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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 19:56

Elisabeth-Eidenbenz-par-Jos.jpg   jordi-barre.jpg   

Collioure--joyau-de-la-cote-catalane.jpg    * Tableaux de JOSElisabeth Eidenbenz - Jordi Barre - Collioure, joyau de la côte catalane.


  Joseph Van den Nieuwenhof, connu sous le nom de JOS, du prénom Joseph, peintre pastelliste, artiste d'origine anversoise, a eu le coup de foudre pour la Catalogne : il séjourne désormais à Elne (Pyrénées-Orientales).

 

Cet artiste n'est pas seulement un portraitiste hors-pair, un dessinateur qui sait donner gravité et profondeur à ses modèles, c'est un homme simple, sympathique; sa modestie contraste avec l'orgueil de ceux qui se croient être de grands maîtres...

 

   Les personnages qui "peuplent son univers pictural" -comme l'a écrit Jean Iglésis- sont des artistes ou des humanistes; ils s'appellent Jordi Barre, Joan Cayrol, Aristide Maillol, Elisabeth Eidenbenz, Mstislav Rostropovitch, Edgar Degas, le Mahatma Gandhi. Ils sont connus pour leur talent et leur humanité. Quand on connaît un peu Jos, on comprend qu'il ait choisi ces êtres d'exception, ces hommes et ces femmes intègres. 

Ces portraits reflètent la beauté intérieure de l'Homme; ils expriment des valeurs auxquelles nous voulons croire encore, de façon peut-être naïve...Amitié, solidarité, fraternité... Merci à Joseph ! Joseph-Van-den-Nieuwenhof.jpg

 

 

 (contact : van-den-nieuwhenoh.joseph@orange.fr) 

 

 enhof.joseph@orange.fr )

 


 

photos : Jean Iglésis.

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 15:48

   images-1-copie-12Le monument à Cézanne a inspiré le monument aux morts de Port-Vendres : commandé en 1912 par un comité d'artistes d'Aix-en-Provence présidé par Frantz Jourdain , il consistera en une simple statue de femme vêtue portant une branche d'olivier. Pour Maillol, cette composition classique était la meilleure manière d'évoquer le peintre. L'oeuvre fut refusée après une violente campagne de presse.

 

* Etude : Femme assise les jambes allongées, étude pour le Monument aux morts de Port-Vendres

avant 1923

I015410.jpg

Description

statuette en terre cuite

Désignation

statuette

étude

Matériaux et techniques

 

terre cuite - H. 0.213 ; L. 0.28 ; P. 0.147 m.

** 1923 : Le Monument aux morts de Port-Vendres : bronze exposé à Paris

L'œuvre est une sculpture en bronze. Créée en 1923, elle représente une femme allongée tenant dans sa main droite des branches d'olivier. L'original en pierre est situé à Port-Vendres, sur le port, au sommet de l'escalier de la place de l'Obélisque. L'oeuvre est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 17 MARS 1994.

   Le modèle est Dina Vierny.

 

   LA SCULPTURE A ÉTÉ ÉRODÉ PAR le vent marin, les EMBRUNS, PUIS ENDOMMAGÉ PAR UN ACTE DE vandalisme EN 2002. L'ANALYSE PRÉCONISE UN DESSALEMENT ET L'APPLICATION D'UN BADIGEON DE CHAUX. L'OEUVRE SERA AINSI STABILISÉE.

   MAIS IL FAUT ENVISAGER sa dépose et sa mise à l'abri. dans le cadre de la recomposition prochaine de la place, fidèle à la strcuture du XVIIIème siècle On ne sait pas encore si le monument fera toujours face à la rade de Port-Vendres, ou si elle perdra l'axe stratégique qu'elle occupe dans la composition urbaine...

 

La sculpture est installée depuis 1964 dans le jardin du Carrousel aux Tuileries, dans le premier arrondissement de Paris. Elle fait partie d'un ensemble de statues de Maillol exposées en plein air.

 

   Depuis des années, Dina Vierny pestait contre les maires successifs de Port-Vendres : ils refusaient de restaurer la statue et même de la confier à Mme Vierny. La direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon vient de décider de restaurer des oeuvres protégées au titre des monuments historiques.En janvier 2012?, Philippe Bromblet, ingénieur de recherche, s'est rendu à Port-Vendres pour étudier le monument aux morts.

