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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 09:20

intime.jpg  Désir de peinture, de sculpture... Un tramway nommé "désir de ville"...

 

Buren est à Perpignan, ces jours-ci, et il donne à la ville l'envie d'avoir son propre tramway, comme la trentaine de villes françaises qui redécouvrent la sérénité urbaine et l'urbanité des liens sociaux grâce à cette locomotion intelligente et imaginative ! Buren a aménagé le tramway de Tours; pourquoi pas ici..?

 

Pendant la campagne des municipales de Perpignan, le candidat Jean Codognès avait présenté la seule proposition nouvelle, parmi les nombreux programmes politiques : il n'a obtenu que 5% des voix, Perpignan optant pour une option réactionnaire inquiétante (FN-droite dure-absence d'opposition de gauche). Tant pis pour les perpignanais...

 

L'actuelle exposition sur le tramway (le lieu du design, Paris 12°, jusqu'au 12 juillet, entrée libre) montre à quel point ce mode de circulation urbain peut changer le visage de la ville : il instaure la piétonnisation et chasse la voiture du centre historique (Montpellier); il accueille l'art dans ses décorations (Christian Lacroix à Montpellier, encore, le journal "New York Times écrivant que cette ville devient la plus sexy d'Europe !)…

 

Le tramway, propre, silencieux, écolo, prend l'art en marche : il assure la modernité, la mobilité des artistes contemporains qui peuvent s'exprimer (street art avec le tagueur-dessinateur Miss.Tic…). De Nice à Nantes, de Grenoble à Reims, de Nantes à Strasbourg, de Paris à Bordeaux, le tramway parcourt la ville à son rythme de limace rapide et mutine, dans des trajets au design moderne et novateur, changeant l'allure des ponts, la vision des canaux, la beauté des façades…Ouvrant des espaces et des perspectives jamais vues au plein coeur de la ville !!!

 

   Abandonné en 1937, la bureaucratie municipale avait à l'époque des "Glorieuses" opté pour les bus encombrants et pansus (à Perpignan, ceux, énormes, de l'agglo, créent des embouteillages, au Moulin à Vent, par exemple, car les espaces pour les arrêts n'ont pas été prévus… une avenue Paul Alduy récente, pensée pour le fils, ingrat car n'a mis que des feux et pas d'espaces sur cette voie très fréquentée...)

 

   Le tramway chasse l'idéologie du "tout voiture" et permet de rénover les places et les trottoirs, comme au Mans, comme à Nice qui conjugue art, convivialité, technologie, économie, lenteur permettant vue, réflexion, respect de l'autre et de l'environnement, temps pour dialoguer avec ses voisins de hasard… ça coûte cher…? Et les maisons du Conseil général et les temples de la Région, et les immeubles de l'Agglo, pour nos zélus et fonctionnaires inutiles, non..? Et un théâtre mal fagotté, et une faculté qu'on veut déménager... Non ?

 

   Perpignan saura-t-elle prendre le tramway en marche..? C'est vrai, on attend encore le TGV : on a trop attendu de l'extérieur alors qu'il fallait changer la ville de l'intérieur !

 

 Désir de trains, rapides ou lents…

 

 Tout n'est que désir à Perpignan …

 

  J.P.Bonnel -

 

 

* Petit train pour la sculpture :

 

La Ville de Canet-en-Roussillon et le service culturel vous invitent à découvrir l’exposition de sculptures à ciel ouvert d’Alain Vuillemet du 25 juin au 28 septembre.

 

Le vernissage de cette exposition est prévu mercredi 25 juin à 19h dans le hall du Théâtre Jean Piat.

Un circuit commenté en petit train en présence de l’artiste est prévu le même jour à 18h devant le Théâtre Jean Piat. (Attention ! places limitées).

 

Un guide de balade est disponible dans tous les points d’accueils municipaux de la Ville.

 

contact :

Virginia FERNANDEZ Service Culturel - 04 68 86 72 63 / Fax: 04 68 86 72 52

Site: www.mairie-canet-en-roussillon.fr

 

** Musée  d'art moderne de Collioure : Nouvel accrochage du musée d’art moderne de Collioure avec les dernières acquisitions et donations : Le musée, depuis des années,  continue d’accroître les collections par des acquisitions ponctuelles, sur la thématique de Collioure. Aujourd’hui, grâce à la lisibilité de ses collections, des donations significatives viennent s’ajouter à un fonds qui donne à lire l’importante histoire de Collioure, à travers le passage constant d’artistes.

 

 

ACQUISITIONS :

• Léopold Survage -Etude pour les pêcheuses de Collioure, 1928. Mine de plomb sur papier 43 x 27 cm. 

Inv. DAM 2010 007

• Gaspard Maillol - Bord de mer, vers 1925. Huile sur toile 38,5 x 55 cm. Inv. PAM 2008 126

• Jean Peské  - Côte rocheuse, vers 1920.  Pastel sur carton 48 x 62,5 cm. Inv. DAM 2008 124

• Jean Peské  - Château Royal à  Collioure, vers 1920. Aquarelle sur papier 50 x 65 cm. Inv. PAM 2005 1189 

• Jean Peské : Côte rocheuse

Pastel sur carton 48 x 62,5 cm. Inv. DAM 2008 124

                     - Plage de l'Ouille, 1936. Aquarelle sur papier 29 x 34,8 cm. Inv. PAM 2012 011

• Willy Mucha- Le filet du lamparo, 1942-1944. Huile sur toile 65 x 100 cm. Inv. PAM 2010 010

• Valentine Prax - Vendanges à Collioure, 1927. Aquarelle sur papier 51 x 72,5 cm. Inv. DAM 32008 127

• Paul Paquereau - Vue de Collioure. Huile sur papier 49 x 63 cm. Inv. PAM 2008 128

• Georges Capon - Marins à Collioure, vers 1958. Huile sur toile 38 x 46 cm. Inv. PAM 2010 009

• Ludovic Gignoux - La côte Vermeille. Collioure, 1900. Huile sur toile 46 x 61cm. Inv. PAM 2010 008

• Georges Boucart

Crépuscule à Collioure. 

Huile sur toile 54 x 65 cm

Inv. PAM 2008 123

 

• François Bernadi - Palette "Mari i vinyes veremes", 2013. Bois gravé, objets divers 167 x 91 x 24.5 cm. 

Inv. VOL AM 2013 006

 

DONATIONS : Vincent Bioulès a fait don d’une très belle série de dessins sur Collioure :

• De l'hôtel à 9h du matin/Collioure, 1972. Encre sur papier 23,5 x 14 cm. Inv. DAM 1989 228

• Collioure 5 avril 72 /18h45, 1972. Mine de plomb sur papier 14 x 23,5 cm. Inv. DAM 1989 229

• Collioure 18h30 5 avril 72, 1972. Mine de plomb sur papier 14 x 23,5 cm. Inv. DAM 1989 230

Vincent Bioulès

L’escapade à Collioure avril 72, 1972. Mine de plomb et aquarelle sur papier

14 x 23.5 cm. Inv. DAM 1989 231 

 

• Collioure sept. 62 chez les Descossy, 1972. Mine de plomb et aquarelle sur papier 13,5 x 17,5 cm. Inv. DAM 1989 232

 

* Henri De Maistre - La famille a effectué une importante donation,  à travers la Direction des Musées de France,  au musée Fabre de Montpellier, au musée de Céret et au musée de Collioure. A Collioure, la famille a donné dix pièces :

 

• La crique noire (Collioure), 1941. Huile sur papier 26 x 34 cm. Inv. PAM 2005 1180

• La crique noire (Collioure), 1941. Mine sur papier 34 x 26 cm. Inv. DAM 2005 1181

• Catalanes (Collioure), 1941. Huile sur papier 23 x 32 cm. Inv. PAM 2005 1182

• Catalanes (Collioure), 1941. Mine sur papier 26 x 33.8 cm. Inv. DAM 2005 1183

• Le port de Collioure, 1941. Huile sur papier 26 x 33.8 cm. Inv. PAM 2005 1184 

Henri De Maistre : Barque bleue à Collioure, 1941. Huile sur papier 11.5 x17 cm

Inv. PAM 2005 1188  

 

• Collioure, vue générale, 1941. Huile sur papier 26 x 33 cm. Inv. PAM 2005 1186

• Collioure, vue générale, 1941. Mine sur papier 26 x 33.8 cm. Inv. DAM 2005 1187

• Barque bleue à Collioure, 1941. Huile sur papier 11,5 x 17 cm. Inv. PAM 2005 1188 

 

