Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 janvier 2023 6 07 /01 /janvier /2023 11:00
Collioure par H.Martin (autoportrait) - Vue originale de Collioure - Son atelier au Mouré
Collioure par H.Martin (autoportrait) - Vue originale de Collioure - Son atelier au Mouré
Collioure par H.Martin (autoportrait) - Vue originale de Collioure - Son atelier au Mouré
Collioure par H.Martin (autoportrait) - Vue originale de Collioure - Son atelier au Mouré
Collioure par H.Martin (autoportrait) - Vue originale de Collioure - Son atelier au Mouré

Collioure par H.Martin (autoportrait) - Vue originale de Collioure - Son atelier au Mouré

ACTUALITE du  peintre Henri MARTIN

 

*Entretien avec Jacquie MARTIN, Collioure, Le Mouré : extrait de

 

Une mémoire culturelle
en Catalogne,
avec :

 

Teresa Rebull - Marie-Pierre Baux - Olga Garcia-Fons - Laura Renada Portet - Luce Fillol - Jacquie Martin - Eliane Comelade - Marie-Claude Valaison - Marguerite Pasotti -  Epouses des prisonniers et exilés politiques catalans - Letitia Costa - Kali Maalem - Caroline Morel-Fontaine - Patricia Romero - Martine Horgne - Jordi Pere Cerdà  - Jacques Maso - Gilles de Montauzon - Serge Fauchier - Claude Macé - Robert Vinas - Henri Iglesis - Jean Labellie - Joseph Ribas – Moretti - Patrick Loste - Serge Kamké - Antoine Otero - Michel Perpinyà - Pere Verdaguer - Robert Bosch - Serge Homs - Michel Pagnoux

(en librairie : Torcatis, Libreria catalana, Maison de la presse de Prades...) tél. 06.31.69.09.32

 

*Enchères à Monte-Carlo :

Issu d'une collection particulière, le tableau

Le port de Collioure,

peint par Henri Martin, sera mis en vente lors d'enchères à Monte-Carlo le 19 janvier prochain.

 

 

Henri Jean Guillaume Martin

 

est né le  août 1860 à Toulouse, au 127 Grande-Rue Saint-Michel, d'Auguste Jean François Martin (ébéniste) et de Marie Victoire Massé (ménagère)

 

 

Henri Martin effectue son apprentissage à l'École des beaux-arts de sa ville natale de 1877 à 1879, dans l'atelier de Jules Garipuy. Muni d'une bourse municipale, il part en 1879 pour Paris où il devient l'élève de Jean-Paul Laurens. Le , il épouse à Toulouse Marie Charlotte Barbaroux, pastelliste rencontrée aux Beaux-Arts de cette ville. De leur union naîtront quatre fils dont deux deviendront peintres de paysages et de portraits :

René Jean, qui signe ses œuvres Claude-René Martin (né à Paris XIVe le ) et Jacques Auguste dit Jac(ques) Martin-Ferrières (né à Saint-Paul-Cap-de-Joux dans le Tarn le ). Henri Martin aura lui-même comme élève et comme collaborateur le peintre Henri Doucet.

 

En 1885, il parcourt l'Italie et y étudie les primitifs en compagnie d'Edmond Aman-Jean et d'Ernest Laurent. Ce voyage marque un tournant dans son art et oriente l'artiste vers une inspiration poétique. Sa technique s'éloigne des modèles académiques, au profit d'un divisionnisme original qui révèle l'influence des néo-impressionnistes mais d'une manière plus spontanée que théorisée : des touches courtes, séparées et parallèles y construisent les formes et la lumière, dans un chromatisme idéalisé et propice au rêve.

 

Lecteur de Poe, de Dante, de Byron, de Baudelaire et de Verlaine (il souscrit aux Liturgies intimes éditées par la revue Le Saint-Graal en 1892), Henri Martin expose des œuvres à thèmes symbolistes, telles que Chacun sa chimère de 1891 ou Vers l’abîme de 1897 ; et des paysages brumeux peuplés de figures mélancoliques et intemporelles.

 

Il participe en 1892 aux salons de la Rose-Croix esthétique de Joséphin Peladan. Il honore des commandes publiques, ornant tour à tour le Capitole de Toulouse, la préfecture du Lot à Cahors, la Sorbonne en 1908, l’Hôtel de ville de Paris, un cabinet de l'Élysée en 1908, le Conseil d’État en 1914-1922, la mairie du Ve arrondissement en 1935.

Henri Martin, tout en s'éloignant des thèmes symbolistes, en gardera toujours la poésie mystérieuse des attitudes, l'atmosphère secrète et diffuse des paysages et une certaine spiritualisation des formes baignées par la sérénité des figures traditionnelles, de l'allégorie. Sa nature profonde le porte vers une expression apaisée d'un monde idéalisé dans un pointillisme aux touches élargies.

En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en 8.

Il installe son atelier à Labastide-du-Vert dans le Lot, où il termine ses jours.

 

De 250 000 à 350 000 euros. C'est l'estimation du prix du Port de Collioure, séchage des filets sur la grève, un tableau du peintre néo-impressionniste Henri Martin, créé dans les années 20. L'œuvre sera mise aux enchères par l'Hôtel des ventes de Monte-Carlo, le 19 janvier prochain à 15 heures. Cette huile sur toile, figurant le port, les barques de Collioure, et le château royal en arrière-plan mesure 75 x 125 centimètres et porte la signature de l'artiste en bas à gauche.

À Collioure, Henri Martin est évidemment bien connu. Une toile du musée de la ville, intitulée L'atelier du Mouré, est attribuée à l'artiste : "Nous devons encore le faire authentifier par le musée Henri Martin de Cahors, mais c'est un tableau qui représente bien le style et la patte du peintre", souligne Claire Muchir, conservatrice du musée colliourenc. Henri Martin est tombé amoureux de Collioure au début des années 20 : "Il a acheté une maison dans le quartier du Mouré. Il y venait chaque été et y effectuait des séjours réguliers pour peindre, d'ailleurs avec un autre de ses amis peintres, Henri Marre", ajoute Claire Muchir. Comme nombre de ses collègues de l'époque, l'artiste est venu se ressourcer sur les rivages de la Méditerranée après la Première Guerre Mondiale. "Et même s'il est d'une époque postérieure, il a su saisir avec le pointillisme les couleurs de Collioure, le caractère miroitant de la lumière sur la mer. 

 

Henri Martin effectue son apprentissage à l'École des beaux-arts de sa ville natale de 1877 à 1879, dans l'atelier de Jules Garipuy. Muni d'une bourse municipale, il part en 1879 pour Paris où il devient l'élève de Jean-Paul Laurens. Le , il épouse à Toulouse Marie Charlotte Barbaroux, pastelliste rencontrée aux Beaux-Arts de cette ville. De leur union naîtront quatre fils dont deux deviendront peintres de paysages et de portraits :

René Jean, qui signe ses œuvres Claude-René Martin (né à Paris XIVe le ) et Jacques Auguste dit Jac(ques) Martin-Ferrières (né à Saint-Paul-Cap-de-Joux dans le Tarn le ). Henri Martin aura lui-même comme élève et comme collaborateur le peintre Henri Doucet.

 

En 1885, il parcourt l'Italie et y étudie les primitifs en compagnie d'Edmond Aman-Jean et d'Ernest Laurent. Ce voyage marque un tournant dans son art et oriente l'artiste vers une inspiration poétique. Sa technique s'éloigne des modèles académiques, au profit d'un divisionnisme original qui révèle l'influence des néo-impressionnistes mais d'une manière plus spontanée que théorisée : des touches courtes, séparées et parallèles y construisent les formes et la lumière, dans un chromatisme idéalisé et propice au rêve.

 

Lecteur de Poe, de Dante, de Byron, de Baudelaire et de Verlaine (il souscrit aux Liturgies intimes éditées par la revue Le Saint-Graal en 1892), Henri Martin expose des œuvres à thèmes symbolistes, telles que Chacun sa chimère de 1891 ou Vers l’abîme de 1897 ; et des paysages brumeux peuplés de figures mélancoliques et intemporelles.

 

Il participe en 1892 aux salons de la Rose-Croix esthétique de Joséphin Peladan. Il honore des commandes publiques, ornant tour à tour le Capitole de Toulouse, la préfecture du Lot à Cahors, la Sorbonne en 1908, l’Hôtel de ville de Paris, un cabinet de l'Élysée en 1908, le Conseil d’État en 1914-1922, la mairie du Ve arrondissement en 1935.

Henri Martin, tout en s'éloignant des thèmes symbolistes, en gardera toujours la poésie mystérieuse des attitudes, l'atmosphère secrète et diffuse des paysages et une certaine spiritualisation des formes baignées par la sérénité des figures traditionnelles, de l'allégorie. Sa nature profonde le porte vers une expression apaisée d'un monde idéalisé dans un pointillisme aux touches élargies.

En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en 8.

Il installe son atelier à Labastide-du-Vert dans le Lot, où il termine ses jours.

Collioure dans ses
collections : H.Martin,
A. Hanicotte, B. Giner…

 

 

Jusqu’au 14 mai 2023, le musée d’art moderne de Collioure propose une sélection des œuvres de sa collection. « Collections permanentes » …

 

De 1915 aux années 2000, l’exposition permet d’appréhender l’histoire de Collioure au travers de quelques personnalités emblématiques. Augustin Hanicotte, François Bernadi, Willy Mucha, Balbino Giner… autant d’artistes amoureux de Collioure qui ont su en capter les beautés et en saisir l’authenticité. A l’orée du projet de rénovation et d’extension du musée, cet accrochage permet de redécouvrir quelques œuvres phares de la collection, comme autant de jalons de l’incroyable aventure artistique de Collioure.

Depuis l’arrivée de Paul Signac en 1887 et le passage de Louis Valtat entre 1894 et 1895, Collioure n’a cessé d’aimanter les artistes, séduits par la beauté du site et l’intensité de sa lumière. En 1905, Henri Matisse et André Derain s’installent à Collioure et dynamitent la peinture. Ils font de cette anse accueillante le berceau du Fauvisme. Marchant dans leurs pas, de nombreux artistes s’y arrêtent pour en peindre les beautés colorées : Henri Manguin, Albert Marquet, Charles Camoin… Après la Première Guerre mondiale, Henri Marre, Henri Martin, André Masson, Léopold Survage… reprennent le chemin de Collioure, sans oublier Augustin Hanicotte qui, dès 1925, initie librement les « gosses de Collioure » au dessin sur le motif. Au cours de la seconde moitié du XXème siècle, Collioure reste une ville artistique d’importance, notamment autour de la personnalité de Willy Mucha, qui attire nombre d’amis artistes.

Musée d’Art moderne de Collioure
Villa Pams – Route de Port-Vendres
Ouvert tous les jours sauf le mardi, 10h-12h / 14h-18h
Entrée : de 2 à 3 euros
Tél. +33(0)4 30 44 05 46

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2022 3 07 /12 /décembre /2022 11:08
Lola Anglade, vélos, 1911, musée de Gérone - Journée mondiale du climat - Portrait Clémentine Dufau, 1911, musée d'Orsay/Girona -
Lola Anglade, vélos, 1911, musée de Gérone - Journée mondiale du climat - Portrait Clémentine Dufau, 1911, musée d'Orsay/Girona -
Lola Anglade, vélos, 1911, musée de Gérone - Journée mondiale du climat - Portrait Clémentine Dufau, 1911, musée d'Orsay/Girona -
Lola Anglade, vélos, 1911, musée de Gérone - Journée mondiale du climat - Portrait Clémentine Dufau, 1911, musée d'Orsay/Girona -
Lola Anglade, vélos, 1911, musée de Gérone - Journée mondiale du climat - Portrait Clémentine Dufau, 1911, musée d'Orsay/Girona -
Lola Anglade, vélos, 1911, musée de Gérone - Journée mondiale du climat - Portrait Clémentine Dufau, 1911, musée d'Orsay/Girona -

Lola Anglade, vélos, 1911, musée de Gérone - Journée mondiale du climat - Portrait Clémentine Dufau, 1911, musée d'Orsay/Girona -

La Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales

a le plaisir de vous convier

à la conférence de Gérard Bonet, docteur en histoire

 

La manipulation de la presse de province sous l'Occupation


 

Vendredi 9 décembre 2022, de 17 h à 18 h, Centre départemental de Mémoires des Pyrénées-Orientales, Caserne Gallieni, 4, rue de l’Académie – Perpignan

 

 

 

--- à suivre, hommage à A. de Roux :

 

* Archives... avec l'ASPAHR, présentent :

"Perpignan, de la place-forte à la ville ouverte" | Journée d’étude en hommage à Antoine de Roux

À cette occasion, les Archives départementales exposeront un choix de documents sur le thème de la journée.

