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28 juillet 2013 7 28 /07 /juillet /2013 09:08

e40c447da563356495240ed0fee55ace_L.jpg  Les Nits d'Eus

 

Festival de musique, danse et théâtre du 28 juillet au 8 septembre 2013

 

Eus, village typique, véritable balcon sur le Canigou cher aux Catalans, organise ses "Nits d'Eus", festival de chanson, flamenco, danse, théâtre et poésie, musique baroque, romantique, jazz, électro...

L'éclectisme domine la programmation qui assure aussi une large place à la création.

Le tout est porté par des artistes aux talents divers venus d''horizons multiples pour des rencontres riches et intenses.

Michel Maldonado 

 

Dimanche 28 juillet 

Les Nits à Baho - Eglise de Baho à 21h 

- Isaac Albeniz et le flamenco 

Isaac Albéniz, dans Iberia et sa Suite española a puisé dans les musiques populaires et notamment dans le flamenco . 

Ce récital met en évidence ces emprunts de façon naturelle et presque amusante. On découvre par exemple que "Malaga" a bien sûr ses sources dans les Malagueñas mais curieusement aussi dans les Bulerias.

Ainsi Philippe Mouratoglou ne change pas une note à sa partition, Pedro Soler reste strictement dans le flamenco et le dialogue s'établit évident et fluide.

 

- De Berenguer de Palol à Joan Pau Giné

Gisela Bellsolà et l'ensemble Saurimonda

 

 

Dimanche 4 août 

Festa Major à Eus - M.T.L. Eus

- 18h Cobla la Mil.lenària

Castellers i grallers

Ball i Sardana

 

- 21H Concert littéraire

L'étranger d' Albert Camus 

Maurice Ravel et Claude Debussy

Luis Gustavo Carvalho piano 

Charles Gonzales comédien

Michel Maldonado contrebasse 

Raphaël Dumas computeriste 

 

 

Mercredi 14 août  

Les Nits à Vinça - Eglise de Vinça à 21h

James Bowman et la Grande Fidelíssima baroque interprètent Purcell, Haendel & Dowland

James Bowman chant

Eva Scheytt violon 

Amandine Solano-Parer violon

Brigitte Clément alto 

Joël Pons violoncelle

Michel Maldonado contrebasse

Matthias Spaeter théorb

Carole Parer clavecin 

 

 

Jeudi 15 août 

Les Nits à Torreilles - Chapelle de Juhègues à 21h 

James Bowman et la Grande Fidelíssima baroque interprètent Purcell, Haendel & Dowland

James Bowman chant

Eva Scheytt violon 

Amandine Solano-Parer violon

Brigitte Clément alto 

Joël Pons violoncelle

Michel Maldonado contrebasse

Matthias Spaeter théorb

Carole Parer clavecin

 

 

Dimanche 18 août 

M.T.L. Eus à 21h 

Denis Campini et René Nan quartet

 

 

Jeudi 22 août 

M.T.L. Eus à 21h 

Raph Dumas & the Primaveras

Les Primaveras, groupe mythique de Catalogne Nord, fondés par Jo Dejuan, dans les années 50, à Port-Vendres, village de pêcheurs situé juste après Collioure. Composé de musiciens de jazz et des musiques traditionnelles venant pour la plupart de Barcelone, ils reprennent alors le répertoire de la musique de variété de lépoque afin de divertir les populations lors des fêtes et bals de village. Résolument axés vers la danse, utilisant des instruments électriques comme guitare ou farfisa, Les Primaveras nont jamais oublié leurs racines traditionnelles. Lapparition des disc-jockeys à la fin des années 60 met lorchestre en faillite et signe la fin de laventure.

 

En 2008, Raph Dumas, dj producteur et petit fils de Jo Dejuan, sinspire de lhistoire des Primaveras pour reformer le groupe, prés de 40 ans plus tard. Commence alors un long travail de recherche et de composition doublé par un casting méticuleux de musiciens. Deux ans après, pari gagné. Raph Dumas et la jeune génération de musiciens ont su allier avec intelligence musiques traditionnelles et sons électroniques. Cette nouvelle tendance musicale donne à la fois une grande qualité orchestrale et une ambiance festive où chacun peut se retrouver. Par la convivialité, ils vulgarisent une musique complexe au travers dune apparente simplicité.

