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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 15:25

sego-neuville.jpg   Beaucoup d'amis, vendredi après-midi devant la vitrine de la librairie Torcatis. Une soixantaine de peintres, d'auteurs (d'Autres Plumes et d'ailleurs...), des copains, des copines pour les livres de J.P.Bonnel et les toiles de D.Baillieux !

 

   Merci à Nicole Yrle, Suzanne, Loïc Robinot (pour les photos), Michel Arcens, Maria Banus, Robert Triquère (mon ancien éditeur), Maurice Azra, Claude et Jeanne-Marie, Anaïs, Thierry, Pascal Yvernault, Momond, Robert Sulpice et Claude,Jacques Geneste, Véronique et Jean-Luc, Jef Maurages, Laurence Langloff, J.Pierre Gayraud (mon éditeur), Claude Villers et Claude Carceller et leurs associations des Arts en Roussillon, accompagnés de plusieurs membres, Michèle Benamou, Annie, Mickaël...et j'en oublie...Pardon ! segolene-n-copie-1.jpg

 

 

 

   Puis vint Ségolène Neuville, que je n'avais pas revue depuis notre travail en commun à l'hôpital : j'ai animé un atelier d'écriture, avec des malades du sida  (textes publiés par Cap Béar), au service des maladies infectieuses et tropicales. Ségolène était détendue, sûre d'étre élue dimanche soir, se voyant déjà sièger dans des commissions (femmes, santé) à l'assemblée nationale. Bravo, elle a eu raison de ne pas avoir peur des anathèmes de Marine Le Pen. Elle est députée, elle, la féministe, la femme qui a des valeurs, femme sincère, militante fidèle, amie irréprochable... Je lui souhaite une belle carrière à Paris ! Qu'elle reste comme elle est, spontanée, naturelle et en pleine forme, la grande sportive (course du Canigou...)

 

 Dans quelques années, elle sera maire (mairesse, ça ne me plaît pas !) de Perpignan ! Chiche ????

 

 

  Un apéro en plein air (il faut aller vers les lecteurs, ne plus attendre qu'ils viennent dans les librairies ! Merci Roger COSTE !), des gâteaux excellentissimes concoctés par André BLIN, meilleur ouvrier de France (ex-salarié chez Olivier Bajard) !!!

 

 

 

   C-contre, avec Nicole YRLE (photo de L.Robinot)yrle-nicole.jpg

 

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 22:36

beaute-copie-1.jpg     La beauté?

 

   Pierre Daix, parlant de Picasso : "Les artistes semblent aller plus vite que la beauté, parce qu'ils ont peur d'elle. Les créateurs (sauf Matisse, Maillol, Bonnard) refusent la beauté, du moins, ils disent la difficulté ou l'impossibilité de l'atteindre."

 

    Manet capte, lui, la beauté fluctuante, la fuite des éléments naturels, leur évanescence : les nymphéas, un monde en miniature. Il note le temps continu, les éléments changeants des fleurs et de leurs formes : ce déroulement horizontal de la peinture aboutit à une fresque abstraite...

 

   Matisse recherche l'ordre du monde, la lumière parfaite, le silence des intérieurs et la beauté, elle provient du plus simple objet, d'un détail, d'étoffes surtout; mais il ne quête pas simplement l'idée de beauté, de la couleur et de la lumière exacte, il peut accentuer un défaut (portrait de Greta Moll), la massivité ou les distorsions d'un corps. La peinture est déjà un lourd métier, difficile : aboutir à la cohérence de l'espace pictural; pourquoi irait-il vers les problèmes du monde, pourquoi sortir de l'espace de l'atelier ? Il y a, là, tant à faire !

 

   Au contraire, les cubistes refusent la beauté traditionnelle; ce n'est pas le désir d'imiter la nature qui l'emporte ni l'emprise de l'émotion qui serait à la source du tableau: la peinture reste dans son cadre, elle ne subit plus les influences extérieures, la toile cubiste se veut autonome. 

 

   Si Bonnard et Matisse montrent le beau, Picasso représente la face violence de l'homme, le monstre qu'il peut devenir. Il refuse l'idée conventionnelle de la beauté, comme Kandinsky qui va s'éloigner des paysages russes tant aimés et aller vers l'abstraction. La plastique du monde en prend un coup !

 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 12:35

ANDRE-BONET-UNE-AVENTURE-MEDITERRANEENNE.jpg 

 

 

ANDRE BONET invité de France Info pour

 LES 30 ANS DU CML

 

   André Bonet vient d'être nommé Officier des Arts et des Lettres. Il recevra sa distinction le 20 octobre prochain à Perpignan, lors de la remise des prix Méditerranée 2012. 

 

    Les 30 ans du CML,  une belle histoire  qu'il narre dans un livre qui vient de paraitre, "Une aventure méditerranéenne" (Editions Talaia). Le président du CML est à cette occasion l'invité du 12-14 sur France Info, mardi 5 juin  pour évoquer cette aventure ponctuée par la création de Prix Méditerranée prestigieux, nourrie de rencontres exceptionnelles et riche aujourd’hui du partage méditerranéen.

 

    Depuis trente ans, le Centre Méditerranéen de Littérature, avec l’'appui de partenaires institutionnels et privés, a fait rayonner la littérature et l’'envie de lire, a couronné des écrivains de renom, des auteurs engagés ou en devenir.


  Bernard Thomasson rédacteur en chef de France Info donne  la parole à son fondateur, André Bonet et à deux anciens lauréats du prix Méditerranée, distingués pour leur premier roman : Chochana Boukhobza,  "Un été à Jérusalem" (Balland, 1985) et Jean-Christophe Ruffin, "L'Abyssin" (Gallimard, 1997), dont le prix Méditerranée a été un véritable tramplin dans leur parcours littéraire.

 

 

 

 

 

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 19:53

100_0629.JPG    Pas d'article hier, samedi ! J'étais à Montpellier, à la "Comédie du livre" (photo, au stand de la région et de Cap Béar). Cette année, pas mal de changements : des stands bien organisés le long de la promenade, mais un espace un peu étriqué à cause de la ...Gay Pride, sur la place !!!

 

         Chaleur et affluence samedi, puis orage cévenol ce dimanche : adieu livres, la pluie, c'est pas bon pour les papiers !!!

 

         Les promeneurs se concentraient surtout autour des dessinateurs de BD : faut que je me recycle... Ou autour de quelques "écrivains connus"J.F.Kahn, F.Olivier Gisberg...) : faut que je me peoplelise !!!

 

         Difficile exercice livresque et commercial, donc, pour les Catalans regroupés sous les bâches (J.Pierre Gayraud, Philippe Salus, Robert Triquère, M.Ange Falquès...) quand les auteurs n'ont pas une notoriété nationale et médiatique : faut que je fasse dans le fait-divers !!!