📌Informations pratiques :

⏰9h30, entrée libre

🏢Archives départementales, 74 av. Paul Alduy, Perpignan

📨animarchives@cd66.fr

 

- - - - - - - - - - -

*** Gérone - Expos - Ancien hôpital Sainte Catherine

GIRONA

ANTIC HOSPITAL DE SANTA CATERINA

Feresa de silenci. Les artistes a la revista Feminal (1907-1917)

Dates: Del 22 d’octubre de 2022 al 26 de febrer de 2023

Inauguració: Dissabte 22 d’octubre, a les 12 h

Comissariat: Elina Norandi

Producció: Museu d’Art de Girona

Descarrega el fulletó de l’exposició

 

Presentació

Feminal va ser la primera revista dirigida i escrita per dones que va veure la llum a Catalunya. De periodicitat mensual, es va editar a Barcelona com a suplement de La Ilustració Catalana, de 1907 a 1917. Va ser impulsada per dones procedents de l’àmbit burgès i catòlic i es va inspirar en algunes revistes semblants que, sota la influència del sufragisme, s’editaven a les grans ciutats europees. En gairebé tots els números de la revista, les arts plàstiques hi solien ser presents, bé amb articles dedicats a exposicions d’artistes del moment, bé amb reportatges monogràfics sobre alguna d’elles. Més de setanta artistes, catalanes i europees, la majoria pintores però també escultores, cartellistes, il·lustradores i, en menor nombre, exlibristes, esmaltadores o fotògrafes, hi van ser esmentades. De moltes en sabem ben poc i encara menys de les seves obres, de qualitat molt diversa. Cap d’elles no va tenir les mateixes condicions que els seus col·legues masculins: no van tenir els mateixos espais de formació, de crítica, d’exposició o de recepció del públic i disposaven de pocs referents femenins. I la majoria van acabar abandonant l’art per dedicar-se a la família just quan començaven a despuntar. Gairebé totes han restat en silenci durant anys.

 

Aquesta exposició recupera prop d’una vintena d’artistes, amb obres procedents de museus nacionals i internacionals i de col·leccions privades. En molts casos sols traiem a la llum i exposem una, dues o tres obres d’unes artistes de les quals potser mai més no en sabrem res. La importància, però, rau a mostrar que, malgrat tots els obstacles, cadascuna d’elles va saber crear el seu espai de llibertat per desenvolupar les seves aspiracions artístiques. Feminal va ser un d’aquests espais, en el qual es van ajudar mútuament i van trobar les forces i els suports que la societat encara no els oferia.

Amb l’exposició us volem convidar a reflexionar sobre les raons que fan que una generació de dones artistes desaparegui de la nostra història de l’art i la necessitat de fer-les presents i entrar-hi en diàleg des del moment actual. Alhora vol ser un reconeixement a la feina fonamental de les historiadores i els historiadors que han començat a arrabassar-les del silenci en què havien caigut.

La mostra està dividida en tres àmbits expositius. En el primer, es desenvolupa un discurs sobre les poques artistes que surten a la publicació i que ja han estat abordades en textos i exposicions, de manera que se n’ha reconegut la feina fonamental. En el segon àmbit, la narrativa de la mostra ens porta a conèixer les artistes que, per diversos motius, tenen obres poc conegudes o que gairebé no es conserven; també aquelles de qui tenim alguns treballs —textos o exposicions—, però no suficients perquè es pugui considerar que han estat estudiades a fons. Finalment, ens endinsem en tres històries particulars; es tracta de dones amb unes obres que s’han conservat en la intimitat de les llars dels seus descendents, cosa que ha afavorit que puguem conèixer-ne un nombre més gran i mostrar-les.

 

L’estrella, Dolors Monserdà

“La nit ha cobert la terra
amb son mantell de foscor,
amb feresa de silenci
i amb feresa de remors.
Tot un món ple de misteri
s’aixeca d’un món que dorm,
i l’esperit de les serres
per la buidor se remou.
Amb l’aleteig de ses ales
colors i perfils confon;
posant encisants aromes dins cada flor que desclou.


Bo i saltant la meva néta
m’ha volgut seguir a l’hort;
plançonet de nou anyades
frisa per saber-ho tot.
Los secrets de l’estelada
li tenen robat lo cor;
i es deleix per veure el Carro
dibuixat amb punts de foc.
Lo bell Camí de Sant Jaume
l’encisa amb sos resplendors;
mes la seva enamorada
és l’Estrella del Pastor.


Tot mirant les meravelles
que del cel la volta enclou,
un estel l’ha traspassada
com un coet volador.
La nena tota tremola
i em diu encesa de goig:
-Àvia ¡és l’infant que ens envia
des del cel Nostre Senyor! “

 

Insubmissió (1947) Dolors Monserdà

No vull que em segresteu el pensament
dintre de fets o fórmules pactades;
vull, com les aus, les ales lliberades
per volar en tot moment,
ara a dreta, ara a esquerra, per l’espai
ple d’infinites rutes invisibles;
no hi vull destorbs forans, límits noïbles
que a bestreta m’imposen un camí.

Vull ésser plenament mestre de mi
i no un esclau de forces alienes,
en tant que humanes, míseres, fallibles;
vull les facultats plenes
servar de mon privat discerniment
i en mi respectar furs
que en els demés respecto sens protesta.

Anorreada o xalesta,
amb jorns plàcids o durs,
vaig rebre de Déu la meva vida
i comptes sols a n’Ell li’n vull donar
i sols d’Ell vull estar a l’alt manar
i sols d’Ell rebre lleis i pauta i mida,
sense manifassers per entremig
que amb matusser trepig
de mes oracions la pau violin
i que mentre ells volin
a mi vulguin privar-me de volar.

Qui per son diví antoix me va crear,
alhora performava mon destí;
i així, del Qui
per mi és tot jo i jo tot d’Ell
sols vull sofrir el rigorós cinyell,
sols vull estar al franc servir,
del jorn de ma naixença
fins al jorn de morir.

 

SILENCIS TRENCATS

La búsqueda de algo perdido es, sin duda, el origen de la memoria.
María Zambrano

Algunes artistes, poques encara, han trencat el silenci i comencen a ser reconegudes. És el cas de Lluïsa Vidal, Lola Anglada, Pepita Teixidor o Laura Albéniz. Totes elles van poder esdevenir professionals perquè, lluny de trobar obstacles o limitacions en la pròpia família, van gaudir del seu suport o simplement no es van casar i tenir fills. De joves es van poder traslladar a París, lloc imprescindible de l’art en aquell moment per continuar formant-se. La ciutat els va obrir un nou món, van poder experimentar viure soles, van guanyar seguretat personal i van introduir-se en els ambients més nous de l’art, que de ben segur van alimentar el seu talent. D’altra banda, el nombre considerable d’obres seves que s’ha conservat n’ha facilitat l’estudi i la posterior difusió.

Totes elles s’han vist rescabalades, en bona part, d’un pronunciat oblit gràcies a la feina feta per historiadores i historiadors a qui volem reconèixer el seu treball persistent i entusiasta: Consol Oltra, especialista en Lluïsa Vidal; Joan Miquel Llodrà, estudiós d’Aurora Gutiérrez Larraya i Adelaida Ferré; M. Isabel Gascón, que treballa sobre Pepita Teixidor, i Glòria Bosch i Susanna Portell, expertes en l’artista Mela Muter. Un reconeixement especial per a la historiadora Núria Rius Vernet (1950-2021), pionera en l’estudi de les artistes catalanes del període anterior a la Guerra Civil i experta en la vida i obra de Lola Anglada. Els seus estudis resulten fonamentals, ja que va investigar i va posar en relació artistes com Lluïsa Vidal, Laura Albéniz, Maria Rusiñol, Pepita Teixidor, Emília Coranty o Mela Muter.

 

 

 

MURMURIS EN EL SILENCI

L’oblit és una forma de mentida.
Svetlana Aleksiévitx

Cal registrar totes aquestes vides infinitament fosques.
Virginia Woolf

El fet que un artista, home o dona, passi a formar part de la història de l’art després de morir depèn de la suma de molts factors que s’encreuen i retroaccionen: que hagi tingut un recorregut històric d’exposicions; que tingui una fortuna crítica; que es conservi un conjunt d’obres considerable i en bon estat en col·leccions privades, museus o fundacions i que com a mínim algunes d’aquestes estiguin exposades; que es publiquin articles i assajos sobre la seva obra i, si és possible, es disposi d’un catàleg raonat; que li siguin dedicades exposicions antològiques o col·lectives, amb les catalogacions respectives; i, a més, que tingui una bona cotització al mercat.

Cap de les artistes de Feminal va gaudir d’aquestes circumstàncies, ni tan sols abans de morir. La subordinació del gènere femení, durant segles, els va impedir, en vida i després de mortes, que aquests factors d’èxit es concatenessin feliçment en la major part dels casos. Moltes d’aquestes dones van abandonar les seves carreres en casar-se o en tenir descendència i altres es desanimaven a causa de la forta pressió que exercia sobre elles una crítica totalment misògina i plena de prejudicis, que jutjava les seves obres en relació sempre amb el seu gènere. Posteriorment tampoc no van ser tingudes en compte per la història de l’art. Per tot això coneixem molt poques obres de bona part d’aquestes dones i gairebé no sabem res sobre elles. Tan sols algunes han comptat amb una exposició o publicació més o menys recent, però no ha bastat per ser prou conegudes o perquè el seu estudi tingui continuïtat.

 

 

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2022 6 19 /11 /novembre /2022 10:23
La bataille du col de Banyuls : la députée RN pour l'ouverture de la frontière ! - Galerie Lligat à Perpignan -
La bataille du col de Banyuls : la députée RN pour l'ouverture de la frontière ! - Galerie Lligat à Perpignan -
La bataille du col de Banyuls : la députée RN pour l'ouverture de la frontière ! - Galerie Lligat à Perpignan -

Les batailles du Col de Banyuls *

 

Quand on veut savoir ce qui se passe chez soi, mieux vaut lire les reportages de plus en plus fréquents de Libération, Mediapart et Le Monde (ainsi ce reportage, publié à la suite), qui envoient des journalistes en Catalogne... Bien sûr on se régale avec les enquêtes de "Made in Perpignan" et les infos indiscrètes du site Ouillade" !

 

La ville de Banyuls/Mer aime reconstituer, avec musique et costumes, la bataille du col (perdue par la République)  : ainsi, selon la conjoncture historique, on demande de l'aide pour fermer ce petit pertuis car les Espagnols veulent envahir le territoire; ces temps-ci c'est la guerre contre le gouvernement français qui, sous prétexte de terrorisme, a fait placer d'énormes blocs de pierre...

 

Bien sûr, on peut passer à pied, vélo ou moto, cependant un terroriste exige un peu plus de confort : il passera plus facilement par le col de Cerbère (surveillé, il est vrai, soit par un militaire armé soit par les policiers de Portbou); la route est aussi meilleure par le Perthus, mais ces derniers jours, la police arrêtait et fouillait les gros véhicules...

 

En fait le plus simple est de passer en voiture, à 130 à l'heure, par l'autoroute qui domine le village du Perthus ! A deux pas des bureaux des douaniers...Mais que font-ils là, policiers et douaniers... Une absurdité, une incohérence, un arbitraire des contrôles et des frontières, c'est évident !

 

Bien sûr la fermeture est dure pour les quelques travailleurs espagnols (un médecin, deux maçons...) qui viennent, à partir d'Espolla, travailler sur la côte rocheuse. Pour les autres, retraités, touristes, oisifs, le mieux, pour aller acheter des cigarettes ou manger au restau est de prendre l'admirable route qui mène à Cerbère et Portbou. Là, ils pourront aussi, mais leur but est rarement culturel, rendre hommage à W.Benjamin, philosophe convoqué, récupéré sans cesse, et dans cette fermeture aussi, pour montrer qu'il a pu passer par les fameux "chemins de la liberté"..! Liberté de fuir, en janvier 39, le franquisme et de se retrouver dans un camp de concentration à Argelès ou ailleurs, puis être pris par le conflit de 1940 et mourir au front ou dans un camp nazi...

 

Les Banyulencs qui ont du temps peuvent aussi aller acheter de l'huile ou du tabac au Perthus, par la voie rapide d'Agiles/Le Boulou, mais c'est plus long et moins poétique que le paysage âpre et silencieux du col... Et puis, les Catalans et indépendantistes nous disent qu'on coupe encore, dans cette affaire, la continuité, l'unité du territoire catalan, c'est vrai !

 

Et que ce genre de blocage de la frontière à l'intérieur de l'Europe est interdit, sauf...décret temporaire du ouvertement national ! L'extrême-droite est pour ces fermetures, mais, étrangement, la députée RN, Michèle Martinez, s'est élevée contre cette décision, et contre son parti !!! Pour ménager son électorat..? Etrange contradiction...

 

Pour finir, si vous voulez marcher, c'est l'occasion, ce samedi. Et si vous ne vous cassez pas le "col du Perthus", comme disait une amie de ma mère, au lieu du "col du fémur", attention de ne pas vous rompre le "col de Banyuls"...

 

J.P.Bonnel

 

* Les Catalans républicains contre l'Espagne

Bataille du Col de Banyuls
Informations générales
Date  au 
Lieu Col de Banyuls
(Pyrénées-Orientales)
Issue Victoire espagnole, occupation de la place forte de Collioure
Belligérants
Drapeau de la France République françaisePatriotes banyulencs Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Commandants
Louis-Pierre DelattreAndré Rocarias Juan Curten
Forces en présence
2 300 hommes 4 600 somatents de Banyuls 7 000 hommes

Guerre du Roussillon

Batailles

La bataille du col de Banyuls est une bataille qui opposa la République française au royaume d'Espagne durant les guerres de la révolution.