 

Lesprit Jazz du premier album « Ode to Tanguy » de Raph Dumas & the Primaveras sinspire directement de latmosphère de la Nouvelle Orléans, tel un rêve à la Janko Nilovic découvrant la Louisiane au début des années 70 avec ses rythmes contemporains.

 

Raph Dumas & the Primaveras se nourrissent de ces racines groove et de sonorités ancestrales créant un mix dimpression jazz, funk, soul et électro dans une machine à explorer le temps. 3 ans après "ode to tangue Jo", Les Primaveras reviennent avec un album 100% soul, aux textures et sonorités catalanes, Catalunya Soul!

 

 

Lundi 26 août 

M.T.L. Eus à 21h 

Alice Ader et Le trio Achille interprètent Ravel, Boulanger & Stravinsky

Le sacre du printemps d'Igor Stravinsky, piano à quatre main 

Trio en La mineur,  Maurice Ravel

Pièce en trio d'un matin de printemps, Nadia Boulanger

Reculade duo violon, violoncelle,  Michel Maldonado 

Le trio Achille 

Bénédicte Trotereau violon

Gésine Queyras violoncelle

Simon Libens piano

Alice Ader piano 

 

 

Jeudi 29 août

M.T.L. Eus à 21h 

La face cachée de Pau Casals d'après Josep Maria Corredor

Charles Gonzales conteur

Vincent Malgrange violoncelle

Ambiance sonore

Michel Maldonado et Raphaël Dumas  

 

 

Samedi 31 août

M.T.L. Eus à 21h 

Romances sans paroles avec Jean-Marc Foltz trio + one

 

 

Samedi 7 septembre 

Les Nits au Prieuré de Marcevol à 18h

- Isaac Albeniz et le flamenco

Isaac Albéniz, dans Iberia et sa Suite española a puisé dans les musiques populaires et notamment dans le flamenco .

Ce récital met en évidence ces emprunts de façon naturelle et presque amusante. On découvre par exemple que "Malaga" a bien sûr ses sources dans les Malagueñas mais curieusement aussi dans les Bulerias. 

Ainsi Philippe Mouratoglou ne change pas une note à sa partition, Pedro Soler reste strictement dans le flamenco et le dialogue s'établit évident et fluide. 

Pedro Soler et Philippe Mouratoglou, guitares

 

- O mysticos Kipos  

Une création originale sur une idée de Frédéric Tavernier-Vellas, orchestration et harmonisation de Michel Maldonado à partir de mélodies byzantines anciennes, principalement des mélodies retranscrites par Maximos Fahmé.

Loeuvre se présente comme la visite du « Jardin de Marie », le jardin secret de la Femme célébrée à travers la liturgie byzantine depuis deux millénaires. La musique byzantine étant une musique purement vocale et modale, cette création ne fait que sen inspirer pour créer une oeuvre vocale, tonale et orchestrale. Les mélodies empruntées à la liturgie de Byzance sont le matériau dune antique mémoire et la nostalgie du Jardin Mystique. Elles ont largement inspiré cette création musicale contemporaine et ses thèmes intemporels.

Tous les musiciens de LIllustre Concert ont une connaissance et une expérience approfondies des répertoires traditionnels et des musiques anciennes du pourtour méditerranéen. Persuadés que les chants et mélodies voyagent dans les lieux mais aussi dans le temps, ils savent que les mélodies antiques demeurent une source dinspiration pour les musiciens daujourdhui. Cette création en est une manifestation. 