   Même J.Pierre Barrou tout près ne signait pas trop son dernier livre (en poche) sur le Tibet... Il aurait dû faire venit S. Hessel, mais le pauvre commence à être âgé !

 

   Alors, on rencontre des copains, des amis, G. Raynal, Michèle Bayar, Gil Graf, Nicole Yrle... et on papote, un peu frustrés d'être cloués au stand alors que des rencontres et des débats ont lieu, sur la littérature de Grande-Bretagne (invitée cette année) ou sur les droits et devoirs de l'écrivain...

 

  Ma surprise fut de retrouver mon ancien prof de Littérature comparée, à Perpignan, à l'époque du Capes : M.Lauverjat n'avait pas changé, toujours beaucoup de rires et de gouaille...

 

  A l'année prochaine ! En attendant se profile la "ronde des salons du livre" dans le département : Font-Romu, Collioure, Céret, Villefranche... On va se revoir, c'est sûr !!! 100_0626.JPG 

 

 

 

 

                       (photo : un moment très agréable en compagnie de Robert Triquère, Balzac éditeur ! )

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 09:41

cerf.jpeg     Malheur de parler au passé d'un être, alors que l'écrivaine voulait qu'on parlât d'elle au présent..! 

 

 

   Muriel Cerf, 61 ans à peine, 61 ans déjà, est morte ! Pour une sorte d'antivoyage, une rando d'où on ne revient pas, la balade à sens unique...

  Son âge, son sourire, sa beauté, le succès de son livre poétique, à 24 ans (L'antivoyage) me rappelle mon adolescence prolongée.

 

  Muriel C. était un écrivain qui accompagnait ma vie et mes écrits; j'enviais sa réussite et ce destin fulgurant (arts, voyages, romans, cinéma) qui, aujourd'hui, se brise. Son décès me touche car il ravive la beauté de la femme, une époque insouciante (Mai 68, l'Inde, le nomadisme...) et, surtout, car il pointe mon âge : M.Cerf n'avait qu'un an de plus que moi, née à l'exacte moitié du XXème siècle.

 

   Antivoyage. L'auteur de l'antidestin, A.Malraux, l'auréola, l'encouragea, comme, un peu plus tôt, F.Mauriac, aida le jeune P.Sollers.

 

   Muriel Cerf me rappelle ces décennies perdues, ces rêves adolescents. De façon plus actuelle, la jolie femme au visage vaguement asiatique, me ramène vers Manou. Et comme Muriel, Manou est entourée de chats, et elle aime la littérature et le cinéma, et elle est plongée dans le monde de la peinture. Et elle n'arrête pas d'écouter Mozart, "pour s'extirper d'un univers de cacophonie."

 

    En Muriel, j'aime Manou, et réciproquement !

 

 

 

  * Née à Belleville, elle est élevée par sa grand-mère. Après des études à l'École du Louvre, elle parcourt le monde sur les traces deshippies : en Asie, Calcutta, le NépalBangkokSingapour. Découvrant, de passage au Maroc, la trilogie Sexus, Plexus, Nexus, d'Henry Miller, à vingt-deux ans, elle se trouve « acculée à écrire, comme si c'était la seule chose décente à faire, aussi, par rapport aux fleurs, à l'accueil des Berbères et à ce ciel du désert, la nuit, cette beauté à laquelle on doit tout, c'est-à-dire de faire de son mieux »3. C'est son périple asiatique qui lui inspire son premier livre, L'Antivoyage, salué par la critique, en 1974, comme une révélation4André Malraux lui écrit alors5 : « Vous possédez un don des dieux, le talent narratif ». Son roman Une Passion, paru en 1981, est un hommage à Belle du Seigneur d'Albert Cohen, l'un de ses maîtres.

Chevalier des Arts et des Lettres, ayant publié une trentaine de romans, elle meurt le 19 mai 2012, des suites d'un cancer. (source : Wikipédia)

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 14:58

 

       La Bibliothèque nationale de France consacre une exposition à un domaine apparu dans la première moitié du XIXe siècle et qui a donné lieu à beaucoup de fantasmes : « l’Enfer ». Il s’agit d’un lieu particulier de la Bibliothèque nationale dans lequel « on rassemble seulement les ouvrages que la morale réprouve, ceux que l’on dit contraires aux bonnes mœurs. Pas de livres politiquement ou religieusement dangereux. Rien que des livres qui mettent le feu aux joues. Rien que des images lascives et déshonnêtes » (extrait du Catalogue de l’exposition). Pour accompagner cette présentation de l’Enfer, nous proposons une liste d’ouvrages cités dans la bibliographie du catalogue et consacrés à la littérature et au monde des lettres. Ils sont tous présents sur les rayonnages de la Bibliothèque d’étude (niveau Haut-de-Jardin) du site François-Mitterand de la BnF. Nous reprenons l’ordre de classification établi par les commissaires de l’Exposition.

 

Bibliographie générale

 

Bibliothèque nationale de France

Apollinaire, Guillaume ; Fleuret, Fernand ; Perceau, Louis

L'Enfer de la Bibliothèque nationale : icono-bio-bibliographie descriptive, critique et raisonnée, complète à ce jour de tous les ouvrages composant cette célèbre collection. 2e éd. Paris, Mercure de France, 1913. 415 p.

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [017 IMPR 5 enf]

Pia, Pascal

Les Livres de l'Enfer : bibliographie critique des ouvrages érotiques dans leurs différentes éditions du XVIe siècle à nos jours. Paris, Fayard, 1998. 887 p.

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [011.44 PIA l]

Salle H - Littératures d'expression française – [840.16 PIA l]

Coirault, Patrice

Répertoire des chansons françaises de tradition orale. III, Religion, crimes, divertissements ; ouvrage révisé et complété par Georges Delarue, Marlène Belly et Simone Wallon. Paris, Bibliothèque nationale de France, 2007. 342 p. (Répertoire des chansons françaises de tradition orale ; 3)

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [029.443 3 COIR r3]

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [017 MUSI r3]

Des livres rares depuis l'invention de l'imprimerie : Exposition, Bibliothèque nationale de France, 29 avril-26 juillet 1998 ; sous la dir. d'Antoine Coron. Paris, Bibliothèque nationale de France, 1998. 303 p.

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [029.443 1 LIVR]

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [027.544 1998 l]

 

Pour les notices 157, Enfer 2502 ; 160, Enfer 492 ; 161, Enfer 2010

Érotisme et pornographie. Revue de la Bibliothèque nationale de France, 7, janvier 2001.

Salle E – Périodiques – [LIVR Revu bibl]

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [027.544 BNF]

Salle J – Périodiques – [GENE Revu bibl]

 

Bibliographies et histoire

Gay, Jules

Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes, au mariage et des livres facétieux, pantagruéliques, scatologiques, satiriques, etc. Paris, 1894-1900. 4 vol. [Reprod. en fac-sim., Genève, Slatkine, 1990]

Salle I - Ouvrages de référence par discipline – [840.16 GAY b1 à b4]

Salle H - Littératures d'expression française – [840.16 GAY b1 à b4]

Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 22203 à 22206]

Alexandrian

Histoire de la littérature érotique. Paris, Seghers, 1989. 406 p.-[16] p.

