Suède, Allemagne, Italie ou Lituanie, le photographe avait saisi des défilés aux flambeaux et des marches patriotiques inquiétantes, menées par des militants au crâne rasé, brandissant des drapeaux, nostalgiques du fascisme italien ou du nazisme.

 

Il s’est aperçu que trois de ses photos, celles concernant l’extrême droite en France, n’avaient pas été projetées. « Mes images montrant un meeting du Front national à Marseille [en 2017] ont été censurées, indique le photographe, qui s’en est d’abord ému dans une tribune publiée dans le journal en ligne catalan NacioLa raison en est connue seulement de Jean-François Leroy [le directeur du festival]. Peut-être cette censure est-elle liée au fait que le maire de Perpignan, où se tient le festival, appartient au Rassemblement national. »

 

Le directeur a-t-il écarté ces images de peur de froisser le maire, Louis Aliot, en poste depuis 2020, la ville étant le principal financeur public du festival ? 

 

- - - Si ça a le goût de la censure, et les mécanismes de la censure… Dans une tribune pour le média web catalan Nacio digital, Jordi Borràs, qui participait à l’édition 2023 du festival Visa pour l’image de Perpignan, dénonce le « retrait » de trois de ses photos sur le Front National d’une série programmée sur les extrêmes droites en Europe. Le 5 septembre, alors qu’il assistait à la projection de « Toutes les couleurs du noir » au Campo Santo, rapporte L’Indépendant, le photojournaliste a eu la surprise de voir son travail sur l’extrême droite en Europe au XXIe siècle amputée de trois clichés représentant Marine Le Pen en meeting.

 

Dans son texte publié le 18 septembre, Jordi Borràs n’écrit pas le mot « censure », mais juge « regrettable » la projection « d’un travail incomplet ».

Les mouvements d’extrême droite d’Espagne, de Lettonie, de Pologne, de Suisse, étaient représentés dans la projection, mais rien sur la France. Pourtant, écrit-il, l’extrême droite existe bien en France. « Elle a été représentée par le Front National puis le Rassemblement National… » « Je voulais montrer que l’extrême droite, aussi protéiforme soit-elle, est un virus international, explique Borràs. Oublier Marine Le Pen, oublier une figure si importante de l’extrême droite européenne et mondiale, c’est cacher la réalité. »

Le directeur du festival minimise

 

Que cette décision survienne dans une ville dirigée par le RN, dont le maire Louis Aliot est l’ex-compagnon de la présidente du parti, n’est pas anodin. Officiellement, la décision, « unilatérale », précise le photographe, vient de Jean-Francois Leroy, fondateur et directeur de Visa pour l’image. « J’assume totalement », se défend ce dernier, interrogé par L’Indépendant« Jordi Borràs a fait un excellent travail en profondeur sur l’ultra droite en Europe, violente et tatouée. Et les trois pauvres photos de Marine Le Pen en meeting à Marseille affaiblissaient le sujet. (…) C’est une polémique débile et stérile », tranche-t-il. Interrogé avant le festival 2022 par l’atelier des médias de RFI, Leroy avait déclaré que sa ligne rouge était que le RN « n’interfère pas dans son programme »« Si la mairie tentait d’intervenir je le ferais savoir haut et fort. »

Jordi Borràs, lui, se dit « déçu »« Quand j’ai su que j’avais été sélectionné pour être projeté à Visa avec le thème de l’extrême droite et la présence du Front National sur des photos, j’ai accueilli cela comme un acte de vaillance », explique-t-il. Visiblement, tout le monde n’a pas la même interprétation du mot. Mais personne ne réagit.

 

Dommage que la banalisation de l’extrême droite notabilisée passe aussi bien dans le monde de la culture...

