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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 15:11

 

Marche-Madres.jpg

 

 



MARCHE POUR LA LIBÉRATION DU MADRES

             SAMEDI 29 SEPTEMBRE 2012

Le Collectif "Libérons le Madres" appelle tous les amoureux de la  
montagne, attachés à la liberté de circulation sur les chemins et  
sentiers, les randonneurs à pied, à cheval, en vtt, les chasseurs, les pêcheurs, les  éleveurs, les passionnés de photos, les cueilleurs de champignons... à  un
 

             Rendez-vous au sommet du Madres

                           le samedi 29 septembre 2012 

  
pour protester contre les mesures d'interdiction de toutes sortes  
que tentent d'imposer Groupama et ses gardes sur "son" domaine privé  
de Covazet et du massif du Madres.


Nous entendons réaffirmer que la montagne du Madres est un bien  
commun qui doit rester accessible à tous, comme cela a toujours été  
le cas depuis les temps les plus anciens, contrairement à  
l'entreprise de privatisation et d'interdits décrètée sur ce  
territoire par Groupama sur toute personne traversant sa "propriété  
privée" au seul bénéfice des quelques privilégiés invités aux 5  
chasses annuelles de prestige organisées par cette société d'assurance  
mutualiste !!!  censée relever de l'économie sociale et solidaire...


Nous appelons les organisations de randonnées, les guides et  
accompagnateurs de montagne, les responsables d'associations de pêche  
et de chasse, les syndicats d'éleveurs et autres usagers de la  
montagne à mobiliser leurs adhérents pour donner à cette marche de  
libération du Madres un retentissement exceptionnel pour sauvegarder  
sur ce territoire l 'intérêt commun d"un droit de passage" consacré  
par des us et coutumes séculaires

signé le LE COLLECTIF POUR LA LIBÉRATION DU MADRES
 

RDV à 8H au col de Jau

Puis pour ceux voulant venir par les chemins de Nohèdes, Sansa, le Capcir, l’Aude, RDV à partir de 12H au sommet du Madres (plusieurs étapes possibles).

Contact : liberonslemadres@gmail.com    -     06_86_97_42_73  / 06_79_95_44_05


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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 14:20

Enfants.JPG.jpg

Les enfants du Puig INÈS LÉRAUD © RADIO FRANCE

Au coeur du quartier gitan de Perpignan, sur la place du Puig, telle une nuée d'oiseaux, une bande d'enfants jouent et fument des cigarettes. Ils nous font partager une de leurs après-midi.

Reportage : Inès Léraud

Réalisation : Alexandra Malka

 

Depuis le 10 septembre, France-Culture propose une série d'émissions sur la communauté gitane du quartier Saint-Jacques de Perpignan.

   Pour un auditeur qui ne connaît pas le "ghetto" de la place du Puig, les paroles des enfants interrogés par les journalistes de France-culture paraissent effarants : ils disent le non-dit, ils décrivent la vie quotidienne des familles gitanes. Un peu de provocation, sans doute, dans les propos de ces enfants "libérés", mais la vérité surtout : leurs préoccupations, ce ne sont pas l'école ou l'avenir professionnels, mais le sexe, la bouffe, la drogue, les jeux dans la rue, la musique et les réunions en famille....

Enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes ? Bien sûr, les pères sont absents. Les mères sont là, mais laxistes, sans autorité... Où sont les vrais valeurs, où la République dans ce quartier historique et marginalisé depuis des décennies..?

Pourtant pas d'hostilité quand on se promène place Cassagnes ou place du Puig. Pour prendre des photos, il faut cependant être prudent, mais les Gitans sont calmes, gentils, sauf lors de situations-limites, comme en 2005 quand :

 

   "Les six jeunes Gitans qui ont massacré à coups de club de golf et de barre de fer la première victime, Mohamed Bey-Bachir, font partie de cette génération perdue des 14-25 ans, prisonnière des petits trafics et de l'argent facile. « Ketchup », le Gitan de 14 ans et demi qui a déclenché le drame en volant un autoradio dans la voiture de la victime, vol dont Bey-Bachir voulut se venger, déclenchant l'affrontement, avait déjà été arrêté dix-neuf fois."  

 

Ces enfants, ces ados ne semblent pas intégrés; pourtant mairie et inspection académique ont tenté de les maintenir à l'école : au collège Jean Moulin, tout proche, par exemple, où des classes spécifiques ont été créées, les familles gitanes recevant une prime si elles renoncent à l'absentéisme de leurs enfants....

    Communauté assistée, certes (on a parlé d'une prime pour obésité, il s'agit, en fait,d'une prime pour invalidité, concernant les gitans obèses : certains se goinfreraient pour grossir et toucher cette prime...), vivant d'allocations, de vols, de trafic de drogues, de commerces troubles...

On est loin de la mythologie (peuple de la fête, de la musique, de la poésie, de la liberté) célébrée par Garcia Lorca et entretenue par certains sociologues (M.Lelon).

La vérité est autre, voici une communauté rongée par le sida, le nanisme, l'obésité, les drogues dures. Depuis longtemps, le sociologue Alain Tarrius a proposé une vision objective et angoissante de ce problème, dans "Fin de siècle improbable à Perpignan" (édition Trabucaire)...

à suivre

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 18:55

images-copie-8.jpeg    Cette information pour un hommage à Michel Arnaudiès, plasticien, écrivain, catalaniste convaincu, qui a développé des arguments sérieux pour l'indépendance, hier, dimanche, lors d'un repas sympathique à Céret :

 

 

 

 

Fem un autocar més?

bus.jpgULTIMA HORA: Un tercer bus de Catalunya Nord?