Salle G - Littérature générale, théorie et critique – [809.933 53 ALEX h]

Anthologie de la poésie érotique française [précédé de] Une histoire de la poésie érotique française ; choix et présentation par Jean-Paul Goujon. Paris, Fayard, 2004. 1006 p.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/1 GOUJ a]

Dictionnaire des œuvres érotiques : domaine français ; préface de Pascal Pia. Paris, Laffont, 2001. XVII-520 p. (Bouquins)

Salle H - Littératures d'expression française – [840.3 PIA d]

Histoires de censure : anthologie érotique ; réunie et présentée par Bernard Joubert. Paris, Musardine, 2006.383 p.

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [En cours de catalogage]

Netz, Robert

Histoire de la censure dans l'édition. Paris, Presses universitaires de France, 1997. 127 p. (Que sais-je ? ; 3260)

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [002.32 NETZ h]

Salle I - Encyclopédies et dictionnaires – [034 QSJ 3260]

Quignard, Pascal

Le Sexe et l'effroi. Paris, Gallimard, 1994. 316 p.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 QUIG 4 sexe]

 

 

D’autres enfers

Bayer, Franz ; Leonhardt, Karl Ludwig

Selten und Gesucht : Bibliographien und ausgewählte Nachschlagewerke zur erotischen Literatur. Stuttgart, A. Hiersemann, 1993. XI-416 p. (Hiersemanns bibliographische Handbücher ; 10)

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [011.44 BAYE s]

Rose, Alfred

Register of erotic books ; compilé by Alfred Rose. New York, J. Brussel, 1965. 2 vol. XI-398 p.

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [011.44 ROSE r1 et r2]

Kearney, Patrick J.

The Private case : an annotated bibliography of the private case erotica collection in the British (museum) library ; compilée par Patrick J. Kearney ; with an introd. by G. Legman. London, Landesman, 1981. 354 p.

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [017.094 1 BRIT p]

 

Bibliographies par siècles

XVIe siècle

Brantôme, Pierre de Bourdeille seigneur de (1540?-1614)

Œuvres complètes de Branthôme ; préface de Prosper Mérimée et Louis Lacour. Nendeln (Liechtenstein), Kraus reprint, 1977. 13 vol. [Fac-sim. de l'éd. de Paris, Jannet [puis] Plon, 1858-1895 (Bibliothèque elzévirienne ; 8)]

Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 27688 à NUMM- 27700]

 

Recueil des Dames, poésies et tombeaux ; édition établie, présentée et annotée par Etienne Vaucheret. Paris, Gallimard, 1991. CXXXIII-1632 p. (Bibliothèque de la Pléiade ; 380)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/31 BRAN 4 recu]

Dunand, Louis ; Lemarchand, Philippe

Les Amours des dieux. 1, Les Compositions de Jules Romains intitulées « Les Amours des dieux » gravées par Marc-Antoine Raimondi. Lausanne, Lemarchand, 1977. 383 p.

Salle F – Art – [704.942 8 DUNA a]

 

XVIIe siècle

Lachèvre, Frédéric

Les Recueils collectifs de poésies libres et satiriques publiés depuis 1600 jusqu'à la mort de Théophile, 1626. Paris, Champion, 1922. XVI-597-95 p. (Le Libertinage au XVIIe siècle ; 5) [Reprod. en fac-sim. des 2 tomes formant le vol. 4 de l'éd. de 1922, Genève, Slatkine, 1968]

Salle H - Littératures d'expression française – [840.163 2 LACH l5]

Le Livre interdit : de Théophile de Viau à Sade ; textes choisis et présentés par Jean-Christophe Abramovici. Paris, Payot & Rivages, 1996. 290 p. (Petite bibliothèque Payot : classiques ; 298)

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [002.32 ABRA l]

Aloysia Sigea [français]

L'Académie des dames ou La philosophie dans le boudoir du Grand siècle : dialogues érotiques ; présentés par Jean-Pierre Dubost. Arles, Picquier, 1999. 317 p. (Le Pavillon des corps curieux)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/32 CHOR 4 aloy]

 

XVIIIe siècle

Baecque, Antoine de

Le Corps de l'histoire : métaphores et politique, 1770-1800. Paris, Calmann-Lévy, 1993. 435 p.-[8] p. de pl. (Essai histoire)

Salle J - Histoire, archéologie – [944.04 BAEC c]

Darnton, Robert

Édition et sédition : l'univers de la littérature clandestine au XVIIIe siècle. Paris, Gallimard, 1991. 278 p. (NRF essais)

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [070.509 4403 DARN e]

Salle H - Littératures d'expression française – [840.900 5 DARN e]

Goulemot, Jean

Ces livres qu'on ne lit que d'une main : lecture et lecteurs de livres pornographiques au XVIIIe siècle. Paris, Minerve, 1994. 185 p.

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [070.509 4403 GOUL c]

Salle H - Littératures d'expression française – [840.900 5 GOUL c]

Negroni, Barbara de

Lectures interdites : le travail des censeurs au XVIIIe siècle : 1723-1774. Paris, Albin Michel, 1995. 377 p.-[2] p. de cartes (Bibliothèque Albin Michel : Histoire)

Salle J - Histoire, archéologie – [944.034 NEGR l]

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [070.509 4403 NEGR l]

Thomas, Chantal

La Reine scélérate : Marie-Antoinette dans les pamphlets. Paris, Seuil, 1989. 241 p.

Salle J - Histoire, archéologie – [944.040 92 MARI r]

Anonymes

Romanciers libertins du XVIIIe siècle ; éd. sous la dir. de Patrick Wald Lasowski. Paris, Gallimard. (Bibliothèque de la Pléiade)

T.1 [comprend : Godard de Beauchamps : Histoire du prince Apprius ; Crébillon : Le Sylphe. Le Sopha. La Nuit et le moment ; Gervaise de Cartouche : Histoire de dom B*, portier des chartreux ; Godard d’Aucour : Thémidore ; Meusnier de Querlon : La Tourière des carmélites ; Voisenon : Le Sultan Misapouf et la princesse Grisemine ; La Morlière : Angola ; Fougeret de Monbron : Margot la ravaudeuse ; Boyer d’Argens : Thérèse philosophe ; Guillard de Servigné : Les Sonnettes] ; éd. de Alain Clerval, Jean-Pierre Dubost, Marcel Hénaff [et al.]. 2000. CVIII-1341 p. (Bibliothèque de la Pléiade ; 472)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 A r1]

 

T. 2 [Comprend : Anonymes : Mémoires de Suzon ; Le Petit fils d’Hercule ; La Messaline française ; La Popelinière et Crébillon : Tableaux des mœurs du temps ; Boufflers : La Reine de Golconde ; Rétif de La Bretonne : Le Pied de Fanchette ; Dorat : Les Malheurs de l’inconstance ; Nerciat : Félicia ou mes fredaines ; Mirabeau : Ma conversion ou Un libertin de qualité ; Pidansat de Mairobert : Confessions d’une jeune fille ; Pigault-Lebrun : L’Enfant du bordel] ; éd. de Peter Cryle, Michel Delon, Jean-Pierre Dubost [et al.]. 2005. XXVIII-1663 p (Bibliothèque de la Pléiade ; 520)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 A r2]

Œuvres anonymes du XVIIIe siècle. Paris, Fayard, 1985-1987. 4 vol.