 

À la suite de l'avance de l'armée espagnole, le général Ricardos décida de se couvrir en s'emparant des cols des Albères.

 

Le général Ricardos décide de s'emparer du Col de Banyuls. Les troupes françaises peu entrainées sont vite défaites et s'enfuient vers Port-Vendres.

 

PS. Signalons que l'association "Albères sans frontières" s'est inspirée de notre association "W.Benjamin sans frontières" créée il y a 8 ans !


 

Sur la route du col de Banyuls-sur-Mer, la colère monte contre la fermeture de la frontière

 

Reportage

 

Dans les Pyrénées-Orientales, où le vote d’extrême droite est important, le col qui mène en Espagne est fermé depuis deux ans. Un collectif dénonce une mesure illégale, qui abîme l’économie locale et les liens familiaux et culturels transfrontaliers.

 

Cela fait maintenant deux ans. Le 5 novembre 2020, en déplacement au Perthus, poste-frontière des Pyrénées-Orientales, Emmanuel Macron avait annoncé le doublement des forces de l’ordre déployées aux frontières. L’objectif : lutter contre le terrorisme et l’immigration clandestine, alors qu’une semaine auparavant, un Tunisien en situation irrégulière avait perpétré un attentat tuant trois personnes à la basilique Notre-Dame de Nice. Peu de temps après, une quinzaine de passages frontaliers entre la France et l’Espagne avait fermé.

 

La moitié d’entre eux le sont encore, à l’image du col de Banyuls. A 355 mètres d’altitude, la petite route communale des Mas, sinueuse et goudronnée, qui faisait la liaison entre la France et l’Espagne, est entravée par une dizaine de gros rochers. Dix kilomètres plus bas, à Banyuls-sur-Mer, la colère monte. Dans cette cité balnéaire de 5 000 habitants, l’association Albères sans frontière, créée en juillet et qui revendique aujourd’hui près de 1 200 adhérents, exige la réouverture du col. Ses représentants s’apprêtent à déposer un recours en excès de pouvoir devant le tribunal administratif. Ils dénoncent une mesure illégale, qui abîme l’économie locale, les liens familiaux et culturels transfrontaliers et jusqu’à l’histoire.

Lire aussi :  Article réservé à nos abonnés  Au col du Portillon, entre la France et l’Espagne, la frontière de l’absurde

 

© Le Monde - 

Par Julia Pascual (Banyuls-sur-Mer, Pyrénées-Orientales, envoyée spéciale)

Publié le 07 novembre 2022 à 05h25 Mis à jour le 07 novembre 2022 à 09h31

- - -


droitsdauteur@lemonde.fr


En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/11/07/sur-la-route-du-col-de-banyuls-sur-mer-la-colere-monte-contre-la-fermeture-de-la-frontiere_6148756_3224.html

 

SUR LE FIL #1 les petites conférences de la Galerie Lligat

Muriel Valat-B, Writing interiors

Muriel Valat-B rencontre Claire Muchir (Musée de Collioure)
autour de "Plissements" premier ouvrage édité par la Galerie lligat
Samedi 19 novembre à 16H30
 
 
 
Samedi 19 novembre à 16H30, venez découvrir l'œuvre de Muriel Valat-B, qui s'entretiendra avec Claire Muchir (Musée de Collioure) autour de l'ouvrage "Plissements", édité par la Galerie Lligat. 
 
Premier opus de SUR LE FIL, la Galerie lligat  poursuit avec ces petites conférences un travail de valorisation et de transmission en proposant des moments conviviaux d'échanges et de rencontres, où  quelques tentatives critiques et analytiques pourront être exposées. 
 
SUR LE FIL pour évoquer la fragilité d'une approche critique, construite à petit pas, au fil du temps, et qui convoque une forme de tension et de tâtonnement. Le funambule n'est plus seulement l'artiste, mais aussi celui qui cherche à discerner les éléments d'une pratique, à détricoter une intention, à saisir un cheminement, à formuler "de très peu" une réception intime aux prises avec le sens de l'histoire. 
 
"Le fil est quelque chose de très simple : juste une ligne dans l'espace. Mais c'est aussi quelque chose de très complexe : un écheveau, une complication de brins. Le fil tient de la structure (toile d'araignée, cordage, réseau de ligatures), mais il peut aussi bien s'effilocher et, tout à coup, se casser. Il s'assemble (filature, maille) ou se faufile (lacis, torsade, tresse). Il trace une destinée ( Les Parques), nous emprisonne (attaches, liens) ou bien se "coupe en quatre" (raisonnements, arguties, faux-fuyants). Il nous guide vers le meilleur ( Ariane, cours d'eau) ou bien nous égare vers le pire ( lianes, ronces). Le fil lie, enchaîne et donne cours. Ou bien, au contraire, il tranche, aiguise, affûte et fait rompre. Le fil toujours ne tient qu'à un fil. Tel est sa beauté — son beau risque — et sa fragilité. 
G. Didi-Huberman Sur le fil, Ed. de Minuit, 2013, p. 38. 
 
 

Muriel Valat-B, plasticienne

« Mon parcours est intimement lie à la ville de Berlin. Cote Est déjà a 15 ans, un premier séjour à Berlin, camp de jeunesse, dans l’espoir de trouver un monde meilleur. Côte Ouest c’est la fascination des projets de vie alternative, que je découvre à 20 ans, en 1981. Bâtir, transformer des lieux détruits par la guerre, abandonnés par les autorités politiques, en faire des lieux de vie, culturels et de travail, des lieux collectifs ou tout se décide ensemble, à l’issu d’interminables assemblées générales. Berlin se construit un visage unique. 1987, j’habite Paris, coincée dans un métier inadéquat. Lors d’un séjour à Berlin, je décide d’écrire, projet formulé pendant mes études de lettres et de théâtre à Montpellier. En rentrant à Paris, fourmillements dans les doigts, c’est le dessin qui vient. J’entre aux Beaux-Arts de Cergy, je poursuis en fac d’Arts Plastiques, à la Sorbonne.
1994, je m'installe à Berlin. Premier atelier personnel, première presse de taille- douce. Je vis et travaille dans une usine, squattée puis réhabilitée par un collectif alternatif, à Kreuzberg 36, Berlin-ouest, mais je fréquente surtout la scène artistique de Prenzlauerberg, Berlin-est, qui n’est pas encore un quartier chic. Berlin réunifiée commence à se transformer. 2010, j’installe mon atelier dans un tout petit village dans le sud de la France, Planèzes ». 

 

Projets 2023 
— Galerie Le Lieu multiple, avec Kati Gausmann, Sylvia Hansmann et Helga Stuber, Montpellier
— Entre les lignes//Zwischen den Linien, duo show avec Kati Gausmann (Berlin), La Maison de Heidelberg, Montpellier, avec le soutien de l'institut für Auslandsbeziehung et la Galerie Lligat, avec Kati Gausmann, et Nadia Lichtig à Perpignan
Restitution du travail des Résidences 3C Calce 2022, avec Kati Gausmann (Berlin), Jacques Perconte (Amsterdam), Kika Nicolela (Bresil) Le Mas de las fonts, Calce avec le soutien de la region Occitanie, de la Drac Occitanie et du departement 66
Galerie Nord-Tiergarten, Berlin, duoshow avec Kati Gausmann, avec le soutien du Senat de Berlin
— Le Temps flaire, Le L.A.C Sigean, duo show avec Kazuki Nakahara (Berlin), Partenariat Le Lac – Galerie Lligat Hors les Murs. 
 

 

 
— Exposition collective Œuvres au noir
prolongée jusqu'au 24 décembre 2022 !
Du mercredi au samedi 14h-19h et sur rendez-vous

 
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2022 4 27 /10 /octobre /2022 11:15
Soulages : de l'outrenoir à l'au-delà du noir  - Sète : occasion manquée - Perpignan : Oeuvres au noir à la galerie LLIGAT

Soulages : de l'outrenoir à l'au-delà... du noir

 

L'arrivée de l'automne annonce la mort du peintre de la noire abstraction, auteur de variations sur le brou de noix, passant du "noir lumière" à l'outrenoir, striant la pâte ou créant des béances d'où s'échappe la lumière.

 

En fait ce n'est pas le noir qui l'intéresse, mais le lumineux, les chemins de lumière à travers sa toile jamais totalement saturée de noirceur...

 

Cela dit, où va l'art contemporain, quittant l'abstraction comme quand on a tout exploré, et misant sur des installations qui privilégient l'idée, le message et méprise toute esthétique, émotion, contemplation lyrique..?


C'est cela avec Soulages, la fin de l'émotion et on s'ennuie avec ses redites et variations, au musée de Rodez (ses premières oeuvres de paysages naïfs amusent !) à la grande salle du musée Fabre de Montpellier...

 

JPB

 

* La galerie a eu du nez : elle avait programmé, bien avant le décès du musée de Rodez, une exposition sur le noir (ci-dessous). Bravo Lligat, bravo Dali, adieu Soulages !!!!

L
Œuvres au noir
exposition collective

avec

Didier Béquillard, Marielle Degioanni,
Philippe Domergue, Frédéric Sabouraud,
Muriel Valat-B, Didier Van Der Borght
ŒUVRES AU NOIR De Zénon, personnage de “L’Œuvre au Noir”, Marguerite Yourcenar dit : “Il est en train de vivre l’œuvre au noir, c’est à dire la période de dissolution et de calcination de tous les concepts, tous les préjugés, toutes les notions sur lesquels nous avons accoutumé de vivre”.  Ainsi, l’artiste qui approche le noir peut, dans le sillage de Pierre Soulages, faire de la lumière une matière et renverser les données de la perception. Mais il peut aussi, dans un geste radical, donner un temps d’arrêt aux signes, déjouer le sens, expérimenter la vue, brûler les images, griller la matière. Il peut, au seuil du silence, de la disparition, défaire sa propre pratique ou chercher dans la nuit à s’en approprier toutes les données. Il peut encrer, encrer toujours plus, fabriquer des bains d’encre noir absorbée par des tissus et des fils qui gagneront une fois séchés une tenue inédite. Il peut halluciner, voir la nature que l’on sait menacée perdre sa chlorophylle ; il peut chercher l’aveuglement et reprendre face aux ténèbres la question posée par Marielle Degioanni : Do you Glow ?

VERNISSAGE Tous les artistes de l'exposition seront présents au vernissage pour une rencontre avec le public.
Samedi 29 octobre 2022 de 15h à 21h — 12 rue de la Révolution Française 66000 Perpignan
Informations au 0614364001 ou contact@galerielligat.com

 
Didier Béquillard, Typogéographies 3, encre, correcteur, sur papier livre, 2009. 16x23cm env.

À découvrir dans le cadre de l'exposition, la très belle œuvre de Didier Béquillard "Typogéographies".
En 2009 Didier Béquillard recouvre de correcteur et d'encre des pages d'un livre de littérature allemande.
Il réalise une série de 19 doubles-pages. De ce travail de recouvrement des taches noirs émergent comme autant de territoires en dérive. Des mots isolés énumèrent sans concession les thèmes qui hantent l'histoire contemporaine internationale et traversent toute la construction européenne — tristement réactualisés par les conflits et tensions extrêmes que connaît ce début de XXIème siècle.
Ici Weltreich/Nationalismus pour en français Empire/Nationalisme
Typogéographies 1

Merci à Sandra Canal...

 

Pourquoi Sète a manqué le musée Soulages...

 

Le musée dédié à Pierre Soulages a ouvert vendredi 30 mai à Rodez. Sète, ville où réside le peintre une partie de l'année, en avait rêvé. Mais le projet a capoté.  

Un musée inauguré par le Président de la République en personne ! Un événement qui pèse lourd dans l'histoire de l'art contemporain et de la culture française. C'était le 30 mai à Rodez, c'est le fameux musée Soulages et Sète ne peut qu'observer l'affluence et s'en mordre les doigts…

 

Parce que bien avant que naisse le projet de Rodez, ville natale du géant de la peinture, Sète la lumineuse avait reçu les faveurs du maître de l'outrenoir. C'est en effet sur Saint-Clair que Soulages, mariée à Colette, native de l'Île singulière, réside une partie de l'année depuis plus de 40 ans.

Le projet d'un dôme de verre au dessus du musée Paul-Valéry

L'idée d'une fondation Soulages à Sète prend source dans les années 80. "En 1984, Soulages m'avait fait part de son intention. Il souhaitait que Sète bénéficie de sa collection. Pas sous forme de donation mais, autant que je me souvienne, il aurait aimé qu'elle soit gérée par le Louvre", se remémore Yves Marchand, maire de la ville à cette époque. Rapidement l'idée se transformait en véritable projet : "Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois avec Soulages et son épouse. Nous avions même trouvé le lieu pour le bâtiment." C'est le site de l'ancienne carrière, communément appelé le terrain du moto-cross, au-dessus du musée Paul-Valéry, qui avait été retenu. Le projet était très avancé. Au point qu'un proche de Soulages, l'architecte Paul Andreu, à qui l'on doit entre autres les aéroports de Roissy, Abou Dabi ou encore du Caire mais aussi le Grand Théâtre National de Pékin, avait imaginé une bâtisse avec un immense dôme de verre.

 

 

Responsabilité politique ?