Sem molts a no voler perdrens la Diada, sem molts a voler dir:

l11 de setembre del 2012 jo també hi eri.

Per a tu i per a tota aquesta gent Continua llegint

11S de Catalunya Nord Marxem sobre Barcelona

banderola-6m_v3.gif

Sapropa l11 de setembre, sapropa aquesta concentració tan important pel futur de Catalunya i de la resta dels Països Catalans.
Heu decidit compartir amb nosaltres aquest viatge, amb aquest missatge vos volem donar les informacions pràctiques. Continua llegint

 

-- 

Enviem aquest correu a unes 2000 persones

Reeenvieu-lo a amics i coneguts o feu-nos arribar els seus correus electrònics, els informarem.

Si no voleu rebre més aquest missatge, responeu tot simplement: "Sis plau  Esborreu-me!"

www.catalunyanord.cat

grup-independentista@catalunyanord.cat

cartell-pf.jpg

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 10:04

   * L'article de mon blog qui a battu tous les records d'audience : "Perpignan la pauvre..." écrit le 3 septembre 2012.

    Merci à tous mes lecteurs (même à ceux qui me critiquent ! Exemple : mon compte-rendu "politique" de l'expo sur Machado et Benjamin au Musée d'Art Contemporain de Saint-Cyprien (une certaine Sabrina...)

 

 

*** MARCHE POUR LA LIBÉRATION DU MADRES (Pyrénées orientales)

 Le Collectif « Libérons le Madres » appelle tous les amoureux de la montagne, attachés à la liberté de circulation sur les chemins et sentiers, les randonneurs à pied, à cheval, en vtt, les chasseurs, les pêcheurs, les  éleveurs, les passionnés de photos, les cueilleurs de champignons à  un  images-1-copie-10.jpeg

 Rendez-vous au sommet du Madres

le samedi 29 septembre 2012

 pour protester contre les mesures dinterdiction de toutes sortes que tentent dimposer Groupama et ses gardes sur « son » domaine privé de Covazet et du massif du Madres.

Nous entendons réaffirmer que la montagne du Madres est un bien commun qui doit rester accessible à tous, comme cela a toujours été le cas depuis les temps les plus anciens, contrairement à lentreprise de privatisation et dinterdits décrétée sur ce territoire par Groupama sur toute personne traversant sa « propriété  privée » au seul bénéfice des quelques privilégiés invités aux 5 chasses annuelles de prestige organisée par cette société dassurance mutualiste !!!  censée relever de léconomie sociale et solidaire

Nous appelons les organisations de randonnées, les guides et accompagnateurs de montagne, les responsables dassociations de pêche et de chasse, les syndicats déleveurs et autres usagers de la montagne à mobiliser leurs adhérents pour donner à cette marche de libération du Madres un retentissement exceptionnel pour sauvegarder sur ce territoire lintérêt commun dun droit de passage consacré par des us et coutumes séculaires.

signé LE COLLECTIF POUR LA LIBÉRATION DU MADRES,
à Mosset, le 31 Août 2012

RDV à 8H au col de Jau

Puis pour ceux voulant venir par les chemins de Nohèdes, Sansa, le Capcir, lAude, RDV à partir de 12H au sommet du Madres.

Cliquer ici pour la pétition en ligne.

Contact :liberonslemadres@gmail.com; 06_86_97_42_73 / 06_79_95_44_05

Partager :

 

Liste des signataires | SIGNER cette pétition

Cette pétition se trouve hébergée sur Internet sur le site Pétition Publique qui met à disposition un service public gratuit pour les pétition en ligne.
Au cas où vous auriez une question pour l’auteur de la pétition, vous pourrez l’envoyer par l’intermédiaire de cette page de contact

Pétition Libérer le Madres

Pour:Groupama S.A.

Pétition du Collectif « Libérer le Madres »

Nous, randonneurs, promeneurs, usagers de la montagne, pêcheurs, chasseurs, éleveurs, résidents permanents des Pyrénées Orientales et non-résidents, touristes, français et étrangers, amoureux et protecteurs de la nature et de la montagne

Considérant l’attitude de Groupama Méditerranée,
- qui tente d’empêcher notre passage sur les chemins et sentiers du domaine de Covazet par l’action de gardes privés
- et a ouvert une piste sans autorisation en plein secteur protégé.

Déclarons
-que la liberté pour tous d’aller et venir sur l’ensemble des chemins et sentiers, y compris ceux sur lesquels s’exerce un droit de passage, constitue un droit inaliénable.
-que la loi Strataé existe depuis l’an 1028, que sa validité actuelle a été rappelée par décret du Garde des Sceaux en 2004, et qu’elle s’applique de nos jours.
- que s’il en était besoin, la jurisprudence sur la loi Montagne est révélatrice en matière de droit de passage.

Demandons
-que le Président de Groupama Méditerranée Monsieur Amaury Cornut-Chauvinc, respecte le droit de passage pour tous sur les chemins du Domaine de Covazet tel qu’il s’est toujours appliqué selon les us et coutumes ancestraux,
-que Groupama respecte l’environnement en arrêtant d’ouvrir des pistes illégales en pleine zone classée Natura 2000,

-que Groupama, structure mutualiste, se rappelle de son éthique historique en matière d’économie sociale et solidaire et arrête de se comporter en seigneur, 223 ans après la Révolution Française. 