1, Histoire de Dom Bougre, portier des Chartreux ; Mémoires de Suzon, sœur de Dom Bougre, portier des Chartreux ; Histoire de Marguerite, fille de Suzon, nièce de Dom Bougre ; La Cauchoise. Préface de Hubert Juin, Michel Camus, Jean-Pierre Dubost. Paris, Fayard, 1985. 471 p. (L'Enfer de la Bibliothèque nationale ; 3)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 A o1]

 

2, La Courtisane anaphrodite ou la Pucelle libertine ; Correspondance d'Eulalie ou Tableau du libertinage de Paris ; Lucette ou les Progrès du libertinage ; Suite de Lucette ou Les Progrès du libertinage ; Les Progrès du libertinage, historiette trouvée dans le portefeuille d'un carme réformé. Préface de Michel Camus, Charles Hirsch, Michel Delon. Paris, Fayard, 1986. 513 p. (L'Enfer de la Bibliothèque nationale ; 4)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 A o2]

 

3, Thérèse philosophe ; Le Triomphe des religieuses ou les Nones babillardes ; Lettres galantes et philosophiques de deux nones ;  La Messaline française ou les Nuits de la duchesse de Polignac ;  La Liberté ou Mademoiselle Raucour ;  Les Quarante manières de foutre, dédiées au clergé de France. Préface de Philippe Roger [et al.]. Paris, Fayard, 1986. 414 p. : (L'Enfer de la Bibliothèque nationale ; 5)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 A o3]

 

4, Eléonore ou l’heureuse personne ; Vénus en rut ou Vie d’une célèbre libertine ; La Foutromanie révolutionnaire ; Le Degré des âges du plaisir ; préface de Antoine de Baëcque [et al.]. Paris, Fayard, 1987. 491 p. (L'Enfer de la Bibliothèque nationale ; 6)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 A o4]

Œuvres érotiques anonymes du XVIIIe siècle : La Messaline française ; Les quarante manières de foutre. Choix et préface de Michel Camus. Paris, Mercure de France, 1999. 93 p. (Le Petit Mercure)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 A o]

Goujon, Jean-Paul

« Notes inédites de Pierre Louÿs sur le Recueil de pièces choisies rassemblée par les soins du Cosmopolite (1735) ». Bulletin du bibliophile. 2006, II, p. 314-349

Salle E – Périodiques – [LIVR Bull bibl] (1995)

Argens

Argens, Jean-Baptiste de Boyer (1704-1771 ; marquis d')

Thérèse philosophe ou Mémoires pour servir à l'histoire du P. Dirrag et de Mlle Eradice ; éd. de Guillaume Pigeard de Gurbert. Arles, Actes sud, 1992. 170 p. (Babel ; 37)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 ARGE 4 ther]

Diderot

Diderot, Denis (1713-1784)

La Religieuse. Paris, Lemerre, 1925. 285 p. (Bibliothèque des joyeusetés littéraires)

Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 80835]

 

La Religieuse ; éd. de Robert Mauzi. Paris, Gallimard, 1993. 378 p. (Folio ; 57)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 DIDE 4 reli]

 

La Religieuse : fiction III [réunit : Préface de la Religieuse ; La Religieuse ; Le Shérif ; Le Joueur]. Edition présentée par Georges May, Herbert Dieckmann, Jane Marsh Dieckmann [et al.]. Paris, Hermann, 1975. XI-452 p. (Œuvres complètes / Diderot ; 11)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 DIDE 1 o11]

Mirabeau

Mirabeau, Honoré-Gabriel Riqueti (1749-1791 ; comte de)

Œuvres érotiques. Paris, Fayard, 1984. 603 p. (L'Enfer de la Bibliothèque nationale ; 1)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 MIRA 2 o]

Rétif de La Bretonne

Rétif de La Bretonne, Nicolas-Edme (1734-1806)

Œuvres érotiques. Paris, Fayard, 1985. 595 p. (L'Enfer de la Bibliothèque nationale ; 2)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 RETI 4 oeuv]

Sade

Sade, Donatien Alphonse François de (1740-1814)

L'Œuvre du Marquis de Sade : Zoloé, Justine, Juliette, la Philosophie dans le boudoir, Oxtiern ou les Malheurs du libertinage : pages choisies comprenant des morceaux inédits ; introd., essai bibliographique et notes par Guillaume Apollinaire. Paris, Bibliothèque des curieux, 1912. 304 p. (Les Maîtres de l'amour)

Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 206645]

 

Œuvres ; éd. établie par Michel Delon. Nouv. éd. Paris, Gallimard. (Bibliothèque de la Pléiade)

1 : Dialogue entre un prêtre et un moribond ; Les Cent vingt journées de Sodome ou L'école du libertinage ; Aline et Valcour ou Le roman philosophique. Préface de Jean Deprun. 1992. LXXXV-1363 p. (Bibliothèque de la Pléiade ; 371)

2 : LesInfortunes de la vertu ; Justine ou Les malheurs de la vertu ; La nouvelle Justine ou Les malheurs de la vertu. 1995. XXII-1425 p. (Bibliothèque de la Pléiade ; 418)

3 : La Philosophie dans le boudoir ; Histoire de Juliette. Collab. de Jean Deprun. 1998. XXII-1638 p. (Bibliothèque de la Pléiade ; 449)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 SADE 1 o1 à o3]

Le Brun, Annie

Soudain un bloc d'abîme, Sade : introduction aux Œuvres complètes. Paris, Pauvert, 1989. 335 p. (Œuvres complètes du Marquis de Sade)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 SADE 1 o]

Lely, Gilbert

Vie du marquis de Sade. Nouv. éd. Paris, Mercure de France, 1989. II-693 p. (Collection ivoire)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 SADE 5 LE]

Lever, Maurice

Donatien Alphonse François, marquis de Sade. Paris, Fayard, 1991. 912 p.-[8] p. de pl.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/33 SADE 5 LE]

Vivant Denon

Van de Sandt, Udolpho

« Esquisse d’un portrait de Vivant Denon en artiste », p. 75-105. DansDominique-Vivant Denon : l'œil de Napoléon. Exposition, Paris, Musée du Louvre, 20 octobre 1999-17 janvier 2000 : organisée par la Réunion des Musées Nationaux et le Musée du Louvre ; catalogue établi sous la dir. de Marie-Anne Dupuy. Paris, Réunion des Musées nationaux, 1999. 538 p.