"Malgré des années de discussions, ça ne s'est pas fait… Le terrain concerné par le projet était en effet composé de deux parties. La partie haute, municipale. Et la partie basse, privée, qui appartenait à l'entreprise Turini. Cette entreprise avait besoin d'argent et a préféré vendre à un opérateur immobilier. Je ne pouvais pas m'aligner sur les prix promoteur… Le projet a échoué. C'est une des plus grosses déceptions de ma vie. Un gros raté…" Aujourd'hui, la partie haute du terrain accueille des logements HLM construits sous Marchand. La partie basse a vu fleurir une résidence avec vue imprenable sur la mer. Ou l'art de la spéculation foncière…

 

"La partie basse perdue, Soulages n'était pas content. J'ai proposé un autre lieu, rappelle Yves Marchand, soit l'actuel emplacement du Crac. Il n'a pas voulu en entendre parler, il voulait un éclairage zénithal…" Un “loupé” monumental que de nombreux Sétois ont mis sur le dos d'une responsabilité politique collective…

 

Le peintre le mieux coté du marché de l'art contemporain

Sète a manqué le filon d'or. Celui d'un rayonnement culturel extraordinaire, lié à celui qui est aujourd'hui considéré comme le peintre le mieux coté sur le marché de l'art contemporain. Manquée également l'aubaine des 150 000 visiteurs par an annoncés à Rodez. Un outil économique de développement rare et précieux. Yves Marchand regrette, François Commeinhes préfère ne pas y repenser…

 

"Sète a manqué Soulages après avoir laissé partir la fondation Desnoyer à Saint-Cyprien et avoir vu filer Jean Vilar à Avignon

À Sète, le galeriste Yves Faurie n'a toujours pas rangé son amertume au placard. "Sète a manqué Soulages après avoir laissé partir la fondation Desnoyer à Saint-Cyprien et avoir vu filer Jean Vilar à Avignon. Je crains de voir un jour Combas et Di Rosa, nos artistes de la Figuration libre, être tentés par d'autres villes. La faute en incombe à la classe politique dans son ensemble et aux maires successifs." Colère et regrets mêlés. Comme si progressivement, c'était un peu l'âme de Sète qui s'envolait…

 

“L'effet Soulages” a entraîné la multiplication de galeries d'art en ville

À Rodez, bien avant l'ouverture du musée, “l'effet Soulages” a entraîné la multiplication de galeries d'art en ville. Parmi elles, comme pour appuyer encore là où ça fait mal, celle d'un Sétois. Vincent Cunillière qui fait aujourd'hui figure de “photographe de Soulages” a aussi migré vers Rodez. Et d'avouer "réaliser son rêve en ouvrant cette galerie en face de la porte d'entrée du musée Soulages." Singulière chronique d'une série d'ex-îlés...

 

 

SANDRA CANAL © Midi Libre

"L'outrenoir" offre encore au peintre Pierre Soulages "une infinité de possibilités"

 

A bientôt 93 ans, Pierre Soulages, monument de la peinture auquel le Musée des beaux-arts de Lyon consacre une exposition de ses oeuvres du XXIe siècle, continue d'explorer "l'outrenoir" qui lui offre "une infinité de possibilités", avec le souci "d'apporter quelque chose d'essentiel".

 

Le maître de l'abstraction veille sur l'accrochage d'une trentaine de tableaux, à quelques jours de l'exposition "Soulages XXIe siècle", du 12 octobre au 28 janvier prochain. Avec son assistant Dan McEnroe et un architecte muséographe, il règle "les espacements, les hauteurs, l'équilibre de la salle".

 

A un manutentionnaire qui décale une toile après avoir sorti son mètre, il lance en souriant: "c'est l'oeil qui dirige!"

Le sien, qui tire vers le gris, est resté perçant et brillant. Il observe avec minutie "la lumière avant toute chose" car "c'est la difficulté dans un musée". "C'est toujours un peu acrobatique de montrer des peintures avec des lampes", relève-t-il, sa préférence allant à "la lumière naturelle du jour".

 

Ses tableaux depuis 2000 sont dans la ligne qu'il a adoptée en 1979, celle de "l'outrenoir": "c'est une manière de voir la peinture qui est différente de la manière traditionnelle; là, ce que l'on voit, ce n'est pas la peinture elle-même, c'est le reflet de la lumière sur les états de surface de la couleur noire", observe-t-il devant une série de toiles aussi massives que lui et dont l'apparence change selon l'endroit où l'on se place.

Une première salle dite "pédagogique" offre un mur blanc qui reflète la lumière des projecteurs, et trois murs noirs, dont l'un supporte des tableaux a priori sombres. "Mais on s'aperçoit qu'ils ne sont pas noirs! A partir de là on doit changer le regard", explique dans un entretien à l'AFP Pierre Soulages, lui-même tout de noir vêtu.

 

"L'utilisation du phénomène optique à des fins artistiques, c'est cela qui m'intéresse. Il y a des possibilités infinies", affirme-t-il en assurant: "Le tableau que je préfère, c'est celui que je vais faire demain".

"De plus en plus" de plaisir

"Je me souviens qu'il y a quarante ans on me disait déjà +comment est-ce possible d'aller plus loin+...", se remémore celui qui expose depuis 65 ans et a déjà fait l'objet de plus de 130 rétrospectives de par le monde, dont une en 2009 au Centre Pompidou, à Paris, qui a drainé 502.000 visiteurs.

Pierre Soulages continue dans sa maison de Sète (Hérault) à manier le pinceau, mais aussi "la brosse, des morceaux de bois, des morceaux de semelles de cuir". Il prend "de plus en plus" de plaisir à travailler ainsi la lumière, sa matière première.

Ses toiles présentées à Lyon, issues de collections privées et de son propre fonds, jouent sur l'horizontalité et la verticalité, le mat et le brillant, le lisse et les stries, et leur noir est traversé parfois de lignes blanches ou bleu saphir.

 

Cette exposition centrée sur ces dernières années est "plus intéressante parce que ça me rapproche de ce que je suis en train de faire" alors que "le travail ancien je l'oublie un peu", confie l'artiste, sous l'oeil qui le couve de son épouse Colette.

"Mon but n'est pas d'exposer, mon but est de peindre et de rencontrer des gens qui aiment ce que je fais", rappelle-t-il en précisant que "si ce que je fais leur apporte quelque chose d'essentiel, j'en suis heureux".

 

"Que la lumière vienne de la couleur qui est la plus grande absence de lumière, ça produit un effet sur la sensibilité", dit-il pudiquement, refusant de décrire son ressenti. "Le propre de la peinture c'est ce qui échappe aux mots", selon lui. "Essayez d'y aller (voir les tableaux, ndlr) avec un regard naïf. Il faut penser que c'est de la lumière réfléchie, et si cette lumière touche en vous des zones que vous ignorez, c'est encore mieux", invite le grand homme.

 

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2022 4 13 /10 /octobre /2022 10:05
Folie des couleurs (J.Cocteau) - Château royal de Perpignan
Folie des couleurs (J.Cocteau) - Château royal de Perpignan
Folie des couleurs (J.Cocteau) - Château royal de Perpignan

Folie des couleurs (J.Cocteau) - Château royal de Perpignan

A LIRE : étude magistrale

d'Aymat CATAFAU

(extraits - "Une visite virtuelle par les textes")

Référence :  Patrimoines du sud, numéro 8, septembre 2018 : les jardins historiques en Occitanie, 2018, n° 008, p.9-28”

Les jardins disparus du château royal de Perpignan une visite virtuelle par les textes
The lost garden of the Royal Castle of Perpignan. A virtual tour through texts
Aymat Catafau
Résumé | Index | Plan | Texte | Annexe | Notes | Illustrations | Citation | Auteur

RÉSUMÉS

Le château royal de Perpignan, bâti ex nihilo pour le roi de Majorque dans le dernier quart du XIIIe siècle, comporte des édifices prestigieux qui nous sont parvenus ; ils ont été restaurés et constituent de nos jours un des pôles patrimoniaux les plus visités de l’ancienne capitale. On sait que l’environnement du château royal était entièrement organisé en jardins, plantations d’herbes et de légumes, vergers, vignes, champs, prés, réserve de chasse. Là se promenaient la famille royale, leurs proches et leurs invités, en des lieux aménagés en treilles, abris, pergolas, parmi des bassins d’eau courante et des enclos où vivaient des animaux exotiques, dont une autruche, une famille de lions, ainsi que de nombreux paons, cygnes et un gibier abondant.
De tout ce monde en réduction, à la fois champêtre, agraire, sauvage, il ne subsiste rien, ne nous restent que des images mentales, celles qu’évoquent les actes de l’administration royale, qui ordonne ces espaces, les régit, les protège, les plante d’arbres et de végétaux, les orne et les enrichit de lieux d’agrément. C’est ce que cette contribution veut illustrer, par un recours exclusif aux documents écrits des XIVe et XVe siècles, quand, des rois majorquins aux souverains aragonais, le château et ses jardins sont un des plus beaux ornements vivants de cette résidence, qui n’était pas que de pierre…

Haut de page

1Le château royal de Perpignan, bâti ex nihilo pour le roi de Majorque dans le dernier quart du XIIIe siècle, comporte les espaces de représentation (salle du trône, salles d’apparat, escaliers, tribunes, salle à manger) et d’exercice du pouvoir royal (bureaux, services administratifs et gestionnaires) tels qu’on les conçoit dans les monarchies de la fin du XIIIe siècle. On y trouve aussi les résidences du roi et de la reine, des appartements situés symétriquement de part et d’autre de la tour, des chapelles superposées, ainsi que des lieux de stockage et de transformation alimentaire. Malgré les vicissitudes des occupations successives, ces édifices nous sont parvenus, ils ont été restaurés et constituent de nos jours un des pôles patrimoniaux les plus visités de l’ancienne capitale (fig.1 et fig.1a).

Fig. 1

Fig. 1

Perpignan (Pyrénées-Orientales), vue aérienne actuelle du château royal prises depuis le sud-ouest et le nord-ouest

© F. Hédelin

Fig. 1a

Fig. 1a
 

Perpignan (Pyrénées-Orientales), vue aérienne actuelle du château royal prises depuis le sud-ouest et le nord-ouest

© F. Hédelin

  • 1 - DURLIAT, Marcel. L’art dans le royaume de Majorque. Les débuts de l’art gothique en Roussillon, e (...)
  • 2 - PASSARRIUS, Olivier ; CATAFAU, Aymat (dir.). Un palais dans la ville, actes du colloque tenu à Pe (...)

2À leur sujet les publications ne manquent pas, depuis l’étude pionnière de Marcel Durliat1, jusqu’au bilan de recherches le plus récent2.

3On sait que l’environnement du château royal était entièrement organisé en jardins, plantations de fourrages et de légumes, vergers, vignes, champs, prés, réserve de chasse. Là, se promenaient la famille royale, leurs proches et leurs invités, en des lieux aménagés en treilles, abris, pergolas, parmi des bassins d’eau courante et des enclos où vivaient des animaux exotiques, dont une autruche, une famille de lions, ainsi que de nombreux paons et un gibier abondant.

4De tout ce monde en réduction, à la fois champêtre, agraire et sauvage, il ne subsiste rien. Ne nous restent que des images mentales, celles qu’évoquent les actes de l’administration royale, qui ordonne ces espaces, les régit, les protège, les plante d’arbres et de végétaux, les orne et les enrichit de lieux d’agrément.

5C’est ce que cette contribution veut illustrer, par un recours exclusif aux documents écrits du XIIIe au XVe siècle, quand, des rois majorquins aux souverains aragonais, le château et ses jardins sont un des plus beaux ornements vivants de cette résidence, qui n’était pas que de pierre. Cet écrin de nature aménagé autour d’un palais, bien que souvent évoqué, n’a fait jusqu’ici l’objet que de notations marginales et de recherches peu approfondies, malgré des sources nombreuses. Cette relative méconnaissance des jardins du château est principalement due à leur disparition : il n’y avait aucune raison d’approfondir les recherches sur des espaces mal localisés, occupés par des terrains militaires depuis et où aucun vestige n’est identifiable.

  • 3 - Par ailleurs, absolument ignorant de la zoologie, de la botanique comme de l’histoire des jardins (...)
  • 4 - D’après l’index réalisé par Marcel Robin pour l’inventaire de la série B établi par Bernard Alart (...)
  • 5 - Archivo de la Corona de Aragón, ACA, Real Patrimonio, Maestre Racional ; Volúmenes, Serie General (...)
  • 6 - Nous sommes en train de préparer une analyse de ces travaux pour la revue Aedificare.

6Nous ne prétendrons pas ici à l’exhaustivité3, car cet ensemble de possessions a été l’objet constant des soins de l’administration royale et a suscité la production d’une abondante documentation écrite, au point que l’index de l’inventaire de la série B des archives départementales4 donne plus de cent vingt références concernant les dépendances extérieures du château. Ces références renvoient aux registres de la procuration des rois de Majorque puis d’Aragon. D’après les indications sommaires portées dans l’inventaire, nous avons consulté le quart environ de ces registres, ceux qui nous ont paru les plus susceptibles d’apporter des informations concrètes sur la disposition, l’organisation et l’aspect de ce vaste complexe de jardins. D’autres sources ont été mises à contribution, en particulier les registres de notaires qui ont fourni, au gré des découvertes fortuites, quelques informations très concrètes, et surtout deux registres de comptabilité du roi Pierre IV, le souverain qui a conquis le royaume de Majorque et reconstitué l’unité de la couronne catalano-aragonaise en 1345. Ces registres de paiement des travaux réalisés en 1347 (annexe I) et en 1367 au château royal de Perpignan5 illustrent l’importance que ce souverain attache à l’entretien du château et de ses espaces intérieurs6 et tout autant à l’entretien des espaces extérieurs ; c’est pourquoi nous les avons intégralement dépouillés, car ils étaient quasiment inconnus de ceux qui ont écrit avant nous sur le château. Ils permettent de localiser et de décrire les jardins et leur entretien avec une grande précision.