 

Les signataires

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 16:18

visa.jpeg     24 ème édition de Visa à Perpignan ! Encore l'horreur du monde montrée sans que l'image photographique, séductrice et omniprésente sur les murs, ne puisse changer l'image sordide d'un monde en guerre et sans espoir... Visa ne sert à rien (l'événement est information, prise de conscience, mais sans impact sur le cours des choses ni sur la fébrilité des marchands de canon !), les reportages des courageux photojournalistes ne sont plus guère publiés dans les medias et J.F.Leroy recommande même aux jeunes reporters de ne plus partir dans les pays en guerre ou en révolution : la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie !

 

   Hier soir, lundi, Perpignan était ville morte ! Elle l'est tout au long de l'année, à part le jour de la fête de la musique et lors des braderies commerciales, et, en septembre, pour...VISA ! Hier, c'est le mauvais temps qui gâcha la soirée : le froid de la tramontane fut l'événement qui vit les restaurants fermer et les foules rester dans leurs foyers. L'écran de la place de La République n'a pas été installé : une catastrophe pire que la tuerie en Syrie !!! Pourtant, vers 21 heures, la météo s'était radoucie... Allons voir la projection, près de la cathédrale...

 

Les plus courageux sont allés au Campo Santo : je suis arrivé un quart d'heure trop tard et, comme une trentaine de personnes (surtout des étrangers, Italiens, Allemands et trois journalistes de la télé danoise, avec leur accréditation, je n'ai pas pu entrer !!!

 Les gardiens, très sympas et polis, d'ailleurs, ont expliqué qu'ils devaient respecter la "consigne" du staff parisien des organisateurs : ne laisser entrer personne, même s'il reste des places !

 

   Des spectateurs sont sortis, ils "dérangeaient" un peu, mais on leur ouvrit les portes... Pas à nous, frustrés, debout, dans la rue ! Cela semble inadmissible : nous n'étions ni des délinquants ni des terroristes désirant "perturber" !!! Mais "la consigne, c'est la consigne", même quand elle est bête... (relire Le Petit Prince ).

 

    Leroy de cette consigne n'a sans doute pas compris que les restaurateurs ne peuvent servir leurs nombreux clients dans les temps; le service est lent et l'heure tourne...

 

   Perpignan est donc restée ville morte et Visa ne peut rien changer... The show must go one, et les guerres aussi...

 

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 10:10

maillol--med--clip.jpg   Photo Jean-Pierre Bonnel : "La Méditerranée" (ou "Pensée") de Maillol, dans le patio de la mairie de Perpignan.

 

 ---

   Après Perpignan, ville d'art, voici Perpignan ville pauvre, à partir d'un article magistral et récent de Dominique SISTACH, paru dans la revue de sociologie... (référence, à suivre !)

 

En effet, le touriste qui découvre PERPINYA constate la saleté des rues (même si la question de la propreté évolue), la présence de SDF en centre-ville (même si on a supprimé l'installation de bancs, par exemple, sur le parvis du Castillet).... Et que dire des quartiers des "Saints" (que l'on ne saurait voir...") Jacques et Mathieu ! Seuls, quelques aventuriers photographes s'aventurent dans ces ghettos, en septembre, lors de "Visa pour l'image, véritable "Visa pour Perpignan la marginale"...

 

Cependant la misère est plus profonde que ne le laisse supposer une vision superficielle de la ville. En effet, 23% des Perpignanais "vivent dans un ménage bénéficiaire d'une allocation de précarité" (citations de D.Sistach). "Le nombre de bénéficiaires de la CMU, par rapport au nombre de personnes couvertes est de 23,05%, soit le double du ratio régional et le quadruple du ratio national..." 

On relève que près de 30000 ménages ne sont pas imposables..."Le revenu moyen par ménage est de 2067 euros brut mensuels (2520 euros en France); la ville de Perpignan est la 30 609 ème la plus pauvre sur les 36717 communes de France. Le taux de pauvreté s'élève à 32%... La cité catalane vit de travaux saisonniers et du travail au noir; l'économie parallèle est importante...

 

Triste bilan. Pourtant, quand on se promène dans les quartiers nouveaux, dans les banlieues, on est étonné par le nombre de villas coquettes... Les ménages s'endettent, vivent à crédit, sans aucun doute...

Surtout, Perpignan se distingue par l'injustice sociale : "Perpignan est la 4ème ville la plus inégalitaire de France; nombreux sont les riches (cadres, chefs d'entreprise, professions libérales) et les rentiers : "La rente terriennes structure l'organisation foncière des propriétaires du département de longue date..." (D.Sistach).

A la pauvreté extrême s'oppose une aisance éhontée : ne dit-on pas que le garage BMW de Perpignan est celui qui vend le plus de voitures luxueuses, en France...

 

... à suivre "Perpignan la violente" ...

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 16:12

EKram_031.JPG   *   L'exposition consacrée, dans le cadre du festival Sirocco (Palais des Rois de Majorque, à Perpignan) à l'artiste Eric Kram (de son vrai nom André Vittmann), a été annulée, au dernier moment.

   Pourquoi ? Sur  le fascicule du 12 ème festival Sirocco, pour le vernissage prévu le 4 septembre, on a ajouté "soirée annulée"...

 

Pourtant un travail de plusieurs mois avait été engagé par Olga (voir article plus bas), les assurances prévues, et le visuel préparé par le Conseil général

 

 "Eric Kram, Autiste Peintre", du 4 au 23 septembre 2012" ! (affiche disponible).