 

(C)  Claire Guillot

Publié le 23 septembre 2023 à 12h01, modifié le 23 septembre 2023 à 12h05

 

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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 10:55
Fête des livres en français et catalan à Perpignan - Une Sant-Jordi sur plusieurs jours -  Vernet, Céret : INCERTA GLORIA,  jeudi 25 au Ciné Cérétan
Fête des livres en français et catalan à Perpignan - Une Sant-Jordi sur plusieurs jours -  Vernet, Céret : INCERTA GLORIA,  jeudi 25 au Ciné Cérétan
Fête des livres en français et catalan à Perpignan - Une Sant-Jordi sur plusieurs jours -  Vernet, Céret : INCERTA GLORIA,  jeudi 25 au Ciné Cérétan
Fête des livres en français et catalan à Perpignan - Une Sant-Jordi sur plusieurs jours -  Vernet, Céret : INCERTA GLORIA,  jeudi 25 au Ciné Cérétan

Fête des livres en français et catalan à Perpignan - Une Sant-Jordi sur plusieurs jours -  Vernet, Céret : INCERTA GLORIA (Une gloire incertaine)

 

Créée par l’ONU, la Saint Georges est la fête des libraires et des bouquinistes – Barcelona célèbre la Saint-Jordi depuis très longtemps – Perpignan a repris cette fête sous le maire Paul Alduy dans les années 50 (1955…)

 

  •  la fête publique : la bénédiction des roses au patio de la mairie
  • pour la catalanité le programme:

- Xavi Benguerel pour les fables en catalan au théâtre centre ville;

-Tutti frutti espectacle en català per la companye Banbadaboum à la mediathèque centrale

- contes Llum y ombres compagnie Cielo à la mediathèque J d'Ormesson;

-les « 7 Faules » au théâtre municipal Jordi Pere Cerdà ou encore « Tutti Frutti » à la médiathèque,

 -conférences, dictée en catalan :

 le traditionnel Fes-te Cat (dictée en catalan à destination des élèves des écoles bilingues et immersives de Perpignan) et bien évidemment les nombreux ateliers interactifs qui écloront dans le réseau des bibliothèques de la Ville.

 

L’incontournable rendez-vous du monde littéraire avec le public revient cette année dans un format traditionnel mais toujours inédit… puisque, le prestigieux écrin du couvent des Minimes se métamorphosera en un véritable champ d’ouvrages et servira ainsi de serre culturelle, afin que les différents acteurs du livre, puissent y faire pousser et admirer leurs jolis mots.

 

En partant de la Loge de Mer, un petit train spécialement apprêté, sifflera cinq fois pour venir vous y conduire. Cette journée du 22 avril, jardin privilégié de Sant Jordi, concentrera quant à elle toutes les senteurs d’une manifestation pigmentée de grands rendez-vous littéraires (avec plus de 70 auteurs présents).

 

 

-Ecrivains catalans et éditeurs catalans (Trabucaire) avenue Torcatis (bas-Vernet) par Omnium, Aplec, Casa de la Generalitat…

- - - - 

 

 

 

 

- - - - - - Céret, en catalan 

 

CINEMA - 25/04 - INCERTA GLORIA

Nous vous transmettons avec plaisir le programme du jeudi 25 au Ciné Cérétan.

Le film est sous titré en français.

A jeudi prochain !

Pour l'Envolée, Dominique Devals

 

Torna el cinema en català a prop de casa teua !

INCERTA GLÒRIA, un drama històric d'Agustí Villaronga, produït per Isona Passola, amb Marcel Borràs, Núria Prims, Oriol Pla, Bruna Cusí.

 

Dijous 25 d'abril a les 20H30 al CINEMA « LE CERETAN » amb la presència de la productora Isona Passola.
 

Una pel·lícula de producció catalana de 2017 en versió original en català subtitulada en francès.

El front d’Aragó, 1937. Lluís, un jove oficial republicà destinat a un lloc temporalment inactiu, coneix una enigmàtica vídua de la qual s’enamora, la Carlana, que aconsegueix entabanar-lo perquè falsifiqui un document que la converteix en la senyora de la comarca. El millor amic del Lluís, el Soleràs, un oficial degradat, descobreix el frau i, a canvi de no delatar-lo, li exigeix que allunyi dels bombardejos de Barcelona el seu fill i la seva dona, de qui ell està secretament enamorat. Quan la Trini arriba al poble, no triga a descobrir la traïció del Lluís, i s’estableix entre ells dos un “estat de guerra” que farà trontollar tots els seus fonaments morals.

 

Champs de bataille d’Aragon, 1937. Lluís, un jeune militaire républicain tombe sous le charme de Carlana, une veuve qui n’hésite pas à se servir de lui pour devenir la femme la plus puissante du canton. Très vite, le meilleur ami de Lluís découvre ce qui se trame. Une adaptation de l’oeuvre de Joan Sales ancrée dans le contexte sombre de la guerre civile, qui nous raconte une autre guerre, intime et morale. 