* Suite à l’exposition Edouard Pignon, la famille Coutaud a fait don au musée de huit œuvres remarquables de Lucien Coutaud, compagnon de route d’Edouard Pignon lors des deux étés 1945-1946 passés à Collioure sur l’invitation de Willy Mucha :

 

• Port-Vendres, 1945. Crayon sur papier 14 x 21 cm. Inv. DAM 2014 001

• Port-Vendres, 1946. Aquarelle sur papier 14 x 21 cm. Inv. DAM 2014 002

• La côte d’Espagne après Cerbère, 1948. Gouache et aquarelle sur papier 16 x 22 cm. Inv. DAM 2014 003

• Port-Vendres, 1948. Gouache et aquarelle sur papier 16 x 22 cm. Inv. DAM 2014 004

Lucien Coutaud : Collioure, 1945

Aquarelle et gouache sur papier 

26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 008

 

• Collioure, 1945. Crayon sur papier 26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 006

• Collioure, les barques, 1945. Crayon sur papier 26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 007

• Collioure, 1945. Aquarelle et gouache sur papier 26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 008

 

** La famille Martinez a offert au musée de Collioure une très belle pièce d’Antoine Martinez sur les travaux concernant la pêche à Collioure, très appréciée du public : Pêcheurs à Collioure, vers 1963. Huile sur isorel 54 x 65 cm. Inv. PAM 2009 026

 

 

Enfin, tout dernièrement, après le vif succès de l’exposition « François Bernadi, œuvres de 1945 à 2013 »,  l’artiste a donné au musée une très belle série d’œuvres remarquables autour de la pêche à Collioure :

 

• Baie de Collioure vue d'Ambeille (Cours de Mr Hanicotte) 1934-1935. Gouache sur papier 42 x 32 cm. 

Inv. DAM 2014 009

 

• Pêche au lamparo, vers 1999.  Huile sur toile, cadre modelé par l’artiste  90 x 75 cm. Inv. PAM 2014 010

 

• Les trois pêcheurs, 1947. Huile sur toile 55 x 38 cm. Inv. PAM 2014 011

 

• Sur la plage, 1945. Huile sur toile 30 x 38 cm. Inv. PAM 2014 012

 

• Les Santoni, 1945. Huile sur toile 65 x 46 cm. Inv. PAM 2014 013

 

 

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 07:52

IMGP9814.JPG  Le mas Galdric, Palau del Vidre (photo J.P.Bonnel)

 

 

L'après-midi au jardin - Les cent ans du mas Galdric (22 juin 2014)

 


Quand l'été s'ouvre dans les jardins du mas décoré par Gustave Violet, le promeneur se laisserait aller au charme de la nature domptée, au raffinement de l'architecture florale, à l'ordonnancement des roses, des lauriers, des bleus et des rouges sous la cathédrale des platanes, centenaires comme la maison de Marie Susplugas... Mais celle-ci, fille du peintre et médecin, et petite-fille du poète J.Sebastia Pons a nourri cet après-midi dominical de culture, d'art et de musique…D'amitié, aussi !

 

Pour rendre hommage aux sculpteurs Gustave Violet et Marcel Gili, elle a convoqué le peintre Michel Brigand, Brigitte Manera et Merce Palau-Ribes, qui préparent le catalogue raisonné de l'artiste roussillonnais qui décora le mas ocre aux volets verts, où un public éclairé s'est donné rendez-vous…

 

Pour retrouver l'architecture moderniste de G. Violet, on se contentera du premier n° de Terra Nostra, publié en 1994 : peu de livres et d'études (*) sur celui qui se qualifiait de "pétrisseur de boue" !Le modeleur fut ensuite architecte, dessinateur décoratif, avant de se consacrer à la sculpture.

 

En 1907 il écrit un manifeste du régionalisme culturel dans "La grande revue" : on comprend là sa conception de la maison provençale, hellénistique. "Faire comprendre ce qu'est la beauté, optant pour la sobriété dans l'oeuvre d'art. Violet s'empare du bleu intense trouvé à Sitges, al Cap Ferrat et à Mar i Cel, deux lieux essentiels pour l'inspiration moderniste.

 

La correspondance Violet/Utrillo est primordiale; en juillet 1924, G.Violet écrit : "J'ai commencé ma maison de Perpignan…Je vous pille (en prenant des éléments vus à Sitges)"

 

Les motifs des frises s'inspirent de la nature : fruits, végétation; il s'agit de faire entrer la beauté de la nature dans la maison, sensibiliser à l'esthétique naturelle…

 

Brigitte Payrou-Manera, bibliothécaire à Perpignan, commissaire d'expositions, nous invite à voir sur place les oeuvres de Violet : 

 

les enduits sculptés sur quelques façades pradéennes…la maison au 22 rue de l'Yvette à Paris, la maison (modifiée) au 21 rue de Rémuzat à Paris, encore…à Perpignan, la belle maison Ecoiffier, place Arago et, dans la rue de Sully, près de la gare de Perpignan, immeuble de deux étages et 15 place de la gare, pour les personnages catalans...

…Sant-Marti à Prades (villa de 1908) et les céramiques du même endroit (lire l'article d'Horace Chauvet, ancien journaliste à L'Indépendant)…

La maison "Gaudi" à Pézilla, près de l'église  (restauration d'une maison du 16° siècle)…

et bien sûr, ici, à Palau, au mas Galdric : les frises sous le toit, la balustrade en claustra, la corniche et la génoise, les motifs floraux et animaliers de l'art populaire…

 

Dans la nuit qui avance et le marin frais du soir, les fleurs perdent de leur luminosité et l'ombre des platanes géants contribuent à la fermeture du lieu qui s'obscurcit : c'est l'heure de l'intimité, le groupe se ramassant autour du piano, noir lui aussi, de Michel Rignol, interprétant des morceaux pathétiques, puis joyeux  de Déodat de Séverac, décrivant les souvenirs de Puigcerda, Llivia, Banyuls, les fêtes de Cerdagne et l'immortelle sardane…

 

Auparavant, le peintre Michel Brigand nous avait parlé de ses souvenirs de son professeur et maître en sculpture Marcel Gili…

 

 

(à suivre - et programme de la fondation Gili au mas Génégals)

 

 

(*)   -VALAISON Marie-Claude, Hommage aux artistes roussillonnais disparus, catalogue de l’exposition organisée au palais des Congrès de Perpignan, du 17 août au 11 septembre 1971

  • - Collectif, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, E. Bénézit, Gründ, 1999
  • - Collectif, Art et artistes en pays catalan au XXe siècles, éd. Jeune chambre économique de Perpignan, Perpignan 2000
  • - ROMA Jori, En Gustave Violet, in Montanyes Regalades, Janer 1919
  • - MARTI I JULIA, La queixa d’en Gustave Violet, in Revue Catalane, 1915
  • - XENIUS, A n’en Gustau Violet, in Revue Catalane, 1915
  • - Article dans la Semaine du Roussillon, du 19 au 25 août 1999

- -

 

 

Auparavant, le peintre Michel Brigand nous avait parlé de ses souvenirs de son professeur et maître en sculpture Marcel Gili…

 

(à suivre - et programme de la fondation Gili au mas Génégals)

 

 

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 10:24

M.Passotti_peinture.jpg  Marguerite PASOTTI

 

 

 

    Au coeur de la ville de Perpignan, au bord du marché de la place de la République, là où les vies se croisent sans relâche, et où l'on peut, sans focément y participer, vivre cette fébrilité. Marguerite s'est installée à l'affût, à observer le foisonnement humain, ses mutations, la vie des autres...

 

 

Après des années d'études d'art diverses et souvent contradictoires, à la recherche d'une réponse à ses questions innocentes sur la création et sur elle-même, professorat de dessin, arts plastiques à la Sorbonne, métiers d'art, mosaïque, volumes, peinture, art mural, illustration, pub... Elle s'est persuadée que chacun porte la sienne en lui-même, et  son chemin : Tunis, Paris, Céret, Perpignan... d'une ville, d'une maison, d'une vie, d'une oeuvre à l'autre...

 

Une diversité de techniques : bois découpés, dessins, gravures et aussi bijoux...et toujours ce même mouvement de la matière qui se transforme, se déplace; les frémissements, translations, croissances et cheminements : la trace du temps, non pas un mouvement anarchique et convulsif, mais une empreinte profonde, lente et réfléchie de la matériau jusqu'à détruire son enveloppe...

 

Sur des volumes de récupération, bois découpés ou autres supports; trois plans : celui du peintre qui regarde, est entraîné à la limite du cadre, puis plonge à travers la figure, vers le hors-champ arrière illimité...