 

Cette rétrospective d'un artiste original, hors-normes, aux toiles fantastiques, surréalistes, pleines d'imaginaire poétique, a, semble-t-il, été censurée in extremis car l'artiste aurait célébré le franquisme durant les années noires de la dictature du caudillo. Rumeurs ? Des preuves, des écrits sont-ils disponibles..? Si cela s'avérait, ce personnage pourrait été qualifié d'ignoble, mais son oeuvre, ses toiles peu communes, doivent-elles rester ignorées..? Si l'on suit ce raisonnement (individu ignoble, donc oeuvre ignoble, à ne pas diffuser), il faudrait interdire DALI qui a glorifié -là, il existe des écrits et des photos !- le général Franco ! Or, à Figueras ou Port-Lligat, il n'en est rien et la Fondation Dali engrange les dividendes  De même à Paris, où, à l'automne, aura lieu à Baubourg une grande rétrospective du Maître... De même il faudrait censurer les livres de Céline, infâme collabo et délateur...alors que c'est un des plus originaux écrivains du XXème siècle ! Et les livres de Brasillach ! (l'écrivain a été fusillé sur ordre de De Gaule), et combien d'autres collabos du régime nazi ( Drieu La Rochelle, Ramon Fernandez, Jouhandeau...les livres sont pourtant réimprimés !)

 

     Cette affaire est navrante ! Le journal "L'Indépendant" mardi 28 août dernier, sous la plume de Frédérique Michalak, avait raison de parler de "polémique"; en effet, la mairie s'était désengagée du festival Sirocco (sans doute à cause du gouffre de L'Archipel, les petites troupes théâtrales vont-elles être moins subventionnées ! C'est dommageable pour la vie et l'animation des quartiers pauvres, marginalisés, tel Saint-Mathieu...

 

Le CG66 a repris, de façon louable, le festival Sirocco : on espère quelques explications de la part des responsables de cette manifestation multiculturelle...  Jean-Pierre  BONNEL

 

* VITTMANN André, dit « Charly »

Posté par LA SCALA RETROUVEE le 2 janvier 2011

VITTMANN André dit « Charly »

vittmancharlyportrait.jpg

« Charly »,  lors d’une exposition, en 1986, à la galerie «  »Académie d’Art », à Paris.

Photo que nous a obligeamment procurée Martine B., sa dernière compagne

*

Voici ce que celle ci nous dit sur « Charly »:

Chers Jacky et Denise!

Tout d’abord, tous mes voeux pour 2011, que les bonnes Fées soient pour vous!

Cela m’a fait plaisir de vous réentendre. Eric m’a tellement parlé de vous et de sa belle époque de nomade à la Scala! Il en garde des souvenirs inoubliables. Vous voyez je parle encore comme s’il était toujours là! Treize années de bonheur et je n’en suis toujours pas remise. A la Scala, vous l’appeliez « Charly », mais son nom d’artiste peintre, (d’autiste peintre, comme il disait), était Eric KRAM.( Tiens,  nous ne le savions pas, note de Jacky). Mais il était trop modeste ou bohème pour avoir des prétentions de « réussite! Pourtant, quel talent il avait! Je vous envoie une photo de lui, lors d’une (rare) exposition qu’il a jamais faite et oû il gagna un peu d’argent! Avec quelques amis, nous nous attachons à organiser, à Perpignan, au mois de septembre,  une rétrospective de ses oeuvres. Nous souhaitons réunir un maximum de toiles « vendues », ce qui ne sera pas évident. Ce sera beaucoup de travail, mais tellement merveilleux. En serez vous? Je l’espère profondément, vous qui l’avez si bien connu! Il serait bon que nous nous rencontrions pour en parler!

Et merci, merci pour ce site de « la Scala retrouvée » qui fait si bien revivre tous vos amis d’antan et, bien sûr, Eric, mon grand amour!

Je vous embrasse affectueusement.

Martine

*

VITTMAN-Charly-tableau-21.jpg

Charly ( nous préférons le nommer comme on l’a toujours connu), fut un personnage énorme à plus d’un titre! Il fréquenta régulièrement la Scala durant les premières années, puis disparut, vers 1968. (Huit ans de présence!) Physiquement, il était grand et beau. (Voir photo). Pour le reste, c’était un esprit complexe, fantasque et déroutant. Mais avec une personnalité hors du commun. Il faut dire qu’il buvait beaucoup (c’est peu de le dire!), ce qui pouvait passer comme terriblement normal, vu la « profession » qu’il exerçait avec passion et, parfois, avec violence! Mais était ce, à ses yeux, une profession, que d’être peintre, et peintre maudit, de surcroit? Nous en doutions tous. Quoiqu’il cultiva avec , semble t-il, beaucoup de sincérité, le culte, voire le mythe de VAN GOGH ! Pour  ceux qui étaient arrivés à le bien connaître et dont je pense avoir fait partie, il garda  inlassablement pendant des années, ce personnage trouble, mais passionnant! Il me faut reconnaître que ça lui allait comme un gant. Vivait il de sa peinture? Oui et non, car il avait une façon bien à lui , de (sur) vivre de celle ci. Il peignait n’importe oû et, n’attendant même pas que la toile soit sêche, il réussissait presque toujours à la vendre. A quel prix? Je ne l’ai jamais su! D’ailleurs personne ne le sut, si ce n’est, peut être, notre ami Michel FENEUX qui, je crois, lui acheta quelques toiles. Avec l’argent gagné, il faisait tous les bistrots du coin, d’oû il revenait, la plupart du temps, avec de multiples contusions! Car il était très bagarreur! Même si c’était sans méchanceté. Je dois dire, qu’ à la Scala, il se « tenait » relativement bien, pour la raison que ce lieu était un peu son port d’attache! Excepté une fois oû il balança un coup de poing à un habitué dont je tairai le nom, sous le prétexte non défendable que ce dernier faisait la cour à…Denise et qu’il en était jaloux! Bien entendu, il n’en était rien, mais cette violence, plus ou moins romantique, lui valut quelques jours de porte, dont  il revint vite, penaud et repentant. En fait, il était très attachant et je dois dire, qu’en plus, j’avais (nous avions tous) une certaine admiration pour son talent de peintre. Car il en avait, le bougre, du talent! Et on l’aimat tellement, malgré ses excès en tout!