7Un édifice tel que le château nécessite de petits et grands travaux répétés...

 

La mairie de Perpignan propose une exposition:

la folie des couleurs

 

à l'opposé des analyses de MA2F (Marc-André de Figueres) qui a publié plusieurs livres (Balzac éditeur) où il montre les dangers et la vacuité de la couleur...

 

On peut lire Kandinski, Matisse

(et :  Moi, Matisse à Collioure, de J.P.Bonnel, chez Balzac éditeur et

Encre rouge...

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2022 5 07 /10 /octobre /2022 16:40
J. Labellie, vitraux - C. Cavalier, poteries
J. Labellie, vitraux - C. Cavalier, poteries
J. Labellie, vitraux - C. Cavalier, poteries

J. Labellie, vitraux - C. Cavalier, poteries

Banyuls 

 

Bienvenue à la fête des vendanges de Banyuls sur Mer,

en solidarité avec

les saisonnièr.es!
Animation autour de pizzas artisanales à prix libre/ dons, dimanche 9 octobre

à midi, sur votre route à la plage, au dessus des arcades!
Nous, travailleurs et travailleuses saisonnier.es du Cru de Banyuls,

demandons l'accès au logement, la tranquillité et le respect de notre mode de

vie, un hébergement digne et choisi, aussi pour qui veut au camping municipal,

fermé aux saisonnièr.es

 

 

Expositions,  Eus

 

L’association Artz, avec la complicité de Jeanne Labellie et avec l’association Les amis de Jean-Labellie, consacre une exposition temporaire à l’œuvre du peintre Jean Labellie (1920 – 2021) .

De grandes expositions avaient permis de découvrir son œuvre, "Itinéraires" au Palais des congrès de Perpignan en 2001, "Jean Labellie, chemins de traverse" à l’espace Martin-Vivès à Prades en 2015, "l’Être et l’essence" aux collections de Saint-Cyprien en 2018 et une grande rétrospective au couvent des Minimes à Perpignan.

Alors, il était bien normal d’exposer à Eus les trois grandes périodes de l’œuvre de l’artiste inspirées par son village d’adoption.

Les oliviers (1970-1990)

Séduit par la lumière et les paysages du pays catalan, Jean installe son atelier à Eus. Dès lors, et pendant une vingtaine d’années, l’olivier le fascine. Son épouse, Jeanne, raconte : "Tôt le matin, il arrimait un contreplaqué sur le toit de sa voiture et après avoir pris tout le matériel nécessaire, se rendait aux Rougères. Dans un premier temps, il s’attachait à représenter le tronc de l’arbre avec des formes rondes comme celles de ‘‘L’olivier couronné’’ ou de ‘‘L’olivier de Noël’’, puis les premières inflorescences sont apparues sans qu’il sache vraiment pourquoi, disait-il" . Pépé Buscail, le grand-père de José Montessino, venait le voir souvent dans l’atelier et lui prodiguait quelques conseils simples avec ses mots. Il lui parlait du vent ou de la lumière dans l’olivier et une vraie complicité s’était nouée entre les deux hommes. Tramontane dans l’olivier (1990) ou Le soleil dans l’olivier (1980) sont peut-être les échos de ces conversations. "Et puis un jour, poursuit Jeanne, c’est une période de creux, comme la page blanche chez l’écrivain : il se désespère, mais un heureux hasard va apporter une réponse à ses interrogations. Alors que l’on assiste au renouvellement de bâches de bistrot aux couleurs lie-de-vin ou bleu éteintes par le soleil et que les ouvriers lui proposent de les emporter, il voit là le support idéal pour ce qu’il va représenter désormais".

Les carrers, chemins de vie (1990-1998)

Du végétal au minéral, la rupture est totale. Le peintre va représenter les calades du village, ces pavés ronds sur lesquels nous montons chaque jour, lentement, ne voyant en eux que pavés ronds cernés d’un large joint de ciment… Et face aux regards dubitatifs de certains, il répond : " C’est comme ça maintenant, c’est à prendre ou à laisser". Un peu de rouge, quelques stries noires, un jaune d’œuf, beaucoup de bleu. Ces chemins de vie, il les peint sur des bâches ou des draps, elles sont faites pour bouger à la brise, descendre le long des façades comme des bannières. "Puis commence une nouvelle période de doute, raconte Jeanne, une période de dépression qui va donner lieu à une nouvelle expression picturale".

Les Cosmogonies (2000-2015)

Jean se lance dans une série de grandes toiles, souvent sur des bâches ou des draps. Le travail est plus intime, empreint de spiritualité. Ellipses, croissants, anneaux, comètes, constellations sont un rappel des différentes phases de son œuvre et donnent accès à des univers artistiques multiples et libérés, comme une plongée dans l’éther.

Et Jeanne conclut ainsi : "Chaque matin, Jean descendait à son atelier. Plusieurs jours de suite, remarquant qu’il ne s’y rendait plus, je lui en demandai la raison : ‘‘J’ai dit ce que j’avais à dire’’, me répondit-il… Il avait 95 ans".

Exposition sur deux week-ends, les 7, 8 et 9 puis les 14,15 et 16 octobre. Horaires : les vendredis de 15 h à 19 h, les samedis et dimanches de 10 h à 12 h et de 15 h à 19 h. Le dimanche 9, une plaque offerte par les Amis de Jean Labellie sera placée à côté de l’olivier qui avait été planté en hommage au peintre.

Suivra un apéritif offert par la municipalité à la Maison du temps libre, à midi.

 

 

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 10:46
Portrait de V. Segalen par D. de Monfreid - 1909 -

Portrait de V. Segalen par D. de Monfreid - 1909 -

* à l'occasion de l'exposition au musée Rigaud de Perpignan :

 

le rôle de l'écrivain, poète, voyageur Victor Segalen 

 


Administrateur de la succession de Gauguin, Monfreid devient le garant de sa mémoire, organisant des rétrospectives et ventes avec Gustave Fayet. Une autre rencontre est déterminante dans cette vaste tâche : celle du médecin de marine et poète Victor Segalen en 1904. Ce dernier avait pour quelques sous, acquis une partie des œuvres et objets de Gauguin dispersés à la criée et, offrira ainsi à George Daniel de Monfreid la dernière palette du peintre ! Cette passion pour l’artiste ne devait jamais fléchir puisqu’en 1924, il fait publier Noa Noa, Voyage de Tahiti, recueil illustré par des gravures sur bois de Monfreid librement interprétées d’après Gauguin.

 

 

Sur Paul Gauguin (G. Daniel de Monfreid, 1903)


 

Le nom de George-Daniel de Monfreid reste attaché à la mémoire de Paul Gauguin, dont il était l'ami et le confident.

Voici ce qu'en dit le biographe Henri Perruchot*1 : Daniel de Monfreid, qui tiendra jusqu'à la mort de Gauguin une place tellement importante dans sa vie, a rencontré pour la première fois Gauguin à son retour de la Martinique, chez Schuffenecker. Il a exposé avec lui, en 1889, au café Volponi. Ses tendances artistiques ont beau s'écarter sensiblement de celles de Gauguin, il n'en éprouve pas moins une admiration des plus vives pour ce créateur de génie que l'on méconnaît. Certains goûts que les deux peintres ont en commun facilitent encore leurs rapports. On chercherait en vain chez Monfreid ce demi-bourgeois que dissimule mal l'artiste chez Schuffenecker. Monfreid a, comme Gauguin, l'amour de la nature. La mer exerce sur lui l'attrait qu'elle exerce sur Gauguin. Ce n'est pas sans raison que dans les milieux artistiques de Paris on l'appelle le capitaine. Il peint l'hiver ; l'été, il cabote le long des côtes, de Saint-Malo à Port-Cendres, sur une goélette de 36 tonneaux, la Marie-Madeleine, avec laquelle il pousse parfois jusqu'en Algérie.

 

Après la mort de Gauguin aux Marquises, George-Daniel entretiendra sa mémoire. La correspondance qu'ils ont entretenu a été largement éditée et rééditée. Il m'a parut intéressant d'ajouter un texte écrit en 1903, quelques mois après la mort de l'artiste, et qui est paru dans la revue “ l'Ermitage, revue mensuelle de littérature ” (Paris, déc. 1903*2) :

 

A propos de la mort de Paul Gauguin, son ami le peintre G. Daniel de Montfreid écrivit à notre collaborateur Auguste Achaume qui lui demandait des détails sur la vie du grand artiste. Nous avons cru qu'il était intéressant de publier cette lettre qui révèle le vrai caractère et la figure vivante de Paul Gauguin, et nous remercions notre collaborateur de nous l'avoir communiquée.

 

Que voulez-vous, mon cher ami, que je vous dise sur Gauguin ? A peine sa mort est-elle connue, qu'il est la proie des écrivains plus ou moins critiques d'art. Il me faudrait réfuter toutes les sottises dictées par la malveillance, la rancune, ou la complicité de ceux qui veulent plaire aux pontifes officiels. Et l'on sait combien Gauguin avait d'ennemis, suscités par sa haine des médiocres, par l'âpreté de son esprit combatif ? ou bien il faudrait répéter ce que d'autres ont dit excellemment, comme M. Ch. Morice, dans le « Mercure de France », en un style dont je ne suis point capable.

 

Néanmoins, je vais vous en parler, si vous le voulez, selon mes souvenirs. Ils rectifieront peut-être ce que présentent d'enfantin ou de grotesque les écrits de gens ayant connu que par ouï-dire cette grande figure qui, au milieu de nos insipides fantoches, de nos pâles arrivistes, prend une couleur et un relief saisissants. L'homme, sa vie, son oeuvre, sont au-dessus de toute banalité. C'est pourquoi peu le comprennent, peu surtout l'apprécièrent sainement.

 

De ses débuts artistiques je ne sais, par moi-même, pas grand'chose : je n'ai connu Gauguin qu'à son retour de la Martinique, lorsqu'il habitait chez son ami Schuffenecker, un de mes camarades de l'atelier Colarossi. Il s'essayait alors, sous les conseils techniques du céramiste Chaplet, à des modelages qu'il exécutait en grès grand feu, et qui resteront peut-être ses oeuvres les plus remarquables.

 

Gauguin me conta, en vagues aperçus, quels avaient été, précédemment, ses divers avatars. Ne pouvant continuer, par suite de revers, ses études au lycée d'Orléans, pour entrer à l'Ecole navale, il s'était engagé dans la marine. Plus tard, il fut employé de change, et vivait, riche, dans le monde de la finance ; mais ayant des relations avec les artistes les plus avancés et les plus indépendants : Manet, Degas, Pissarro, et tout le clan que le public désignait sous l'appellation d'impressionnistes. Il commença par se livrer à la peinture à temps perdu, le dimanche. Puis un jour, il eut conscience de sa force au point de tout abandonner pour l'art. Sa femme, qui prévoyait la misère à laquelle est fatalement voué un artiste sans fortune personnelle, le laissa seul assumer la responsabilité d'une telle détermination. Elle s'en fut dans sa famille, en Danemark, avec ses cinq enfants qu'elle voulut courageusement élever par ses propres moyens.

 

La caractéristique de Gauguin fut de toujours marcher droit au but qu'il entrevoyait, avec une invincible foi en lui-même. On a voulu, pour cela, en faire un égoïste terrible, un orgueilleux dépourvu de sens moral. C'est le voir sous un jour bien mesquin ; car s'il se fût arrêté aux milles petits scrupules d'une vie paisiblement bourgeoise, son génie n'eût pu prendre son essor. Sereinement il allait, marchant sur ce qu'il rencontrait sans se détourner, sûr que son oeuvre justifierait tout. - Oserait-on lui donner tort aujourd'hui.

 

De fait, la misère harcela le grand artiste, sans jamais entamer son courage. Ses aptitudes étaient si extraordinaires en toute chose, son concept d'une telle envergure, qu'il franchissait les passes les plus difficiles sans rien perdre de son altière impassibilité, et venait à bout de tous les obstacles, comme miraculeusement.

 

Quand je vis Gauguin, je fus fortement déconcerté par les données d'art émanant des oeuvres aussi bien que des conversations de cet homme extraordinaire. Vaguement il me semblait redoutable, quoique je fusse frappé par la justesse des aphorismes qu'il émettait. En lui, de suite, on sentait le Maître.