 

Les formes simples dans lesquelles sont entraînés des morceaux de plantes, de corps, de ciels lumineux, de l'eau, tirés du magma de la matière. Des figurs qui se forment, se déforment, se transforment...pour ne pas mourir..? Ce qui semblerait s'orienter vers une approche symbolique du monde et de la création devient un dérèglement sensible des facteurs formels et matériels que sont l'espace, le volume, la lumière et la matière...

 

Les couleurs vives et contrastées des peintures à l'huile, l'ombre, les éclats de lumière, associés à la dé-construction, nous conduisent à la limite du réel, comme si la réalité finie n'avait plus droit au repos...

 

Les dessins, très travaillés, à la mine de plomb sur bristol, aigus et suaves, pénètrent, du plan de la feuille, témoin de notre présence, vers l'intérieur de la matière par une gradation des intensités de gris, menés avec précision vers un autre espace : sensuel ou immatériel..?

 

J.P.Bonnel

 

 

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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 00:29

Unknown.jpeg  (C) Picasso

 

Picasso à GOSOL

 

Je suis de retour dans la montagne du CADI, trois ans après être monté vers Pedraforcada, à partir de Saldes. Souvenirs de pâturages : les gens ici sont bons et intelligents, ils utilisent, pour séparer les parcelles, non des pierres, ni des clôtures, mais des arbres…C'est plus simple, plus humain. J'avais aussi le souvenir des cerises, deux fois plus grosses de celles de Céret, où Pablo aurait inventé le Cubisme… Le temps des cerises...

 

Ici, à Gosol, en 1906, encore dans la période rose, marquée par une ligne épurée, à la méditation sur le style roman et la peinture ibère, il ne trace pas des cubes, mais des lignes; Le cubisme, c'est Horta de Ebro. Ici, au Cadi, tout est rondeur, absence de lignes droite : le massif est rond, Piedraforcada fait le dos rond, partagé par une coulée vertigineuse de pierres et de névés… Rondeur de femme, seins de Pedraforca...

 

Je reviens à Gosol par Tuixén, par le refuge du Coll de Port, par les routes sinueuses qui montent vers les herbages et descendent vers des villages bâtis comme des forteresses sur des collines inexpugnables !

 

Tout est beau, ici : Cadi, un début de paradis ! Tout est balade, ici et les cartes sont appelées "Cami de Picasso" et des tas de livres, de colloque et un petit musée dissertent sur l'importance de ce séjour de dix semaines de l'Andalou : l'avant-garde de la Modernité, rien que ça ! 

Picasso voulait revoir la Catalogne, des amis, profiter du miel sensuel de Fernande Olivier, rencontrée à Paris, sur les pentes de Montmartre. Il remplit un "carnet catalan", source de toiles à venir, ébauches, croquis… Il peint beaucoup : arrivé à Guardiola par le train, il doit atteindre Gosol à dos de mule : il n'a qu'une serviette avec des crayons, des huiles, quelques cartons…A son retour, précipité en raison de l'expansion d'une épidémie de typhoïde, il repart avec tout un caravansérail, preuve que les tableaux (paysans, paysages, animaux dans les ocres rose, orangé, jaune, couleurs des roches qui mènent à Pedraforca) sont nombreux…Pablo a bien travaillé dans ce hameau d'ascètes à la peau cuivrée !

 

Sur la place du village, dans la seule auberge de l'époque, la pension "Can Tampanada", il peint la solitude du hameau gosolenc, il s'entretient très souvent avec le propriétaire, Josep Fontvila, un contrebandier farouche et misanthrope âgé de 90 ans…Celui-ci accepte d'être son modèle : les traits de crayon expriment la rudesse de cet homme, semblable à la désertique de ce pays, logé au coeur de l'alto Urgell, au sud de la Seo d'Urger, non loin de Berga et de l'actuel du Cadi, qui draine les Barcelonais pressés vers les stations de ski de Cerdagne et du Vallespir…

 

A plus de mille quatre cents mètres d'altitude, Gosol respire et ses habitants restent amicaux, malgré la présence des touristes et d'un camp de vacances, avec piscine et roulottes à cinq cent mètres…

 

On est en Catalogne, dans un Etat qui semble déjà indépendant car les drapeaux flottent partout et la langue naturelle est parlée dans une musique et une richesse qui la différencie tout de suite des autres idiomes… Picasso serait content de cet état d'esprit et qu'on pense ici souvent à lui, sobrement...

 

JPB

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 20:12

 

Communiqué de presse :

 

Jacques Monory, Bachelot Caron

 

Rien n'est plus proche du vrai que le faux

 

«E=MC2» ou «Rien n'est plus proche du vrai que le fau, et bien d'autres encore... C'est décidément à Albert Einstein que l'on doit décerner l'art des formules de l'équivalence. Et à nous, à travers cette exposition qui rassemble 3 artistes, Jacques Monory et le couple Bachelot Caron, de tenter certains rapprochements entre générations et pratiques; entre peinture et photographie. Qui dit vrai, qui dit faux, la «réalité» ou l'art? Comment tout cela circule-t-il, plus ou moins librement, dans la presse ou entre les murs d'une galerie? L'art doit bien se situer au delà du «réel», sinon à quoi bon? A voir.

 

L'histoire de l'art est marquée par la multiplication des inventions visant à l'imitation de la vision oculaire. Les artistes en quête de mimésis créent des artifices afin de rendre l'illusion parfaite de la 3e dimension. L'histoire de la peinture est longue et celle de la photographie bien plus récente. Technique et discipline artistique nouvelle au regard de celle-là, celle-ci n'est pas sans incidence sur les développements de la peinture figurative moderne et contemporaine. La photographie ne pouvait pas mieux exceller dans la reproduction du réel. (C'était sans compter avec le cinéma qui allait encore accroître l'illusion de vraisemblance).

 

Cette histoire récente, nous le savons, excitait la curiosité des artistes tenants d'une peinture «figurative» les incitant à explorer de nouveaux moyens d'appréhender la réalité et à les intégrer d'une manière singulière. Mais cela appartient à de l'histoire ancienne à l'heure du tout numérique.

 

Le temps passe, oblige à des accélérations et surtout à des raccourcis Reste qu'à l'Isba, nous revenons sur le temps, nous prenons le temps. Le temps d'interroger un regard croisé sur les œuvres d'hier et d'aujourd'hui, sur les artistes que nous invitons et aussi sur nos motivations à les réunir.

 

En tant qu'image fixe, muette, bidimensionnelle, la peinture montre-t-elle plus qu'elle ne décrit? Quel rapport peut-elle instaurer avec la réalité à l'heure du tout numérique? Entre le chic des mots et le choc des photos que nous subissons sous le bombardement d'images et d'informations tous azimuts, (dont il est souvent difficile de préciser l'authenticité), leurres et falsifications envahissent le quotidien. Las de tant de réel et à bien regarder un art qui s'en approche au plus près, ne peut-on y retrouver de l'imaginaire, de la symbolique et pourquoi pas de la poésie...

- - - -

 

 

Images intégrées 1
L'association le Casot, organisatrice des évènements au bar à vin le Casot,

présente:

Soirée auteur compositeur

Avec LOIC ROBINOT + GUEST

Assiette cantonaise maison servie à partir de midi (6 EURO)


La musique commencera à 16h

Entrée gratuite pour les adhérents
(Adhésion 5 EURO l'année ou 1 EURO la journée)

Loïc Robinot, un breton de Perpignan, vient présenter un petit récital de
ses chansons, ses classiques : le Pays de pluie, la Rue du Vx Colombier
qu'il chante depuis ses débuts en cabaret, mais aussi des chansons récentes
: On va pas stresser, Comme un dimanche d'autrefois, etc...
Pour Loïc le texte demeure toujours essentiel, mais les musiques sont
également travaillées avec soin, sur plusieurs types de guitare.
Autres activités de Loïc : des albums photo édités chez Cap Bear Editions,
et un livre racontant son parcours dans la chanson et ses conversations
avec Georges Brassens dans les années Soixante-dix : Sur ma route, un
certain... Georges Brassens. Il a également publié deux recueils de textes de
ses chansons.

g_Isba14Vrai04bMonory.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   La Villa Duflot et  lIsba-art contemporain

 

 

Jacques Monory et Bachelot Caron :

 

exposition à la galerie L'ISBA, 19 avenue des Palmiers, Perpignan

 

du 22 mai au 5 juillet 2014

 

"Rien n'est plus proche du vrai que le faux." cette citation d'Albert Eisntein est mis en exergue de la nouvelle installation de Sophie Phéline et

 Isabelle Bagnouls...Bachelot Caron, Jacques Monory

Rien n'est plus proche du vrai que le faux

22 mai-15 juil. 2014

Vernissage le 22 mai 2014

Perpignan. LIsba

Qui dit vrai, qui dit faux, la «réalité» ou l'art? Dans le flot d'images et d'informations que nous recevons, leurres et falsifications envahissent notre quotidien. Cette exposition, qui rassemble trois artistes, Jacques Monory et le couple Bachelot Caron, s'essaye à certains rapprochements entre générations et pratiques; entre peinture et photographie.