 

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 18:25

images-copie-18.jpeg "Anti-terrorist variety 2002" du Chinois Chen S.

 

    

 L'installation venue du FRAC (1) occupe le couvent des Minimes, rue Rabelais, à Perpignan. 

 

Le lieu devait être dévolu à un centre international de photojournalisme, c'est-à-dire aux photos de reporters qui, de par le monde, veulent montrer la "réalité" des conflits, des désastres, des pollutions, etc... Réalisme des images, crudité des photos, voilà ce que montre depuis trente ans "Visa pour l'image" dans la cité catalane. 

 

De façon paradoxale, la machinerie de "Un monde invérifiable" veut montrer que l'information médiatique (journal télévisé, reportages sur les chaînes ou le net...) ne donne pas à voir la réalité, mais le "spectacle du monde": on s'installe devant l'étrange lucarne, à 20 heures, non pour apprendre, prendre conscience des malheurs de la Terre (but, en théorie,  de "Visa pour l'image"), mais pour se distraire, visionner le film quotidien mondialisé, se laisser séduire de façon morbide par les "faits divers" que constituent les révolutions islamiques ou les accidents nucléaires au Japon...

 

Il s'agit là des productions d'une "société du spectacle", analysée et dénoncée depuis des décennies par les "Situationnistes". Le flux ininterrompu de l'information, le trop-plein de "nouvelles" et d'informations tue l'information : le téléspectateur est plongé dans la "distraction", au sens pascalien : il est détourné des vrais problèmes, chômage, crise organisée ou pas, avancée du racisme et du communautarisme...

 

L'installation du FRAC met l'accent sur les simulacres, étudiés en son temps par Jean Baudrillard. La réalité n'est pas le réel. Ce que nous voyons est-il authentique ou une illusion ? Derrière les masques que nous prenons pour vivre en société, au travail, dans la hiérarchie d'une entreprise, qui sommes-nous ? Socrate voulait déjà se "connaître", mais c'est une tâche immense...Par conséquent, pour connaître l'autre, notre ami, notre compagne ou notre supérieur, c'est encore plus difficile...Surtout quand certains endossent des vêtements ou bourquat pour mieux se cacher ou mieux nous observer...

 

      Identité que l'on ne peut identifier, malgré les incessants contrôles d'identité de la police et des bureaucraties pour vérifier nos papiers, citoyens "normaux" ou basanés ou "sans-papiers".. !

 

    Réalité irréelle, ou incomplète (déjà, l'artiste de Lascaux ne nous montre qu'une part du contexte où il vit : des bêtes, mais pas la femme ou sa compagne, pourquoi ? Machisme de l'homme préhistorique ?), réalité falsifiée souvent par les régimes dictatoriaux (personnages indésirables ôtés des photos officielles, sous Staline et consorts...)

 

Ces interrogations sur les illusions du réel et les manipulations de l'image, ce n'est pas nouveau : Walter Benjamin, avant les Situationnistes, qui l'ont pillé, ou Dali, s'intéressant aux illusions d'optique, à la stroboscopie (voir ses œuvres au musée de Figueres)...

 

Alors, l'exposition (ce n'est pas le mot qui convient : les mots, aussi, trahissent et ne disent pas le vrai ou le réel !) du couvent, lieu dévasté, fantomatique, pour un monde angoissé, qui se cherche, veut, selon le mot de Jordi Vidal, faire "entrer Perpignan dans la modernité"...

 

Enfin... Jordi vint (!) et 50 ans d'expositions "réalistes", à Perpignan - de peintres locaux, usant et abusant, de Bausil à Serge Fauchier, de la "représentation" réactionnaire ou du portrait conventionnel -, furent balayés ! Enfin, avec les trésors du Frac, l'avant-garde investit Perpignan, province attardée: la complémentarité nouvelle avec la Région fait venir un souffle nouveau : le conflit entre Bourquin et Alduy/Pujol serait éteint, le président de Région venant subventionner L'Archipel et ouvrir ses collections régionales...

