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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 09:12

Patrick-Loste.JPG  photos-1993.JPG photos J.P.Bonnel

 

 

JPB-et-Loste.JPG photo V. Surjus

 

Patrick Loste, au mur de la pierre, au mur de la peinture

 

 

La visite de l'atelier de Patrick Loste, ça se mérite. Aventure vers la frontière, navigation tortueuse dans l'océan des chênes-liège.

Albère, refuge, éden, utopie..?

 

Car le peintre vit en un exil choisi, loin de la ville et ses urbanités, mondanités, vernissages arrosés... Loste est un Catalan à la mémoire ancienne, qui garde ses racines à cheval sur la limite. Là, au coeur de son pays, tenter l'expérience des limites...

 

Du cheval, parlons-en ! C'est sa passion, son métier, son vrai travail. Il vit, au sens de vraiment exister, grâce à son petit troupeau, aux randonnées qu'il organise tout au long des Pyrénées... Oui, bien à cheval sur la frontière...

 

Il est un peu paysan, Patrick Loste, c'est un homme de la terre, il aime la matière, monter des murs, caresser la pierre, aller cherches des tonnes minérales pour les organiser de façon verticale.

 

Dehors, pour sa maison et dépendances, ou à l'intérieur, dans l'atelier, Patrick est devant des murs : autant de défis, de créations, de travaux durs et à longs termes. C'est pas le "mur" de facebook ou des virtuels réseaux sociaux qui l'intéressent, mais l'enceinte faite de roches, qui livre un combat contre l'avancée et les mouvements de la terre.

 

Surtout, il affronte l'invisible face au mur de son tableau, collé contre le mur immense de son atelier, vaste fresque, témoin des éclats de peinture, des jaillissements colorés qui ont dépassé le cadre de la toile...

 

Loste est un maçon, un bâtisseur, qui a inventé son domaine, son paradis, son utopie...  Face au soleil et au lointain Canigou, il se construit, et nous fabrique, de toiles sombres en tableaux noirs, une oeuvre se mouvant à la frontière -encore !- de l'abstrait et du figuratif.

 

La brosse, les pigments, l'acrylique donnent naissance à des silhouettes venues de créations antediluviennes. On croit avoir vu ces chevaux, ces ours à Niaux ou en Dordogne, sur les murs secrets d'un ventre de caverne. 

 

Mais non, c'est P. Loste qui représente dans la suie de la toile et sur le charbon préhistorique le bestiaire de la civilisation catalane : folklore, légendes, contes d'ici, de ce court pays claquemuré entre les murailles des Pyrénées, des Corbières, de la mer et du Canigou... Un pays aux désirs de réunion, de réintégration, se fermant pour mieux s'ouvrir au monde ! 

 

Telle est la vocation de cet artiste aux mains de bûcheron, aux pieds d'agriculteur, poursuivant ses labeurs matérialistes, au centre de gravité de la frontière, pour faire éclore, aux yeux de tous, le rêve et le bonheur intimes qu'il vit...dans son présent riche d'un lointain passé, dans sa culture des mythologies proches, et aussi dans sa préhistoire, où le cheval est, après la peinture, la plus belle conquête de cet homme doux et amical...

 

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 08:31

po.JPG Jean Labellie (photo J.P.Bonnel)

 

 

Exquis Poucet rêveur (extrait)

 

 

Jean Labellie a trouvé l'itinéraire qui mène du réalisme (pays minéral, chemins pierreux faits de pavés) au mysticisme : verticalité du village, tour de galets de rivière, vitraux d'église, Eus sous la montagne du prieuré de Marcevol...

 

   Les strates de la vie vous mènent à l'expérience. On choisit ou pas ces périodes, ces moments de souffrance ou de joie, semblant presque dérisoires avec le recul de l'âge, quand seuls comptent le présent à jouir et l'avenir peu sûr à envisager, à organiser ou à craindre...

 

Il y eut l'origine de la peinture avec ce premier tableau, le portrait du grand-père dans le Cantal, près d'Aurillac... L'influence, à vingt ans, de Villon, un des frères Duchamp : l'hôtel du parc, situé en face des Buttes-Chaumont, peint dans une chambre de bonne; la propriétaire était auvergnate : un autoportrait en noir et vert, très ressemblant, en 1939 : "J'étais maigre comme un clou !" 

 

Il y eut, il y eut... Et le passé défile, résumé dans le grenier-atelier de la maison d'Eus : les années soixante ont donné naissance à des toiles gestuelles... A côté, celle-ci est datée "09.08" : peinte en août ou en 2008 ? Les gammes, les influences : le loup se construit en croquant tous les moutons qu'il peut... Une vue de Paris, rue Ménadier, aux Buttes : le figuratif est toujours à l'incipit de l'itinéraire !

 

Le hasard, aussi ! 

 

Jean fit un jour connaissance du directeur des Gobelins; celui-ci connaissait Raoul Dufy, qui travaillait avec de la peinture fraîche et un medium secret : la solution se trouvait dans Tite-Live ! Jean Labellie a donc lu toute l'oeuvre du mémorialiste latin, à la bibliothèque de la rue Soufflot, et le fameux mélange se trouvait là, au coeur du livre ! 

 

Visiteur, voyeur, vous vous extasiez devant Les Bleuets de 1954 !

 

Les années d'apprentissage à Paris constituent des moments de rencontres et d'amitié : Jean se trouve avec François Desnoyer aux arts décoratifs, rue d'Ulm. Puis il est accepté dans un des ateliers des Beaux-arts, tenu par Untersteller : 

"Je lui présente une toile figurative de 1941 : trois personnages de dos, sur un chemin; après la sélection, mon tableau est mis à la première place; il me demande alors "Qui tu es, toi ?" Comme je lui apprends que je viens des Arts Déco, la toile est alors placée en seconde position... On me demande ensuite de me mettre avec une jeune fille nue, qui vient me dessiner sur les fesses de petites fleurs ! Bref, je n'aimais pas l'ambiance des Beaux-arts !"

 

 

Visiteur candide, je trouve que cet empilement de travaux, sous les toits, que toutes ces toiles qui, au hasard du rangement, se superposent ou se juxtaposent, créent un nouveau tableau, une fresque immense, nécessitant un œil panoramique... Je me dis que reconstituer, dans une galerie, ce fouillis d'une beauté plurielle et éclatée, constituerait une expérience inédite... Je me souviens du "mur" intime d'André Breton : le malheur des héritages et des successions a tué à jamais une oeuvre d'art, témoignage d'une vie, d'une quête patiente, si vite dilapidée...

 

(extrait)   J.P.B.

 

 

Dimanche 1er juin au Monastir del Camp :

 

Vous pourrez partir dès 10h à la découverte du Prieuré ou - à votre convenance - des jardinspotagers de Passa (rv à la salle des fêtes) avant de vous laisser conter «l’Art des Jardins» par Aziz Bouftila à 10h30 (toujours à la salle des fêtes).

 

Pour les amateurs de pique-nique à la fraîcheur des oliviers, les portes du Monastir ouvriront grand leurs portes entre midi et deux. Et pour ceux qui l’auront manquée le samedi, dès 14h Nicole Le Bigot vous transportera dans les coulisses historiques du Prieuré.

 

Elle sera suivie dès 15h par l’intervention sur les Oliviers de Gildas Girodeau, écrivain de renom, formateur et producteur du Domaine Oléicole du Mas Boutet.

 

Enfin, pour clôturer cette journée de qualité un concert au Jardin est proposé à 17h par la compagnie «La Lucarne Bleue» qui rendra hommage au poète Alain Taurinya dans leur nouvelle création «La fanfare des bois qu’avec les yeux j’écoute.» (avec Jean-Paul Sire, Florence Sire, Bernard Cabanne, Maryse Duquesne. 7 € l’entrée).

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 10:06

images-copie-12.jpeg  Découvrir l'artiste catalan Rabascall, critique acerbe de la société du spectacle et des idoles mythifiées par les medias dominants.

 

Ses performances sont autant de promenades ludiques au sein des icônes de la culture populaire -surtout télévisuelle- du XXe siècle du XX° siècle.

 

L'artiste Joan Rabascall fait partie d'une génération qui a vu arriver le petit écran dans les foyers et a mesuré les bouleversements de cette nouvelle fenêtre ouverte sur le monde. 

 

My Collection présente les œuvres qu'il a réalisées dans de mini-téléviseurs en plastique. Il y parodie avec tendresse et humour le kitsch des séries télévisuelles. Y défilent notamment La Joconde, Barbie, Betty Boop, la Panthère rose, Janis Joplin...

 

Les photographies de Rabascall sont accompagnées par un texte de Masashi *, évoquant l'arrivée du petit écran dans les foyers et la place déterminante qu'il a pris dans la culture japonaise.