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 09:12

Patrick-Loste.JPG  photos-1993.JPG photos J.P.Bonnel

 

 

JPB-et-Loste.JPG photo V. Surjus

 

Patrick Loste, au mur de la pierre, au mur de la peinture

 

 

La visite de l'atelier de Patrick Loste, ça se mérite. Aventure vers la frontière, navigation tortueuse dans l'océan des chênes-liège.

Albère, refuge, éden, utopie..?

 

Car le peintre vit en un exil choisi, loin de la ville et ses urbanités, mondanités, vernissages arrosés... Loste est un Catalan à la mémoire ancienne, qui garde ses racines à cheval sur la limite. Là, au coeur de son pays, tenter l'expérience des limites...

 

Du cheval, parlons-en ! C'est sa passion, son métier, son vrai travail. Il vit, au sens de vraiment exister, grâce à son petit troupeau, aux randonnées qu'il organise tout au long des Pyrénées... Oui, bien à cheval sur la frontière...

 

Il est un peu paysan, Patrick Loste, c'est un homme de la terre, il aime la matière, monter des murs, caresser la pierre, aller cherches des tonnes minérales pour les organiser de façon verticale.

 

Dehors, pour sa maison et dépendances, ou à l'intérieur, dans l'atelier, Patrick est devant des murs : autant de défis, de créations, de travaux durs et à longs termes. C'est pas le "mur" de facebook ou des virtuels réseaux sociaux qui l'intéressent, mais l'enceinte faite de roches, qui livre un combat contre l'avancée et les mouvements de la terre.

 

Surtout, il affronte l'invisible face au mur de son tableau, collé contre le mur immense de son atelier, vaste fresque, témoin des éclats de peinture, des jaillissements colorés qui ont dépassé le cadre de la toile...

 

Loste est un maçon, un bâtisseur, qui a inventé son domaine, son paradis, son utopie...  Face au soleil et au lointain Canigou, il se construit, et nous fabrique, de toiles sombres en tableaux noirs, une oeuvre se mouvant à la frontière -encore !- de l'abstrait et du figuratif.

 

La brosse, les pigments, l'acrylique donnent naissance à des silhouettes venues de créations antediluviennes. On croit avoir vu ces chevaux, ces ours à Niaux ou en Dordogne, sur les murs secrets d'un ventre de caverne. 

 

Mais non, c'est P. Loste qui représente dans la suie de la toile et sur le charbon préhistorique le bestiaire de la civilisation catalane : folklore, légendes, contes d'ici, de ce court pays claquemuré entre les murailles des Pyrénées, des Corbières, de la mer et du Canigou... Un pays aux désirs de réunion, de réintégration, se fermant pour mieux s'ouvrir au monde ! 

 

Telle est la vocation de cet artiste aux mains de bûcheron, aux pieds d'agriculteur, poursuivant ses labeurs matérialistes, au centre de gravité de la frontière, pour faire éclore, aux yeux de tous, le rêve et le bonheur intimes qu'il vit...dans son présent riche d'un lointain passé, dans sa culture des mythologies proches, et aussi dans sa préhistoire, où le cheval est, après la peinture, la plus belle conquête de cet homme doux et amical...

 

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 08:31

po.JPG Jean Labellie (photo J.P.Bonnel)

 

 

Exquis Poucet rêveur (extrait)

 

 

Jean Labellie a trouvé l'itinéraire qui mène du réalisme (pays minéral, chemins pierreux faits de pavés) au mysticisme : verticalité du village, tour de galets de rivière, vitraux d'église, Eus sous la montagne du prieuré de Marcevol...

 

   Les strates de la vie vous mènent à l'expérience. On choisit ou pas ces périodes, ces moments de souffrance ou de joie, semblant presque dérisoires avec le recul de l'âge, quand seuls comptent le présent à jouir et l'avenir peu sûr à envisager, à organiser ou à craindre...

 

Il y eut l'origine de la peinture avec ce premier tableau, le portrait du grand-père dans le Cantal, près d'Aurillac... L'influence, à vingt ans, de Villon, un des frères Duchamp : l'hôtel du parc, situé en face des Buttes-Chaumont, peint dans une chambre de bonne; la propriétaire était auvergnate : un autoportrait en noir et vert, très ressemblant, en 1939 : "J'étais maigre comme un clou !" 

 

Il y eut, il y eut... Et le passé défile, résumé dans le grenier-atelier de la maison d'Eus : les années soixante ont donné naissance à des toiles gestuelles... A côté, celle-ci est datée "09.08" : peinte en août ou en 2008 ? Les gammes, les influences : le loup se construit en croquant tous les moutons qu'il peut... Une vue de Paris, rue Ménadier, aux Buttes : le figuratif est toujours à l'incipit de l'itinéraire !

 

Le hasard, aussi ! 

 

Jean fit un jour connaissance du directeur des Gobelins; celui-ci connaissait Raoul Dufy, qui travaillait avec de la peinture fraîche et un medium secret : la solution se trouvait dans Tite-Live ! Jean Labellie a donc lu toute l'oeuvre du mémorialiste latin, à la bibliothèque de la rue Soufflot, et le fameux mélange se trouvait là, au coeur du livre ! 

 

Visiteur, voyeur, vous vous extasiez devant Les Bleuets de 1954 !

 

Les années d'apprentissage à Paris constituent des moments de rencontres et d'amitié : Jean se trouve avec François Desnoyer aux arts décoratifs, rue d'Ulm. Puis il est accepté dans un des ateliers des Beaux-arts, tenu par Untersteller : 

"Je lui présente une toile figurative de 1941 : trois personnages de dos, sur un chemin; après la sélection, mon tableau est mis à la première place; il me demande alors "Qui tu es, toi ?" Comme je lui apprends que je viens des Arts Déco, la toile est alors placée en seconde position... On me demande ensuite de me mettre avec une jeune fille nue, qui vient me dessiner sur les fesses de petites fleurs ! Bref, je n'aimais pas l'ambiance des Beaux-arts !"

 

 

Visiteur candide, je trouve que cet empilement de travaux, sous les toits, que toutes ces toiles qui, au hasard du rangement, se superposent ou se juxtaposent, créent un nouveau tableau, une fresque immense, nécessitant un œil panoramique... Je me dis que reconstituer, dans une galerie, ce fouillis d'une beauté plurielle et éclatée, constituerait une expérience inédite... Je me souviens du "mur" intime d'André Breton : le malheur des héritages et des successions a tué à jamais une oeuvre d'art, témoignage d'une vie, d'une quête patiente, si vite dilapidée...

 

(extrait)   J.P.B.

 

 

Dimanche 1er juin au Monastir del Camp :

 

Vous pourrez partir dès 10h à la découverte du Prieuré ou - à votre convenance - des jardinspotagers de Passa (rv à la salle des fêtes) avant de vous laisser conter «l’Art des Jardins» par Aziz Bouftila à 10h30 (toujours à la salle des fêtes).

 

Pour les amateurs de pique-nique à la fraîcheur des oliviers, les portes du Monastir ouvriront grand leurs portes entre midi et deux. Et pour ceux qui l’auront manquée le samedi, dès 14h Nicole Le Bigot vous transportera dans les coulisses historiques du Prieuré.

 

Elle sera suivie dès 15h par l’intervention sur les Oliviers de Gildas Girodeau, écrivain de renom, formateur et producteur du Domaine Oléicole du Mas Boutet.

 

Enfin, pour clôturer cette journée de qualité un concert au Jardin est proposé à 17h par la compagnie «La Lucarne Bleue» qui rendra hommage au poète Alain Taurinya dans leur nouvelle création «La fanfare des bois qu’avec les yeux j’écoute.» (avec Jean-Paul Sire, Florence Sire, Bernard Cabanne, Maryse Duquesne. 7 € l’entrée).

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 10:06

images-copie-12.jpeg  Découvrir l'artiste catalan Rabascall, critique acerbe de la société du spectacle et des idoles mythifiées par les medias dominants.

 

Ses performances sont autant de promenades ludiques au sein des icônes de la culture populaire -surtout télévisuelle- du XXe siècle du XX° siècle.