6,50 € general ; 5 € reduïda (tarifa social i jubilats) ; gratuïta per a alumnes i estudiants amb l'operació gratuitat de l'OPLC.

 

No recomenada per a menors de 12 anys.

06 70 46 55 88 • xecca66@gmail.com

 

 

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18 avril 2024 4 18 /04 /avril /2024 11:22
La nuit de Geneviève de Gaulle Anthonioz - Isabelle Rochard à la Galerie de Palau Del Vidre vendredi 19 avril
La nuit de Geneviève de Gaulle Anthonioz - Isabelle Rochard à la Galerie de Palau Del Vidre vendredi 19 avril
La nuit de Geneviève de Gaulle Anthonioz - Isabelle Rochard à la Galerie de Palau Del Vidre vendredi 19 avril

Lecture/Témoignage sur les idéologies fascistes

Camps nazis - 

La nuit de Geneviève

de Gaulle Anthonioz

 

J'ai lu bien des témoignages de rescapés de camps nazis ou staliniens :

Grossman, J. Littell, C. Lanzmann, R. Antelme (mari de M. Duras), Jorge Semprun, Primo Levi, Charlotte Delbo, Ida Grinspan, Boris Pahor, Maus, R. Merle, David Rousset, Les robes grises, V. Grossman...

 

Il faudrait une autre vie, il faudra toute la mort, pour parcourir toutes ces mémoires et ces tragédies nées d'idéologies criminelles (fascisme, nazisme, franquisme, communisme, khmers rouges, maoïsme, colonialisme, guerres suscitées par le capitalisme ...)...

 

En découvrant le livre simple et court, mais combien, poignant de G. Anthonioz, décrivant la traversée de sa nuit à Ravensbrück, je me mets à penser à l'ironie désespérée d'Edgar Hilsenrath, lui aussi dans sa nuit (NUIT, 2012, Attila)...

 

En effet, encore ici, c'est l'horreur venue d'hommes barbares, haineux, antisémites, sadiques, frustrés  quelque part et ce n'est pas encore -rassurez-vous- la fin de l'Histoire : il y aura bien d'autres petites histoires dans le style Daesh, Hamas, milice pétainiste, fosses communes d'Espagne ou de Pologne...

 

En effet "Tout recommence, tout est vrai", écrit Julien Gracq et G. Anthonioz a eu raison de mettre la phrase en exergue car , dans le camp :

"des jeunes filles ont subi des prélèvements d'os et de muscles pour des expériences..."

"des immondes et insuffisantes latrines"

"charger des wagons de charbon dans la chaleur de juillet, sans parvenir toujours à se laver"... (p. 15, édit. originale de Nov. 1998)

"j'ai vu un SS tuer avec un battoir une pauvre femme"

Malgré la déshumanisation généralisée, une pointe de poésie peut percer le long de ces neuf longs mois de détention, de déportation, de crainte de la mort à tout instant :

"je regard, camarades, avec vos yeux, l'aube qui se lève sur le ciel nacré de la Baltique..."

 

  Le lecteur comprend que c'est la foi qui fait la force de cette femme exemplaire, Résistante qui vit avec des souvenirs de crèche, de Noël, d'espérance avec la naissance de Jésus...

 

     Agnostique, je me demande comment un croyant peut persévérer malgré les incessantes horreurs de ce monde qui ne progresse pas en éthique ...

 

J.P.Bonnel

 

 

 

 

 

 

Geneviève de Gaulle Anthonioz

 

 

Geneviève de Gaulle-Anthonioz, née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle(Gard), dans les Cévennes et morte le 15 février 2002 à Paris 6e, est une résistante française puis militante des droits de l'homme et de la lutte contre la pauvreté.