wittmannerictableau.jpg

*

Puis un jour il disparut. Sans que l’on sache ce qu’il était devenu! ll avait, néanmoins, laissé une telle empreinte dans les esprits, que les fantasmes allaient bon train. Quelqu’un affirma qu’il était mort d’une overdose d’alcool, en Afrique.

Ce n’était pas exact, car nous avons rencontré Charly, dans le Gard, bien après la fermeture de la Scala et ce, grâce à Robert SERPOLLET, qui connaissait Martine B. l’amie avec laquelle Charly vivait, à Sommières. Ce furent des retrouvailles curieuses, mais on évoqua, néanmoins et avec chaleur et passion, le. »bon temps de la Scala »! 

Charly n’avait pas changé, mais sa santé nous parut précaire. Il décéda quelques temps après.

Oui, Charly fut un personnage énorme qui marqua profondément la Scala et nous, aussi! Et nous sommes fiers de le faire paraître dans « la Scala retrouvée! Car il le mérite amplement!

*

Le 30 06 2011- Voici ce que nous recevons d’une certaine Olga MONGUILOD: c’est une joie pour nous, de penser que quelque part, Charly, notre Charly, puisse, un jour, être reconnu! Nous la remercions par avance!  

*** Le point de vue de Jacques GENESTE :

 

* Olga Monguilod organise avec le conseil général une exposition-rétrospective Eric Krame. Cest un peintre que je nai pas connu mais que jair aperçu dans les années 70-80. Il participait à un groupe de gens que fréquentait Olga à cette époque. Pour moi une espèce de météore  noir et lumineux, légionnaire artiste à mon idée pour situer le personnage à la présence très forte, ivrogne céleste aussi, provocateur dindifférence. Mais il y a une œuvre, quOlga tente de rassembler pour en faire une exposition dans les appartements de la reine au palais des rois de Majorque en septembre. Inconnue ou méconnue cette peinture ne laisse pas indifférent, pleine dimmobilité et de lumière pâle diffuse et sans source Je mets en pièces jointes le prototype de laffiche et quelques photos reproductions.

Jacques Geneste

 

* Jai le regret de vous apprendre que lexposition Eric Kram (annoncée ici début juillet) qui devait avoir lieu au Palais des rois de Majorque à partir du 4 septembre est annulée.

Cette décision ayant été prise au mois daoût (comme il se doit pour faire passer les mesures désagréables puisque les gens se retrouvent en vacances et donc difficilement joignables)  nous avons peu dinformations à ce sujet.

La décision dannuler a-t-elle  été prise par les responsables de lassociation « Sirocco » qui « parrainait » cet évènement, par le conseil général qui lorganisait ?

Et pourquoi ? Personne ne le sait. Une censure pour des raisons esthétiques serait grotesque et illégitime et déconsidèrerait son auteur ? Un règlement de comptes entre amis ? Une vengeance posthume contre un personnage provocateur ?..

Olga Monguilod travaillait depuis presque deux années à essayer de rassembler les œuvres éparpillés de ce peintre qui pour la première fois auraient été réunies .Tout ce temps pour apprendre à quelques semaines de léchéance que son travail naura servi à rien : il n’y a aucun honneur dans une telle annulation.

De plus ce nest pas tous les jours quon a loccasion de découvrir un artiste qui mériterait sans doute dêtre reconnu et même dans le cas contraire on ne censure pas.

Salut à tous. Jacques.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 15:48

images-1-copie-9.jpeg      Nous avons eu le plaisir d'écouter les interventions de J.P.Barou au festival du livre de Collioure. Ses propos sur la liberté, la violence, le rôle des partis politiques, éclairaient l'évolution philosophique et spirituelle de cet intellectuel, autrefois très engagé : gauche prolétarienne, création du quotidien "Libération" avec Sartre...

 

Désormais, loin des idéologies communistes ou de lutte armée, l'auteur du petit opuscule "Le courage de la non-violence" (aux éditions Indigène, qu'il dirige à Montpellier avec Sylvie Crossman, ancienne journaliste au journal "Le Monde"), estime qu'il faut se changer Soi avant de changer le monde. Il semble acquis à la philosophie bouddhiste, comme en témoigne son essai, paru en 2000, aux éditions du Seuil : "Tibet, une histoire de la conscience".

 

L'originalité de son dernier ouvrage est de montrer que la non-violence ne peut se résumer à la résistance passive; en montrant le cheminement intellectuel de Gandhi, de la "non-violence des faibles" à celle des "forts", on constate que l'acte violent et révolutionnaire est nécessaire dans certaines situations : "Je crois en vérité que s'il fallait absolument faire un choix entre la lâcheté et la violence, je conseillerais la violence."