 

En 1962, Joan Rabascall (né en 1935 à Barcelone, vit et travaille à Paris) fuit la censure et la pesanteur du régime franquiste pour s'installer à Paris où il abandonne les supports traditionnels au profit des nouveaux médias et met ses créations aux services de la Révolution en se muant en terroriste de l'image.

 

 Il construit une œuvre où il utilise et manipule les images provenant des mass-médias, créant ainsi un discours ouvertement critique sur les mécanismes, les messages et les platitudes que ces médias imposent. 

 

Le travail de Rabascall a fait l'objet d'expositions dans le monde entier, entre autres, au Centre Pompidou en 1994 et 1996, au Metropolitan Museum de Tokyo en 2000, au Neues Museum Wesserburg de Brême en 2001, au Centre d'art Villa Tamaris à La Seyne-sur-Mer en 2003, au musée Reina Sofia de Madrid en 2008. En 2005, l'Institut franco-japonais de Tokyo accueille sa série photographique "My Collection" (catalogue paru aux éditions Jannink). Le MACBA de Barcelone lui a consacré en 2009 une importante rétrospective et la ville de Barcelone lui a décerné le Prix des Arts Plastiques.

 

* Texte de Masashi Ogura, paru en 2005

édition trilingue (français / anglais / japonais)

21 x 20 cm (relié, couv. toilée, sous jaquette) - 72 pages (ill. coul.)

18 € 8.00 €  - ISBN : 978-2-91606-700-1

 

rabascall.jpg 

 

 

 

Joan Rabascall és un artista català, les obres del qual tenen un clar missatge de crítica social;[1][2][3] són especialment famoses les seves obres amb els petits televisors de joguet.

 

Recorregut artístic

Va estudiar a l'escola superior d'arts decoratives (Escola Massana) i més tard a l'escola nacional de Belles Arts de París, ciutat en la que resideix habitualment[4] des de 1962.[5] Ha estat catalogat com un dels artistes més singulars dels anomenats 'catalans de París'.[5]

De nen, Rabascall va començar a col·leccionar objectes, com porta-retrats, maquinetes de fer punta als llapis, souvenirs de petits televisors de joguet, etc., els quals amb el temps van passar a ser objectes de les seves obres.[6] Criticava i se'n reia dels mitjans de comunicació, a vegades furiós, tot i que cal situar-lo en l'Espanya de l'època franquista. Els collages realitzats a mitjans de la dècada del 1960 a París, amb retalls de diaris, parlen de l'atractiu dels productes de consum, de la fascinació per les armes, del "model de vida americà" o de les idees que es tenen dels homes i de les dones encara que no siguin del tot certes.

Durant l'època a París, va col·laborar amb els també artistes Miralda, Jaume Xifra i Benet Rossell, però posteriorment es va deslligar del grup i va iniciar la seva etapa més individual.[7]

És de destacar l'obra "Bandera Olímpica", una peça inèdita realitzada amb motiu dels Jocs Olímpics de Munic de 1972, on l'artista carrega contra el que no li agrada d'aquest esdeveniment.[8]

De tornada a l'estat espanyol, a finals de l'època d'en Franco i en els anys de la transició Rabascall realitza la sèrie "Spain is Different" (1976);[9] en aquestes obres critica fets com el turisme, la televisió o el futbol. Posteriorment fa la instal·lació "Elecciones Show", amb els temes de les primeres eleccions democràtiques i el "destape" de rerafons. En la sèrie "Paysages Souvenir" fa collages de postals de llocs que havien estat camps de concentració nazis però que ara són turístics; aquestes imatges i les de "Paisatges Costa Brava" assenyalen el turisme com una màquina transformadora que esborra la memòria dels llocs.[2]

Exposicions

Ha participat en multitud d'exposicions internacionals, i des de l'any 1964 ha exposat de manera regular en països com França, Itàlia, Estats Units, Japó i Brasil.

Entre les seves exposicions figuren les de:

  1. Jump up
  2. «Evru exhibeix les seves al.lucinants obres juvenils». El Periódico de Catalunya, 29 de gener de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  3. Jump up to:
  4. 2,0 2,1 «Joan Rabascall. Macba. Barcelona» (en castellà). NoTodo, 3 de març de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  5. Jump up
  6. «Joan Rabascall en el MACBA abre el año 2009» (en castellà). Revista de Arte, 17 de juliol de 2008. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  7. Jump up to:
  8. 4,0 4,1 Biografia, a ArteSpain (castellà)
  9. Jump up to:
  10. 5,0 5,1 5,2 «Imatges traïdores». El País, 15 de gener de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  11. Jump up
  12. «Los pequeños televisores de Joan Rabascall, forman el eje de sus montajes fotográficos. Ironías y curiosidades.» (en castellà). Club Cultura. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  13. Jump up to:
  14. 7,0 7,1 Rabascall. Producció 1964-1982, al MACBA
  15. Jump up
  16. «Premsa: La mirada crítica y subversiva de Joan Rabascall ilumina el Macba» (en castellà). e-barcelona, 22 de gener de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  17. Jump up to:
  18. 9,0 9,1 9,2 «La TV, monumento funerario» (en castellà). La Vanguardia, 5 de febrer de 1993. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  19. Jump up
  20. «El MACBA muestra su colección, con 250 obras recién adquiridas o donadas» (en castellà). La Vanguardia, 13 de maig de 2009. [Consulta: 8 de febrer de 2011].
  21. Jump up
  22. Agenda Cultural de la Generalitat
  23. Jump up
  24. «BAAS Arquitectes y Joan Rabascall, premios Ciutat de Barcelona de diseño y artes visuales» (en castellà). LaInformación, 4 de febrer de 2010. [Consulta: 8 de febrer de 2011]

 

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 10:13

images-copie-11.jpeg  La commune de Banyuls-sur-Mer a rendu hommage à Manolo Valiente qui fit don par testament à la commune d’une partie de son œuvre.

 

Une plaque a été dévoilée le 11 janvier dernier au pied d'une de ses sculptures, au rond point de la 1e Division Française Libre, route de Cerbère.

 

 Manolo Valiente, blessé, franchit à pied en février 1939 la frontière catalane par la montagne avec les milliers d’autres espagnols de l'EXIL (terme à utiliser désormais au lieu de celui de " Retirada".

 

A son arrivée en France et en Catalogne française, il fut enfermé dans trois camps : Barcarès, Bram, et Argelès.

 

Une fois libéré, en novembre 1942, il décida de s’installer dans les Pyrénées-Orientales jusqu’à sa mort le 30 juin 1991 : Perpignan, le moulin de Caixas, et bien entendu Banyuls-sur-Mer. Artiste aux multiples facettes il exprima son talent dans la peinture, la sculpture mais aussi la poésie. Son recueil le plus célèbre « Arena y viento » fut considéré au moment de sa publication en 1949 comme le premier ouvrage parlant de l’internement espagnol. (voir les études de J. Issorel et d'Eric Forcada)

 

 Renseignements au 04 68 88 78 09.

(voir un autre article sur Valiente dans "leblogabonnel")

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 11:14

visuel-01.jpg Artur HERAS à Valence (expo proposée par la galerie "àcentmètresducentredumonde".

 

 

***** FEMMES de THAU :

 

 

 images.jpg  EXPOSITION DU 1er JANVIER AU 1er FEVRIER 2014 LIBRAIRIE TORCATIS

de Sylvie Goussopoulos            Femmes détang

 

 

Réalisée à partir d'enquêtes de terrain par Pierre Sécolier, sociologue et Sylvie Goussopoulos, photographe,

cette exposition met en lumière l’évolution du rôle des femmes et la diversification de leurs compétences

dans les milieux halieutiques et conchylicoles du Bassin de Thau.

Des portraits sensibles donnent une nouvelle image de leur travail et éclairent tant leur féminité que leur combat.

Qu'elles accomplissent au quotidien un travail d'homme ou qu'elles secondent le mari au mas, les femmes

apportent un savoir faire différent à travers les générations et s'affirment dans un monde chargé de traditions

Au final, cette exposition permet de donner la parole à toutes celles qui ont dû se battre pour avoir une place

reconnue sur un espace qu’elles aiment avec passion, la lagune de Thau.

 

Dans le cadre de notre mois à la découverte des Femmes

Sera proposé à la librairie une série de rencontres autour des Femmes les samedis 10, 18 et 25/01 autour de l'exposition de Sylvie Goussopoulo

 

 

**logo-newsletter.png

 

Le Centre d'Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde expose à Valencia
(Espagne)
60 oeuvres de l’artiste Artur HERAS appartenant à la « Collection Collective Àcentmètresducentredumonde »

visuel-01.jpg

 

 

Voir le site de l’exposition >

 

 

***  L’exposition recycle toujours, en les oxygénant, les points de doute, de tension, d’avancées ou de repentirs », explique Francesca Caruana, actuellement invitée par le musée de Collioure à exposer ses œuvres récentes en compagnie de celles de Jean-Louis Vila. Elle y présente notamment une vitrine emplie de petites boîtes, différemment habitées et reliées les unes aux autres par son trait. Nouveaux témoins d’une œuvre hantée par l’enfance, le lien, l’écriture, l’histoire des formes et des idées. Pour mieux comprendre ce travail à la fois fragile et puissant, ArtsHebdo|Médias vous propose de vous laisser emporter par le Jeu des mots de l’artiste.