 Certes oui, le Maître, dans toute sa force et la grandeur du terme : tout ce qu'il touchait prenait forme d'art ; toutes ses paroles devenaient, à la réflexion, des sentences ; toutes ses volontés, fatalement impérieusement, s'imposaient à ceux qui vivaient près de lui. Son tempérament d'artiste entraînait, bouleversait même, ceux qui l'approchaient. Plusieurs en furent irréparablement dévoyés, qui n'avaient pu supporter ce que déchaînait une pareille mentalité. Mais si d'aucuns furent anéantis ou affolés par l'influence de Gauguin, combien, grâce à lui, et dès cette époque, furent arrachés aux errements professés dans les écoles d'art officiel.

 

Vous voudriez sans doute que je parle longuement de l'esthétique de Gauguin, de son influence sur l'art contemporain, sur ceux qu'on peut appeler ses élèves, ou tout au moins dont il modifia le talent. Tout cela, depuis longtemps, a donné matière à de nombreux écrits, plus ou moins justes, plus ou moins passionnés. Laissez-moi d'abord décrire celui dont je fus l'ami. De son puissant caractère nous déduirons en peu de mots quel fut son idéal d'art. 

 

La vie de Paris, coûteuse, compliquée, comprimant toute indépendance, fut dure à Gauguin. Réduit aux très maigres ressources de son art, après être allé à la Martinique, l'année suivante il revenait à Paris, qu'il quittait de nouveau peu après. Il fut à Arles, retrouver son ami, l'infortuné Vincent Van-Gogh. Vous savez, sans doute, la fin tragique de ce dernier ? On a voulu imputer à la présence de Gauguin l'éclosion de la folie qui menaçait Van-Gogh. J'en doute. Quoiqu'il en soit, il eût été facile de prévoir l'impossibilité pour deux génies pareils de cohabiter longtemps ensemble. Et cela malgré la douceur du pauvre Van-Gogh ; malgré la tranquillité imposante de Gauguin, et son sens très pondéré de la vie pratique, grâce auquel leur existence se passait en ardent travail pour tous deux sans trop de soucis matériels. Van-Gogh vint mourir à Auvers-sur-Oise, après avoir peint, dans ses moments de lucidité, ces toiles dont quelques-unes, que vous avez vues, vous ont montré la puissance de ce peintre. Lui aussi avait subi l'influence de Gauguin qui l'avait dégagé des errements dont les pointillistes l'avaient embarrassé.

 

Gauguin au retour d'Arles, alla se fixer à Pont-Aven et au Pouldu, en Bretagne, fuyant encore Paris, ses esthètes, ses snobs, et cherchant à vivre à même la nature, au milieu des êtres et des choses simples. Son art, ramené à l'archaïsme, sa nature physique aimant l'action libre et l'espace, s'accommodait de ce milieu. Là il fut en contact avec des jeunes qui, eux aussi, pleins de dégoût pour l'art officiel, les ficelles et les mièvreries des salons, cherchaient une voie plus saine que l'enseignement académique. On a voulu qu'il en sortit une pléiade qui devait à Gauguin le plus clair des talents dont elle brilla, et l'on veut aujourd'hui faire de cette réunion « l'école de Pont-Aven ».

De fait, il y eut là quelques artistes pour qui l'enseignement de Gauguin fut fécond ; certains même en arrivèrent à un plagiat aussi étrange qu'inattendu. Mais, à mon modeste sens, les idées puissantes que Gauguin professait, ont eu une action plus générale, et ceux dont le talent s'est le mieux affirmé dans la suite, en gardant une filiation plus ou moins visible avec ce maître, n'ont guère été, pour la plupart, ses commensaux de Pont-Aven, et ont produit des oeuvres indemnes de plagiat.

 

D'Arles, Gauguin avait rapporté une série de tableaux d'une étrange hardiesse de couleurs serties dans des contours aux arabesques terrifiantes. De ces éclatantes symphonies, se dégageait une hantise de cauchemar. Vous avez vu « les laveuses » courbées sur un Rhône tourbillonnant, écumeux, avec des reflets de vermillon pur. - Il y fit aussi un portrait hallucinant de Van-Gogh, dans lequel il prophétisait déjà la folie et le suicide de son malheureux ami.

 

En Bretagne, il produisit toute la série de ces oeuvres mélancoliques, aux harmonies graves et profondes, qui marquent dans la vie du peintre une étape spéciale ; Le « Christ jaune » ; « la belle Angèle » ; « Bonjour, M. Gauguin » ; « la Vision après le sermon » ; « le Calvaire », et tant de paysages exquis ou grandioses, vus à travers son rêve et non en copies niaises et photographiques de la nature. Il sculpta des bois admirables, où le sens de la forme voulue par la matière dans la noblesse des courbes, s'alliait à une science approfondie de la couleur en de riches patines.

 

Une élite comprit Gauguin. C'étaient d'abord des maîtres ayant tout un passé d'impeccable sens artistique, et que lui-même aimait et vénérait ; à côté des jeunes, qui travaillaient indépendants, en dehors de l'enseignement, car en Belgique, en Hollande, dans les pays Scandinaves, on parlait avec admiration de Gauguin et il y avait une renommée toute autre qu'en France. Enfin, des littérateurs aux idées viriles et ardentes. Tous l'accueillirent avec enthousiasme, et lui préparèrent un succès relatif lorsqu'il fit sa première vente à l'hôtel Drouot (en 1891, si j'ai bonne mémoire) en le proclamant chef de l'école symboliste. Ce nom, pas plus que celui d'impressionniste, synthétiste ou autre vocable infligés à des artistes simplement soucieux du beau, ne peut servir à éclairer ceux qui cherchent à définir ou préciser l'esthétique de gauguin. Je vous dirai tout à l'heure le cas qu'il en faisait en vous parlant de ses idées sur l'art.

 

Les principales oeuvres à cette vente, furent acquises par des artistes tels que Degas, Stéphane Mallarmé, etc... Mais le public en général ne sut pas s'y intéresser. Et malgré le résultat pécuniaire presque satisfaisant, elle laissa Gauguin aux prises avec les soucis d'argent, pour subvenir à la vie entraînante et coûteuse de Paris. Il rêvait toujours d'une vie libre, en pleine nature, dans les lumineux pays dont était remplie sa mémoire de marin. On a beaucoup répété que chez lui se révélait l'atavisme de ses parents maternels, issus du Pérou, peut être des Incas. Il importe peu. A coup sûr Gauguin dans son allure, sa physionomie, n'avait rien du parisien ; on le sentait différent du civilisé. Sa carrure et sa haute taille, les traits énergiques et très simples de son visage, son teint d'un hâle spécial et surtout ses yeux, dont le regard assuré avait une sorte de ruse mystérieuse sous la couleur grise, indéfinissable, de la prunelle, tout cela, et son allure grave, souple et puissante, lui donnaient une apparence plutôt exotique. Ses antécédents ou ses origines le portaient à rêver des pays fortunés d'outre-mer, où l'homme peut jouir librement de la nature clémente. Et un beau jour, il s'embarqua pour Tahiti où il séjourna deux ans.

 

Lorsqu'il revint, Gauguin rapporta des oeuvres, sinon nouvelles, du moins appliquées à des sujets spéciaux pour lesquels il s'était fait une âme polynésienne. Il fit, chez Durand-Ruel, une exposition de toutes ces oeuvres qui furent, dans le monde des artistes, hautement appréciés. Gauguin nous contait des légendes maories, le charme de l'île Heureuse, en poèmes sculptés dans des stèles de bois de fer, ou déployées en peintures riches et précieuses. Il était alors dans le plein épanouissement de son talent. Mais là encore, ce ne fut qu'une élite peu nombreuse qui put en goûter l'inappréciable valeur. En son absence les haines s'étaient développées, nées du mépris qu'il affichait pour tous les impuissants. Son caractère altier, toujours prêt à la lutte ou même à l'agression, lui avait aliéné les timides et les indifférents. La haute conscience de sa valeur, qui faisait sa force dans la lutte, le rendait quelque fois intraitable pour ses affaires d'intérêt. Son exposition fut suivie d'un insuccès pécuniaire, à la suite de je ne sais quel différend survenu entre lui et Durand-Ruel, puis de la vente qu'il fit à l'hôtel Drouot.

 

Cependant Gauguin s'était, malgré tout, imposé à l'opinion. Sa notoriété, quoiqu'on en ait voulu dire, était établie un peu partout. L'atelier qu'il occupait près de la chaussée du Maine, derrière la gare Montparnasse, devint un lieu de réunion pour maints artistes d'esprit libre et avancé, pour des écrivains de talent ou pour les amis qui restaient fidèles à l'indomptable combattant. On a dépeint la vie de Gauguin, pendant ces quatre années qu'il passa à Paris, comme une sorte de mascarade ou de bamboche tout à fait ridicule. Je ne sais quel est le piètre imbécile qui assouvit, en publiant ces erreurs, quelques inavouable rancune.

Si vous n'avez souvent entendu dire, mon cher ami, que j'avais toujours fui l'intimité de Gauguin ; il n'en est pas moins vrai, vous le savez, que j'ai conservé des relations très régulières avec lui, et que je suis à même de juger sainement ses faits et gestes. Vous pensez donc si j'ai été suffoqué lorsque j'ai vu des publications sérieuses (1) reproduire, entre autres racontars, cette description des soirées passées chez Gauguin : « rentré de Bretagne à Paris, il s'y était confortablement installé dans un atelier où les fidèles étaient admis tous les soirs, en échange de l'encens le plus grossier , copieusement et interminablement régalés. Tandis que sur un sofa juché sur une estrade le demi-dieu tirait de longues bouffées de sa pipe, le poète Julien Leclercq, accroupi en bas de l'estrade, sur le sol, grattait de sa mandoline, et entre deux salams, avec un verre bouffone, improvisait des couplets de circonstance. Répartie en des attitudes d'adoration muette, dans la salle, l'assistance, à travers laquelle les bouteilles et verres circulaient, humait silencieusement la fine, la verte ou le grog chaud ; et de temps à autre sur un signe du thuriféraire aux cheveux crépus, acclamait de tous ses poumons le régénérateur de la peinture, qui d'un geste et d'un sourire les calmait. »

Comme tout cela cadre peu avec l'allure de Gauguin ! D'ailleurs il n'y a qu'un malheur pour cette pittoresque description, c'est que tout en est faux. L'estradeoù le demi-dieu se tenait juché n'existait point ; Gauguin ne fumait pas la pipe (il est vrai qu'il roulait interminablement des cigarettes) et je n'ai jamais vu jouer de la mandoline le « thuriféraire aux cheveux crépus », Julien Leclercq lequel était, quoique grand admirateur du maître, très discret dans ses éloges devant Gauguin. Les bouteilles, la verte, se réduisait à la traditionnelle tasse de thé que les amis de Gauguin, M. et Mme William Molard, ses voisins, confectionnaient sur le poêle, et dont, tout en devisant, chacun prenait sa part à sa guise. On faisait presque toujours de la musique classique. Le compositeur Delius, de son air aimable et grand seigneur, se mettait de bonne grâce au piano, accompagnait un violoniste norvégien pour une sonate de Beethoven, ou exécutait quelques oeuvres de Grieg. Dans ce milieu Gauguin perdait toute son arrogance farouche, se montrait bon enfant, accueillant et simple ; en un mot il se détendait parmi ceux dont la sympathie le reposait et lui semblait sûre et douce.

 

De son premier séjour à Tahiti, Gauguin avait gardé une nostalgie de liberté dont la vie canaque lui avait fait un besoin. Peu de temps après qu'il se fut installé dans son atelier, il prit comme modèle une belle mulâtresse, avec laquelle il pensa se consoler des tahitiennes aux formes statuaires et aux tons de bronze. Et pour faire diversion à la vie de Paris, il s'en fut quelques semaines revoir la Bretagne. Il y avait emmené son modèle ; et un jour, sur le port, quelques matelots, sans doute éméchés par l'eau-de-vie, se permirent des plaisanteries malsonnantes à l'égard de la mulâtresse. Gauguin peu endurant se fâcha, et une rixe s'ensuivit.

Une douzaine, au moins, de ces brutes se rua sur le peintre, qui plein de sang-froid, paraît les coups. Lorsqu'il décochait un horion, un de ses adversaires roulait à terre. Mais il ne pouvait lutter contre le nombre ; un des Bretons passa derrière lui et d'un violent coup de sabot sur la jambe la lui cassa net. Gauguin tomba au moment même où un camarade accourait à son secours. Devant cette intervention, les Bretons s'enfuirent ; et l'on ramassa Gauguin pour le porter chez lui. Mis sur un brancard sans proférer une plaine, il arrima son pied qui pendait au bout de la jambe, le péroné brisé sortant des chairs ; puis tandis qu'on le transportait, il prit tranquillement son tabac et roula une cigarette. - ce qui est inouï, c'est qu'aucun des agresseur de Gauguin n'a été inquiété ; toutes les plaintes sont restées sans effet. Cet acte de barbarie civilisée ne contribua pas peu à lui faire prendre en horreur nos moeurs et nos autorités.

 

Il ne put jamais se remettre de cet accident. Il sentait, à Paris, sa santé décliner, ses besoins d'argent se compliquer ; et le dégoût le prenait des intrigues, des platitudes, auxquelles il eût dû se résoudre pour conquérir la place qui lui revenait. Il prit le parti de rompre définitivement avec la civilisation européenne et de finir ses jours en Océanie. Il vendit tout ce qu'il ne voulait pas emporter, et réunit une somme d'argent suffisante pour entreprendre le voyage de Tahiti et pouvoir, une fois rendu, s'y installer assez confortablement. Puis il prit congé de ses amis, et fut, vers l'automne de 1896, s'embarquer à Marseille.