Frédéric Tavernier-Vellas chant, hautbois et flûtes à bec

Michel Maldonado vièle médiévale

Fouad Didi violon, chant et oud 

Gisela Bellsolà chant

Umit Ceyhan Doudouk, Diwan, Percussions, Chant

Carole Parer Clavicorde, Vièle médiévale

 

 

Dimanche 8 septembre 

M.T.L. Eus à 18h

LaTuna présente Orientales

Textes, chansons, instrumentaux et vidéos sur le thème de lOrient poétique.

Ce spectacle original écrit et composé par Miluc Blanc avec la complicité de Véronique Barrier, propose un point de vue sur un monde désorienté qui a perdu le contact avec les valeurs simples que sont la lenteur, la sensualité et la rêverie.

LOrient comme source dinspiration ou plutôt comme sens dorientation, loin des clichés et des lieux communs, avec une approche et des instruments contemporains.

LaTuna 

Miluc Blanc: Chanteur et guitariste, polyvalent et curieux il co-fonde le groupe de salsa Cachitos dans les années 90, puis joue avec lensemble de percussions Managua et enfin crée le groupe LaTuna pour lequel il écrit et compose.

Florent Berthomieu: Chanteur multi instrumentiste, tour à tour rockeur, comédien, danseur et chanteur des rues, il joue dans plusieurs spectacles de la compagnie Caravane et dans le groupe LaTuna ainsi quen solo. 

François Miniconi: Percussionniste et batteur, sa culture musicale riche et variée, lui permet dappréhender les rythmes les plus complexes. Son touché au cajon apporte une couleur unique à lensemble. Il joue dans le groupe LaTuna.

David Henry: Vidéaste tout droit sorti de lécole Supérieure dArts de Perpignan, David Henry travaille avec le monde du théâtre et de la danse, tout en proposant ses créations multimédias lors de nombreuses expositions dans le département. Il participe à plusieurs spectacles de la compagnie Caravane.

 

 

Renseignements: 

Les Nits dEus: 06 24 40 22 18 

Office du tourisme de Prades: 04 68 05 41 02 

http://lesnitsdeus.pasvu-paspris.net

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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 09:50

IMGP0106.JPG

 

*El punt dinici de lactivitat serà lOficina de Turisme a les 19 hores.

* Una activitat oberta, participativa i gratuïta per a tothom;

>

>*inscripcions a Oficina de Turisme de Portbou, telèfon  972 125.161

> *

> Organitza:Projecte Benjamin Frontera de Portbou

>

> Coordinador de lactivitat: Santiago Vancells Gascons-

>

>*Més informació a   :http://blogwalterbenjamin.blogspot.com.es/*

>

> Durada de lactivitat dues hores -

> Recorregut: túnel de la ribera, estació,comissària de policia, fonda

> França, turó i cementiri, museu.

 

** 


>

***  DIMANCHE 28 JUILLET, JOURNÉE PORTES OUVERTES au Musée de l'exil :

 

La programmation de tous les dimanches de fin de mois se poursuit, ce dimanche 28 juillet, le Musée mémorial de l'Exil offrira une journée Portes ouvertes de 10h jusqu’à 14h.

D'autre part, le MUME accueille l'exposition temporaire “La Shoah a Europa”. Cette exposition, à caractère itinérant, est une création du Mémorial de la Shoah de Paris dont le but est d'offrir une vision historique  précise de la signification de la destruction des juifs européens par le nazisme au cours des années de la Deuxième Guerre mondiale. L'exposition apporte des éléments pédagogiques pour la compréhension de la transcendance éthique des conséquences de la Shoah.

 

DIUMENGE 28 DE JULIOL, JORNADA DE PORTES OBERTES :

 

Seguint amb la programació de tots els diumenges de final de mes, el proper diumenge 28 de juliol el Museu Memorial de l’Exili oferirà Jornada de Portes Obertes de 10h a 14h.   

Per altra banda, el MUME acull l’exposició temporal La Shoah a Europa. Aquesta exposició, de caràcter itinerant, és una creació del Mémorial de la Shoah de París, que té com a finalitat oferir una visió històrica acurada de la significació de la destrucció dels jueus europeus a mans del nazisme durant els anys de la Segona Guerra Mundial. Així mateix, la mostra proporciona elements pedagògics per a la comprensió de la transcendència ètica de les conseqüències de la Shoah.