 

Dessin

« A la Renaissance, comme le pensait Léonard de Vinci, le dessin était aussi le disegno, le dessein : ce télescopage entre la main et la pensée me touche directement. Platon disait qu’il était le “graphe d’une idée”, c’est si vrai. Il y a dans le trait la transmission d’un projet intérieur, je veux dire par là d’un magma intime, pétri d’images, de balbutiements, de mémoires et d’envies, de savoir-faire et d’inconnus, et puis, brutalement, sur un fond blanc, le trait vient trancher ce flot, lui donner forme. Pas forcément ce qu’on attendait, ce qu’on avait profilé dans la buée de ces pensées amalgamées, se précipitant à la sortie du corps, pour naître sur une page qui parfois tombe aussitôt dans la corbeille. Le dessin est pour moi essentiel. C’est une ligne potentiellement infinie, une coupure sur la surface de représentation. La tradition a voulu que le dessin précède la couleur et qu’il reçoive sa substance de la couleur du modelé, de son positionnement exact par rapport aux autres formes. Libéré de l’imitation, le dessin reste un élément de structuration. Je le trace sur la couleur, et loin d’être un après-coup gestuel, il vient calmer le chaos, l’ordonner, en dépend, et rend sa forme au corps de peinture. Si léger soit-il, parfois une simple brillance du graphite, il indique le trajet visuel, et fait s’effondrer la tentation d’imitation. Cette dernière n’est pas le but, elle peut être présente, mais n’a pas d’intérêt particulier, nous le savons depuis plus d’un siècle, et les Impressionnistes avant nous. Lorsque je dessine, il arrive que le tracé rappelle des objets connus, mais là aussi, une fois la technique admirée – on peut en être gratifiée –, que reste-t-il du projet ? Pourquoi serait-il meilleur de reconnaître la performance manuelle diagrammatique, c’est-à-dire de point en point, plutôt que des pixels et autres technologies qui fabriquent mille fois mieux que nous ? En revanche, l’apprentissage du dessin est indispensable, il faut l’avoir dans la main, pour pouvoir dépasser l’hésitation et l’imitation, le savoir-faire est indispensable au savoir du trait. La qualité du plein, du délié, la souplesse, la lourdeur du corps du trait extirpent à ce prix une pulsation, et le plaisir de l’œil. »

 

Atelier

« Toujours trop petit, il est le lieu du musement. Les images bouillonnent en moi, flottent et se concentrent au moment du travail, elles se trient toutes seules et se relient au bout d’un moment à l’axe, à une visée constante qui va produire la peinture ou des objets. Il est encombré de tous les supports, des nombreux objets que je trouve (breloques, bouts de corde, de fer, petits jouets…) de ceux que je “cultive” (os, arêtes de poissons, coquillages, bois flottés…), de papiers et cartons de toutes sortes, de pots de couleur, de boites de fusain… Un univers où le désordre me fait me sentir chez moi. Alors l’axe de ce qui me fait peindre pioche dans ce fouillis et la main organise ce qu’elle doit. Le silence de l’atelier m’a fait créer il y a quelques années un spectacle de peinture à partir de l’eau du robinet qui gouttait dans l’atelier. C’est la démesure spatiale qui en a été à l’origine. Penser que ces gouttes arrivaient par ce tuyau et cadençaient le silence, me renvoyait au fait que l’eau venait d’ailleurs, de très loin, de fleuves, de montagnes, d’infiltration, d’orage, de zones inouïes pour aboutir à un petit écoulement sonore, ici… D’où un développement sur le son “eau-O”, sur la forme, etc. Spectacle fait de peintures, d’images, d’onomatopées et d’une voix off, réalisées avec un ami preneur de son. Mais l’atelier n’est pas seulement un local, il est aussi dans la tête, il est ambulatoire, ça n’arrête pas : le paysage, les gens, les mots, les profondeurs, les images, les peintures de tous les siècles représentent un gisement de formes, de couleurs, de conjonctions latentes qui “prennent” dans l’atelier, comme un plâtre… Ce sont des allers-retours entre le trait pariétal du bison, Bellini, Monet, Pollock, Picasso et Duchamp pour toutes les conséquences mentales et esthétiques. C’est une somme d’ingrédients, des possibles qui se conjuguent entre eux à l’infini, et que la peinture, l’installation, un texte viennent couper, trancher à un moment, comme un point de capiton. Le principe associatif mental ressemble au désordre de l’atelier. Les fils se rencontrent, les peintures se façonnent de couleurs, de constructions gestuelles, de précisions graphiques. Je ne me vois pas, par exemple, représenter l’atelier, seul Matisse qui a su fondre l’atelier dans la trame même du rouge de la toile et en a fait une sorte d’abstraction du lieu. Je trouve ces “auto-vues” d’atelier toujours très tristes, très pauvres, une sorte de nature morte. L’atelier est plutôt irreprésentable. »

 

 

Ecriture

 

« Cela dépend de ce qu’on entend par écrire ! Lorsqu’il m’arrive de le faire , je ne cherche pas vraiment une narration – ça change tout, tout de suite –, je ne cherche pas un sens logique des phrases, je joue plutôt avec les images que peuvent produire les mots dans l’esprit du lecteur. Pour moi, c’est un changement d’outil. Rien à voir avec la rigueur d’un écrivain ou son souci de construction d’une histoire, les images naissent du télescopage de mots entre eux, de leurs rencontres imprévues. D’un autre côté, il n’y a plus le tracé manuel, puisque j’écris à l’ordinateur, et ces télescopages prennent parfois la place de ce que j’aurais voulu mettre dans un délié ou dans une partie appuyée d’un dessin. Alors je creuse dans l’image que j’ai en tête pour qu’elle s’échappe par des mots qui la forment. En ce sens, ce que j’écris ressemble plutôt à un livre d’images dont le lecteur invente les siennes propres, la logique des détours parce que, comme en peinture, on croit bâtir un sens, mais il n’existe que pour soi…

 

C’est toute l’ambiguïté de l’art. Il n’y a jamais d’universalité, on la trouve oui, dans la structure c’est-à-dire qu’il y a un support papier ou écran, toile, mur ou page spatiale pour une installation et des ingrédients, les mots, les pigments, le geste, les objets, la conception… Se sentir à sec dans l’écriture ne m’arrive pas parce qu’elle est toujours présente, comme les gestes de la peinture. Il y a sans cesse des traces latentes qui émergent de la perception, des émotions ou des extrapolations de ce que je vois, comprends ou ressens. Souvent, cela se passe ainsi : le simple fait de m’attarder un court instant sur quelque chose, un bord de trottoir, une pierre dans l’eau, sur les cheveux de quelqu’un dans une file d’attente… me donne instantanément des titres de textes – que je n’écris pas toujours –, déclenche des ouvertures sur des possibles à explorer. C’est comme un “paysage” qui s’ouvre, qui n’a pas de fin, auquel je donne des limites en le cristallisant dans des mots ou des formes. En réalité, je ne sais pas ce qui se passe, c’est un aller-retour entre ce que je pourrais faire manuellement et ce que les mots traduisent dans cet instant ; et où au lieu de peindre, j’écris. »

 