 

Lucide, le combattant Gandhi critique la tradition de la non-violence : "L'Inde n'a aucune expérience de l'autre non-violence qui est celle des forts...c'est la force la plus irrésistible qui soit;" (page 19.) Pour cette forme de résistance, il faut une haute conscience; Camus avoue en 1952 : "J'ai étudié la théorie de la non-violence et je ne suis pas loin de conclure qu'elle représente une vérité digne d'être prêchée par l'exemple. Mais il y faut une grandeur que je n'ai pas." (lire l'essai traduit par Sylvie Crossman : "Camus et l'Inde", Indigène, 2008)

 

L'oeuvre de J.P.Barou est abondante : politique, ethnologie, arts. Nous connaissons ici, en Roussillon, JPB, car il a été commissaire de nombreuses expositions : Matisse à Collioure et Céret (avec J.Matamoros), Maillol à Perpignan, en 2000 (avec Dina Vierny), Terrus et Monfreid à Elne (voir les différents catalogues d'expositions)...sans oublier Claude Viallat (1992, musée de l'Ephèbe)

 

* www.indigene-editions.fr ( collection des "indignés", de ceux qui marchent contre le vent - cf. le succès de "Indignez-vous" de S.Hessel - 3,10 euros)

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 15:50

images-1-copie-8   Un extrait de la conférence proposée par Raoul-Marc JENNAR, à l'occasion du festival du livre de Collioure (pour la suite du texte, se reporter au blog, très riche, de l'auteur :

 http://www.jennar.fr/?p=2514

 

L’héritage des Lumières, un legs en péril

Texte de lexposé présenté lors du festival   « Un livre à la mer »  samedi 25 août 2012, à Collioure

 Tout au long du XVIIIe siècle, un formidable bouillonnement intellectuel a progressivement remis en question lordre établi : la monarchie absolue, la division de la société en ordres immuables et lemprise totale du pouvoir religieux.

Ce quon appelle aujourdhui le « siècle des Lumières » fut en fait laboutissement dun processus entamé par des esprits libres, isolés, usant, souvent avec ruse, tantôt de la poésie avec François Villon ou Jean de La Fontaine, tantôt de la farce avec Rabelais, tantôt de la réflexion philosophique avec Montaigne, Locke, Spinoza ou Descartes.

Les grandes idées des Lumières, on en trouve des traces dans lAntiquité grecque et romaine, dans le Moyen Age, dans la Renaissance et dans le XVIIe siècle classique. Reconnaissant, Rousseau, dans son Discours sur linégalité rend explicitement hommage à Tacite, Plutarque et Grotius.

Ce qui a muri, lentement, ici et là, dans loppression et la répression, politiques et religieuses, se généralise après la mort de Louis XIV et se transforme peu à peu en un courant de pensée. Comme lobserve Tzvetan Todorov, « les Lumières absorbent et articulent des idées qui, dans le passé, étaient en conflit. (…) Les ingrédients sont anciens, pourtant leur combinaison est neuve. »

Dans toute lEurope, des philosophes remettent en question la servilité : celle de la pensée et celle des hommes.  La raison humaine doit se libérer et penser la société comme une réalité compréhensible et transformable en fonction dun ordre naturel fondamental. Tel est lessentiel du message.

Ce qui différencie les philosophes des Lumières de leurs prédécesseurs des siècles précédents, isolés, cest la conscience quils ont dappartenir à un même courant de pensée. Ils se définissent eux-mêmes comme tels au point que Kant publie en 1784 un essai intitulé « Réponse à la question : quest ce que les Lumières ? »

Si, chez nous, on se met à baptiser « Lumières » le mouvement des idées qui se développe alors, en Allemagne cest le terme « Aufklärung » qui désigne ce  courant, tandis quen Italie on parle de « Un secolo illuminato », en Espagne même, on trouve des partisans du « Siglo de las luces» et enfin les Anglais vont se mettre à parler de « enlightenment » ou de « age of reason ».

Dans le texte déjà cité, Emmanuel Kant donne sa propre définition des Lumières : « Les Lumières sont lémancipation de lhomme de son immaturité dont il est lui-même responsable. Limmaturité est lincapacité demployer son entendement sans être guidé par autrui. Cette immaturité lui est imputable, non pas si le manque dentendement, mais la résolution et le courage d’y avoir recours sans la conduite dun autre, en est la cause. Sapere aude ! (ose savoir). Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà donc la devise des Lumières. »

 Puisque lignorance est linstrument premier de lasservissement, cest le savoir qui permet de briser les chaînes du despotisme et de lobscurantisme. Aussi, pour diffuser les connaissances, dAlembert, Diderot et dHolbach vont réaliser lEncyclopédie. Voltaire lui aussi estime quil faut éclairer lopinion et mettre lérudition et lécriture au service de la justice. Il publie son Dictionnaire philosophique. Cest par la diffusion du savoir que les Lumières engagent la plus formidable bataille des idées de tous les temps.

On le sait, et leurs adversaires ne manqueront pas de le souligner, les philosophes des Lumières ne forment pas un groupe homogène. On sait tout ce qui sépare Kant, Montesquieu, Condorcet, Rousseau, Voltaire et les Encyclopédistes. Ils viennent dhorizons différents. Ils varient sur les modes possibles dorganisation de la société. Mais, si on veut bien prendre quelque recul, on constatera que chacun apporte au courant de pensée un élément original de telle sorte quil n’y a aucun doute à les rassembler autour de trois mots  dont Condorcet, dans son « Esquisse dun tableau historique des progrès de lesprit humain » affirmait quils constituaient leur cri de guerre : raison, tolérance, humanité.