Salle F – Art – [708.4 PARI lo]

 

XIXe siècle

Leclerc, Yvan

Crimes écrits : la littérature en procès au XIXe siècle. Paris, Plon, 1991. 442 p.

Salle H - Littératures d'expression française – [840.900 7 LECL c]

Stora-Lamarre, Annie

L'Enfer de la IIIe République : censeurs et pornographes, 1881-1914. Paris, Imago, 1989. IV-248 p.-[6] p. de fac-sim.

Salle J - Histoire, archéologie – [944.06/306 STOR e]

Pichois, Claude ; Ziegler, Jean

Baudelaire. Paris, Julliard, 1987. 704 p. (Les Vivants ; 15)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/34 BAUD 5 PI]

 

Auguste Poulet-Malassis : l'éditeur de Baudelaire. Paris, Fayard, 1996. 284 p.-[16] p. de pl.

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [070.509 4404 PICH a]

Fayt, René

Un aimable faubourien, Alfred Delvau, 1825-1867 : essai de biographie suivi de cinquante quatre lettres inédites d'Alfred Delvau à Auguste Poulet-Malassis ; préface de Raymond Trousson. Bruxelles, Van Balbergue, 1999. 206 p. (Documenta et opuscula ; 25)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/34 DELV 5 FA]

Musset, Alfred de (1810-1857)

Gamiani ou Deux nuits d'excès : texte intégral ; présentation de Jacques Duprilot ; lithographies d'Achille Deveria. Genève, Slatkine, 1995. 125 p.-[15] f. de pl. en coul. (Fleuron ; 43)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/34 MUSS 4 gami]

Verlaine, Paul (1844-1896)

Œuvres poétiques complètes ; texte établi et annoté par Y.-G. Le Dantec ; édition révisée par Jacques Borel. Paris, Gallimard, 1989. XLVI-1551 p. (Bibliothèque de La Pléiade ; 47)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/34 VERL 2 o]

 

XXe siècle

Poulain, Martine

« La Censure », p. 554-593. DansL'Édition française depuis 1945 ; sous la dir. de Pascal Fouché. Paris, Éditions du Cercle de la librairie, 1998. 933 p.

Salle A – Presse – [070 FOUC e]

Salle I - Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [070.509 44 FOUC e]

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [070.509 4404 FOUC e]

Pauvert, Jean-Jacques

La Traversée du livre : mémoires. Paris, Hamy, 2004. 478 p.-XXXII p. de pl.

Salle E - Histoire du livre et bibliothéconomie – [070.509 4404 PAUV t]

Apollinaire

Apollinaire, Guillaume (1880-1918)

Œuvres en prose complètes. III ; éd. par Pierre Caizergues et Michel Décaudin. Paris, Gallimard, 1993. 1617 p. (Bibliothèque de la Pléiade ; 399)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 APOL 2 o3]

 

Poésies libres ; préface de Michel Décaudin. Paris, Pauvert, 1978. 126 p.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 APOL 4 poes]

Adéma, Pierre-Marcel

Guillaume Apollinaire. Paris, la Table ronde, 1968. 384 p. (Les Vies perpendiculaires)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 APOL 5 AD]

Aury

David, Angie

Dominique Aury. Paris, Scheer, 2006. 550 p.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 AURY 5 DA]

Bataille

Bataille, Georges (1897-1962)

Romans et récits : Histoire de l'œil ; Le Bleu du ciel ; Madame Edwarda ; Le Petit ; Le Mort ; Julie ; L'Impossible ; La Scissiparité ; L'Abbé C. ; Ma mère ; Charlotte d'Ingerville ; Archives du projet « Divinus deus » ; préface de Denis Hollier ; éd. publ. sous la dir. de Jean-François Louette. Paris, Gallimard, 2004. CXLII-1407 p. (Bibliothèque de la Pléiade ; 511)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 BATA 2 r]

Surya, Michel

Georges Bataille, la mort à l'œuvre. Nouv. éd. augm. et mise à jour. Paris, Gallimard, 1992. 712 p.-[32] p. de pl.

Salle J – Philosophie – [194.409 2 BATA 5 SU]

Genet

Genet, Jean (1910-1986)

L'Ennemi déclaré : textes et entretiens : éd. établie et annotée par Albert Dichy. Paris, Gallimard, 1991. 425 p.-[8] p. de pl. (Œuvres complètes / Jean Genet. ; 6)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 GENEt 1 o6]

White, Edmund

Jean Genet. Paris, Gallimard, 1993. 685 p.-[24] p. de pl. (« NRF » biographies)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 GENEt 5 WH]

Guyotat

Guyotat, Pierre (1940-....)

Explications : entretiens avec Marianne Alphant. Paris, Scheer, 2000. 170 p.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 GUYO 2 e]

 

Vivre [Recueil de textes extraits de diverses revues et publications]. Paris : Denoël, 1984. 221 p. (L'Infini).

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 GUYO 4 vivr]

Brun, Catherine

Pierre Guyotat ; essai biographique. Paris, Scheer,. 2005. 506 p.-[32] p. de pl.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 GUYO 5 BR]

Louÿs

Goujon, Jean-Paul

Pierre Louÿs : une vie secrète (1870-1925). Paris, Fayard, 2002. 872 p.-[16] p. de pl.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/34 LOUY 5 GO]

Noël

Noël, Bernard (1930-....)

Le Château de Cène : roman [suivi de] L'Outrage aux mots. Paris, Pauvert, 1975. 184 p.

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 NOELb 4 chat]

 

Le Sens, la sensure : essai ; avec une lettre de Serge Fauchereau. Le Roeulx (Belgique), Talus d'approche, 1996. 190 p. (Essais)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 NOELb 4 sens]

Pieyre de Mandiargues

Pieyre de Mandiargues, André (1909-1991)

L'Anglais décrit dans le château fermé. Ed. rev. et corr. avec une préface de l'auteur. Paris, Gallimard, 1993. 150 p. (L'imaginaire ; 290)

Salle H - Littératures d'expression française – [84/4 PIEY 4 angl]

 

 

 

 

 

 

L’Enfer de la bibliothèque

Eros au secret

 

Bibliographie 

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 18:14

        * Toile de Dominique Baillieux.100_0191.JPG          

 

 

     SUR LA POESIE

 

Il ne suffit sans doute plus de s’extasier comme Vigny, dans Les Destinées : « Poésie, ô trésor ! perle de la pensée ! »

Il ne s’agit plus de se limiter à une utilité de la poésie : elle est, certes, une technique pour communiquer, conserver et transmettre les textes, contes, fables, épopées (Iliade, Odyssée), les livres fondateurs ou religieux  Elle est mémoire des hommes, mais plus : elle est mythe.