 

Le public, très nombreux, hier mardi, fut lâché et livré à lui-même dans le labyrinthe des Minimes : on ne comprend pas tout de suite, ces "œuvres" contiennent une "thèse" (pas d'émotions, ou si peu: il faut comprendre et l'œuvre n'est pas "ouverte" car le visiteur ne peut prolonger l'objet montré); il fallait lire le fascicule offert à l'entrée, ou tenter de suivre Emmanuel Latreille, commentant pour un petit groupe d'intimes; il disait en fait ce qui était écrit sur les cartels. Il manquait un commissaire d'expo pour accompagner ces visiteurs désorientés ! Les discours officiels ne suffisent pas, loin de là...

 

Le dispositif est ambitieux, voire prétentieux : montrer les contradictions du présent, faire vivre une "image dialectique" qui met en cause les évidences du monde médiatique : or, tout est flou, duplice, incertain, à l'opposé des convictions mercantiles des imposteurs qui ont le pouvoir des images.

 

L'image et le mot ne sont pas à prendre "au pied de la lettre", on en est convaincu. Cependant la réalité existe bel et bien : celle des peuples massacrés, bombardés, celle de la mort atroce des individus piégés dans les tours du World Trade Center... Il s'agirait de rendre hommage à ces martyres au lieu de fabriquer l'illusion que tout est illusoire dans le circuit iconique et médiatique...

 

A ce propos, le jeu d'échecs de l'artiste chinois Chen Haoxiono, s'amusant des tours qui s'écartent pour éviter l'avion terroriste, nous met mal à l'aise, supprimant toute "morale" du dispositif proposé...

 

  - - -

(1)Fonds régional d'art contemporain - collection dans les réserves (le frac est un musée sans local) accessible en ligne sur le site www.fracir.org

 

Exposition du 10 octobre au 24 novembre 2012 Œuvres du Frac LR : Mathieu K. Abonnenc, Tjeerd Alkema, Édouard Boyer, Maurizio Cattelan, Philippe Decrauzat, Simone Decker, Omer Fast, Pierre Huyghe, Rolf Julius, Jean-Pierre Khazem & Éric Duyckaerts, Ange Leccia, Hamid Maghraoui, Fiorenza Menini, Pipilotti Rist, Christian Robert-Tissot, Dario Robleto, Jean-Claude Ruggirello, Sarkis, Chen Shaoxiong, Taroop & Glabel, Grazia Toderi
 

 

 

Un monde invérifiable | Couvent des Minimes, Perpignan

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 10:42

arton46.jpg   Le vernissage, samedi 1er septembre,  de l'expo "regard nomade sur l'oeuvre de W.Benjamin et A.Machado", à Saint-Cyprien village *, attira, malgré la froide tramontane, la plus grande foule esthète de l'été !

   Le CAC allait donc revivre, au coeur d'un village tourmenté depuis plusieurs années ?

   Le lieu me rappela, en effet, les grandes expositions de M. de Montozon, dont un éditeur courageux devrait publier les écrits lumineux ! Le lieu, hanté en ce samedi,  par le poète mort à Collioure et le philosophe, qui s'est suicidé à Port-Bou, était aussi parcouru par le souvenir de l'ancien maire, M. Bouille, fidèle aux vernissages, accompagné de l'ancien conservateur Sébastien Planas.  M.Bouile aimait tant l'art qu'il détourna des oeuvres municipales pour son propre plaisir; inculpé, lâché par ses amis politiques (UMP), il se suicida dans la prison de Perpignan.

 

   A présent, le nouveau maire, Thierry Del Poso, libéré de ses ennuis municipaux (garde à vue, vente d'un camping sans appel d'offres; harcelé par trois conseillers municipaux UMP, l'ancien militant au "Nouveau Centre" adhéra à l'UMP et se débarrassa des fâcheux du même bord), relance l'art contemporain. Cet enfant de la Retirada, petit-fils de Républicains communistes, a invité un artiste ami (études similaires à la Sorbonne), qui parle de l'exil espagnol durant la guerre civile, parallèlement à celui de W. Benjamin : le poète et le philosophe sont morts de chaque côté de la frontière (**). 