A. LAPPORT DES LUMIERES

Au terme de ce XVIIIe siècle, alors que va éclater la Révolution, les philosophes des Lumières ont provoqué un formidablement ébranlement des certitudes anciennes qui régissaient le vieux monde. Je retiendrai les idées les plus fortes qui ont fait rupture avec lAncien régime. Et qui gardent, trois siècles plus tard, toute leur pertinence.

1ère idée : le libre esprit critique

 Cest le primat conféré à la raison sur la superstition, sur les vérités révélées, sur les dogmes. La raison et son corollaire, lesprit critique, bien plus même, lexigence critique à légard des traditions, des pouvoirs, des idéologies quils inspirent et de ceux qui les servent. Comme lécrit Tzvetan Todorov, « lidée de critique est consubstantielle aux Lumières ».

Tous partagent la même conscience de la nécessité de faire triompher la libre raison critique. « Notre siècle, proclamait Kant, est le siècle propre de la critique à laquelle tout doit se soumettre. ! » Comme la lumière du jour succède à lobscurité de la nuit, la raison succède au dogmatisme. Désormais, aucune autorité politique ou religieuse ne doit être à labri de la critique.

2e idée : le volontarisme

 « Un autre monde est possible », ce slogan daujourdhui des adversaires de la mondialisation néo-libérale, lancé par Le Monde diplomatique, sinscrit dans le droit fil de la pensée des Lumières.

« Le présent est affreux sil nest point davenir, un jour tout sera bien voilà notre espérance ; tout est bien aujourdhui voilà lillusion. » » écrit Voltaire.

La quête du bonheur se substitue à lattente du salut. Un autre monde que celui que nous connaissons est envisageable et désirable. Le monde tel quil est nest pas une fatalité.  Les maux sociaux dont souffrent les peuples ne sont pas des phénomènes naturels.

On sen rend difficilement compte aujourdhui, mais, en un temps où la soumission à lordre politique et religieux est la règle commune, dénoncer ce que Castoriadis appelllera en 1991 « la capitulation servile devant la sainte réalité » relève dune rupture totale.

En amplifiant le propos subversif de La Boétie dans son Discours sur la servitude volontaire, les Lumières affirment que lordre établi, foncièrement injuste et totalitaire, nest pas immuable et que lhomme peut prendre son destin en main et faire de la quête du bonheur pour tous lobjet de la politique.

3e idée forte : la liberté

« Il est de la nature intelligible de lhomme de pouvoir par une décision sextraire de cette détermination, se constituer comme sujet libre, refuser la passion et vouloir seulement la réalisation de luniversalité. Ainsi lhomme passion, peut se vouloir liberté. La liberté nest jamais acquise, elle est sans arrêt menacée. Elle doit toujours faire lobjet dune lutte courageuse.» écrit Kant.

Liberté de pensée, mais aussi liberté individuelle. Saffranchir. Désapprendre lacquiescement, la soumission, lobéissance passive. Ni esclave, ni serf, ni serviteur, mais citoyen. Terminée, la servitude volontaire. Pleinement citoyen. Libre. Diderot écrit : « Aucun homme na reçu de la nature le droit de commander aux autres. »

Dans son Discours sur linégalité, Rousseau démontre que la liberté politique est la base de toutes les autres libertés .

Vivre libre ou mourir, va proclamer la Convention nationale !

4e idée forte : légali

Rousseau est, par excellence, lauteur qui, avec constance, a revendiqué légalité politique. Avec lui, lidée dégalité politique, sociale et économique saffirme comme jamais jusqualors dans lhistoire de lhumanité.

Mais il nest pas le seul, comme les anti-Lumières ont tenté de le faire croire pour lisoler et le marginaliser. La révolution  des Lumières, cest le refus des privilèges. « Navoir que ses égaux pour maîtres » avait affirmé Montesquieu. « Les hommes naissent égaux en droits » proclame la Déclaration de 1789. Tout être humain est pourvu de la même dignité, quels que soient sa couleur, sa croyance, son sexe, sa langue, son degré déducation, son niveau social.

Par contre, si Rousseau considère que la femme est au service de lhomme, Diderot, Montesquieu et Voltaire sinterrogent sur le sort injuste fait aux femmes. Milton défend le divorce par consentement mutuel. Helvétius affirme légalité des cerveaux des hommes et des femmes. On retiendra surtout Condorcet qui publie en 1790 « Sur ladmission des femmes au droit de cité, » un véritable plaidoyer pour légalité.

 5e idée forte : la tolérance

 « Puissent tous les hommes se souvenir quils sont frères !»  sexclame Voltaire

 Claude-Adrien Helvetius a écrit un livre intitulé  De lEsprit . Ce livre a été condamné par le Vatican et brulé en faculté de théologie de la Sorbonne. Voltaire ne partage pas les idées développées dans ce livre et le souligne. Il prend toutefois la défense de son auteur. Il fera de même en défendant un jeune protestant toulousain du nom de Calas, ce qui lamènera à publier un ouvrage majeur : le Traité sur la tolérance.

Le plaidoyer inlassable de Voltaire pour la tolérance sera joliment résumé début du XXe par une essayiste britannique en une phrase quil na jamais écrite comme telle mais qui lui est souvent attribuée : « Je ne suis pas daccord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusquà la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »

 

 Son « Essai sur les mœurs et lesprit des nations » fournit des développements sur le génie du peuple arabe qui mériteraient dêtre relus aujourdhui.

 6e idée forte : la démocratie

 En se libérant, par linstruction, du pouvoir religieux, en rejetant les superstitions, les dogmatismes et les intégrismes, en privilégiant la raison critique, les hommes se dotent de la capacité dagir sur le cours des choses en vue du bonheur de tous.