 

L'artiste Joan Rabascall fait partie d'une génération qui a vu arriver le petit écran dans les foyers et a mesuré les bouleversements de cette nouvelle fenêtre ouverte sur le monde. 

 

My Collection présente les œuvres qu'il a réalisées dans de mini-téléviseurs en plastique. Il y parodie avec tendresse et humour le kitsch des séries télévisuelles. Y défilent notamment La Joconde, Barbie, Betty Boop, la Panthère rose, Janis Joplin...

 

Les photographies de Rabascall sont accompagnées par un texte de Masashi *, évoquant l'arrivée du petit écran dans les foyers et la place déterminante qu'il a pris dans la culture japonaise.

 

En 1962, Joan Rabascall (né en 1935 à Barcelone, vit et travaille à Paris) fuit la censure et la pesanteur du régime franquiste pour s'installer à Paris où il abandonne les supports traditionnels au profit des nouveaux médias et met ses créations aux services de la Révolution en se muant en terroriste de l'image.

 

 Il construit une œuvre où il utilise et manipule les images provenant des mass-médias, créant ainsi un discours ouvertement critique sur les mécanismes, les messages et les platitudes que ces médias imposent. 

 

Le travail de Rabascall a fait l'objet d'expositions dans le monde entier, entre autres, au Centre Pompidou en 1994 et 1996, au Metropolitan Museum de Tokyo en 2000, au Neues Museum Wesserburg de Brême en 2001, au Centre d'art Villa Tamaris à La Seyne-sur-Mer en 2003, au musée Reina Sofia de Madrid en 2008. En 2005, l'Institut franco-japonais de Tokyo accueille sa série photographique "My Collection" (catalogue paru aux éditions Jannink). Le MACBA de Barcelone lui a consacré en 2009 une importante rétrospective et la ville de Barcelone lui a décerné le Prix des Arts Plastiques.

 

* Texte de Masashi Ogura, paru en 2005

édition trilingue (français / anglais / japonais)

21 x 20 cm (relié, couv. toilée, sous jaquette) - 72 pages (ill. coul.)

18 € 8.00 €  - ISBN : 978-2-91606-700-1

 

rabascall.jpg 

 

 

 

Joan Rabascall és un artista català, les obres del qual tenen un clar missatge de crítica social;[1][2][3] són especialment famoses les seves obres amb els petits televisors de joguet.

 

Recorregut artístic

Va estudiar a l'escola superior d'arts decoratives (Escola Massana) i més tard a l'escola nacional de Belles Arts de París, ciutat en la que resideix habitualment[4] des de 1962.[5] Ha estat catalogat com un dels artistes més singulars dels anomenats 'catalans de París'.[5]

De nen, Rabascall va començar a col·leccionar objectes, com porta-retrats, maquinetes de fer punta als llapis, souvenirs de petits televisors de joguet, etc., els quals amb el temps van passar a ser objectes de les seves obres.[6] Criticava i se'n reia dels mitjans de comunicació, a vegades furiós, tot i que cal situar-lo en l'Espanya de l'època franquista. Els collages realitzats a mitjans de la dècada del 1960 a París, amb retalls de diaris, parlen de l'atractiu dels productes de consum, de la fascinació per les armes, del "model de vida americà" o de les idees que es tenen dels homes i de les dones encara que no siguin del tot certes.

Durant l'època a París, va col·laborar amb els també artistes Miralda, Jaume Xifra i Benet Rossell, però posteriorment es va deslligar del grup i va iniciar la seva etapa més individual.[7]

És de destacar l'obra "Bandera Olímpica", una peça inèdita realitzada amb motiu dels Jocs Olímpics de Munic de 1972, on l'artista carrega contra el que no li agrada d'aquest esdeveniment.[8]

De tornada a l'estat espanyol, a finals de l'època d'en Franco i en els anys de la transició Rabascall realitza la sèrie "Spain is Different" (1976);[9] en aquestes obres critica fets com el turisme, la televisió o el futbol. Posteriorment fa la instal·lació "Elecciones Show", amb els temes de les primeres eleccions democràtiques i el "destape" de rerafons. En la sèrie "Paysages Souvenir" fa collages de postals de llocs que havien estat camps de concentració nazis però que ara són turístics; aquestes imatges i les de "Paisatges Costa Brava" assenyalen el turisme com una màquina transformadora que esborra la memòria dels llocs.[2]

Exposicions

Ha participat en multitud d'exposicions internacionals, i des de l'any 1964 ha exposat de manera regular en països com França, Itàlia, Estats Units, Japó i Brasil.

Entre les seves exposicions figuren les de:

  1. Jump up
  2. «Evru exhibeix les seves al.lucinants obres juvenils». El Periódico de Catalunya, 29 de gener de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  3. Jump up to:
  4. 2,0 2,1 «Joan Rabascall. Macba. Barcelona» (en castellà). NoTodo, 3 de març de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  5. Jump up
  6. «Joan Rabascall en el MACBA abre el año 2009» (en castellà). Revista de Arte, 17 de juliol de 2008. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  7. Jump up to:
  8. 4,0 4,1 Biografia, a ArteSpain (castellà)
  9. Jump up to:
  10. 5,0 5,1 5,2 «Imatges traïdores». El País, 15 de gener de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  11. Jump up
  12. «Los pequeños televisores de Joan Rabascall, forman el eje de sus montajes fotográficos. Ironías y curiosidades.» (en castellà). Club Cultura. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  13. Jump up to:
  14. 7,0 7,1 Rabascall. Producció 1964-1982, al MACBA
  15. Jump up
  16. «Premsa: La mirada crítica y subversiva de Joan Rabascall ilumina el Macba» (en castellà). e-barcelona, 22 de gener de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  17. Jump up to:
  18. 9,0 9,1 9,2 «La TV, monumento funerario» (en castellà). La Vanguardia, 5 de febrer de 1993. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  19. Jump up
  20. «El MACBA muestra su colección, con 250 obras recién adquiridas o donadas» (en castellà). La Vanguardia, 13 de maig de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  21. Jump up
  22. Agenda Cultural de la Generalitat
  23. Jump up
  24. «BAAS Arquitectes y Joan Rabascall, premios Ciutat de Barcelona de diseño y artes visuales» (en castellà). LaInformación, 4 de febrer de 2010. [Consulta: 8 de febrer de 2011]

 

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 10:13

images-copie-11.jpeg  La commune de Banyuls-sur-Mer a rendu hommage à Manolo Valiente qui fit don par testament à la commune d’une partie de son œuvre.

 

Une plaque a été dévoilée le 11 janvier dernier au pied d'une de ses sculptures, au rond point de la 1e Division Française Libre, route de Cerbère.

 

 Manolo Valiente, blessé, franchit à pied en février 1939 la frontière catalane par la montagne avec les milliers d’autres espagnols de l'EXIL (terme à utiliser désormais au lieu de celui de " Retirada".

 

A son arrivée en France et en Catalogne française, il fut enfermé dans trois camps : Barcarès, Bram, et Argelès.

 

Une fois libéré, en novembre 1942, il décida de s’installer dans les Pyrénées-Orientales jusqu’à sa mort le 30 juin 1991 : Perpignan, le moulin de Caixas, et bien entendu Banyuls-sur-Mer. Artiste aux multiples facettes il exprima son talent dans la peinture, la sculpture mais aussi la poésie. Son recueil le plus célèbre « Arena y viento » fut considéré au moment de sa publication en 1949 comme le premier ouvrage parlant de l’internement espagnol. (voir les études de J. Issorel et d'Eric Forcada)

 

 Renseignements au 04 68 88 78 09.

(voir un autre article sur Valiente dans "leblogabonnel")

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 11:14

visuel-01.jpg Artur HERAS à Valence (expo proposée par la galerie "àcentmètresducentredumonde".

 

 

***** FEMMES de THAU :

 

 

 images.jpg  EXPOSITION DU 1er JANVIER AU 1er FEVRIER 2014 LIBRAIRIE TORCATIS

de Sylvie Goussopoulos            Femmes détang

 

 

Réalisée à partir d'enquêtes de terrain par Pierre Sécolier, sociologue et Sylvie Goussopoulos, photographe,

cette exposition met en lumière l’évolution du rôle des femmes et la diversification de leurs compétences

dans les milieux halieutiques et conchylicoles du Bassin de Thau.

Des portraits sensibles donnent une nouvelle image de leur travail et éclairent tant leur féminité que leur combat.

Qu'elles accomplissent au quotidien un travail d'homme ou qu'elles secondent le mari au mas, les femmes

apportent un savoir faire différent à travers les générations et s'affirment dans un monde chargé de traditions

Au final, cette exposition permet de donner la parole à toutes celles qui ont dû se battre pour avoir une place

reconnue sur un espace qu’elles aiment avec passion, la lagune de Thau.