 

    C'est un an et demi (et non 6 mois, comme l'affirma J.Capella en son discours peu structuré et non éclairant) qui sépare leurs fins comparables (février 1939, Machado meurt d'épuisement à la pension Quintana de Collioure-septembre 1940,  suicide de W.B.). Il est regrettable aussi que J.Capella, insérant dans ses toiles des extraits de l'ultime lettre de W.B. prononce Benjamin à la française, alors que Walter était juif "Benyamin"; en outre, qualifié à deux reprises d'Israélien, W.B. a toujours refusé le poste proposé par son ami Scholen à Jérusalem; juif et marxiste, WB n'était en rien sioniste...

 

    En ce lieu tragique, évoquant des moments historiques sinistres, le spectateur n'éprouve pas de sentiment profond face aux grands formats de J.Capella; il s'agit d'un vagabondage sans conséquence, de peinture décorative, sans grande imagination... On peut, certes, être amusé -alors que tout sourire est déplacé en ce Centre d'art- par ces grands disques colorés au centre desquels, le promeneur peut apercevoir la mer, cet horizon indépassable et angoissé qui était celui de Machado, venant jusqu'au Boramar, et de Benjamin, passant l'épreuve des "passages" jusqu'au cimetière marin dominant Port-Bou et l'infini...

 

 

  * Centre d'Art Contemporain
P
lace de la République
66750 SAINT-CYPRIEN

Contact
33 (0)4 68 21 32 07

Contact presse : Stéphanie Misme : +336 74324951

 

** Voir mon livre "Machado et Benjamin, deux destins à la frontière", puis la réédition en deux volumes, aux éditions Cap Béar (2010 et 2011): Machado, de Séville à Collioure - W.Benjamin, la mort à Port-Bou (15 euros)

 


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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 17:42

vittmancharlyportrait.jpg    * Une photo de Kram.


Les images ayant disparu de mon article d'hier ("censure" numérique..?), voici le visage de l'artiste André Vittman, dans les années 1970, à Perpignan...

 

* Pour plus d'information, se rendre sur "Google" : LA SCALA RETROUVEE 

 

* Merci à Henri FRANCES, responsable culturel à la mairie de Collioure, qui m'a appris qu'une exposition Kram avait eu lieu à la galerie "Profils" de Collioure en 1996.

 

** Enfin, ce document : 

 

EKram_023.JPG                                        **** Une toile d'Eric KRAM :

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 18:02

Anaïs Bonnel, commissaire de l'exposition.

 

ana-par-loic.jpg
    Le reportage sur l'exposition Pere Créixams, qui se tient à Perpignan jusqu'au 24 août, a été diffusé mardi soir sur la télévision catalane TV3.

 
Ci-dessous le lien du reportage sur le web:

 

 

http://www.324.cat/video/4211110/ociicultura/El-pintor-catala-Pere-Creixams-un-desconegut-del-gran-public

 

Bon visionnage.

 

 

* Attention, derniers jours pour voir l'expo à la maison de la catalanité, à Perpignan (entrée libre)

 

 

 

(C) Photos de Loïc Robinot  -

 

 

   L'exposition a été organisée et financée par le Conseil général 66 - Merci à Robert Garabé, vice-président du CG66, responsable de la culture et des finances, à droite sur la photo :garabe.JPG

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 12:34

images-1-copie-4.jpeg   Je viens de relire "Journal d'un génie". Je l'avais prêté sans doute et j'ai dû racheter le carnet de bord de Dali : "Il est épuisé, dans l'édition de poche idées-Gallimard, c'est pour ça qu'il est cher!", me dit le libraire de Montolieu...


   Je revisite, avec ce livre, dans ces années 1952/63, qui sont celles de mon enfance. Dali aussi est encore un enfant, avec ses rêves, ses fantasmes, sa poésie, sa mégalomanie, son mal-être...

 

Je suis sensible aux pages dans lesquelles il décrit ce petit bout de Catalogne qu'il adore, entre Cap de Creuet Cadaqès; il s'est posé à Port-Lligat, dans une grande maison blanche devenue musée national; l'homme de Figueres, de la plaine de l'Ampurdan a trouvé l'inspiration sur cette côte rocheuse, découpée, cisaillée par l'iode et le vent, au point de sculpter d'étranges monstres dans la masse schisteuse... "...pendant une demi-heure, les rochers de Cadaquès se sont stylisés à la lumière de Vermeer..."   (page 113,  éditiions de La Table Ronde, 1963)

 

 

    Port-Lligat est la pointe la plus orientale de l'Espagne, c'est pour quoi: "Je suis chaque matin le premier Espagnol qui touche le soleil. En effet, même à Cadaquès, qui est à dix minutes d'ici, le soleil arrive plus tard." (page 62).