 

Museu Memorial de l’Exili
Major 43-47  -  17700 La Jonquera
www.museuexili.cat    0034 97255653

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 10:07

Rippl-Rónai, Maillol 1899 Maillol, par Rippl-RONAI, 1899, musée d'Orsay.

 

 

L'appel de la modernité" : la ville provinciale catalane aurait été une halte primordiale, sur le chemin de l'art, de Barcelone à Paris (Montmartre, Bateau-Lavoir...), de la fin du 19° siècle, à 1925 ? Qui s'y arrêta..? 

 

Picasso vint beaucoup plus tard, pour des étés chez Carlos de Lazerme...Et Dufy, rue J.D'Arc et place Arago... Déjà, en 1998, J.Pierre Barrou, commissaire de l'exposition du Palais des Congrès, influencé par les autorités locales, avait intitulé son catalogue (cité p.194), en usant de démesure et en ramenant l'universel au local "catalan" :  "Le Roussillon à l'origine de l'art moderne"

 

   Il avait déjà, c'est vrai, montré, avec courage, que le fauvisme était né à Collioure ! (édition Indigène, non cité), et que Matisse avait inventé l'art nouveau grâce à Terrus ("Matisse-Terrus, histoire d'une amitié" -Indigène, 2002- non cité). 


A Céret, aussi, Joséphine Matamorros défend depuis des décennies que le Cubisme est né dans la ville des cerises...Elle sait bien qu'il n'en est rien, mais défense du tourisme, éloge du local, fierté catalane...exigent une revisitation de la vérité et de l'histoire artistiques...

 

L'expo est intéressante; elle est l'occasion de montrer à Perpignan Maurice Denis, Odilon Redon et de nombreuses oeuvres très diverses de Maillol... Les articles sont parfois redondants et s'inspirent largement du catalogue de référence "Paris-Barcelone", Paris, Grand-Palais, ocobre 20O1/janvier 2002- cité).

 

 

Etudes claires, sans faute, mais on regrette que les textes en catalan (de Brigitte Manéra...) n'aient pas été traduits en français, voire en anglais : l'expo a la prétention estivale de s'ouvrir aux touristes, alors..? L'expo a la prétention de montrer que Perpignan fut une escale essentielle des artistes du sud et un foyer de création, alors..?

 

   Il y eut sans doute manque de temps et d'argent...De même le désordre d'une bibliographie bien mince est incompréhensible !!! Cependant, couverture, mise en page et rythme du livre sont très agréables...

 

Alors Perpignan "chaînon manquant"..? Et expo et catalogue présents constitueraient la passerelle entre les travaux de JPBarrou et J.Matamorros (années 1905/14 à Collioure et Elne - années 1950 à Céret), et ceux, essentiels, d'Eric Forcada, par exemple "Perpignan au coeur du XX° siècle" (1939/65), ville de Perpignan, 2007 - non cité !!!)..?

 

On en doute...

 

  A part Gustave Violet, l'action de Maillol (à Banyuls, avec la venue de Maurice Denis, pages 41 et 69)... A part les expos des artistes roussillonnais (aspect non développé), on voit bien que la création artistique se situe à la périphérie : à Béziers surtout grâce à l'argent de Fayet et à l'amitié entre Monfreid et Gauguin (venu jusqu'à Cerbère); à Sitges, autour de Rusinol; Saint-Cément/Corneilla de Conflent (où Matisse découvrira les Gauguin des mécènes et peintres Fayet-Monfreid- voir "Le miracle de Collioure" de JPBarou, poche Payot, non cité, ou "Moi, Matisse à Collioure, Balzac éditeur, de J.P.Bonnel ); Fontfroide (pages 17 et 78) acheté et restauré par Fayet, avec la venue d'O.Redon...