 

Là-bas Gauguin s'installa loin de Papeete, dont les fonctionnaires lui étaient hostiles et odieux. Il se construisit une case à son goût, entourée de fleurs, décorée selon son style étrange et personnel, adapté au pays et au peuple Maori, parmi lequel il vivait et auquel il s'identifiait. Quelques officiers de marine en excursion découvrirent émerveillés, aussi bien que de l'artiste qu'ils rencontraient en ces lointains parages d'une façon inattendue. Plusieurs ont rapporté en Europe des oeuvres acquises là-bas, des mains même de Gauguin, qu'on manquait rarement d'inviter à bord des vaisseaux en relâche dans notre colonie.

 

La santé de Gauguin ne s'améliora pas. La fracture de sa jambe avait produit une déformation de la cheville, et les os brisés, en déchirant les chairs, avaient provoqué une plaie, qui prit une forme eczémateuse et ne fit que s'aggraver dans la suite. De plus, l'abus du tabac lui causait depuis longtemps des troubles cardiaques, qui s'accentuaient de façon inquiétante, Gauguin ne sachant point modérer son habitude de fumer des cigarettes même la nuit. Malgré tout il travaillait avec ardeur et fit en Europe divers envois importants. Mais le petit capital qu'il avait emporté fut peu à peu épuisé ; et pour achever de la faire tomber dans la gêne, il arriva que le terrain sur lequel sa case était bâtie et qu'il n'avait que loué, fut vendu par autorité de justice, le forçant à transporter ses pénates ailleurs.

 

A Tahiti comme en France, le caractère altier et combatif de l'artiste se donna carrière contre les autorités du pays, composés d'un ramassis d'aventuriers sans scrupules. Il leur fit la guerre dans un journal qu'il tirait à la presse autographique à un petit nombre d'exemplaires qu'on s'arrachait, paraît-il. « Le Sourire, journal méchant » mordit à belles dents le « gouverneur automate », le procureur, les industriels exploitant le pays, etc. Cela suffit, vous le pensez bien, à lui amasser des haines qui tôt ou tard devaient se retourner contre lui avec rage.

 

Au milieu de ses luttes contre la fripouillerie administrative et de ses embarras d'argent, Gauguin prenait de plus en plus le goût de la vie libre des indigènes et le mépris pour la civilisation ? surtout pour les civilisés. A ce moment, il passa, fort heureusement, un traité avec Vollard, le marchand de tableaux de la rue Laffite ; et à l'abri des besoins les plus pressants, il s'éloigna tout à fait des Européens. Il transporta sa demeure à la Dominique, une des îles Marquises, et là sembla trouver une existence plus calme et plus heureuse. Des raisons artistiques d'ailleurs l'y avaient décidé.

 

« Je crois qu'aux Marquises », écrivait-il au moment de quitter Tahiti « avec la facilité qu'on a de trouver des modèles (chose qui devient de plus en plus difficile à Tahiti) et avec des paysages à découvert et plus sauvages, je vais faire de belles choses. Ici, mon imagination commençait à se refroidir ; puis aussi le public à s'habituer à Tahiti. - Le monde est si bête que lorsqu'on lui fera voir des toiles contenant des éléments nouveaux et terribles, Tahiti deviendra compréhensible et charmant.

 

« Les toiles de Bretagne sont devenues de l'eau de rose à cause de Tahiti ; Tahiti deviendra de l'eau de cologne à cause des Marquises ».

 

Il construisit avec soin son habitation, sur un terrain qui lui vendirent ? fort cher ? les missionnaires, ceux-ci possédant tout, paraît-il. Il la décrit ainsi :

« J'ai tout ce qu'un artiste modeste peut rêver : un vaste atelier avec un petit coin pour coucher. Tout sous la main, rangés sur des étagères. Le tout surélevé à deux mètres du sol... Un hamac pour faire la sieste, à l'abri du soleil, et rafraîchi par la brise de mer qui arrive de trois cents mètres plus loin, tamisée par les cocotiers... On ne devinerait pas ma maison, tellement elle est bien entourée d'arbres. J'ai pour voisin un Américain, un charmant garçon, qui a un magasin très bien fourni et je pense avoir tout ce qui m'est nécessaire. Je suis de plus en plus heureux de ma détermination, et je vous assure qu'au point de vue de la peinture, c'est admirable. Des modèles ! une merveille !! ».

 

Malgré ce bien-être sa santé continuait à s'affaiblir. L'abus de tabac lui causait des désordres de plus en plus significatifs. Néanmoins, m'écrivait-il « j'ai commencé à me remettre au travail, quoique toujours malade. On n'a pas idée de la tranquillité avec laquelle je vis ici, dans ma solitude entourée de feuillage. C'est le repos, et j'en avais besoin, loin de tous ces fonctionnaires qui étaient à Tahiti. Je me félicite tous les jours de ma résolution. Puis la vie est moins chère : je paie un poulet ordinaire 60 centimes ».

 

Hélas, cette quiétude ne devait pas durer. D'abord il semble que, sentant ma santé faiblir, Gauguin fut pris, pour la première fois de sa vie, d'une sorte de défaillance morale. Presque personne de France ne lui écrivait plus. Seul, je lui donnais régulièrement des nouvelles. Il m'en exprimait sa gratitude avec une émotion touchante et inusitée : « je ne reçois votre lettre ? la seule d'ailleurs, rien de Vollard. Mais n'importe ! la votre me suffit ? avec quel plaisir j'ai reconnu votre écriture ; avec quelle avidité je l'ai lue !... C'est que je ne suis plus le Gauguin d'autre fois. Ces dernières années terribles, et ma santé qui ne se remet pas vite, m'ont rendu impressionnable à l'extrême. Et dans cet état je suis sans énergie. Personne d'ailleurs pour me réconforter, me consoler : l'isolement complet »?

 

Oui, le pauvre Gauguin avait bien changé. Autrefois il n'était ni expansif, ni affectueux, même pour ses meilleurs et intimes amis. - Il parlait maintenant de revenir en Europe, tout en disant : « Quel dommage pourtant de quitter ce pays si beau des Marquises ! » Et plus tard il me répondait :

 

« Non ce n'est pas le mal du pays, mais cet état de souffrance de mon eczéma qui m'empêche de travailler sainement ; depuis trois mois je n'ai pas touché un pinceau. En outre, ma vue me donne de sérieuses inquiétudes... Un homme comme moi toujours en lutte, même sans le vouloir, rien que par son art, est entouré de gens qui seraient heureux de piétiner dessus. Tandis qu'en France on peut cacher sa misère, trouver aussi de la pitié... Autrement je suis bien ici, dans ma solitude. »

 

C'est dans cet état navrant que vient l'achever la haine de ceux qu'il avait fuis et qu'il détestait. Le procureur ridiculisé dans « Le Sourire, journal sérieux » (comme il l'intitulait parfois), sut le poursuivre jusqu'en sa lointaine retraite et trouva le moyen de le faire condamner à la prison, par on ne sait quel subterfuge des lois. Gauguin écrivit aussitôt afin que par ses amis ou admirateurs, je lui trouve l'argent nécessaire pour faire appel.

 

« Il s'agit de ma sauver, dit-il, voici pourquoi : je viens d'être victime d'un traquenard épouvantable. Après des faits scandaleux, aux Marquises, j'avais écrit à l'administrateur pour lui demander de faire une enquête à ce sujet. Je n'avais pas pensé que tous les gendarmes sont de connivence... Toujours est-il qu'un juge bandit, aux ordres du gouverneur et du petit procureur que j'avais malmené, m'a condamné à trois mois de prison et 1.000 francs d'amende. Il me faut aller en appel à Tahiti, c'est ma ruine complète et la destruction de ma santé. » Et le pauvre Gauguin termine en disant : « Toutes des préoccupations me tuent ! »

 

Cela se voyait bien : son écriture ronde et ferme, était, dans cette dernière missive, toute hésitante, rapetissée. Elle portait la date : Avril 1903, et le timbre de la poste : Papeete, 4 mai 1903. Il mourut quelques jours après, le 9 mai, ainsi que me l'apprit une note administrative toute laconique.

 

Quelle dut être la fin lamentable du pauvre grand homme, perdu dans cette île des Antipodes, sans une main amie pour secourir sa suprême détresse ? qui le saura jamais ?... On l'a dit mort de la lèpre (1), mais la note administrative parle de décès subit. Nous ne connaissons pas tous les ennemis qu'avait Gauguin, dans ces pays livrés à des fonctionnaires complices de tous les flibustiers, ou impuissants à gouverner honnêtement au milieu de cette canaille. On a rapporté quelques faits qui indiqueraient combien on attendait la mort de Gauguin pour s'emparer de ses dépouilles et assouvir ainsi les rancunes qui s'étaient amassées contre lui. Dans ces conditions, nous ne pouvons guère espérer de sauver ce qu'il a laissé là-bas. C'est mon plus amer regret ; car il avait des trésors d'art, à n'en pas douter, dans sa case, qui seront ainsi perdus à jamais.

 

 

L'avant-dernière lettre de Gauguin, datée de février, disait :

« Tous ces derniers temps, pendant mes longues nuits d'insomnie, je me suis mis à écrire un recueil de ce que j'ai vu, entendu et pensé durant mon existence : il y a là des choses terribles pour quelques-uns... »

A en juger par les précédents écrits de Gauguin, quel malheur de n'avoir pas ces dernières pensées du maîtres ! Elles nous donneraient, à coup sûr, ses aperçus lumineux sur son esthétique, ses idées sur l'art. De cela, mon cher ami, je ne vous dirais pas grand'chose moi-même : Gauguin a exprimé très clairement son concept artistique dans ses écrits. L'un d'eux figure dans l'article publié par le « Mercure de France » du mois d'octobre. Il est tout à fait caractéristique. Du reste Gauguin a ramené l'art à des idées étonnamment simples, aux idées primordiales et orthodoxes. Regardez ses peintures, ses bois sculptés, ses céramiques ; vous y verrez que, pour lui, la nature n'était qu'un prétexte à trouver des éléments décoratifs ou expressifs. C'est la négation de ce qu'on enseigne rue Bonaparte, où l'élève apprend à copier servilement un morceau de nature, lui laissant croire que cette imitation photographique suffit pour faire oeuvre d'artiste. C'est aussi la négation des écoles :

 

« J'ai toujours pensé que la poésie littéraire de peintre était spéciale, et non l'illustration, par des formes, des écrits. Il y a en somme en peinture, plus à chercher la suggestion que la description, comme le fait d'ailleurs la musique. On me reproche quelque fois d'être incompréhensible parce que justement on cherche dans mes tableaux un côté explicatif tandis qu'il n'y en a pas. » - « Et dire qu'il y a des écoles », pour apprendre à chacun à suivre la même route que son voisin ! » - « Vous connaissez mes idées sur ces fausses idées de littérature symboliste ou autres peinture... Les oeuvres saines restent, et toutes les élucubrations critico-littéraires n'ont rien pu y changer. »

 

En somme, ces préceptes très simples définissent parfaitement la genèse de son oeuvre qui, dans toutes ses formes, partit d'un principe décoratif, comme base élémentaire. « Nous sommes les seuls classiques », répétait-il volontiers, à ceux qui trouvaient cet art « outrancier », « exotique », etc., et qui ramenaient de pareilles oeuvres aux errements des Salons. Regardez, vous dis-je, mon cher ami, longuement, attentivement, ces oeuvres, où Gauguin a cherché à suggérer son rêve, évoqué à travers son formidable tempérament : sûrement vous en goûterez bientôt le charme troublant, la beauté noble du dessin, la richesse des couleurs dans leur forte harmonie. Vous sentirez, sous l'archaïque barbarie qui effare le profane, combien elles représentent l'art, dans ce qu'il a de plus pur, de plus immuablement beau, de plus classique, en un mot. Et vous comprendrez alors quelle poussée vivifiante ce génie a donné à ce qu'il appelait notre « art pourri ».

 

- - -

(1) La Revue universelle, du 15 octobre, notamment.

G. Daniel de Montfreid.

Après la parution de cet article, George-Daniel récupérera une grande partie des oeuvres de Paul Gauguin, notamment grâce à Victor Segalen... 

(*1) “ Gauguin, sa vie ardente et misérable ”, Henri Perruchot (éd. Le Sillage, 1948)

(*2) Article que l'on peut consulter sur le site Gallica de la B.N.F. On retrouve une allusion à un autre article, écrit pour “ La Revue Provinciale ”, dans la correspondance entretenue entre George-Daniel et le peintre Louis Bausil (lettre du 21 octobre 1903), publiée sur le site de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales par Mme M.C. Valaison.

Partager cet article
Repost0
31 mai 2022 2 31 /05 /mai /2022 10:18
Collioure : leș artistes étrangers 1905/25 - Littérature au Boulou et chez Torcatis -
Collioure : leș artistes étrangers 1905/25 - Littérature au Boulou et chez Torcatis -
Collioure : leș artistes étrangers 1905/25 - Littérature au Boulou et chez Torcatis -
Collioure : leș artistes étrangers 1905/25 - Littérature au Boulou et chez Torcatis -

EXPO à Collioure

 

L'hyperbole orgueilleuse a toujours été utilisée par les commissaires d'expos pour vanter le pays catalan qui accueilla les plus grands artistes, mais ne les retint pas; autant d'occasions perdues et un livre est à écrire sur ces créateurs passés par Collioure, Céret...Matisse, Picasso...