 

Dans la petite crique de son "port d'attache" de Port-LLIGAT, Dali travaille: "Jamais je n'ai eu autant de plaisir à peindre. Nous allons nous baigner à Junquet et je prends de plus en plus de plaisir dans l'eau..." (p.114)

 

Après un après-midi de farniente simple, dans l'eau et dans le soleil, Dali et Gala regardent la lumière du soir et encore les sculptures naturelles des roches  : "Nous passons un après-midi digne des dieux. Tous ces rochers sont des torses de Phidias en formation. Le plus bel endroit de la Méditerranée se trouve exactement entre le cap de Creus et l'aigle de Tudela." (p.115)

 

Et Dali termine sa réflexion sur l'art et la mort en un style personnel faisant du peintre un grand écrivain :

    "La beauté suprême de la Méditerranée s'apparente à celle de la mort. Les rochers paranoïaque de Cullaro et de Francalos sont les plus beaux du monde. Aucune de leurs formes ne fut jamais vivante, ni actuelle."

 

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 11:21

caravage-toulouse.JPG  Entrée de l'expo, église du musée des Augustins (photo Jean-Pierre Bonnel)

 

 

    A l'exposition au musée des Augustins de Toulouse, tant médiatisée, pas un seul tableau de Caravage ! 9 euros l'entrée et vous  ne verrez que des peintres influencés par l'artiste italien. Il fallait bien lire : on n'allait vous montrer que du "Caravagisme" (du Nord d l'Europe) !!! 

   On ne lit jamais assez, mais quelle arnaque, tout de même ! Et cette affiche qui fait croire qu'on va voir un "Caravage "... Rage et Caravage !

 

 

   Promeneur déçu (à part l'idée du "cube" où vous pouvez vous déguiser en personnage du peintre et vous faire prendre en photo dans le "clair-obscur" d'une petite pièce...), vous verrez des épigones, disciples ou copieurs de la lumière fameuse. Des toiles secondaires, à la technique souvent maladroite : des nez marron, des seins tordus, des visages identiques, un personnage éclairé par une bougie comme si c'était par mille spots... On aurait voulu au moins un Georges de LaTour... Faudra-t-il aller à Montpellier pour voir cinq ou six chef-d'oeuvre...? Non, il vaut mieux aller en Italie, dans ces églises obscures de Venise ou de Rome, où vous découvrez, soudain, un chef-d'oeuvre, dans un coin...

 

   L'intérêt de ces expos jumelées et complémentaires, c'est de proposer un "itinéraire culturel en Languedoc : une "route caravagesque", permettant de découvrir, par exemple, Gabriel Fournier à Pézénas ou Nicolas Tournier à Narbonne...  

 


            (photo: J.P.Bonnel "encadré" à l'expo caRAvaGEsque )caravage-moi-encadre.JPG

 

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 15:02

Dali-caleche.jpg La calèche de Dali à Perpignan -


 

dali--reception-a-sant-vicens-1965.jpg Réception à sant-Vicens (photo de R.Julia- Ville de Perpignan)

 

 

 

2. Perpignan

 

 

Il fallait désormais rendre hommage au "Centre de monde", à ce lieu ferroviaire, noeud pictural et financier unique, par où transitaient les chefs-d'oeuvre du Génie, en partance pour l'Europe entière !

 

On emprunta donc un train, affrété spécialement pour l'occasion, un wagon de marchandises transformé en décor baroque, et on arriva vite à Perpignan. Auparavant, les foules pressées aux arrêts d'Elne et du Boulou, purent apercevoir le couple installé dans un fauteuil posé sur un tapis d'ocelot : ils faisaient, depuis la vitre du côté droit, ouvert pour le voyage mémorable, de grands signes aux foules frénétiques venues les voir, l'espace d'un soupir...