Enfance

« Je voudrais bien mettre un H à enfance comme à Handicap : Henfance ! La plus rude pour devenir-naître. Oui, c’est bien ce qui est écrit. Devenir naître. L’enfance pour devenir né. Naître ne suffit pas à vivre. Naître, c’est durer sur ce chemin qui mène à la mort. On naît tout le temps, sauf quand l’henfance est un congé d’apprentissage de l’amour, du désir, de l’initiative. Heureusement que le refoulé prend le large et accomplit les catastrophes qu’il doit. Mais quelle dureté ! Ça va des pompons rose à l’oreiller bien doux, en passant par le ramassage des canettes de bière, pour certains, la mendicité rusée, l’obéissance et la terreur, jusqu’à l’enfermement contestataire et les violences psychosomatiques. Alors, bien sûr, difficile de parler de la sienne. L’henfance est une indécence. A regarder dessous les jupons de notre robe socio-humaine, on n’y voit aucune dentelle. De la peau crue, de la peur d’être là, d’être née dans les choux déjà, de remonter la pente d’une montagne qu’on n’a pas demandée, de se garer dans l’ombre de l’autre pour profiter d’une protection éphémère. Enfin, l’enfance merveilleuse n’existe que dans l’amour inventé, pas celui d’une place ordonnée par la fratrie : j’aime le premier comme j’aime le second à l’identique du troisième. Aux orties. Même si c’est vrai. Aux aguets de l’amour, l’Henfant trie, évalue, soupèse, vérifie, compare, un travail de romain chaque jour pour être sûr que soi restera UN, que l’un restera lui. Tous ces êtres à voir, à partager, tous ces êtres les mêmes que soi, puis on tombe sur moi est un autre, puis l’autre de moi-même en grandissant ! Et l’un et l’autre nous divise, nous éparpille. Très tôt, l’enfant est clivé, partagé, il se répare, recolle ses morceaux, et s’en prend aux Ôtres, tous les autres, leur en veut de ressembler à la séparation, au déchirement du corps, celui où il n’était qu’un. Premier mensonge à affronter. La couleuvre est de belle taille et elle s’ingurgite ad vitam aeternam. L’henfant fait avec la vitrine dans laquelle il est tombé. Il la lustre jusqu’à la transparence ou bien la passe au blanc d’Espagne. Il accouche de cet adulte-là, l’autre… Il bâtit un écran entre le visible et l’apparaître. Seul la couche brillante de la vitre sera accessible, histoire qu’un autre se mire dedans. L’enfant se mêle à l’adulte bancale, tire sa jambe, veut jouer, cherche l’équilibre dans l’absorption vertigineuse d’étiquettes, de flacons, d’alcool, se rompt dans les fractures verbales qui ont la naïveté du « Na ! » de soulagement infantile. Oui l’enfance, la belle Henfance. Bon, après nous connaissons tous le jeu de l’oie. Donc, tout va bien. Il suffit de compter… 5, 6, 7, bingo ! Et tout redevient tenable, joyeux, merveilleux. Dans l’Henfance, je faisais des dessins sur des papiers minuscules, je les oubliais dans des vêtements ou des tiroirs, et après je les ouvrais comme l’emballage d’un bonbon qui aurait contenu une histoire. C’était froissé, le dessin était tout transformé, il fallait aplatir le papier pour retrouver une forme vague, presqu’effacée, c’était une découverte fascinante ! Maintenant, je fais des dessins très grands. »

 

Transmission

 

« Un certain réalisme me ferait dire que rien ne se transmet jamais, parce qu’on n’impose pas la transmission. Je crois plutôt à une transmission par porosité qu’à une transmission organisée. Il faut du désir de part et d’autre pour transmettre quelque chose, un appétit de savoir, un désir de le partager. Il y a aussi des transmissions plus intimes lorsque devant un tableau, je prends la leçon que je peux, d’une trace picturale chez David, d’une qualité de trait chez Poussin, Ingres ou Twombly. Ce sont des maîtres tacites. La transmission n’agit pas que dans l’actualité, les fresques de la villa des Vettii transfèrent une force picturale et graphique dont la main ou la conception d’un dessin fera resurgir la mémoire.

 

Donc, avant tout, la transmission est pour moi l’absorption des images et de textes par n’importe quel moyen. Ce n’est pas un schéma de type émetteur-récepteur. Loin de là. Quant à restituer le savoir, si noble que soit la tâche, elle ne peut être que contextualisée. On ne peut pas transmettre tout ce que l’on sait, à tout le monde ou à n’importe qui, il y a une réciprocité nécessaire, sans cela la transmission s’impose et se juxtapose à l’autre sans échange. Parler, par exemple, du collectif Equipo Crónica à quelqu’un qui ne connaît rien de l’histoire de la peinture est un savoir plaqué sur une image. La situation s’enrichit dès lors que le visiteur peut évaluer les manières singulières qui ont présidé au tableau et à l’usage qu’en a fait Equipo Crónica. Même chose lorsque le désir de savoir ce que produit l’art contemporain est soutenu par une réelle curiosité, sans a priori. Les arguments logiques de l’histoire de l’art expliquent alors de nouvelles œuvres, de nouvelles postures, ou dispositifs de création. L’absence de porosité empêche toute transmission. Si on ne doute pas, rien ne peut être transmis, en-dehors d’un savoir “officiel”. Tout se passe comme si la transmission avait déjà été codée par l’histoire, un savoir pur et dur qu’on assène et qui fait partie de la vérité. C’est de la didactique. Que fait-on des vérités générales lorsqu’elles sont reçues par force ? Peut-on parler de transmission ? Est-ce que l’art dégénéré, dont on enseignait les formes à repérer et à dénoncer, transmettait quelque chose à ceux qui devaient en appliquer la destruction ? La transmission ressemble dans certains cas à un automatisme. Je préfère donc la porosité qui implique un consentement au savoir possible. »

 

Esthétique

« On confond souvent le terme esthétique et celui de beau. C’est très dommageable ; à l’origine, ce terme concerne les sensations, définition étendue au XVIIIe siècle à l’émotion que produisent les œuvres d’art. Si j’ose dire, l’esthétique n’a rien à voir avec l’art mais a tout à voir avec les perceptions et la pensée que chaque individu met en relation. Ce qui explique la relativité du goût. Néanmoins, à cause de notre formatage éducationnel, nous nous sommes tous forgés une approche plus ou moins convaincante de ce qui nous touche et de ce que nous appelons le “beau”. L’art contemporain continue de souffrir de cette ambiguïté dans la mesure où la différence se fait par le trésor de connaissances dont chacun dispose. Je peux avoir une réelle empathie devant une œuvre de Simon Hantaï, de Philippe Parreno ou de Morgane Tschiember et un réel plaisir intellectuel devant les œuvres de Piero della Francesca, Claude Viallat ou Roman Opalka. Ce qui rejoint et sépare ces états est une manière de jouir de la peinture (comme un locataire jouit d’un lieu), ces œuvres m’occupent à plusieurs niveaux. C’est une jubilation excitante à la différence des plaisirs passifs suscités par Niki de Saint-Phalle ou Joana Vasconcelos. Vision eidétique mais trop narrative pour que l’œuvre me retienne. Un peu comme dans un roman, si l’histoire se lit vite, qu’elle n’est pas accompagnée d’une spécificité de l’écriture, ça m’ennuie rapidement.

 

C’est pour cette raison que j’aime beaucoup l’écriture de Pierre Guyotat, il fait de l’écrit une matière transposable. Sa ponctuation, ses rejets, ses césures appellent à fabriquer un autre univers issu du sien et ça me paraît être le meilleur qui soit d’une création, qu’elle engendre autre chose que la contemplation. Autrement dit, les œuvres jolies sont pour moi mortifères, car elles garent l’émotion dans son “assurance-vieillesse”, elles rendent aveugle l’invention. C’est un sentiment très fort, qui frôle la révolte, lorsque je vois des personnes autour de moi s’extasier devant une peinture de clocher, un paysage de vignes ou trois poules traitées à la manière de… Quelle réduction de l’image ! Quelle extravagante privation ! Certes, chaque époque connaît ses renouvellements iconographiques et pour un peintre il est toujours difficile de s’inscrire dans une modernité et de la dépasser à la fois, mais il faut se désolidariser du seul critère de “qu’est-ce que ça représente ?”, se décrisper. Consciente de cela, j’essaie avec la plus grande sincérité et par plaisir de création, de me rapprocher au plus près de ce qui est au croisement de la culture historique et de la faisabilité des tournures créatives, en tout cas de ce que j’en ai compris. C’est cette conjonction qui travaille en moi, sans que je le veuille, la matière de mon axe de travail. »

 

Préhistoire

« La préhistoire que je connais très peu me préoccupe pourtant beaucoup avec ses flopées d’animaux, de dessins, de gravures, de déplacements de populations… Pour moi, un dessin sur la paroi d’une grotte est une révolution absolue parce qu’il s’agit de “la” première abstraction. En effet, c’est une opération “extra-ordinaire” que l’homme ait un jour représenté à plat ce qu’il voyait en volume. L’opération mentale est éblouissante. Ça m’épate en permanence. On nous apprend à tracer sur du papier, à tenir un crayon dès qu’on a deux ans ! Ces hommes-là ont inventé l’abstraction en périmétrisant les animaux, en les réduisant de taille, en les rendant le plus souvent transparents, en ne les achevant pas totalement, parfois la tête est seulement tracée. Une somme d’inventions hallucinantes qu’on n’énonce pas assez, me semble-t-il. Alors, parler d’art à ce sujet ne me paraît pas primordial, car il s’agit de nos projections invasives identiques à celles exercées sur l’art tribal. On va chercher (vérifier) que le “peintre” avait l’exigence de certains pigments, on justifie ici ou là le broyage de charbons, etc. Oui. Et j’ai le plus grand respect pour les chercheurs qui, tous les jours, élargissent le champ de notre connaissance. La seule chose qui me dérange est une précipitation à nommer art. Ne peut-on pas se contenter de ces merveilles de production humaine sans les classer trop tôt ? Après tout, cette abstraction a peut-être produit un code entre eux ? Ou une sorte de langage ? Un téléphone avant l’heure ? Ce sont peut être des signes rituels ? Des pratiques de reconnaissance territoriale ? Toutes les hypothèses sont valides puisqu’aucune n’est vérifiable. Après, sur le plan du plaisir, bien sûr que c’est beau à voir, j’ai été éduquée comme ça, mais pourquoi ne nous a t-on pas appris à contempler une figure géométrique ou une écriture qui sont elles aussi des modes de représentation ? Le mystère est entier. La préhistoire étant avant l’écriture, personne ne peut confirmer qu’un choix entre deux pigments atteste d’une forme d’art. Ma “contribution” dérisoire à l’établissement d’une hypothèse serait que la réalisation de ces formes d’animaux peut relever aussi d’une pratique de spatialisation : le profil contre la profondeur, le passage contre la fixité, le proche contre le lointain