            Ainsi, l’imagination de Hugo retrouve la fonction mythologique de la poésie : La fin de Satan est un vaste poème, écrit en 1854, expression de l’utopie romantique ; cette poésie traite de philosophie de l’histoire, de réflexion politique et sociale, de liberté, de la révolte de l’homme : le mythe du progrès parcourt toute l’œuvre de Hugo.

En outre, la poésie s’est voulue, à certaines périodes difficiles des hommes, engagement. Voici encore l’exemple de Hugo et l’exil du poète durant la dictature de Napoléon III. On trouve une attitude identique chez les poètes du XX° siècle durant la guerre et  la Résistance face au nazisme. Quand la liberté physique n’existe pas, la poésie exprime le mythe de la liberté imaginée, ressuscitée : c’est le cas des poètes résistants comme Eluard, Desnos, Aragon, ou René Char, « Capitaine Alexandre » dans les maquis de Provence…

De même les poètes du Tiers-monde ont exprimé leur sentiment de révolte contre l’occupant : Pablo Neruda au Chili ou les écrivains de la Négritude, contre le colonialisme : exaltation des valeurs négro-africaines. C’est l’exemple d’un mythe qui a réussi avec la poésie d’Aimé Césaire et de Léopold-Sédar Senghor : leur poésie a été reçue par les jeunes lecteurs antillais ou africains comme un appel à la reconquête de leur identité volée.

La poésie est aussi magie, incantation ; la parole poétique est un langage qui dépasse le rôle purement utilitaire, de communication, d’information; ce langage manifeste sa puissance, sa force d’envoûtement. Baudelaire définit son art poétique comme « une sorcellerie évocatoire » et la poésie constitue, pour lui, une réponse à la faillite des religions : elle est le dernier espace du sacré; Paul Valéry, au XX° siècle, retrouve le sens étymologique du mot « charmes », du latin carmina signifiant des chants au pouvoir magique.

 

            Le poète devient mage, voyant : le recours au rêve, la puissance de l’imaginaire vont permettre d’explorer de nouveaux espaces. Cependant, va vite s’opérer une dégradation de l’utopie romantique. A la contemplation de la Nature va se substituer le décor urbain : la ville va devenir le lieu privilégié de toutes les contradictions. Et la poésie, comme la ville, est l’espace où les oppositions de toutes sortes (sociales, politiques, religieuses…) vont se manifester ; relire encore Baudelaire et Rimbaud…

Alors la poésie est synonyme de connaissance : elle peut devenir un moyen d’élucidation, d’explication : le romantisme européen a fait du poète un « mage », un prophète, un voyant (Rimbaud : « Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant. » , ou Novalis, poète allemand : « L’homme entièrement conscient s’appelle le voyant » Cette conception est idéaliste : le poète serait celui qui a accès à un monde autre, à un ailleurs ; exilé dans le monde matériel ; il conserve rait le souvenir du ciel antérieur ; le thème de « la voyance poétique «  se retrouve tout au long du XIX° siècle. Ainsi, Hugo : « Le domaine de la poésie est illimité. Sous le monde réel, il existe un monde idéal…Préface des Odes, 1822. Ou Gérard de Nerval : « Le rêve est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire et de corne qui nous séparent du monde invisible. », note-t-il dans Aurélia, publié en 1855

Pour Baudelaire, la poésie est symbolique : « Tout est hiéroglyphique et les symboles ne sont obscurs que d’une manière relative…or, qu’est-ce qu’un poète, si ce n’est un traducteur, un déchiffreur.. ? », dans son essai Sur Victor Hugo, 1861.

            Mais, au-delà du symbolisme, l’auteur des Fleurs du mal annonce la modernité, une écriture inédite qui travaille le matériau de la langue, qui déconstruit, avec Mallarmé, l’ordonnancement classique de la syntaxe et désarticule la phrase. « La poésie est une écriture qui brûle son alphabet », écrit Baudelaire, célèbre aussi pour cette affirmation, en apparence contradictoire : « Je hais le mouvement qui déplace les lignes. » Baudelaire, le premier, affirme surtout la relativité du Beau, annonçant par là les « ready made » à la Marcel Duchamp ou les « installations » artistiques d’aujourd’hui : « La beauté absolue et éternelle n’existe pas ; l’élément particulier de chaque beauté vient des passions et comme nous en avons de particulières, nous avons notre beauté. » (salon de 1846)

 

La vision idéaliste du poète prophète et sauveur de l’humanité :

« Le poète est l’homme des utopies,

Les pieds ici, les yeux ailleurs.

C’est lui qui sur toutes les têtes,

En tout temps, pareil aux prophètes,

…Fait flamboyer l’avenir ! », (Victor Hugo, dans le recueil Les rayons et les ombres) est désormais, à la fin du XIX° siècle et, surtout, au début du XX°, avec Apollinaire et la boucherie de 14-18, dépassée ! La poésie, privée de ponctuation, d’ordre grammatical, devient un dessin, un calligramme, puis un jeu surréaliste, un fruit du hasard ou de l’agilité ludique des troubadours modernes…Cependant la présence de la magie, chez les surréalistes et André Breton, surtout, et aussi celle de l’émerveillement («J’émerveille ! », clame Guillaume Apollinaire, ou « Le génie n’est que l’enfance retrouvée à volonté. ») traverse toujours le texte poétique, en dépit de toutes les métamorphoses et de tous les avatars insolites de la forme. 

 

A Hugo se décrivant comme un nouveau Moïse, à l’ambition démesurée qui apparaît dans un poème écrit en août 1823 : « Un formidable esprit descend dans sa pensée…sa parole luit comme un feu…Et son front porte tout un Dieu ! », s’oppose, avec la modernité du siècle nouveau, une conception plus simple et « matérialiste » : le poète est un « parolier » pour Jean Paulhan, un « fabricateur » pour Paul Valéry, rappelant le « faiseur » décrit par Diderot, deux siècles plus tôt. Et aussi Théophile Gautier, orfèvre des mots, adepte de l’art pour l’art (« Tout ce qui est utile est laid », préface au roman Mademoiselle de Maupin) écrivant :

« Le mot « poète » veut dire littéralement faiseur : tout ce qui n’est pas fait n’existe pas. » A l’inspiration, don des dieux ou des Muses, s’oppose donc le travail sur les mots, la langue, conception moderne de la poésie, le poème devenant une « chose » ou, mieux, un objet d’art. Conception plus modeste, avant tout, s’opposant à celle du créateur : le poète était une sorte de dieu. Et pour Rimbaud, le poète disposait du pouvoir du langage, mais il est surtout à la recherche d’un nouveau langage : « Le poète est un voleur de feu. », écrivait l’auteur d’Une saison en enfer.