 

Dans le cadre de notre mois à la découverte des Femmes

Sera proposé à la librairie une série de rencontres autour des Femmes les samedis 10, 18 et 25/01 autour de l'exposition de Sylvie Goussopoulo

 

 

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Le Centre d'Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde expose à Valencia
(Espagne)
60 oeuvres de l’artiste Artur HERAS appartenant à la « Collection Collective Àcentmètresducentredumonde »

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Voir le site de l’exposition >

 

 

***  L’exposition recycle toujours, en les oxygénant, les points de doute, de tension, d’avancées ou de repentirs », explique Francesca Caruana, actuellement invitée par le musée de Collioure à exposer ses œuvres récentes en compagnie de celles de Jean-Louis Vila. Elle y présente notamment une vitrine emplie de petites boîtes, différemment habitées et reliées les unes aux autres par son trait. Nouveaux témoins d’une œuvre hantée par l’enfance, le lien, l’écriture, l’histoire des formes et des idées. Pour mieux comprendre ce travail à la fois fragile et puissant, ArtsHebdo|Médias vous propose de vous laisser emporter par le Jeu des mots de l’artiste.

 

Dessin

« A la Renaissance, comme le pensait Léonard de Vinci, le dessin était aussi le disegno, le dessein : ce télescopage entre la main et la pensée me touche directement. Platon disait qu’il était le “graphe d’une idée”, c’est si vrai. Il y a dans le trait la transmission d’un projet intérieur, je veux dire par là d’un magma intime, pétri d’images, de balbutiements, de mémoires et d’envies, de savoir-faire et d’inconnus, et puis, brutalement, sur un fond blanc, le trait vient trancher ce flot, lui donner forme. Pas forcément ce qu’on attendait, ce qu’on avait profilé dans la buée de ces pensées amalgamées, se précipitant à la sortie du corps, pour naître sur une page qui parfois tombe aussitôt dans la corbeille. Le dessin est pour moi essentiel. C’est une ligne potentiellement infinie, une coupure sur la surface de représentation. La tradition a voulu que le dessin précède la couleur et qu’il reçoive sa substance de la couleur du modelé, de son positionnement exact par rapport aux autres formes. Libéré de l’imitation, le dessin reste un élément de structuration. Je le trace sur la couleur, et loin d’être un après-coup gestuel, il vient calmer le chaos, l’ordonner, en dépend, et rend sa forme au corps de peinture. Si léger soit-il, parfois une simple brillance du graphite, il indique le trajet visuel, et fait s’effondrer la tentation d’imitation. Cette dernière n’est pas le but, elle peut être présente, mais n’a pas d’intérêt particulier, nous le savons depuis plus d’un siècle, et les Impressionnistes avant nous. Lorsque je dessine, il arrive que le tracé rappelle des objets connus, mais là aussi, une fois la technique admirée – on peut en être gratifiée –, que reste-t-il du projet ? Pourquoi serait-il meilleur de reconnaître la performance manuelle diagrammatique, c’est-à-dire de point en point, plutôt que des pixels et autres technologies qui fabriquent mille fois mieux que nous ? En revanche, l’apprentissage du dessin est indispensable, il faut l’avoir dans la main, pour pouvoir dépasser l’hésitation et l’imitation, le savoir-faire est indispensable au savoir du trait. La qualité du plein, du délié, la souplesse, la lourdeur du corps du trait extirpent à ce prix une pulsation, et le plaisir de l’œil. »

 

Atelier

« Toujours trop petit, il est le lieu du musement. Les images bouillonnent en moi, flottent et se concentrent au moment du travail, elles se trient toutes seules et se relient au bout d’un moment à l’axe, à une visée constante qui va produire la peinture ou des objets. Il est encombré de tous les supports, des nombreux objets que je trouve (breloques, bouts de corde, de fer, petits jouets…) de ceux que je “cultive” (os, arêtes de poissons, coquillages, bois flottés…), de papiers et cartons de toutes sortes, de pots de couleur, de boites de fusain… Un univers où le désordre me fait me sentir chez moi. Alors l’axe de ce qui me fait peindre pioche dans ce fouillis et la main organise ce qu’elle doit. Le silence de l’atelier m’a fait créer il y a quelques années un spectacle de peinture à partir de l’eau du robinet qui gouttait dans l’atelier. C’est la démesure spatiale qui en a été à l’origine. Penser que ces gouttes arrivaient par ce tuyau et cadençaient le silence, me renvoyait au fait que l’eau venait d’ailleurs, de très loin, de fleuves, de montagnes, d’infiltration, d’orage, de zones inouïes pour aboutir à un petit écoulement sonore, ici… D’où un développement sur le son “eau-O”, sur la forme, etc. Spectacle fait de peintures, d’images, d’onomatopées et d’une voix off, réalisées avec un ami preneur de son. Mais l’atelier n’est pas seulement un local, il est aussi dans la tête, il est ambulatoire, ça n’arrête pas : le paysage, les gens, les mots, les profondeurs, les images, les peintures de tous les siècles représentent un gisement de formes, de couleurs, de conjonctions latentes qui “prennent” dans l’atelier, comme un plâtre… Ce sont des allers-retours entre le trait pariétal du bison, Bellini, Monet, Pollock, Picasso et Duchamp pour toutes les conséquences mentales et esthétiques. C’est une somme d’ingrédients, des possibles qui se conjuguent entre eux à l’infini, et que la peinture, l’installation, un texte viennent couper, trancher à un moment, comme un point de capiton. Le principe associatif mental ressemble au désordre de l’atelier. Les fils se rencontrent, les peintures se façonnent de couleurs, de constructions gestuelles, de précisions graphiques. Je ne me vois pas, par exemple, représenter l’atelier, seul Matisse qui a su fondre l’atelier dans la trame même du rouge de la toile et en a fait une sorte d’abstraction du lieu. Je trouve ces “auto-vues” d’atelier toujours très tristes, très pauvres, une sorte de nature morte. L’atelier est plutôt irreprésentable. »

 

 

Ecriture

 

« Cela dépend de ce qu’on entend par écrire ! Lorsqu’il m’arrive de le faire , je ne cherche pas vraiment une narration – ça change tout, tout de suite –, je ne cherche pas un sens logique des phrases, je joue plutôt avec les images que peuvent produire les mots dans l’esprit du lecteur. Pour moi, c’est un changement d’outil. Rien à voir avec la rigueur d’un écrivain ou son souci de construction d’une histoire, les images naissent du télescopage de mots entre eux, de leurs rencontres imprévues. D’un autre côté, il n’y a plus le tracé manuel, puisque j’écris à l’ordinateur, et ces télescopages prennent parfois la place de ce que j’aurais voulu mettre dans un délié ou dans une partie appuyée d’un dessin. Alors je creuse dans l’image que j’ai en tête pour qu’elle s’échappe par des mots qui la forment. En ce sens, ce que j’écris ressemble plutôt à un livre d’images dont le lecteur invente les siennes propres, la logique des détours parce que, comme en peinture, on croit bâtir un sens, mais il n’existe que pour soi…

 

C’est toute l’ambiguïté de l’art. Il n’y a jamais d’universalité, on la trouve oui, dans la structure c’est-à-dire qu’il y a un support papier ou écran, toile, mur ou page spatiale pour une installation et des ingrédients, les mots, les pigments, le geste, les objets, la conception… Se sentir à sec dans l’écriture ne m’arrive pas parce qu’elle est toujours présente, comme les gestes de la peinture. Il y a sans cesse des traces latentes qui émergent de la perception, des émotions ou des extrapolations de ce que je vois, comprends ou ressens. Souvent, cela se passe ainsi : le simple fait de m’attarder un court instant sur quelque chose, un bord de trottoir, une pierre dans l’eau, sur les cheveux de quelqu’un dans une file d’attente… me donne instantanément des titres de textes – que je n’écris pas toujours –, déclenche des ouvertures sur des possibles à explorer. C’est comme un “paysage” qui s’ouvre, qui n’a pas de fin, auquel je donne des limites en le cristallisant dans des mots ou des formes. En réalité, je ne sais pas ce qui se passe, c’est un aller-retour entre ce que je pourrais faire manuellement et ce que les mots traduisent dans cet instant ; et où au lieu de peindre, j’écris. »

 