Exposition

 

« L’exposition est un moment très éprouvant et très constructif. Pas en elle-même, mais dans la situation qu’elle provoque. Le public peut être passant, voire passif. Si un détail ou une impression générale l’arrête, ça devient intéressant, que l’avis soit négatif ou positif, car il s’agit toujours d’un aspect qui m’échappe, d’un point de vue autre. L’enthousiasme qui peut m’être témoigné fait du bien à l’“âme” (c’est déjà ça !) mais n’a pas d’influence sur le travail ; l’inverse, qui peut arriver aussi, oblige à comprendre la logique des remarques. En revanche, le fait de montrer, d’exposer, applique un mot fin sur une période de travail, un peu comme le dernier geste sur la peinture. Ce rendez-vous là est indispensable, il cale les choses dans le temps et l’espace. C’est ce qui fait qu’on ne peut ignorer les nouveaux modes d’exposition, bâtir une installation n’était pas possible il y a seulement un siècle. Aujourd’hui, Sarah Sze remplit des espaces entiers de petits objets de toutes sortes comme les pièces détachées du monde qui construisent le sien. Le regard circule partout, est sollicité en tous sens, se déploie tel qu’il est requis dans une œuvre de Land art.

 

L’installation déplace le regard au sens propre et au sens figuré. Ce que j’ai monté et montré à Singapour était un vrai jeu de patience avec des dizaines de petites balles et des feuilles d’arbre. Au musée de Collioure, il y a quelques années, j’ai conjugué les graphismes avec la surface “naturelle” du mur extérieur que j’avais photographié. Cette fois-ci, dans la vitrine mise à ma disposition, je présente des boîtes-reliquaires habitées de petits animaux momifiés ou d’objets, os, etc. Ils sont isolés mais reliés à l’espace par un effet de perspective et de profondeur dans la boîte même et dans leur rapport à la vitrine sur laquelle j’ai tracé les lignes. Les peintures, si elles collent au mur depuis qu’elles existent, à cette occasion, j’ai pu en poursuivre le tracé sur le mur. C’est un “privilège” de déborder de la surface, d’atteindre le support et de l’intégrer dans le dessin. L’exposition recycle toujours, en les oxygénant, les points de doute, de tension, d’avancées ou de repentirs. »

 

Lien

« Une ligature avec l’Henfance. Un nœud gordien de dignité. Le minimum dû. Une fois dans la soupe, il faut se tailler un fil de vie, le ciseler. Naturellement je ne conçois l’être vivant qu’en lien avec autre chose, un autre être, le milieu naturel, les objets. Le lien est une source de créativité. Il invente des rapports qui n’existent pas. Dans la vie coutumière kanak, le lien est le nom de l’aiguille, kwê, qui sert à faire le toit de la case du chef.

Le lien est le contraire de l’autorité. C’est ce qui coud ensemble les esprits, la loi et la transgression, c’est le vecteur de l’invention, l’antonyme de la répétition. Après, si je devais considérer le lien d’un point de vue pratique, quelle histoire ! Depuis que l’homme a assemblé une pierre et un morceau de bois, un os et un crin de cheval, ça a donné l’outil et la parure. Alors, faire tenir ensemble deux formes, deux objets, deux idées, c’est trouver la bonne ligature, la bonne matière de tolérance. »

 

Liberté

« C’est un mot valise à lui seul. On se donne la liberté de peindre. Etre libre est autre chose. Si je dois dire quelque chose de la liberté, c’est qu’elle est hors cadre. Un hors cadre dans le respect d’autrui. Comme son nom ne l’indique pas, la liberté ne peut être que singulière, elle n’existe qu’au cas par cas. Qu’est-ce que serait la liberté si elle était une règle générale ? Il n’y aurait personne en prison, si elle est l’analogue d’une loi, alors elle ne peut plus être… Enfin, imaginons que la loi de la peinture soit établie, quelle place aurait la création ?

Une loi entraîne la répétition d’un sujet conforme. La liberté est donc une drôle d’histoire. A vrai dire, je ne sais pas ce que ça veut dire, si ce n’est qu’elle est le rêve nécessaire où “personne n’est interdit de séjour ”, comme le chantait Julos Beaucarne. Sur le plan de l’expression, nous sommes à peu près “libres” dans notre pays, ce n’est pas vrai partout. C’est essentiel et dérisoire à la fois. A mon échelle microscopique, la liberté est la possibilité de peindre ou d’écrire sans le danger d’une sentence, d’une condamnation. Quand on a besoin de créer, c’est une grande chance de pouvoir le faire sans être impactée par les mêmes effets que si nous avions commis un manquement social quelconque. Mais nous ne sommes jamais libres d’oublier. »

 

Contact> Jusqu’au 12 janvier au Musée d'art Moderne de Collioure, Ville Pams, Route de Port-Vendres, 66190 Collioure, France. En juillet et en août, de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h. De septembre à juin, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Ouvert tous les jours du 1er janvier au 30 septembre. Fermé le mardi du 1er octobre au 31 mai. Tél. : 04 68 82 10 19. www.collioure.net. Le site de l’artiste : http://francesca-caruana.com.

 

Le Centre d'Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde expose à Valencia
(Espagne)
60 oeuvres de l’artiste Artur HERAS appartenant à la « Collection Collective Àcentmètresducentredumonde »

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Le Centre d'Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde expose à Valencia (Espagne) 60 œuvres de l’artiste Artur HERAS à la Fundación Chirivella Soriano.

 

Artur Heras est une figure incontournable de la scène artistique espagnole au cours des dernières décennies . Sa contribution à la modernité iconographique a contribué par un dialogue permanent qu'il a eu avec l' histoire de l'art et de la littérature .

 

Son renouvellement formel des années soixante , aux côtés d'autres grands noms de l' évolution artistique de notre société , nous a permis d' ouvrir les yeux sur une réalité pluraliste et hétérodoxe , surmonter les difficultés qui entravent l'activité créatrice de l'époque.

 

 

 

 

Exposition « Artur Heras

dans la Collection Collective

àcentmètresducentredumonde »

 

Du 4 Octobre au 5 Janvier 2014

 

À la Fundacion Chirivella Soriano

 

Palau de Valeriola

C/ Valeriola, 13

46001 Valencia

 

Voir le site de l’exposition >

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à cent mètres du centre du monde / Centre d'Art Contemporain
3, avenue de Grande Bretagne 66000 Perpignan
tél.: 04 68 34 14 35
2013 ©Tous droits réservés

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 10:09

images-copie-36.jpeg  * Collioure : Francesca CARUANA

Livres d’art :

éditions Voix (« Taureau de mer »),   Editions Rivière : "Horizon" avec BTN, "le Magicien d’Os" avec Christian Skimao, "Défilé de haut rapiéçage" avec Michel Butor, "si l’on savait " avec P.A.B. , "L'homme de Lola", peinutres de Claude Viallat, texte de F.Caruana.

En 2003, Francesca Caruana a organisé un colloque « L’art c’est l’art », présidé par Yves Michaud (Actes édités par Meier Voixéditions - 2003). Son travail est exposé en France et à l’étranger . Après une formation à l’école des beaux-arts de Montpellier et un Diplôme National des Beaux-Arts, Francesca Caruana a été l’étudiante de Daniel Arasse à Paris-I-Sorbonne, Après avoir soutenu une thèse de doctorat, elle est Maître de Conférences en arts plastiques et sciences de l’art.

Dernières publications : "Peirce, et une introduction à la sémiotique de l’art "-L’Harmattan-2009, "Paysages" in  'Un siècle de paysage sublimé' -Catalogue du musée d’art moderne de Céret-Gallimard-2009. trouver mon livre- mot clef :francesca caruana

 

** Céret : L'art des papiers collés papiers.jpg

Les papiers collés se définissent dans le  cubisme comme un moyen artistique consistant à coller sur un support de papier ou de toile, et ce dès l'automne 19121, des découpes de papiers dans un dessin ou dans une peinture en cours de réalisation. Ils participent à la cohérence de la composition et l'esprit de l'image comme un élément en écho à la fragmentation de l'espace pictural cubiste. Les lignes de découpe produisant des effets rythmiques semblables à celles qui sont tracées ou peintes. Les papiers découpés jouent aussi dans l'image "comme" les fragments de mots peints ou dessinés, soigneusement découpés eux aussi selon différentes stratégies.