 

    A quelques encablures de Perpinya, on troqua le peu poétique Diesel qui amenait l'inqualifiable cortège pour une loco diaprée : pavoisée de drapeaux catalans, elle pénétra enfin dans l'antre mythique du "Centre du Monde" ! Dali et Gala ne s'égarèrent pas dans la salle des pas perdus : une réception préméditée et solennelle les accueillit, avec les discours de bienvenue des élus et un échange rapide avec le Docteur Pagès, savant local, grand théoricien de la gravitation; les micros et caméras enregistrèrent cette phrase superbe de Dali : "La gare de Perpignan devait servir de point de rencontre à nos deux cerveaux."

 

    Le discours hyperbolique, dans la cour de la gare, ne fut hélas, sauvegardé par aucun média social, culturel ou convivial, twitter, youtube et facebook dormant encore, en cette année mémorable, dans les limbes... Seuls, quelques photographes intrépides du quotidien L'Indépendant, purent capter des image mémorables du Maître ! La foule Hénorme, Gala et le capitaine Moore firent silence, puis le trio de l'Ampurdàn se glissèrent dans une calèche, comme à Céret, même si la sobriété, à l'exception de la baratine écarlate du conducteur ! Parmi les Perpignanais ébahis et heureux, le cortège descendit l'avenue jusqu'à la Place de Catalogne, puis se rendit au centre historique de la cité catalane : place Arago, la Loge, la rue Louis Blanc et le Castillet... Avant d'atteindre le porche de l'ancienne porte médiévale, la calèche fit halte devant la bijouterie citée plus haut : je vis alors une jeune fille apporter une bague ornée d'une mouche (déplacée de Gérone..? ) d'or et de grenat (bien de la ville de Perpignan, ciselée par les artisans des ateliers Ducommun !). Ce bijou était destiné au doigt de Gala, qui apprécia sans doute l'objet d'art symbolique. Je vis le Maître donner un tendre baiser à la jeune fille, fière de frôler ainsi les joues mates et la moustache érectile du peintre !

 

  La station suivante était située dans les jardins de Sant-Vicens, haut lieu des artistes et artisans roussillonnais : on parla, en ce lieu, d'apothéose ! En effet, le propriétaire, Firmin Bauby, la foule fidèle et la cour esthète firent une aubade au génie de Port-Lligat : la cobla accompagna les pas daliniens en direction du patio; là, une estrade, recouverte d'un immense tapis fleuri et dressée avait accueilli deux rouges fauteuils royaux parés de velours... Le théâtre surréaliste n'aurait été complet sans un décor composé d'objets faisant référence à l'oeuvre picturale, une cage d'osier renfermant un rossignol en céramique, un chou-fleur disproportionné et la présence de nymphes virginales et de jeunes éphèbes désirables... En outre, deux adorables filles en collants noirs apportèrent un brasero de cuivre somptueux : l'encens qui en émanait conféra alors une dimension mystique au discours unique de Dali : il s'agissait d'une interminable logorrhée, à l'accent dadaïste et catalan, tissé d'onomatopées, de vocables insolites et de borborigmes indéfinissables... 

 

  La foule émerveillé en eut pour son argent ! Les danseurs du Roussillon pouvaient alors ouvrir les bans et inviter les curieux à un vernissage roboratif ! Les jardins s'animèrent grâce aux danses traditionnelles et au masticage de dents alléchées par les tables qui regorgeaient d'anchois, de    et de vins Muscat... Dali ne montrait pas la moindre émotion et couvait d'un oeil égaré la belle réception... Tout ne fut que féerique, surréaliste, métaphysique et gastronomique !

 

  Le Maître et sa douce amie ne repartirent qu'après la cérémonie des cadeaux : parfum de grande marque, pendule en céramique et captation de l'événement -pour l'éternité- grâce aux nombreux techniciens de la télévision qui avait tenu à préparer une émission, diffusée quelques jours plus tard dans les lucarnes locales...

 

   Ce fut, en ce mois d'août 1965, la seule apparition populaire et collective du Maître dans les hauts-lieux de la Fidelissima via de Perpinya...

 

 

**** à suivre : Dali à la gare de Perpignan en 1963 - Dali et la politique : idéologie ou idiologie - Chez Dali à Port-Lligat - etc...