Loin de cette exaltation de ce rôle primordial, la poésie, qu’on prétendait impossible après les horreurs de la Shoah ; du génocide, des camps…est à lire et à entendre dans la publicité, dans le rythme du rap ou dans la chanson.

Cependant tous les poètes n’ont pas renoncé à affirmer une exigence plus haute. Mais qui lit, à présent, Char, Guillevic ou Bonnefoy.. ? A qui la faute ? La poésie serait-elle devenue une langue étrangère, un continent étrange, trop éloigné des préoccupations de nos contemporains.. ?

 

 

 

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 14:05

 

  * Chronique du vagabondage :

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  Jack Kerouac, auteur du "Vagabond solitaire", écrit, dans "Les anges vagabonds" que "la mort est au Mexique"... On réédite "Sur la route", en version complète, non épurée. Et le film sort ces jours-ci...

 

  * Le poète et voyageur franco-irlandais Kenneth White se nomme "clochard transcendantal", "nomade intellectuel", ou "solitaire social". Ses poèmes et ses essais ( comme "La figure du dehors", biblio/essais) tentent de définir l'Homme, cet éternel vagabond : "C'est un animal que j'appellerais bio-cosmos poétique"...

 

  Les derniers films de Kurosawa ("Rêves") ou de Fellini ("La Lune") montrent un monde passé, passif, décadent ou en évanescence. On peut aimer ces songes, ces fantasmes, cette beauté plastique, mais où est le présent ? Fellini affirmait : "Vivre, c'est comme se souvenir."

 

  * Poète qui ne veut pas laisser de preuves, mais des traces, René Char, "passant appliqué à passer, donc à jeter le trouble", aimait les vagabonds, ces "transparents luni-solaires", qu'il a célébrés dans le recueil des Matinaux et dans les aphorismes de "Fureur et Mystère" :

 

  "Vagabonds, sous vos doux haillons, deux étoiles rébarbatives croisent leurs jambes narratives, trinquent à la santé des prisons."

  Réfractaire et vagabond ("épouse et n'épouse pas ta maison"), le poète ne pourrait pas avoir le prix Nobel : il ne peut "tomber" dans un concours...

 

  * Flâneries : Béatrice Commengé publié ses "Flâneries anachroniques (Finitude, 2012, 96 p., 12 euros) : voyages étranges, insolites à la recherche du lieu intime d'un écrivain, telles les chambres d'hôtel fréquentées par Henry Miller à Paris. Elle accomplit des pélerinages  autour du monde : à Trieste, elle note : "Dans le jardin public, on a volé la tête de Svevo, celle que j'avais photographiée le 14 février 1996..." Ne reste que le piédestal de marbre...Ne restent que les oeuvres...

 

  * L'écriture : mes textes commencent, en général, quand j'écris des bribes de phrases, des images, des idées, en marge de lectures : page de garde des livres, colonnes étroites des journaux; les articles d'un quotidien peuvent servir de tremplins à ma propre écriture.

  J'aime me sentir saturé de notes, d'esquisses (mon matériau essentiel est consigné dans un journal "de bord", une sorte de cahier de brouillon : ces "Mémoires provisoires", je les écrits depuis plus de vingt ans; elles constituent un grenier, une réserve de textes ou de livres à venir, du moins je l'espère...

  Un beau jour, je me décide à écrire le poème ou l'article (j'ai beaucoup publié dans des revues, journaux, blogs...) envisagé depuis un certain temps ! Je m'assois devant mon bureau, tel un fonctionnaire (pour réussir à aller au bout de soi et de l'écriture, c'est ainsi qu'il faut travailler, avec la patience d'un laboureur, et un strict emploi du temps !), alors que je déteste écrire dans une pièce. En effet, l'écriture est pour moi synonyme de mort. Ce que j'avance n'a rien d'original; déjà André Gide, au début du XX° siècle, le proclame dans "Les Faux-Monnayeurs":

  "Il me semble parfois qu'écrire empêche de vivre, et qu'on peut s'exprimer mieux par des actes que par des mots." (La Pléiade, page 1150).

  Délaisser le soleil, les amis, les aventures sensuelles, le sport, la mer et la montagne...est un martyre ! J'en viens parfois à souhaiter qu'il fasse mauvais afin de pouvoir rester chez moi, pour travailler, c'est-à-dire écrire !

 

  Mais c'est vrai, quand je m'y mets, quand j'ai la volonté de m'atteler à l'écriture, une jouissance intense s'installe, peu à peu : je me dis alors que la vraie vie, elle est vraiment là, dans le moment accaparateur de l'écriture...         ( avril 1991, revue "Les Alpes vagabondes", Gap)

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 15:40

 

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  * Chemins de l'été. Carrières abandonnées. Ardoises de la maison liquide. Nomadisme de par les plaines. Camis ramaders de Catalogne. Canaïres de Provence. Trazzere de Sicile. Drumul oilor de Roumanie. Canadas de Castille. Drailles du Languedoc...

 

   Chaque jour, le plein midi, malgré l'embrun, malgré la pluie.

  Les textes apparaissent comme à une crête de chemin de randonnée.

  Ce mai assoupi qui se surprend à guetter la foule et la venue de l'été...

  Tandis qu'à la ville, des rues, des marchés, des lycéens...

   Je me souviens, Le Lavandou...Ces gens multicolores, hôtels éventrés, cuisses boursouflées, coquillages blancs, mondes du large, des nuits humides et des sexes ouverts...

  Devanture sans vitrine, un décor de sable et un café posés dans un théâtre fin de siècle...

 

  * Villégiature tranquille dans un transat du Prado. A Marseille, la drôle de mort de Rimbaud. Dans le jeu de quilles de la vie, il perd la sienne. Mort d'une jambe, perte d'un poète...

  Arthur toujours ivre sur sa dune d'olive. Harar, Roucas blanc, Lolla Touareg. Il peut écrire tous les déserts des pages, ailleurs la vraie mort...

 

   L'écriture rimbesque court sur le sein des vagues. Elle est happeuse, pressante, exigeante, sans concession : elle est la mer, dirait Rimbald le Marin, elle écrit du haut de ses épées d'écume !

 

   L'été des oiseaux sur la plage. Pattes et poitrines calcinées par le soleil. Les ailes dans le goudron du vent. La cage noire des cheveux. Quelques filles, qui détiennent la vocation du bonheur, voltigent dans leurs dentelles, dont le geste aérien est charnel. La peau se lit à la pointe d'un sein qui cogne à l'enveloppe de l'air. Un désir nu se visse dans cette rougeur à la chair de poule.