 

Elle est la nièce du président de la République Charles de Gaulle. Sous l'Occupation, alors qu'elle est étudiante à l'université de Rennes, elle mène des actions de résistance au sein du groupe du musée de l'Homme puis du réseau Défense de la France. Arrêtée par la Gestapo, elle est déportée en février 1944 au camp de Ravensbrück où elle est détenue jusqu'en février 1945. Traitée comme monnaie d'échange par Heinrich Himmler, elle est tenue au secret dans un camp au sud de l'Allemagne jusqu'en avril 1945, avant d'être transférée à Genève où son père travaillait comme consul. Après la guerre, elle s'engage notamment dans la lutte contre la pauvreté et assure la présidence de l'antenne française d'ATD Quart Monde de 1964 à 1998.

En 2015, treize ans après sa mort, elle fait son entrée au Panthéon, avec un cercueil ne contenant cependant que de la terre issue de son cimetière, sa famille ayant refusé qu'elle soit séparée de son mari.

 

*Le livre :

Geneviève de Gaulle Anthonioz, déportée à Ravensbrück, écrit, plus de cinquante ans après, le récit des mois passés au secret, dans le cachot du camp, exclue parmi les exclues. Pourquoi écrire aujourd'hui seulement ? Cette traversée de la nuit est-elle à l'origine des choix de sa vie future, cette attention portée à ceux qui sont victimes d'exclusion ? A ces questions l'auteur ne répond pas. C'est la simplicité même du récit et la stupéfiante fraîcheur d'une mémoire inguérissable qui témoignent. De cette expérience intérieure nul ne peut sortir indemne. (Seuil 1998)

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17 avril 2024 3 17 /04 /avril /2024 10:56
Liberté d'expression : Eric Nauleau, un homme de gauche ami des extrémistes de droite...
Liberté d'expression : Eric Nauleau, un homme de gauche ami des extrémistes de droite...

Liberté d'expression / Débat / Eric Naulleau

Eric Nauleau, un homme de gauche ami des extrémistes de droite...

 

Se disant "de gauche" (comme Onfray, Finlkielkraut...désormais classés du côté radical de droite...), Nauleau a des amitiés "bien à droite", voire fascistes, tel Soral.

Cependant, il faut lui reconnaître du talent, de l'énergie (édition, presse écrite, médias télé, etc...) et surtout on peut apprécier les journalistes "libres" qui n'ont pas la langue de bois et profèrent leur conviction intime (contre LFI, Mélenchon, S. Rousseau...)

Venant à Perpignan début mai pour le festival sur la liberté d'expression, il aura sans doute du succès. Se laissera-t-il récupérer par le RN ou dira-t-il vraiment librement ce qu'il pense de L. Aliot, ancien bras droit d'un Le Pen antisémite ou du maire actuel de Perpignan, qui a tiré un trait (sans autocritique) sur son passé..?

JPB.

 


Eric Naulleau, le chroniqueur tellement de gauche qu’il est passé à l’extrême droite

 

   Il existe un chroniqueur singulier dans le paysage politique français. Son nom : Eric Naulleau. À la base critique littéraire, il s’est fait connaitre à partir de 2007 dans l’émission « On n’est pas couché », en compagnie de son ami de toujours, Eric Zemmour. Eric Naulleau se présente systématiquement comme un « homme de gauche », de cette gauche « à l’ancienne qui comprend le vrai peuple ». Il a sorti en 2022 en livre avec Michel Onfray intitulé La gauche réfractaire.

Réfractaire à quoi ? On se le demande. Récemment, il a publié un livre pour cracher toute la haine qu’il porte contre Jean-Luc Mélenchon.

 

Éric Naulleau se présente pourtant systématiquement comme un homme de gauche, défenseur des « valeurs de la République », celles qu’il choisit et interprète à sa sauce bien sûr. Vaste fumisterie. Virulence et acharnement contre les insoumis. Douceur, bienveillance et promotion à gogo pour l’extrême droite. Voilà le deux poids deux mesures qui constitue la colonne vertébrale de l’éditorialiste. Un livre écrit avec l’antisémite Alain Soral, croisade contre le wokisme, le féminisme, l’écologie… Sur les plateaux de CNEWS, il est confortablement installé pour déblatérer toute sa haine. L’Insoumission publie le portrait de ce chroniqueur brun.