Enfance

« Je voudrais bien mettre un H à enfance comme à Handicap : Henfance ! La plus rude pour devenir-naître. Oui, c’est bien ce qui est écrit. Devenir naître. L’enfance pour devenir né. Naître ne suffit pas à vivre. Naître, c’est durer sur ce chemin qui mène à la mort. On naît tout le temps, sauf quand l’henfance est un congé d’apprentissage de l’amour, du désir, de l’initiative. Heureusement que le refoulé prend le large et accomplit les catastrophes qu’il doit. Mais quelle dureté ! Ça va des pompons rose à l’oreiller bien doux, en passant par le ramassage des canettes de bière, pour certains, la mendicité rusée, l’obéissance et la terreur, jusqu’à l’enfermement contestataire et les violences psychosomatiques. Alors, bien sûr, difficile de parler de la sienne. L’henfance est une indécence. A regarder dessous les jupons de notre robe socio-humaine, on n’y voit aucune dentelle. De la peau crue, de la peur d’être là, d’être née dans les choux déjà, de remonter la pente d’une montagne qu’on n’a pas demandée, de se garer dans l’ombre de l’autre pour profiter d’une protection éphémère. Enfin, l’enfance merveilleuse n’existe que dans l’amour inventé, pas celui d’une place ordonnée par la fratrie : j’aime le premier comme j’aime le second à l’identique du troisième. Aux orties. Même si c’est vrai. Aux aguets de l’amour, l’Henfant trie, évalue, soupèse, vérifie, compare, un travail de romain chaque jour pour être sûr que soi restera UN, que l’un restera lui. Tous ces êtres à voir, à partager, tous ces êtres les mêmes que soi, puis on tombe sur moi est un autre, puis l’autre de moi-même en grandissant ! Et l’un et l’autre nous divise, nous éparpille. Très tôt, l’enfant est clivé, partagé, il se répare, recolle ses morceaux, et s’en prend aux Ôtres, tous les autres, leur en veut de ressembler à la séparation, au déchirement du corps, celui où il n’était qu’un. Premier mensonge à affronter. La couleuvre est de belle taille et elle s’ingurgite ad vitam aeternam. L’henfant fait avec la vitrine dans laquelle il est tombé. Il la lustre jusqu’à la transparence ou bien la passe au blanc d’Espagne. Il accouche de cet adulte-là, l’autre… Il bâtit un écran entre le visible et l’apparaître. Seul la couche brillante de la vitre sera accessible, histoire qu’un autre se mire dedans. L’enfant se mêle à l’adulte bancale, tire sa jambe, veut jouer, cherche l’équilibre dans l’absorption vertigineuse d’étiquettes, de flacons, d’alcool, se rompt dans les fractures verbales qui ont la naïveté du « Na ! » de soulagement infantile. Oui l’enfance, la belle Henfance. Bon, après nous connaissons tous le jeu de l’oie. Donc, tout va bien. Il suffit de compter… 5, 6, 7, bingo ! Et tout redevient tenable, joyeux, merveilleux. Dans l’Henfance, je faisais des dessins sur des papiers minuscules, je les oubliais dans des vêtements ou des tiroirs, et après je les ouvrais comme l’emballage d’un bonbon qui aurait contenu une histoire. C’était froissé, le dessin était tout transformé, il fallait aplatir le papier pour retrouver une forme vague, presqu’effacée, c’était une découverte fascinante ! Maintenant, je fais des dessins très grands. »

 

Transmission

 

« Un certain réalisme me ferait dire que rien ne se transmet jamais, parce qu’on n’impose pas la transmission. Je crois plutôt à une transmission par porosité qu’à une transmission organisée. Il faut du désir de part et d’autre pour transmettre quelque chose, un appétit de savoir, un désir de le partager. Il y a aussi des transmissions plus intimes lorsque devant un tableau, je prends la leçon que je peux, d’une trace picturale chez David, d’une qualité de trait chez Poussin, Ingres ou Twombly. Ce sont des maîtres tacites. La transmission n’agit pas que dans l’actualité, les fresques de la villa des Vettii transfèrent une force picturale et graphique dont la main ou la conception d’un dessin fera resurgir la mémoire.

 

Donc, avant tout, la transmission est pour moi l’absorption des images et de textes par n’importe quel moyen. Ce n’est pas un schéma de type émetteur-récepteur. Loin de là. Quant à restituer le savoir, si noble que soit la tâche, elle ne peut être que contextualisée. On ne peut pas transmettre tout ce que l’on sait, à tout le monde ou à n’importe qui, il y a une réciprocité nécessaire, sans cela la transmission s’impose et se juxtapose à l’autre sans échange. Parler, par exemple, du collectif Equipo Crónica à quelqu’un qui ne connaît rien de l’histoire de la peinture est un savoir plaqué sur une image. La situation s’enrichit dès lors que le visiteur peut évaluer les manières singulières qui ont présidé au tableau et à l’usage qu’en a fait Equipo Crónica. Même chose lorsque le désir de savoir ce que produit l’art contemporain est soutenu par une réelle curiosité, sans a priori. Les arguments logiques de l’histoire de l’art expliquent alors de nouvelles œuvres, de nouvelles postures, ou dispositifs de création. L’absence de porosité empêche toute transmission. Si on ne doute pas, rien ne peut être transmis, en-dehors d’un savoir “officiel”. Tout se passe comme si la transmission avait déjà été codée par l’histoire, un savoir pur et dur qu’on assène et qui fait partie de la vérité. C’est de la didactique. Que fait-on des vérités générales lorsqu’elles sont reçues par force ? Peut-on parler de transmission ? Est-ce que l’art dégénéré, dont on enseignait les formes à repérer et à dénoncer, transmettait quelque chose à ceux qui devaient en appliquer la destruction ? La transmission ressemble dans certains cas à un automatisme. Je préfère donc la porosité qui implique un consentement au savoir possible. »

 

Esthétique

« On confond souvent le terme esthétique et celui de beau. C’est très dommageable ; à l’origine, ce terme concerne les sensations, définition étendue au XVIIIe siècle à l’émotion que produisent les œuvres d’art. Si j’ose dire, l’esthétique n’a rien à voir avec l’art mais a tout à voir avec les perceptions et la pensée que chaque individu met en relation. Ce qui explique la relativité du goût. Néanmoins, à cause de notre formatage éducationnel, nous nous sommes tous forgés une approche plus ou moins convaincante de ce qui nous touche et de ce que nous appelons le “beau”. L’art contemporain continue de souffrir de cette ambiguïté dans la mesure où la différence se fait par le trésor de connaissances dont chacun dispose. Je peux avoir une réelle empathie devant une œuvre de Simon Hantaï, de Philippe Parreno ou de Morgane Tschiember et un réel plaisir intellectuel devant les œuvres de Piero della Francesca, Claude Viallat ou Roman Opalka. Ce qui rejoint et sépare ces états est une manière de jouir de la peinture (comme un locataire jouit d’un lieu), ces œuvres m’occupent à plusieurs niveaux. C’est une jubilation excitante à la différence des plaisirs passifs suscités par Niki de Saint-Phalle ou Joana Vasconcelos. Vision eidétique mais trop narrative pour que l’œuvre me retienne. Un peu comme dans un roman, si l’histoire se lit vite, qu’elle n’est pas accompagnée d’une spécificité de l’écriture, ça m’ennuie rapidement.

 

C’est pour cette raison que j’aime beaucoup l’écriture de Pierre Guyotat, il fait de l’écrit une matière transposable. Sa ponctuation, ses rejets, ses césures appellent à fabriquer un autre univers issu du sien et ça me paraît être le meilleur qui soit d’une création, qu’elle engendre autre chose que la contemplation. Autrement dit, les œuvres jolies sont pour moi mortifères, car elles garent l’émotion dans son “assurance-vieillesse”, elles rendent aveugle l’invention. C’est un sentiment très fort, qui frôle la révolte, lorsque je vois des personnes autour de moi s’extasier devant une peinture de clocher, un paysage de vignes ou trois poules traitées à la manière de… Quelle réduction de l’image ! Quelle extravagante privation ! Certes, chaque époque connaît ses renouvellements iconographiques et pour un peintre il est toujours difficile de s’inscrire dans une modernité et de la dépasser à la fois, mais il faut se désolidariser du seul critère de “qu’est-ce que ça représente ?”, se décrisper. Consciente de cela, j’essaie avec la plus grande sincérité et par plaisir de création, de me rapprocher au plus près de ce qui est au croisement de la culture historique et de la faisabilité des tournures créatives, en tout cas de ce que j’en ai compris. C’est cette conjonction qui travaille en moi, sans que je le veuille, la matière de mon axe de travail. »

 