 

Malgré un titre "accrocheur", Perpignan n'apparaît pas comme un pôle pictural important à l'époque (1889/1925). Un lieu stratégique, peut-être, la cité catalane ayant toujours été un lieu de passages, d'échanges, d'influences, de réciprocité... mais ayant toujours manqué -comme Collioure, Céret- le vrai rendez-vous avec les grands artistes : très peu d'oeuvres de Matisse, Picasso, ou Dali... dans les musées locaux, aucune fondation dédiée à ces "Maîtres", alors que certains (Picasso) voulaient créer un musée dans le département...

L'art en Catalogne française, ou les occasions perdues...

 

 

* Expo rue de l'Ange, jusqu'au 13 octobre 2013- Catalogue (20 euros), sur place au musée H.Rigaud eu à la librairie Torcatis.

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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 10:43

duro.jpg Maurice Durozier duroz.jpg   durozier-m.jpg   Rencontre avec Maurice Durozier - Il va jouer "Parole d'acteur" - 

 

Il aime Perpignan, où il est né.

 

 Il fait, avec son spectacle, une "PUB MONDIALE pour PERPIGNAN" !!! 

 

Et si M.Durozier était choisi comme parrain et (pro)moteur des Estivales de Perpignan..? Je lance la suggestion, bouteille à la mer (pas de l'indifférence, j'espère!). 

Il refuserait, d'abord, parce qu'il connaît trop bien la main mise des politiques locaux, sur la culture ; ensuite, parce que c'est un acteur et son ambition dans la vie, est de jouer…

 

 

 

Notre rendez-vous est fixé rue de l'Ange, là où Picasso passa plusieurs étés, dans la demeure de Carlos Delazerme, hôtel particulier devenu musée des Beaux-arts H.Rigaud. L'ange et la culture : en face de notre café "fouillis", la boutique d'Harmonia Mundi. La peinture et la musique, mais il est question ce matin de théâtre !

 

En effet, je suis venu m'entretenir avec un homme de théâtre, avec un acteur, un créateur, un des "soleils du théâtre" français actuel, originaire de Perpignan, mais qui, depuis trente ans travaille à Paris, avec Ariane Mnouchkine, au Théâtre du Soleil. 

 

Maurice Durozier poursuit l'aventure collective de cette troupe qui joue de par le monde. Il est resté fidèle aux valeurs qu'il découvrit dans l'enfance, au coeur de sa famille, et dans l'adolescence, avec son engagement politique libertaire : solidarité, communauté, défense des plus pauvres, des exilés... Cet esprit de générosité, cet enthousiaste pour les utopies concrètes et positives, il le porte toujours au plus profond de lui-même, avec humilité et sens du partage..

 

Cet été, il revient aux sources. Au pays. En Catalogne. Il a joué, hier, à Barcelone. A présent, il s'arrête à Perpignan, pour retrouver sa famille, ses amis, et pour "Parole d'acteur", pour notre plus grand bonheur, au Couvent des Minimes, rue Rabelais :  il nous offre une version de sa pièce, écrite avec sa fille, en français, jeudi 24 juillet, puis le lendemain en catalan...

 

"Parole d'acteur, ce fut comme un miracle, une adhésion immédiate ! "

 

Le café-antiquité-brocante nous suggère un retour sur le passé : "Partir de Perpignan, il a fallu s'arracher pour quitter le pays !"

 

Maurice raconte le premier échec, en 1973, à Paris : il n'était pas prêt à affronter la capitale et le monde du spectacle. Il y eut un second départ en 1970 : "J'avais accompli une espèce d'alchimie, entre désir de grandir et choses en nous qu'il faut vivre: il faut dire que j'ai baigné dans ce climat du théâtre car ma famille faisait du théâtre ambulant... Mais ce fut dur de "s'arracher" aux amis d'ici, de Perpignan et du quartier..." 

 

En effet, Maurice avait créé le Teatret del Vernet et avait tout donné à cette aventure théâtrale.  A la même époque, dans les années soixante-quinze, eut lieu la lutte pour la défense du Bourdigou, communauté libre entre mer et Salanque. L'homme était désormais bien armé pour aller à l'assaut de Paris !