Il faut donc que sorganise la délibération de tous et la décision par tous. Un principe fondamental est énoncé : la souveraineté populaire  Tous les pouvoirs émanent non plus du roi, ni de dieu, mais du peuple.

De lunion entre des citoyens égaux naît la société unie par le pacte social qui confirme le lien entre tous. Pour Rousseau, le pouvoir du peuple nest pas transmis. Il est prêté temporairement. Ce que le peuple a prêté pendant un moment à un gouvernement, il peut toujours le reprendre. « La puissance législative appartient au peuple et ne peut appartenir quà lui » écrit-il.

«LEsprit des Lois » de Montesquieu, le « Discours sur les origines de linégalité » et « Le Contrat social » de Rousseau, sont des ouvrages essentiels qui vont nourrir la réflexion et les propositions de Condorcet lorsquil présente son  projet de Constitution. Plus proche de Rousseau que de Montesquieu, Condorcet ne veut pas seulement la séparation des pouvoirs sur laquelle tous les trois sont daccord, mais leur limitation autant que possible. Il veut assurer à la souveraineté du peuple lexpression la plus directe et la plus large. Cest le grand débat entre démocratie représentative et démocratie directe qui commence, ce que Jaurès a appelé « le problème essentiel de la participation effective du véritable souverain à lexercice de la souveraineté. »

7e idée forte : luniversalité humaine

 La révolution des Lumières, cest laffirmation de la commune condition humaine.

« Comme la vérité, la raison, la justice, les droits de lhomme, lintérêt de la propriété, de la liberté, de la santé sont les mêmes partout » souligne Condorcet

« Quand il est question de raisonner sur la nature humaine, le vrai philosophe nest ni Indien, ni Tartare, ni de Genève, ni de Paris, mais il est homme », constate Rousseau

« Je suis nécessairement homme et je ne suis Français que par hasard » insiste Montesquieu.

Les Lumières transcendent toutes les frontières parce que la reconnaissance de la dignité qui est en chacun de nous, laffirmation du droit de chacun à choisir sa voie abolit les frontières.  Pour Montesquieu, Rousseau et Voltaire, les êtres humains ne se définissent pas par une appartenance à une communauté nationale, mais par leur appartenance à une nature humaine commune à tous les hommes. Les Lumières refusent de morceler le genre humain en groupes ethniques, historiques et culturels antagonistes.

Montesquieu voit dans le libre commerce le moyen pour les peuples de communiquer. Il nassigne pas pour autant au commerce la recherche de lunité, mais tout au contraire le respect des diversités. La globalisation nest pas son projet. Cest lêtre humain qui est central, où quil se trouve

Diderot, dHolbach et Voltaire seront des critiques féroces de lesclavage et du colonialisme.

Je voudrais ajouter que les Lumières apportent une dimension qui fait éclater les frontières et les nationalités. Bien avant que la belle idée dEurope soit réduite à un espace mercantile, les philosophes et les savants passaient de Londres à Paris et de Vienne à St-Petersburg. LEurope de lesprit, et singulièrement celle de lesprit critique, est née bien avant celle, conformiste, des marchés et des marchands.

Présentées avec une telle ampleur, dans un si grand nombre de pays, les idées des Lumières représentent, après le Ve siècle athénien, le second moment historique de la pensée politique. La seconde grande avancée.

Comme lécrit le grand spécialiste de lhistoire des idées, Zeev Sternhell, « cest alors que se mirent en place les idées modernes sur lhistoire, la politique et la culture »... (extraits)

 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 18:16

pommes-d-amour.JPG Pommes d'amour, à l'horizontale... (C) Jean-Pierre Bonnel

 

 

 

 

   Depuis longtemps, on en parlait de ce projet, avec les amis Geneviève et Albert D. : se regrouper pour passer une vieillesse heureuse dans un lieu collectif, style maison de retraite pour retraités égrillards... On a laissé l'idée de côté, pour l'instant, car on se trouve encore jeunes...

 

Cependant, ce matin, en lisant "Le monde"(daté 19/20/8/2012, page 10), j'ai constaté qu'un groupe avait concrétisé ce projet, à Perpignan !

 

Le titre : "A Perpignan, des retraités chrétiens créent une communauté". Ces deux retraitées originaires de Gap ont voulu s'inspirer des expériences de béguinage des temps modernes, à Louvain, en Belgique, par exemple...

 

Elles lancent ce concept à vocation chrétienne et 250 réponses affluent; en particulier celle de Thierry Prédignac : il a de l'argent et veut s'investir dans un projet immobilier spirituel. Il trouve à Perpignan un ancien couvent de Capucins, dans le centre-ville (quartier de La Réal). Grâce à des prêts bancaires, il dispose d'un million d'euros pour acheter, restaurer et aménager le site...

 

Les futurs occupants vont occuper le lieu début 2013; chacun aura un appartement de deux ou trois pièces pour un loyer de 450 ou 750 euros... Moins cher qu'une maison de retraite et dans un entourage amical, convivial. Avec un fonctionnement autogestionnaire et mutualisé !

 

   Il reste trois appartements libres sur les quatorze envisagés... Alors, pourquoi pas vous, si vous êtes chrétien..?

 

Quant à moi, je préfère un lieu de vie collectif moins marqué de façon religieuse : un peu plus libertaire ! Et gai ! Un phalanstère anar, une abbaye de Thélème laïque, à la Rabelais, quoi...

 

Si ça vous dit, préparons ce projet, sans plus attendre : on croit toujours avoir l'éternité devant soi...

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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