Les matières des papiers sont sensiblement différentes les unes des autres, comme le papier couché, le papier vergé, les papiers de couleurs mais aussi des fragments de partition musicale, du papier peint, et des découpes dans les zones de textes extraites de journaux. Les papiers collés ont souvent été tout d'abord épinglés en cours de travail, déplacés et recoupés aux ciseaux avant d'être finalement collés.

L'esprit des papiers découpés cubistes nait, en 1912, de la synthèse effectuée entre deux pratiques afin de créer une composition spatiale cohérente et tout en restant librement malléable. Pour cette raison, Picasso et Braque parlaient également de « dessin synthétique." Ainsi les papiers collés peuvent être considérés comme une transition entre le cubisme analytique et le cubisme synthétique4, marquant donc une rupture dans le mouvement cubiste.

 Cette catégorie de l'art du collage exploitant seulement le papier comme matériau a été mise au point par Braque puis Picasso à l'automne 19127,8. 

* La notion de collage implique clairement linsertion dun élément hétérogène au sein dun médium assimilant. L'élément collé entretient avec les éléments picturaux une relation de stricte contiguïté.

 

Sa pratique n'a cessé de se renouveler, de s'étendre et contient tout un pan de lart qui sest distendu jusqu'à n'être  aujourd'hui que le nom dun médium parmi d'autres.

 

On y retrouve pêle-mêle : les cubistes, les dadaïstes, les surréalistes, les affichistes, les nouveaux réalistes et la plupart des artistes contemporains.

 

Le terme d' assemblage apparait dans les années 60 afin d'en différencier et préciser les diverses expressions mais ce concept générique est aujourd'hui lui aussi trop large.

 

«Si la plume fait le plumage, la colle ne fait pas le collage.» Max Ernst

 

Cette exposition est l'occasion de célébrer cette pratique aujourdhui centenaire, loin d'être exhaustive elle donne un aperçu des divers procédés explorés par les artistes.

 

Du 16 novembre 2013 au 4 janvier 2014

 

Galerie Odile Oms, 12, rue du Commerce, 66400 Céret

 

Ouvert du mardi au samedi

de 11 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h - 04 68 87 38 30

 

 

***Saint-Cyprien : Exposition François Desnoyer à découvrir jusqu'au 28 décembre 2013

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Les Collections Desnoyer vous invitent, à travers lexposition "Une vie, un destin, une âme", à un voyage scénographique autour de l'humanité d'un peintre, François Desnoyer (1894 1972).

Vous découvrirez une exposition forte, centrée sur le destin d'un artiste sensible visant à nous faire partager sa vision du monde, un monde de couleurs représentatif d'une joie de vivre.

Les Collections offrent au public des œuvres singulières, des documents d'archives, et  ouvre les portes de  la bibliothèque  personnelle de François Desnoyer, témoin temporel d'un engagement artistique. 

Autour de cette exposition de nombreuses manifestations, ateliers pour la jeunesse, résidences  d'artistes vous sont proposés, un programme visible sur notre site internet www.collectionsdesaintcyprien.com

 

Collection François Desnoyer

Rue Emile Zola

66750 Saint-Cyprien

Tél: 33 (0)4 68 21 06 96

Mail: contact@collectionsdesaintcyprien.com

Site internet: www.collectionsdesaintcyprien.com

 

Horaires: 

Ouverture tous les jours sauf le dimanche.

De janvier à décembre: 10h-12h / 14h-18h

Juillet et août: 10h-12h / 15h-19h 

Fermeture annuelle les 1er janvier, 1er mai et 24, 25 et 31 décembre

 

Tarifs: 4, réduit 2

Gratuit pour les - de 12 ans

Gratuit pour les résidents de la communauté de Communes Sud Roussillon

 

**** LE MACBA de BARCELONE : Museu d'Art Contemporani

  • Le Macba est le Musée d'Art Contemporain de Barcelone : les profanes, et quelques spécialistes s'agacent souvent devant les expositions et installations présentées, restant dubitatifs, de glace voire révoltés face à un tel gâchis ... La visite au MACBA peut être motivée par le contenu mais par le contenant. En effet, voici un grand parallépidède posé sur la Plaça dels Angels, devant lequel se déroule une grande esplanade fréquentée par les skateurs, appréciée par les touristes fatigués car on peut s'y poser pour faire une halte et a priori, point de raliiement pour les sans-abri. 
  • L' 'intérieur de cette drôle de boîte mérite que l'on prenne le temps de l'explorer : un bâtiment dont l'architecture intérieure est très dépouillée, blanc dehors et blanc dedans. une luminosité étonnante baigne cet espace dont la façade entièrement vitrée est animée de l'intérieur par les rampes d'accès aux niveaux supérieurs, le constraste entre les murs et les poteaux blancs et le sol noir renforce encore cette luminosité. Les poteaux combinés aux rampes créent, à travers les vitres, des tableaux sur les façades des bâtiments situés en face, ouvrant de nouvelles perspectives.

  • Musée MABCA tel une grenade, fruit et explosif, ressorts de l'art contemporain. :  on caresse sa peau, rouge et rèche, on croque ses grains qui tapissent votre palais de couleurs changeantes mais soudain le plaisir se heurte à l'obstacle des grains à leur dureté, à leurs arêtes qui se coincent dans les dents ... 
  • C'est l'architecte américain Richard Meier pour avoir imaginé ce bâtiment.

     7.5EUR, son entrée est intégrée dans la carte Articket BCN à 25EUR qui vous donne accès à 7 musées pendant 6 mois (dont La Casa Mila, la fondation Miro ou encore le Musée Picasso).
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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 11:23

signac-1887.jpg   Collioure par Signac, 1887.

 

 

Le musée Fabre de Montpellier expose Paul Signac (1863-1935), à l'occasion du cent-cinquantenaire du peintre, membre fondateurt et théoricien du mouvement néo-impressionniste. 

 

L'exposition montre les paysages aimés par l'artiste au cours de ses nombreux voyages : la Bretagne, la Seine, le Sud : Cassis, Le Lavandou, Tarascon, Avignon, Antibes, Saint-Tropez...Mais pas un seul Collioure ! Signac a peint deux aspects du port catalan : le tableau depuis la plage Saint-Vincent (ci-dessus) et l'église depuis la plage du Boramar ("Collioure. Le clocher", huile sur toile, 1887, Otterlo, Kröller-Müller Museum)...

 

Dommage, mais "Signac, les couleurs de l'eau" n'est pas comme l'annonce le slogan du musée "l'exposition-événement de l'été" (jusqu'au 27 octobre 2013)...

 

** Signac à Collioure : il s'y installe de fin juillet 87 jusqu'à la fin octobre; il évoquera, dans une lettre à Matisse, datée du 18 juin  1905, son séjour : 

"C'est un beau pays, Collioure..."; il parle du port, de la chaleur de cet été-là...

 

Le port catalan a constitué le premier contact avec le midi; il utilise la lumière pour la technique divisionniste; il enverra ces deux toiles "colliourenques"  ainsi que dix autres sur le sud à Bruxelles, pour l'exposition annuelle du groupe avant-gardioste des XX.

 

    Ses paysages et ses marines sont reçus favorablement par la critique : Collioure est diffusée en Belgique ! Collioure va être connue de par le monde grâce aux toiles de Signac... Ensuite viendra Matisse, en 1905...

 

*Référence : le catalogue "Méditerranée, de Courbet à Martisse", réunion des musées nationaux, Grand-Palais, 19.9.2000/15.1.2001), où Collioure par Signac figure...

 

 

 

 

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 10:42

 

 images-copie-26.jpeg  (C) Modest CUIXART.

 


Au restaurant Can Tomàs de Cantallops : peinture et gastronomie

 

 

Teresa Carbonell a obtenu le premier prix de cuisine, à Can L'augustia, à la Jonquera, en 1989. On lui avait déjà rendu hommage en 1977 avec le Prix pour sa trajectoire dans l'hôtellerie...

 

Je regarde les photos de Modest Cuixart placés sur les murs de la salle à manger. Je ne les connaissais pas. Nostalgie : les bons souvenirs de Palafrugell...

 

Ces cadres émouvants et l'ambiance familiale vont convient à la carte locale qui suggère du chevreau, du sanglier en pot au feu, des viandes à la braise...Le vin du pays a été mis en bouteille dans la cave d'Espolla.

 

Miquel Cardoner Vinas est l'ancêtre créateur du restau "Can Tomàs" de Cantallops (Alt Emporda); il a acquis cette maison le 4 juin 1890 pour trois cents duros d'argent...