 

"J'ai réussi à partir, mais, au fond de moi, j'ai dû vivre cette fuite comme une trahison : à l'époque, il fallait "vivre et travailler au pays" ! Pour ne pas perdre les racines, je me suis inscrit à un cours de catalan, de M.Dorrendeu, à la Sorbonne." 

 

Le Théâtre du Soleil - La Cartoucherie de Vincennes :

 

"J'ai eu cette chance de rencontrer Ariane Mnouchkine. J'ai eu aussi cette volonté de choisir cette troupe, mais il faut d'abord la chance d'arriver à cet endroit; c'était exactement le théâtre que je voulais faire, un théâtre engagé dans son temps. Une troupe qui s'interroge : Qu'est -ce que c'est faire du théâtre aujourd'hui ? Une troupe qui fournit un travail collectif.

 

En Inde, j'ai beaucoup appris. Appris que tout ce qui t'a été transmis, il faut le transmettre, à ton tour !

 

Pour écrire "Parole d'acteur", j'ai demandé à ma fille, âgée de vingt ans, de me poser des questions. Je raconte mon voyage initiatique, la voie du théâtre que j'ai voulu faire, pleine de surprises, de rencontres et d'enthousiasme ! En Europe, aujourd'hui, on manque cruellement d'enthousiasme...

 

De fait en racontant mon histoire, je fais, avec ce spectacle, une grande pub mondiale pour Perpignan. Pas de nostalgie de ma part ; j'essaie de rester dans l'esprit de générosité qui existait à cette époque, dans les années 70.

Je travaille avec une troupe qui a réussi gardé ces valeurs de joie, du collectif; je transmets cet esprit, du point de vue de l'acteur. Et l'alchimie gagne, le merveilleux s'instaure : les gens s'identifient à cette histoire, même les spectateurs qui n'ont jamais appartenu au monde du théâtre... Ils passent de l'autre côté du miroir, dans l'intimité de l'acteur; ce monde les intéresse. Dans ma pièce, les acteurs parlent du travail théâtral; ce fut un premier jet; ensuite, en tirant ce fil (d'Ariane..? remarque du questionneur), il faut reconstituer ce passé...

Je ne fais pas de bilan avec cette création, plutôt une analyse; surtout je veux partager le vécu en le formulant : c'est un projet littéraire, un texte écrit."

 

Maurice Durozier est généreux; il ne prendra pas de cachet pour ce spectacle; la recette financera le prochain disque de Pere Figueres. Pour clôturer sa tournée en Catalogne, Maurice a eu la volonté de contacter les gens d'ici, les responsables de la culture, dont Guillaume Lagnel : "J'ai choisi de venir, pour envoyer un signe de solidarité aux artistes et au public catalan".

 

Perpignan a bien de la chance...   (propos recueillis par J.P.Bonnel le 24.7.2013)

 

 

durozier-et-caudeville.jpg  M.Durozier, au milieu, place de la République, entre Nicolas Caudeville et Jean-Pierre Bonnel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 09:50

durozier.jpg Maurice Durozier ©Amilcar Persichetti - Théâtre du Soleil, Paris.

 

Je rencontre ce matin Maurice Durozier, ce Catalan qui fait une carrière remarquable au théâtre (et dans quelques films).  Après l'entretien, je vous en dirai plus. Pour l'instant, je vous dis de vous rendre au patio des Minimes à Perpignan, pour "Perpignan en scènes" : 21h30, 5 euros, demain jeudi et après-demain...