Les éditorialistes de plateaux très loin de l’objectivité revendiquée comme argument pour mieux cacher leur idéologie, sont des militants politiques déguisés en journalistes. Chaque jour, ils défendent une idéologie en direct aux heures de grandes écoutes. Les éditorialistes sont des acteurs de la bataille culturelle. Révéler d’où ces acteurs parlent, quels sont leurs parcours, leurs liens avec le capital, les 9 milliardaires qui possèdent 90% des médias du pays, est une tâche nécessaire pour éclairer le débat démocratique. Fin d’un mythe déjà largement déconstruit : non, les éditorialistes ne sont pas des journalistes neutres. Pour qui militent-ils ?

 

 

Eric Naulleau se complait tellement dans ses idées, qu’il s’en auto-félicite, se réjouissant que Mediapart le considère comme un « chroniqueur réactionnaire ». Cet été, les attaques contre le rappeur Médine l’ont grandement réjoui. Il s’en est donné à cœur joie à coup de tweet et de retweets. L’un de ses derniers livres, La faute à Rousseau, est carrément un livre à charge contre Sandrine Rousseau présentée comme une ignare. 

 

Elle ne serait pas une vraie féministe, mais une néo-féministe, terme dont raffole la droite et l’extrême droite. « Je trouve étrange que le féminisme se préoccupe davantage des dangers imaginaires que des dangers réels », a-t-il déclaré au moment de la constitutionnalisation historique de l’IVG dans la Constitution. Des dangers imaginaires ? Le chroniqueur parle-t-il des régressions terribles du droit à l’avortement dans de nombreux États, des États-Unis jusqu’à la Hongrie que son ami Eric Zemmour prend comme modèle ?

 

Co-auteur de Soral et présent au meeting d’Eric Zemmourles liaisons fascistes d’Eric Naulleau 

Personne n’a jamais vu le chroniqueur aux côtés de partis politiques ou d’acteurs du mouvement social français depuis ces 20 dernières années. Par contre, aux côtés de l’extrême droite la plus nauséabonde, Eric Naulleau possède plusieurs ronds de serviettes. En 2013, il écrit un livre avec l’essayiste antisémite Alain Soral, multi-condamné pour incitation à la haine raciale, avec qui il tombe d’accord sur de nombreux sujets.

 

En 2013, Éric Naulleau coécrit avec l'essayiste Alain Soral le livre Dialogues désaccordés sur le thème : « pourquoi vote-t-on Front national ? ». Par décision de justice, le livre est retiré de la vente en 201614, la cour d’appel de Paris ayant en effet condamné Éric Naulleau à retirer le livre de la vente, et à verser 17 000 € à Pierre Bergé. Ce dernier avait intenté un procès pour les propos tenus à son encontre dans l’ouvrage coécrit avec Soral. Selon la plainte, Éric Naulleau se serait rendu coupable de diffamation en évoquant l’orientation sexuelle de Pierre Bergé. L’essayiste avait en effet évoqué tout à la fois l’homosexualité et la pédophilie, le tout associant le nom de l’homme d’affaires14.

 © wikipédia

 

On le voit surtout auprès de son grand ami Eric Zemmour, notamment lors de son premier meeting à Villepinte pour l’élection présidentielle de 2022. Il est au premier rang, soi-disant en tant que journaliste. En 2022, il participe aux universités d’été de Reconquête où il est présenté comme une « caution de gauche » aux idées de l’extrême droite avec une conférence sur la chute de la « gauche authentique ». Le 6 octobre 2023, il a accepté l’invitation du Cercle de Flore, lié à… l’Action française, pour parler de son livre sur Sandrine Rousseau. Le tout suivi d’une séance de dédicaces et d’un banquet.

 

Quelles sont les idées de gauche de celui qui se revendique d’une « gauche laïque et républicaine » alors ? Personne n’a aussi vu Eric Naulleau développer lors de ses interventions médiatiques une seule idée de gauche, à part des incantations abstraites. Des discours creux, où celui-ci parle de « République » en la dévoyant dès qu’il en a l’occasion. En bref, un discours creux et qui ne résonnent dans aucun militant ou sympathisant de gauche un peu sérieux. 

Le féminisme « version Rousseau », l’antiracisme, l’écologie, la défense des droits LGBTIQ, c’est « satisfaire des minorités » et « ne pas prendre en compte la question sociale » (question que lui-même ignore pour préférer injurier ceux qui la portent). En 2017, il qualifiait l’écologie de « problème de petit bourgeois ». ….    

  • 03 avril 2024

              (C) Lucas Rossi

 

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