 

Il est arrivé, portant l'argent dans une bourse, à travers les montagnes de l'Albera, en compagnie d'un homme de confiance.

L'acte de vente sera conclu au mas "Dels Silers", près de Cadaquès.

 

Peu de temps après le père Cardoner va ouvrir son commerce; puis son fils, secondé par son épouse Francesca Carbonell, prend la relève : ils tiendront ce restaurant toute leur vie durant. Ils étaient connus sous les noms de "Le Xeis" et "La Xeixa"...

 

Actuellement, c'est Thérèse, la nièce, qui, avec la famille "es fa carrer". Oui, le fait courir avec talent...

 

* Après avoir visité La Jonquera, ses alcools, ses tabacs, son église, son musée de l'exil (MUME) et ses troubles "paradis", sortez du village, sortez des hypermarchés et prenez, à gauche, la route départementale 601, qui mène à cantallops (7 km environ à partir de la zone commerciale)...

 

 

 

 

 

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CONFERÉNCE « Esthétique de la menace » par Pierre Louis Faloci

Vendredi 20 Septembre 2013 à 19h30
au Centre dArt Contemporain Àcentmètresducentredumonde

Pierre-Louis Faloci travaille et enseigne à Paris. Sa pratique professionnelle et son enseignement tendent vers un seul but : considérer l'architecture et le paysage comme une globalité.

Il développe ce sujet dans un cours théorique à l'Ecole d'Architecture de Paris Belleville appelé «Esthétique de la Menace ».

Ce cours porte sur un inventaire exhaustif de la question de la menace à la fois dans lHistoire et dans le monde contemporain.

Ce thème implique pour lui une nouvelle manière de travailler larchitecture, le paysage et lurbanisme. Il développera, à travers des exemples contemporains, des projets récents ou en cours, ses convictions théoriques. Sappuyant sur le cinéma, lart contemporain et la notion dhistoire sourde des lieux, il explicitera sa manière daborder les projets.

Parmi les projets seront présentés les 20 ans daventure architecturale et paysagère au MontBeuvray (Equerre dargent), larticulation du palais de Justice dAvesnes-sur-Helpe avec une fortification de Vauban, la transformation du musée de Rochefort et du Musée Rodin, la transformation du site du Struthof. Il nous parlera également de projets en cours tels que laménagement urbain du centre ville de Briançon, laménagement du site archéologique de Mariana en Corse et le projet de mutation au môle 1 de Dunkerque de la Halle auxSucres en un pôle urbain regroupant musée du développement durable, learning center, centre durbanisme et archives de la ville et enfin le Musée de la Grande Guerre de Souchez, près de Lens, dont le chantier démarre en fin dannée.

Son attitude est assez marginale dans un monde oùlarchitecture emblématique triomphe plus que jamais. Il pose la question de la « cause » de ce métier et de son véritable rôle théorique et social.

NOTA : Pierre-Louis Faloci a reçu lEquerre dargent pour le Centre Européen dArchéologie du Mont Beuvray, la médaille dargent de lAcadémie dArchitecture et a été nominé trois fois au prix Mies Van der Rohe (grand prix européen de larchitecture)Plusieurs livres sont en préparation sur son cours théorique et lensemble de son travail à ce jour.

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Vendredi 20 Septembre 2013 à 19h30
au Centre dArt Contemporain Àcentmètresducentredumonde

Entrée libre

> à cent mètres du centre du monde / Centre d'Art Contemporain
3, avenue de Grande Bretagne 66000 Perpignan
tél.: 04 68 34 14 35

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 10:27

 

Xavier_Valls.jpg   Xavier VALLS, peintre catalan, père de Manuel, ministre de l'intérieur sous la présidence de F.Hollande.

 

EXPOSITIONS : Les peintures et aquarelles de Xavier Valls ont été exposées à la galerie en 1991 et 1993. Elles ont également été présentées à la foire d'art internationale de Madrid (ARCO'91).  xavier valls (C) X.Valls

 

*Bio rapide : né le 18 septembre 1923 à Horta (Catalogne)

premières leçons de dessin par Charles Collet, 

sculpteur suisse installé à Barcelone, 1936

partageait sa vie artistique  entre Paris (depuis 1949, atelier près de Notre Dame)

et à Barcelona avec son épouse Luisangela Galfetti, soeur de l'architecte reconnu, d'Aurelio Galfetti.

père de Manuel et Giovanna Valls

Oeuvres dans les musées:

Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 

Galería Juan Gris, Museo de Arte Contemporáneo de Lanzarote 

Fond National d'Art Contemporain de París.

 

Commandeur des arts et des lettres 1979

Prix Drouant de París

Médaille d'or des Beaux arts 1993; 

Premio Nacional de Artes Plásticas de la Generalidad de Cataluña. 

 

décédé le 16 septembre 2006

 

** Bio plus lente :

 

Xavier Valls est né le 18 septembre 1923 à Horta (Barcelone), Espagne. 

 

Le milieu catalan, dans lequel il vécut, influença sa formation. Son père, à la fois journaliste, enseignant et traducteur, avait pour amis les intellectuels de l'époque. Son oncle, Nolasc Valls, était peintre, mais ce fut l'abbé Manuel Trens, directeur du Musée Diocésain de Barcelone, qui lui inculqua un grand intérêt pour l'art. 

 

1936, premières leçons de dessin par Charles Collet, sculpteur suisse installé à Barcelone, son futur maître. 

1937-38, malgré la Guerre Civile, il s'inscrit au cours préparatoire de l'Ecole Massana (Ecole d'Arts et Métiers). 

1939-40, il apprend avec Jaume Busquets les techniques du vitrail et de la fresque. 

 

1941-42, il travaille comme dessinateur chez le joailler Ramon Sunyer, l'un des orfèvres les plus connus du "Noucentisme". Il fréquente les cours de dessin du Cercle Artistique et devient membre du Cercle des Arts Décoratifs. 

Les années suivantes, les architectes Lluís Bonet Garí, Isidre Puig Boada et Francesc Folguera i Grassi, ainsi que le décorateur Santiago Marco, lui proposent de collaborer avec eux. En même temps, il peint dans son atelier de Horta, fréquenté par de nombreux peintres, poètes et musiciens. Par l'intermédiaire de Charles Collet, il rencontre les artistes des générations précédentes, tels que Manolo Hugué, Llorens Artigas, Joaquim Sunyer. 

 

1946, L'Institut Français de Barcelone développe une activité culturelle riche qui fut très importante pour la génération de Valls pendant la période d'après-guerre. Avec Suzanne Alemany, Charles Collet, Alfred Figueras et Bernard Sanjuan, il est l'un des fondateurs du Cercle Maillol, créé au sein de l'Institut et promu pour organiser des expositions. 

 

1949, par l'Institut Français de Barcelone, il obtient une bourse d'un mois pour se rendre à Paris. Il décide de rester en France, vivant d'abord au Collège d'Espagne de la Cité Universitaire de Paris, puis à Ecouen (nord-région parisienne). 

Là, il peint des natures mortes et des paysages, comme "La rue d'Ecouen", qu'il présente au Salon d'Automne en 1953 et dans une exposition personnelle à Barcelone. 

Il travaille pendant quatre ans chez un maître verrier de la rue de Vaugirard où il aide Fernand Léger à la réalisation de vitraux. 

 

1950, il s'installe dans le quartier de Montparnasse et fréquente les cafés où se retrouvent de nombreux artistes, tels que Giacometti, Pougny, Apel, Joaquim Peinado, etc. Mais Valls est beaucoup plus attiré par la vie nocturne de Saint-Germain-des-Prés. Au café Mabillon, autour du poète Rafael Lasso de la Vega, se réunissent intellectuels et artistes : entre autres Tristan Tzara, Guillermo de Torres, Antonio Quirós, Jaime del Valle, avec lequel il lie une profonde amitié. Alberto Giacometti et le peintre Luis Fernandez l'encouragent à poursuivre son propre style figuratif.

 

1951, il s'installe Quai de l'Hôtel de Ville, dans une vieille maison qui devient définitevement sa demeure et son atelier. 

Exposition collective, Collège d'Espagne de la Cité Universitaire, Paris : il fait la connaissance de Juliàn Gállego, futur grand critique d'art. Début d'une longue amitié. 

Exposition, Galerie Syra, Barcelone. 

Dans les années 50, il fréquente la maison de Maurici Torra, où il rencontre Jean Genet, Montherlant, le peintre Grau Sala. 

 

1952, rencontre avec le peintre Luis Marsans qui deviendra l'un de ses meilleurs amis. 

Le tableau "Fabrique à Clignancourt" obtient le Prix de l'exposition du Collège d'Espagne, Cité Universitaire, Paris. Avec cette oeuvre, il participe au 5e Salon d'octobre de Barcelone. 