 

   (articles publiés par J.P.Bonnel dans "L'Indépendant, édition Costa Brava - dans "La Semaine du Roussillon" - dans les recueils "Catalogne en peinture" et "CatalogARTS" 

 

 

 

Le rhinocéros -(photo de Jean Ribère) -  

ribiere_jean-dali_gala_et_le_rhinoceros.jpg

Dali-et-le-rhino.jpg

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 10:48

     

 dali-a-ceret.jpg 1. Céret

 

 

Sa tournée en Roussilon, en passant par Céret et Perpignan (gare et Sant Vicens) fut un véritable triomphe ! Je n'étais, à cette époque, qu'un ado aculturé et introverti : mon témoignage est surtout de seconde main, même si j'ai pu aller applaudir l'artiste dans mon quartier, Saint-Jean, face à la montre, peu molle et monumentale, du magasin Ducommun, le mal nommé en cette occasion et avec un personnage aussi hors-normes...

 

L'artiste de Port-Lligat fut d'abord reçu dans la capitale de Vallespir avec tous les égards : c'est par les plus grandes instances qu'il fut honoré : le maître ne qualifia pas Céret de la banale périphrase, devenue slogan touristique : "la capitale de la cerise" et encore moins de l'expression picturale, trop marquée à son goût par les séjours de Picasso: "La Mecque du Cubisme". Non ! Céret fut nommée, de façon musicale, on ne sait trop pour quelle raison ( peut-être à cause de la venue ancienne, ici,  de Déodat de Séverac, ou d'un souvenir lointain du "chant des oiseaux" d'un Casals pourtant pradéen...) de "super-rossignolesque"...

 

Le Maître, accompagné de Gala et d'une belle escorte d'admirateurs et de curieux, apparut en son costume d'Amiral de la Méditerranée : costume étincelant, d'un blanc uni agrémenté de boutons dorés; et une canne à la manière de Victor Hugo conféraient encore plus de noblesse à ce portrait; seules, les bigatanes, rendaient le personnage plus modeste : le peintre tient beaucoup - malgré son long exil glorieux en Amérique et sa gloire intersidérale - à afficher son enracinement catalan ! Le couple, du haut de sa rutilante calèche, menait ce caravanserail pittoresque composé des musiciens de la fanfare locale, de la cobla costumée, des danseurs du "Foment de la sardane". 

 

   Des mules ornées de pompons rouges, harnachées de cuivres, aveuglants sous les reflets du soleil, et devenues ivres du bruit ininterrompu de leurs grelots obsédants, donnaient le la à la grande fête et ouvrait le bal de l'art à travers les rues ombragées de Céret, ville d'eaux et de platanes...

 

   Dali, saluant et lançant de bons mots, en réponse aux nombreux vivats d'une foule émerveillée par ce carnaval déjanté de fin d'été, se plia avec patience à la longue traversée de la cité, parée de drapeaux, de flonflons, de banderoles, d'arcades de verdure et d'enfants déguisés en papillons... 

 

   Il fallut aller au pas, sous la chaleur et le poids des costumes, jusqu'au coeur de la festivité, place des Arcades, munie, pour la circonstance, d'un socle inattendu, où se dressait un monumental rhinocéros ! Là, les discours et les remerciements s'enchaînèrent, le maire, M. Sageloly, invitant le Maître à emprunter un souterrain inédit, situé sous les locaux du syndicat d'initiative : en effet, quelle belle initiative ! Dali a été confronté à un squelette énorme : ce tas d'os se métamorphosé vite pour donner naissance à une adorable petite fille, candide, à l'image de ses vêtements; ce passage de la mort à la vie devait symboliser la résurrection dalinesque !!!

 

   Que d'émotions ! Pour les estomper et retrouver la verve des déclarations surréalistes, ponctuées de consonnes roulantes, il fallait bien un cocktail, que dis-je, un banquet, en plein coeur des arènes : le spectacle n'était pas voué aux toros, mais à la clobla sardaniste, que le public immense n'écoutait que d'une oreille, s'intéressant plutôt au repas pantagruélique offert à l'artiste et à son égérie ! 

 

   Les meilleurs moments ont une fin, et Dali, tout à fait rassasié, quitta Céret, avec ses proches et une suite complice et bien organisée...  dali-Ceret.jpg

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