 


Tu es ce que tu fais

La salle tout en bois sculpté où nous sommes invités à entrer ressemble à un salon. Le public s’y promène. Lambiance y est apaisante, intime, les deux hôtes nous servent du thé indien. Après quoi, la fille armée dun petit calepin, cherche les questions quelle a soigneusement notées pour les poser à son père. Lhomme a beaucoup à dire, elle lécoutera religieusement chaque fois jusquau bout et ne linterrompra jamais; ce qui, à terme, deviendra un procédé un peu systématique. Elle demande quand sait-on quon est acteur? Pourquoi les comédiens sont-ils si souvent en boucle après un spectacle? Faut-il être narcissique pour exercer ce métier? Quen est-il de ce mal incurable quon appelle légo? Est-ce difficile de sortir dun rôle? Comment gérer le trac? La superstition? Lacteur répond, abondamment, se raconte, en pointillés, il dit avec son charmant accent du Sud sa naissance à Perpignan, ses happenings exubérants avec ses amis de jeunesse, ses débuts tâtonnants au théâtre du Soleil, sa rencontre avec le masque de Polichinelle, il imite en passant la faconde dAriane Mnouchkine. Il revient sur ses voyages au Brésil, plus exactement dans la ville de Recife. Il parle de la confusion qui peut exister dans lesprit dun jeune acteur, de lillusion, de la vérité, lancien détaille ses multiples expériences de jeu, comment il a appris à gérer ses égarements et son enthousiasme, comment, au cours du travail, le corps peu à peu change de densité, comment sur scène il sagit à la fois et de perdre conscience et de trouver une énergie diabolique.

 

Lhomme est volubile, passionné, sincère. Son débit tourbillonnant fait un petit détour en Inde, passe par le N. York des années 60/70, le living, Grotowski. Il soliloque sur le long chemin de la répétition, sur la nécessité dexpulser lennemi intérieur pour soublier, faire le vide, pour qualors le personnage puisse jaillir. Il rappelle de garder la porte de lenfance ouverte. Il avoue les questions parfois vertigineuses, si souvent inutiles, qui peuvent mener au bord de la rupture.

 

Il invente le code secret des acteurs quil décline en 10 commandements. Cest dense, il danse avec ses convictions et ses interrogations, il est plus professeur que paternel, mais ce quil souligne avec force cest que le théâtre reste avant tout une aventure commune qui donne à tout ceux qui s’y engagent le sens du collectif.

Parole dActeur de et par Maurice Durozier
Avec la participation dAline Borsari
Théâtre de lépée de bois
Cartoucherie de Vincennes

 

z.gifPar Cyriel TARDIVEL

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t.gifz.gift.gifz.gift.gifz.gifParole dacteur 

Théâtre du Soleil (PARIS)

de Maurice Durozier

Mise en scène de Maurice Durozier

Avec Maurice Durozier, Aline Borsari

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Dis-moi papa, mais alors ton métier, cest de rêver et de faire voyager les gens ?

 

Acteur, comédien, saltimbanque, troubadour, artiste... Une activité controversée. Longtemps rendus diaboliques, les comédiens étaient excommuniés et rejetés. Pourtant, de tous temps, ce sont eux qui ont raconté l’histoire du monde, l’histoire des hommes. Ce sont eux qui ont ému leurs pairs, les ont fait trembler de terreur ou frissonner d’amour, rire aux larmes ou pleurer devant les passions et les destins de leurs personnages. Un métier merveilleux, magique, exaltant et exigeant. Un métier qui ne paraît pas en être un.

 

Comment le comprendre si on ne le pratique pas ? Comment comprendre et accepter que son amour ou son parent travaille pratiquement tout le temps ? Que cette personne préfère les planches sacrées à la douceur du foyer ? Que le soir, elle sera rarement présente pour l’histoire ou le baiser du soir ? Et comment se fait-il que ces comédiens, qui pourtant passent leur temps ensemble, dès qu’ils se retrouvent à la maison, n’ont de cesse de parler de leur métier, de leur passion ? La vie du comédien est intense. L’exigence que demande son travail est considérable ! Peut-être que quelques explications du point de vue d’un comédien qui passa plus de la moitié de sa vie dans la compagnie la plus célèbre et la plus exigeante de France, pourront lever le voile sur ce mystère.