 

1953, Salon des Indépendants de Paris puis 6e Salon d'octobre de Barcelone. 

Première exposition personnelle, Sala Vayreda, Barcelone : 21 toiles aux couleurs contrastées et aux formes géométriques. Lien avec le cubisme et prédominance des thèmes de la vie quotidienne. 

1954, 7e Salon d'octobre, Barcelone. 2e Biennale hispano-américaine, La Havane, Cuba. 

 

1955, "Jeunes peintres espagnols", Collège d'Espagne, Cité Universitaire, Paris. Il obtient le 1er Prix. 

Prix de la meilleure nature morte, 3e Biennale hispano-américaine, Barcelone. 

"Exponente de pintura moderna", premier essai de Jordi Benet Aurell sur la peinture de Xavier Valls. 

1956, exposition personnelle, Sala Vayreda, Barcelone. 

Voyage en Italie : il rencontre Luisangela Galfetti, sa future fiancée. De retour d'Italie, il passe par Cannes où on lui présente Pablo Picasso. 

1957, Salon des Indépendants et 8e Salon de la Jeune Peinture, Paris. 

 

1958, il épouse Luisangela Galfetti, devenant la figure clé de sa vie et de son oeuvre. Cependant son travail reste circonscrit à la nature morte et au paysage, désormais d'une composition dépouillée, influencée par la veine abstraite de l'époque. 

1959, 3e Salon de Mai, Barcelone. 

Exposition personnelle, Sala Vayreda, Barcelone : la dernière de Valls avant 26 ans dans sa ville natale. 

 

1960, période pendant laquelle Valls fait face à un dilemne artistique entre abstraction et réalisme. Voyage en Allemagne, Autriche, Belgique. 

Exposition personelle, Galleria Cittadella, Ascona, Suisse italienne. 

1961, il fait la connaissance d'Henri Kahnweiler, qui le présente à son tour à Henriette Gomès, qui s'occupera de sa peinture comme elle l'avait fait pour Balthus. 

 

1962, naissance de son fils Manuel. A Marcillac, réalisation de trois vitraux pour la chapelle privée d'Edmond Michelet, futur ministre de la Culture. 

1963, naissance de sa fille Giovanna. 

Première exposition personnelle à Paris, Galerie Henriette Gomès. Il y exposera régulièrement : en 1967, 1969, 1972, 1976, 1979, 1983, 1985.

 

1963, achat du tableau "La Seine" par Jean Cassou, alors directeur du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. 

1964, il fait la connaissance du poète Théo Léger qui devient l'un des ses collectionneurs les plus importants. 

1966, amitié avec le photographe et cinéaste William Klein, qui le fait jouer dans le film "Qui êtes-vous Polly Magoo", lui présente Simone Signoret et Costa Gavras. 

1967, Acquisition de "La porte vitrée" (1966) par le Centre d'Art Contemporain, Paris. 

 

1972, expositions à la Galerie Henriette Gomès : "Peintures" en mai puis "Dessins et aquarelles" en novembre. Acquisition d'un dessin par le musée Cantini de Marseille ; de trois dessins, d'une aquarelle et d'un tableau par l'Etat français. 

1973, il voyage à Londres. 

1974, exposition personnelle, Galerie Theo, Madrid. 

1976, le tableau "Les Fermes" est sélectionné par le "Primer Certamen Internacional de Artes Plasticas" de Lanzarote (Canaries) et acquis par le Musée de cette ville. 

 

1977, Galerie Sa Pleta de Majorque, Canaries. 

1978, voyage à Venise. Il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres par le gouvernement français. 

Prix de la peinture, ville de Cáceres (Estrédamure), Espagne. 

Exposition au Centre d'Etudes catalanes, La Sorbonne, Paris. 

FIAC, stand Galerie Henriette Gomès, Paris. 

 

1980, voyage à Florence. Il obtient le Prix Drouant, prix de la Critique française. 

1981, Rétrospective "Xavier Valls, 1954-80", Musée Ingres, Montauban. 

1982, exposition "Xavier Valls", Direction Générale des Beaux-arts, Ministère de la Culture, Madrid : première reconnaissance offcielle en Espagne, 140 oeuvres exposées. 

1983, "Dessins et aquarelles", Galerie Henriette Gomès, Paris. 

 

1984, acquisition de "Pêches et pichet",(1974) par le Musée espagnol d'Art contemporain, Madrid. 

1985, exposition au Musée d'Art Moderne, Barcelone. 

1987, il collabore à la revue "Rosa Cubica", par un "Hommage à Luis Fernandez", dans le numéro 1 de cette revue de poésie publiée à Barcelone. 

1988, ASB Gallery, Londres. 

 

1989, il participe à l'exposition "Les paysages dans l'art contemporain", Ecole nationale supérieure des Beaux-arts, Paris. 

Il est nommé Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture et de la Communication, Jack Lang. 

1991, "Peintures et aquarelles", ARCO, Madrid, stand Galerie Claude Bernard de Paris. 

"Peintures et aquarelles", Galerie Juan Gris, Madrid. 

1993, "Peintures et aquarelles", Galerie Claude Bernard, Paris. Catalogue préfacé par Antoine Terrasse.

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 09:43

images-copie-18.jpeg Pierre Garcia-Fons

Mardi 21 mai 2013, un public nombreux de proches a fait le déplacement à la galerie d'art de l'avenue de Matignon pour assister à la remise à Pierre Garcia Fons, des insignes d'Officier des Arts et des Lettres des mains du Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

Dans son discours préliminaire, le Ministre a salué la carrière de l'artiste né à Badalona, fuyant en 1938 un pays en guerre, pour trouver refuge en France, un pays dont il ignorait tout et qu'il finira par adopter.

C'est en 1950 à Paris, que la carrière de Garcia-Fons prend une nouvelle dimension. Dans la capitale, il y fréquente les peintres Cueco, Buffet, Clavé, Rebeyrolle, Valls (le père de l'actuel ministre), Arroyo et bien dautres. Son style, influencé par Cézanne puis Bonnard est remarqué. En 1958, son travail est récompensé par le Prix Fénéon, suivent alors près d'une cinquantaire d'expositions qui lui seront consacrées depuis: Paris, Chartres, New-York, Nantes, Grenoble, Cannes, Chicago, Tokyo, Caracas, Lausanne, Céret, Collioure, Palm Springs, Fort de Bellegarde-Le Perthus, jusqu'à Fort-de- France. Des textes par des auteurs prestigieux lui ont été conscrés (Besson, Jakubec, Olbadia de l'Académie Française...) et près d'une quinzaine de musées à travers le monde le font entrer dans leurs fonds.

En 2004, il est nommé au grade de Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Il est par la suite invité par la Generalitat de Catalunya a exposer à la Maison de Catalogne de Paris. En 2006, La Fondation Taylor de Paris lui décerne le Grand Prix L.G Baudry. Cette même année, la ville de Perpignan, qui l'a accueilli en exil, lui rend hommage.

En reconnaissance de son parcours, en 2012 la Ministre de la Culture et la Communication, Aurélie Filippetti, décerne le grade d'Officier des Arts et des Lettres à l'artiste Catalan, qualifié par  Manuel Valls, naturalisé comme lui, comme son "aî".

 

http://www.llull.cat/offices/paris/index.cfm

(C) Institut Ramon Lull - Paris - 8ème - 

 

Bio de P.G.Fons :

* Né en 1928 à Badalona près de Barcelone.
Vit et travaille à Paris.

  • Ses œuvres ont été acquises par une vingtaine de musées parmi lesquels ceux d’Art Moderne de Paris, Barcelone, Besançon, Chartres, Djakarta, Perpignan, Bagnols-sur-Cèze, Yamagata, Osaka, Saint-Cyprien, Georges Pompidou, Sables d’Olonne, L’Abbaye de Saint-Claude…
  • Né en 1928 à Badalona près de Barcelone. En 1938, arrive en France. En Espagne, c’est la guerre civile. Vit à Perpignan où il fréquente les cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts. Dans ces années d’après-guerre, il règne une effervescence culturelle stimulante. En 1950, part à Paris. Il suit des cours à l’Académie de la Grande Chaumière et fréquente les peintres : Cueco, Clavé, Rebeyrolle , Buffet, Valls, Arroyo et bien d’autres… Sa peinture est marquée par l’influence de Cézanne puis de Bonnard. En 1956, (...)
  • Un DVD sur Pierre Garcia Fons a été produit par Pole Production, Perpignan. Pour vous le procurer : Contacter l’artiste (en répondant à cet article - lien ci-dessous) Ou Contacter Pole Production : http://www.poleproduction.net/ Rue Alfred Kastler, 66100 Perpignan 04 68 64 00 82

 

 

463_x_garcia-fons-officier.jpg Pierre Garcia-Fons décoré par Manuel Valls

 

 

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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