Préhistoire

« La préhistoire que je connais très peu me préoccupe pourtant beaucoup avec ses flopées d’animaux, de dessins, de gravures, de déplacements de populations… Pour moi, un dessin sur la paroi d’une grotte est une révolution absolue parce qu’il s’agit de “la” première abstraction. En effet, c’est une opération “extra-ordinaire” que l’homme ait un jour représenté à plat ce qu’il voyait en volume. L’opération mentale est éblouissante. Ça m’épate en permanence. On nous apprend à tracer sur du papier, à tenir un crayon dès qu’on a deux ans ! Ces hommes-là ont inventé l’abstraction en périmétrisant les animaux, en les réduisant de taille, en les rendant le plus souvent transparents, en ne les achevant pas totalement, parfois la tête est seulement tracée. Une somme d’inventions hallucinantes qu’on n’énonce pas assez, me semble-t-il. Alors, parler d’art à ce sujet ne me paraît pas primordial, car il s’agit de nos projections invasives identiques à celles exercées sur l’art tribal. On va chercher (vérifier) que le “peintre” avait l’exigence de certains pigments, on justifie ici ou là le broyage de charbons, etc. Oui. Et j’ai le plus grand respect pour les chercheurs qui, tous les jours, élargissent le champ de notre connaissance. La seule chose qui me dérange est une précipitation à nommer art. Ne peut-on pas se contenter de ces merveilles de production humaine sans les classer trop tôt ? Après tout, cette abstraction a peut-être produit un code entre eux ? Ou une sorte de langage ? Un téléphone avant l’heure ? Ce sont peut être des signes rituels ? Des pratiques de reconnaissance territoriale ? Toutes les hypothèses sont valides puisqu’aucune n’est vérifiable. Après, sur le plan du plaisir, bien sûr que c’est beau à voir, j’ai été éduquée comme ça, mais pourquoi ne nous a t-on pas appris à contempler une figure géométrique ou une écriture qui sont elles aussi des modes de représentation ? Le mystère est entier. La préhistoire étant avant l’écriture, personne ne peut confirmer qu’un choix entre deux pigments atteste d’une forme d’art. Ma “contribution” dérisoire à l’établissement d’une hypothèse serait que la réalisation de ces formes d’animaux peut relever aussi d’une pratique de spatialisation : le profil contre la profondeur, le passage contre la fixité, le proche contre le lointain

Exposition

 

« L’exposition est un moment très éprouvant et très constructif. Pas en elle-même, mais dans la situation qu’elle provoque. Le public peut être passant, voire passif. Si un détail ou une impression générale l’arrête, ça devient intéressant, que l’avis soit négatif ou positif, car il s’agit toujours d’un aspect qui m’échappe, d’un point de vue autre. L’enthousiasme qui peut m’être témoigné fait du bien à l’“âme” (c’est déjà ça !) mais n’a pas d’influence sur le travail ; l’inverse, qui peut arriver aussi, oblige à comprendre la logique des remarques. En revanche, le fait de montrer, d’exposer, applique un mot fin sur une période de travail, un peu comme le dernier geste sur la peinture. Ce rendez-vous là est indispensable, il cale les choses dans le temps et l’espace. C’est ce qui fait qu’on ne peut ignorer les nouveaux modes d’exposition, bâtir une installation n’était pas possible il y a seulement un siècle. Aujourd’hui, Sarah Sze remplit des espaces entiers de petits objets de toutes sortes comme les pièces détachées du monde qui construisent le sien. Le regard circule partout, est sollicité en tous sens, se déploie tel qu’il est requis dans une œuvre de Land art.

 

L’installation déplace le regard au sens propre et au sens figuré. Ce que j’ai monté et montré à Singapour était un vrai jeu de patience avec des dizaines de petites balles et des feuilles d’arbre. Au musée de Collioure, il y a quelques années, j’ai conjugué les graphismes avec la surface “naturelle” du mur extérieur que j’avais photographié. Cette fois-ci, dans la vitrine mise à ma disposition, je présente des boîtes-reliquaires habitées de petits animaux momifiés ou d’objets, os, etc. Ils sont isolés mais reliés à l’espace par un effet de perspective et de profondeur dans la boîte même et dans leur rapport à la vitrine sur laquelle j’ai tracé les lignes. Les peintures, si elles collent au mur depuis qu’elles existent, à cette occasion, j’ai pu en poursuivre le tracé sur le mur. C’est un “privilège” de déborder de la surface, d’atteindre le support et de l’intégrer dans le dessin. L’exposition recycle toujours, en les oxygénant, les points de doute, de tension, d’avancées ou de repentirs. »

 

Lien

« Une ligature avec l’Henfance. Un nœud gordien de dignité. Le minimum dû. Une fois dans la soupe, il faut se tailler un fil de vie, le ciseler. Naturellement je ne conçois l’être vivant qu’en lien avec autre chose, un autre être, le milieu naturel, les objets. Le lien est une source de créativité. Il invente des rapports qui n’existent pas. Dans la vie coutumière kanak, le lien est le nom de l’aiguille, kwê, qui sert à faire le toit de la case du chef.

Le lien est le contraire de l’autorité. C’est ce qui coud ensemble les esprits, la loi et la transgression, c’est le vecteur de l’invention, l’antonyme de la répétition. Après, si je devais considérer le lien d’un point de vue pratique, quelle histoire ! Depuis que l’homme a assemblé une pierre et un morceau de bois, un os et un crin de cheval, ça a donné l’outil et la parure. Alors, faire tenir ensemble deux formes, deux objets, deux idées, c’est trouver la bonne ligature, la bonne matière de tolérance. »

 

Liberté

« C’est un mot valise à lui seul. On se donne la liberté de peindre. Etre libre est autre chose. Si je dois dire quelque chose de la liberté, c’est qu’elle est hors cadre. Un hors cadre dans le respect d’autrui. Comme son nom ne l’indique pas, la liberté ne peut être que singulière, elle n’existe qu’au cas par cas. Qu’est-ce que serait la liberté si elle était une règle générale ? Il n’y aurait personne en prison, si elle est l’analogue d’une loi, alors elle ne peut plus être… Enfin, imaginons que la loi de la peinture soit établie, quelle place aurait la création ?

Une loi entraîne la répétition d’un sujet conforme. La liberté est donc une drôle d’histoire. A vrai dire, je ne sais pas ce que ça veut dire, si ce n’est qu’elle est le rêve nécessaire où “personne n’est interdit de séjour ”, comme le chantait Julos Beaucarne. Sur le plan de l’expression, nous sommes à peu près “libres” dans notre pays, ce n’est pas vrai partout. C’est essentiel et dérisoire à la fois. A mon échelle microscopique, la liberté est la possibilité de peindre ou d’écrire sans le danger d’une sentence, d’une condamnation. Quand on a besoin de créer, c’est une grande chance de pouvoir le faire sans être impactée par les mêmes effets que si nous avions commis un manquement social quelconque. Mais nous ne sommes jamais libres d’oublier. »

 

Contact> Jusqu’au 12 janvier au Musée d'art Moderne de Collioure, Ville Pams, Route de Port-Vendres, 66190 Collioure, France. En juillet et en août, de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h. De septembre à juin, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Ouvert tous les jours du 1er janvier au 30 septembre. Fermé le mardi du 1er octobre au 31 mai. Tél. : 04 68 82 10 19. www.collioure.net. Le site de l’artiste : http://francesca-caruana.com.

 

Le Centre d'Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde expose à Valencia
(Espagne)
60 oeuvres de l’artiste Artur HERAS appartenant à la « Collection Collective Àcentmètresducentredumonde »

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Le Centre d'Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde expose à Valencia (Espagne) 60 œuvres de l’artiste Artur HERAS à la Fundación Chirivella Soriano.

 

Artur Heras est une figure incontournable de la scène artistique espagnole au cours des dernières décennies . Sa contribution à la modernité iconographique a contribué par un dialogue permanent qu'il a eu avec l' histoire de l'art et de la littérature .

 

Son renouvellement formel des années soixante , aux côtés d'autres grands noms de l' évolution artistique de notre société , nous a permis d' ouvrir les yeux sur une réalité pluraliste et hétérodoxe , surmonter les difficultés qui entravent l'activité créatrice de l'époque.

 

 

 

 

Exposition « Artur Heras

dans la Collection Collective

àcentmètresducentredumonde »

 

Du 4 Octobre au 5 Janvier 2014

 

À la Fundacion Chirivella Soriano

 

Palau de Valeriola

C/ Valeriola, 13

46001 Valencia

 

Voir le site de l’exposition >

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à cent mètres du centre du monde / Centre d'Art Contemporain
3, avenue de Grande Bretagne 66000 Perpignan
tél.: 04 68 34 14 35
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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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