 

   Eté des arbres crachés à la mer; elle rend pourtant un jour, toujours, ses excréments d'hommes et d'objets. Au-dessus des têtes, un manège de cuivres. Une musique d'eau sur l'enclume du sable. La chaleur habite la surface des lèvres, tout à leur récitation du silence. Sculptures immobiles des corps marins. L'été referme ses demeures de noix sous une rapide voûte de bras.

  Il se tient où navigue l'écriture. Il mine le crayon de la parole...

 

   * Sale été 93 : Après le froid alpin de début juillet, après la mort de la collègue de Lettres, et les vents marins glaciaux de Collioure. Ou l'ironie du sort de Ferré parti le 14 juillet. Ainsi que Marcel Oms et sa compagne, victimes des cimetières bitumés en pays audois... Que de mauvaises nouvelles ! 

   Pour le témoignage objectif, on notera le décès de Bouygues, qui n'aura su se faire statufier : du béton que de son vivant !

   Il ne restera que la lecture de Montaigne, long labour estival et les jours rythmés par des musiques, des élans de chaleur, les vagues et les livres sur Artaud, la fête à Perpignan...

 

   * Miettes d'un été. Mots éperdus...

 

  * Après le lever brutal du matin gorgé de soleil, l'écriture se renouvelle, dans l'ombre des tuiles et des lauses...

 

  * J'apprécie, lors des matins estivaux, l'effet duveteux de l'évaporation, de la dissipation des mots nocturnes. Je l'attends, la guette, cette fuite des brumes, pour découvrir enfin les lignes du village, du paysages, les courbes de la mer. Mais la brume se change en un brouillard intense, qui monte, vite, vers les collines et, même en courant vers les hauteurs, les vignes, les tours de guet, elle monte plus rapidement que moi, la brume insoupçonnée, même en courant sur le toit du décor, je n'ai guère le temps d'apercevoir la vergue de la mer, le découpage du littoral, la cambrure de la Méditerranée, la ligne obstinée de l'horizon, l'improbable voile hasardée dans les cotons trompeurs... Il faut fendre les vapeurs de l'impossible jour pour revenir chez soi, avant l'intégrale invisibilité...

 

   La neige sur la mer est aussi insolite qu'un poil de vieillard sur un œuf d'autruche. Pourtant, c'est une si belle surprise, quand plage et mer découvrent la neige !

 

   La plage estivale est une leçon d'anatomie (déjà dit ? décrit dans ce journal intime ?)

   Pourquoi tant de gens demandent-ils si l'eau est bonne. La mer n'est pas bonne, elle n'est que fausse surface, qu'illusion de beauté : sans bonté, son humide profondeur, si angoissante pour mes petites palmes...

   Il a plu dans la nuit méditerranéenne : la mer, au matin, peut vous paraître encore plus mouillée que d'habitude...

   Le vieux fait mille contorsions pour s'enlever le maillot et se mettre un caleçon se; debout, devant la foule qui, par bonheur, ne s'inquiète que de la course d'un nuage ou de la probable venue du dauphin pèlerin de la Côte vermeille.

 

   "Commence pas à couaner !" (sic), lance la mère à son petit, effrayé à l'idée de nager...

 

   Et lui, du tac au tac : "Arrête de nager : tu vas devenir dauphin !"

   Il prit la méduse par dessous et la lança comme une bombe molle cent mètres plus loin dans un orage d'écume.

 

  * L'été, j'aime me contenter de rester dans le soleil de ma table. Au matin, écrire dans cette plongée rêveuse nourrie de cafés chauds et de l'exotisme d'un cigare, pour ramener à peine, parfois, un semblant de poésie...

 

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 10:50

     (C) Dominique Baillieux


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    Tous les citoyens ne se sont pas rendus, le premier mai, aux meetings politiques des différents candidats, loin de là..!

 

     Beaucoup de "vrais et faux travailleurs" ont profité de ce mardi chômé pour se promener, pique-niquer en famille, faire du sport, planter des carottes...

  A Canet-plage, la foule perpignanaise des dimanches s'est rendue, de bonne heure, sur la promenade, le long de la plage : le soleil levant laissait présager, malgré le vent marin, une journée splendide ! Ce n'était pas la météo, pourtant, qui motiva ces promeneurs, mais l'installation d'un énorme vide-grenier, étalant ses vieilleries et ses objets pittoresques, depuis le port jusqu'à Canet-Sud...

 

    J'y suis allé, moi aussi, mu par la curiosité et l'envie de voir la mer, enfin, sous le beau temps, après un mois d'avril calamiteux : surtout je m'adonne à la collections de bouquins littéraires et de 33 tours des années 1960/80...

   Tout en randonnant entre les stands et les badauds, je me demandais pourquoi ces gens s'étaient levés très tôt dans la nuit pour apporter leurs paquets de choses informes, sales, surannées, alors qu'il fait bon de profiter d'un matin au lit ou d'aller dans la nature... Ennui, nécessité ? Rester là, durant des heures, à supporter ces chalands impolis qui marchandent de façon éhontée, afin de gagner une misère ? De quoi, à peine, partager un repas honnête entre complices de vide-grenier..!

 

   On le sait : les objets proposés sont destinés à être méprisés, abandonnés, jetés par leurs propriétaires : ceux-ci ne supportent plus ces babioles, abîmées, dépassées, ces disques rayés, ces livres poussiéreux, ces vêtements délavés. Le curieux peut marchander, ils s'en moquent, ils ont tout à gagner car ces affaires informes étaient destinées à la déchetterie !

 

De façon plus profonde, si ces gens jettent ce bric-à-brac personnel tout en gagnant un peu d'argent, c'est qu' ils rejettent un passé, une période de leur vie, qu'ils dédaignent, à présent. Le passant s'interroge alors : comment vendre des accessoires pour bébé, des livres scolaires ayant appartenu, récemment encore à leurs enfants, comment se débarrasser de portraits jaunis de leurs ancêtres, encore prisonniers de leurs cadres ovales... Comment vendre toute cette intimité, sentimentale, culturelle, et parfois sexuelle (on trouve de tout, dans un vide-grenier, des films pornos -c'est interdit- des strings ou des dessous fulgurants...).

 

     Ils ne regrettent plus de ce passé, ou ils font semblant. Ils rejettent les moments heureux, ou veulent aller de l'avant : la nostalgie n'est plus ce qu'elle était, elle ne sert à rien, ne soyons pas passéistes !

 

   Je pense que l'acheteur, ému par tant de vies et de destins étalés à même le bitume, vient là pour récupérer ce passé,et faire sienne cette nostalgie... Il a vécu la même époque que le vendeur ou tente de retrouver des racines sociales en se procurant un objet plus ancien que celui de sa génération.  Récupérations en tous genrtes en ces temps de crise...

 

  Récupération de la nostalgie d'autrui, c'est un non-dit du phénomène "vide-grenier" : un beau geste de solidarité humaine...

 

      (C) Le Castillet de Perpignan, vu par Dominique Baillieux.

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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