 

Ainsi, naguère, J.Pierre Barrou avait vu dans le Roussilon "le berceau de l'art moderne"; Céret, de-puis des décennies est "la Mecque du Cubisme", mouvement picassien inventé un peu plus au sud, en Catalogne; la lumière de Collioure serait unique, mais Matisse l'a trouvée en Corse, au Maroc, dans les îles...Aujourd'hui, c'est "Babel": on n'a pas peur des mots, qui perdent ainsi de leur pouvoir et signification...

JPB

 

Collioure

Les infos officielles :

 

L’exposition "Collioure babel des arts 1905-1945"

Jusqu’au vendredi 10 juin, le musée fermera ses portes pour permettre la mise en place de sa nouvelle et exceptionnelle exposition "Collioure, babel des arts 1905-1945". Elle réunira les œuvres d’une pléiade d’artistes, qui à cette époque sont venus de toute l’Europe, attirés par la cité des peintres : un amour manifeste et inéluctable pour ce petit port.

Ces hommes et ces femmes ont fait ressortir la beauté des paysages animés par cette lumière unique et insolite dans une Europe en tourmente.

Collioure fera la renommée de peintres français, allemand, russe, anglais, japonais, algérien, bâlois, catalan : Henri Matisse, André Derain, Hans Purrmann, Léopold Survage, Rudolph Ihlee, Edgar Hereford, Charles-Rennie Mackintosch, Foujita, Fernande Barrey, Valentine Prax, Ossip Zadkine, Jean Peské, Mela Muter, Anta Rupflin, Otto Abt, Walter Bodmer, Walter Kurt Wiemken, Max Birrer, Virgilio Vallmajo, Otto Freundlich, Jeanne Kosnick- Kloss.

 

C’est au travers de leurs œuvres que le public pourra découvrir ou redécouvrir le talent de peintres connus ou méconnus.

 

Cette exposition se déroulera du samedi 11 juin au lundi 3 octobre. Elle bénéficie de l’aide et du soutien de nombreuses institutions publiques et privées (France, Allemagne, Suisse, Pologne, Ecosse) et de propriétaires privés, ce qui a permis la réalisation de cet évènement.

Pour plus d’informations : Contact@museecollioure.com 

 04 30 44 05 40.

 

  • Cet été, le musée d’art moderne de Collioure propose de remonter le temps à la rencontre des artistes qui ont séjourné dans le petit port et ont transposé sur leurs toiles sa lumière et son atmosphère singulières. Collioure, Babel des arts 1905-1945 est à découvrir du 11 juin au 3 octobre. 
  • Au cours du XXe siècle, nombreux ont été les artistes européens qui ont parcouru les petites rues de Collioure et se sont inspirés de ce décor de carte postale pour leur art.
  • Du havre de paix au refuge face à la guerre, Collioure devient le décor de parcours d’hommes et de femmes venus peindre la lumière dans une Europe dont le ciel s’obscurcit.
  • Qu’ils soient attirés par son climat clément, ses paysages préservés ou sa lumière exceptionnelle, beaucoup s’y retrouvent, recréant en fonction de leurs origines des colonies d’artistes liées par des solidarités nationales.
  • Ils se côtoient, fréquentent les mêmes lieux, peignent les mêmes sites et tous partagent le même amour pour le petit port et ses beautés.
  • Point de départ d’une recherche plus vaste, cette exposition vise à dresser une cartographie de ces artistes venus d’ailleurs et qui firent de Collioure une véritable Babel des arts.
Partager cet article
Repost0
12 mai 2022 4 12 /05 /mai /2022 09:46
SNCF : elle se moque de NOUS ! Jean IGLESIS - Peinture : Linette Cajou : “Méditerranée” à Perpignan, 12 mai -
SNCF : elle se moque de NOUS ! Jean IGLESIS - Peinture : Linette Cajou : “Méditerranée” à Perpignan, 12 mai -
SNCF : elle se moque de NOUS ! Jean IGLESIS - Peinture : Linette Cajou : “Méditerranée” à Perpignan, 12 mai -

La SNCF (Sans Nous C'est Foutu) se moque du monde.. 

 

Perpignan: Tout le monde descend...A moins que l'on descende (pan-pan!) tout le monde...

 

Je me suis rendu ce mercredi 11 mai à 9h en gare de Perpignan.

 

Je souhaitais prendre le train de 9 h 06 pour Villefranche de Conflent...

A 9 h, j'ai eu le douloureux regret de constater que le train avait purement et simplement été "supprimé", sans aucun motif d'explication.

 

Retour sur les épiques déplacements d'un pauvre passager, pris au piège des lignes ferroviaires des Pyrénées-Orientales (J'aurais honte de dire de Catalunya Nord, par respect pour mon identité en sang et or)

Il est vrai que si je m'égosille à me plaindre, force est de reconnaître que je n'ai pas la "voix ferrée" (C'est un jeu de mots, Monsieur le Contrôleur, rien qu'un jeu de mots, seulement un jeu de mots...)

 

Dimanche 8 mai après-midi : risque de perturbation en raison d'un mouvement syndical... (Le train oui mais!...) Je suis revenu - dans des délais à peu près acceptables - du vide-greniers de Millas.

 

Pour 1 minute, j'ai failli manquer en gare de Perpignan le train pour Elne (Arrivée du train Villefranche-Perpignan : 12 h 54 - Départ du train Perpignan-Port Bou : 12 h 55). 1 minute pour acheter le ticket, le composter et bondir dans le train, c'est normal pour un léopard, pour une vieille mémère, c'est un peu plus compliqué...Si je manque le train (cela m'est déjà arrivé trois fois) voilà la sanction: deux heures d'attente sur le quai de la Voie A de la gare de Perpignan... Eté comme hiver, un dimanche, avec personne autour, deux heures d'attente pour aller de Perpignan à Elne (10 km)... Il y a bien l'autobus qui part de Perpignan pour Cerbère (ligne 540). Mais bon! Le 1er mai et le 8 mai, les bus ne circulent pas...

 

Ce qui est bien normal au regard de mes yeux d'homme, et aux sentiments fraternels et humanistes de mon cœur de travailleur... Heureusement, j'ai la radio et la musique enregistrée pour meubler ma salle d'attente, et «Le canard enchaîné» pour me faire penser à autre chose... Je peux même jouer au tarot sur mon Smartphone pour penser que je tue le temps, alors même que je sais bien que c'est lui qui aura raison de moi... Tout bien considéré, personne ne m'attend (et certainement pas Lio Ter SNCF, qui doit avoir d'autres soucis, bien plus importants, que ceux qui se trouvent liés à ma misérable personne.

 

Lundi 9 mai : mouvement syndical (un euphémisme pour ne pas dire "grève")... (Le train non) En pensée, j'ai fait un bras d'honneur au conducteur du train Lio Ter Occitanie (heureusement, il ne m'a pas vu!)... Après tout, attendre un train fantôme dans l'impasse d'un quai de gare désert est une posture qui peut autoriser certaines enfreintes au règlement de voyageur et à la conduite de citoyen...

 

Mardi 10 mai : déraillement (est-ce un train qui a déraillé? car la SNCF déraille depuis une bonne trentaine d'années). Inutile de rêver de me rendre à Ille pour visiter "les Cheminées de Fées", ni d'envisager de faire mon marché à Figueres... Dépité, j'ai fait mes courses au Lidl de la gare...

 

No comment sur la journée de ce mercredi... Apparemment tout va bien...Et nous ne devons que nous en féliciter...

 

Je me souviens cependant qu'il y a déjà près d'un quart de siècle, nous entendions les politiques et les médias claironner à gorges déployées "En attendant le TGV", "Perpignan-Barcelone... nous y sommes!"

 

Aujourd'hui, je ne pense pas que le TGV soit à nos portes, ni à notre portée... Mais je suis intimement convaincu, pour paraphraser et faire allusion  et au Président de Gaulle et au Président Hollande que "la chienlit, c'est maintenant"....

 

Je terminerai en ayant une pensée émue pour mon poissonnier... En effet, lundi 9 mai, mon poissonnier a pris le train pour la première fois de sa vie... Il a bien pris le train, mais en pleine poitrine... Voilà une histoire qui s'est achevée en queue-de-poisson...

 

Sur ce: «Trit , Triiiiiit , Triiiii , Trrrrrrrit», siffle le chef de gare, fût-il ou non cornard!... Avec ou sans entrain, montons vite dans le train.!..

 

Jean Iglesis

 

- - - - - 

Expo :

Du 12 mai 2022 au 13 juillet 2022

 

 

Vernissage le 12 mai 2022” “17h00 

Linette Cajou : “Méditerranée”

expo à Perpignan, avenue Foch, vernissage ce jeudi 12 à 17 h

 

Omniprésente, la Méditerranée sous toutes ses formes, émerge avec délicatesse dans les œuvres de Linette Cajou.

Experte coloriste aux influences multiples, son art est un voyage enchanteur et imaginaire.

Des toiles baignées par une atmosphère si savoureuse. Par la mer. Plage urbaine ou plage naturelle, ses œuvres révèlent une infinie douceur tant en peinture que dans son œuvre graphique. Une artiste sincère et généreuse nous laisse entrevoir son monde intime avec beaucoup de sensualité et de jovialité !

Comme l’écume des vagues, insaisissable, Linette Cajou révèle à travers son travail ce mécanisme intérieur, cette force, ces vagues de sentiments qui rythment sa vie et son art de vivre. Des images colorées, des paysages somptueux, des jeux d’enfants enchevêtrés dans l’inconscient de l’artiste, qu’elle révèle par un trait chaleureux, sous des nuances aux mille plages de tons et d’émotions parfois peuplées de personnages énigmatiques et symboliques.

En partageant son intimité, Linette Cajou nous rappelle que «la plage est un terrain de jeu ancestral, un lieu de mémoire où tout le monde redevient un enfant.»

Partager cet article
Repost0
20 février 2022 7 20 /02 /février /2022 09:18
J'achète un MAILLOL le 24 février c'est décidé !!!
Le 18 février 2022 | Mis à jour le 18 février 2022 
Une peinture inédite d’Aristide Maillol aux enchères à Perpignan 
par Diane Zorzi

Le 24 février à Perpignan, une huile sur toile inédite d’Aristide Maillol sera présentée aux enchères par le commissaire-priseur Thibaut Ruffat. Estimé entre 30 000 et 50 000 euros, ce rare paysage révèle les talents de peintre d’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle.

 

Alors que le musée d’Orsay s’apprête à retracer la carrière d’Aristide Maillol (1861-1944), à l’occasion d’une importante rétrospective prévue au printemps prochain, un tableau de l’artiste ressurgit à la faveur d’une vente aux enchères à Perpignan. L’événement arrive à point nommé. Le musée parisien entend, au fil de cette exposition, dévoiler les multiples facettes de cet artiste qui, avant de devenir l’un des plus grands sculpteurs modernes, s’adonna au dessin, à la peinture, à la tapisserie, à la céramique – autant de disciplines qui devaient nourrir son Œuvre sculpté. « Maillol était devenu artiste par amour de la peinture et cet amour brillait encore de mille feux. Je découvris que jamais il n’avait cessé de peindre et ô combien la peinture demeurait chez lui non seulement sa vocation première, mais une préoccupation constante », confiait sa muse Dina Vierny.

 

Un tableau inédit estimé entre 30 000 et 50 000 euros

En peinture, Maillol réduit sa palette de couleurs, simplifie les formes et joue de la planéité du support, dans la lignée du maître de la peinture murale, Puvis de Chavannes. Ici, il use de couleurs ocres pour représenter une Vue de mas, sous le soleil étincelant du Midi. Plus connu pour ses nus féminins, Maillol dépeint, avec cette toile, la vie silencieuse, empreinte de sérénité, qui règne aux abords de ces petites maisons rurales du sud de la France, que l’artiste, en héritier de Cézanne, traite en volumes simples. A l’aube de ses vingt ans, Maillol rejoint Paris pour se former auprès de Jean-Paul Laurens, Jean-Léon Gérôme et Alexandre Cabanel. Mais il demeure toute sa vie attaché à sa terre natale, les Pyrénées-orientales, ainsi qu’en témoigne cette huile sur toile découverte non loin de Perpignan par le commissaire-priseur Thibaut Ruffat. « Maillol a peint ce tableau pour l’arrière-grand-père du vendeur. Il n’est depuis jamais sorti de cette collection familiale catalane et n’a pas fait l’objet d’exposition. Il s’agit donc d’une œuvre inédite que Bertrand Lorquin, historien et fils de Dina Vierny, a authentifié », précise le commissaire-priseur qui présentera aux enchères le 24 février à Perpignan cette toile estimée entre 30 000 et 50 000 euros. 

 

Aristide Maillol (1861-1944), Vue de mas, huile sur toile signée en bas à gauche, 46 x 55,5cm. Estimation : 30 000 – 50 000 euros.

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blogabonnel
  • : Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
  • Contact

Profil

  • leblogabonnel
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...

Recherche

Liens