 

Maurice Durozier est un enfant de la balle dirait-on. Sa mère était comédienne. Il grandit dans le milieu du théâtre, de la scène, des costumes, du maquillage et des projecteurs. Son père n’eut peut-être pas le courage de rester avec une femme de scène, quoi qu’il en soit, il quitta Maurice et sa mère alors que ce dernier n’était encore qu’un enfant. Ainsi, comme il le dit lui-même, le théâtre lui prit à la fois son père et sa mère. Il avait donc des comptes à régler. Aujourd’hui, après des années à exercer ce métier, et qui plus est dans la plus vieille compagnie de France, véritable trésor français, pépite de notre patrimoine culturel, il décide de transmettre sa vision de son art. Et quelle personne serait la plus intéressée par cette explication (confession ?) que sa propre fille ?! Sous forme de conférence théâtralisée, en premier lieu travaillée et représentée au Brésil, Maurice Durozier nous fait part de son histoire et de son ressenti.

 

L’influence du Théâtre du Soleil est présentee dès l’entrée du public. Un tapis oriental est le cadre sacré sur la scène consacrée. Une représentation de Ganesh à jardin et à cour avec encens et offrandes apporte sérénité et de bonnes énergies au comédien et au public qui s’installe. Avec sa petite table en bois et ses deux chaises, il nous semble que la scène est le salon ou le bureau de Maurice Durozier et qu’il nous invite dans l’intimité de son logis pour nous dévoiler l’intimité de sa vie.

 

La ravissante Aline Borsari interprète la fille de Maurice, lui posant des questions sur sa vie et son univers. Bien que sa présence sur scène soit agréable, elle n’est nullement indispensable. Maurice Durozier peut assurer tout le spectacle sans la moindre réplique. Les questions posées directement par sa fille, présente sur scène physiquement ou par bande sonore, seraient plus réalistes et touchantes.

 

Avec sincérité et simplicité, le comédien nous raconte sa rencontre avec le théâtre. De par sa mère en premier lieu, mais aussi de son envie personnelle de créer quelque chose de différent. Il nous raconte sa rencontre avec Ariane Mnouchkine et cette rencontre décisive avec son premier personnage, Polichinelle. Pour l’occasion, il ressort son masque découvert il y a maintenant un certain nombre d’années. Il raconte les voyages, les anecdotes. Les moments de doutes de l’acteur et ceux de bonheur. Il tente d’expliquer pourquoi ce métier, si particulier, est presque indéfinissable car tellement propre à chaque comédien et tellement intense. Le métier d’acteur est avant tout une grande histoire d’amour, ou amour et haine se touchent constamment. De l’amour pour les personnages, pour les copains avec qui l’on rit et l’on pleure sur scène, avec qui l’on s’adore et s’engueule dans la vie. Une histoire d’amour avec la metteur en scène, à la fois mère et bourreau. Une histoire d’amour avec le public...

 

Maurice Durozier nous dévoile une infime partie de tout cet univers riche et complexe. Dans son beau costume, il revit son histoire et devient parfois les personnages qui ont marqué sa vie. Les cheveux grisonnants et sa barbe blanche ne l’empêchent pas d’effectuer quelques pas de la danse de bharata-natyam (traditionnelle indienne) de la création du monde par le dieu Shiva. Un moment partagé, accentué par la dégustation de tchaï offerte et dégustée avec tout le public.

 

Certaine œuvres ont marqué les mémoires et sont incontournables pour toutes les générations de comédiens. On pensera à La Formation de l’acteur de Stanislavski ; Le Théâtre et son Double d’Antonin Artaud, L’Acteur et la Cible de Declan Donnnellan, et bien d’autres encore. Une grande majorité d’acteurs ont écrit leur expérience de la scène et de la vie d’artiste pour partager ce vécu si atypique et merveilleux. Comment oublier Les Carnets d’un jeune homme de Philippe Caubère et la série de spectacles qui s’en suivit ?

 

Parole d’acteur est dans cette lignée, comme une synthèse à la fois personnelle est universelle du métier d’acteur en Occident. Un témoignage émouvant que professionnels, amateurs et amoureux du théâtre ne devraient rater sous aucun prétexte.

Maurice

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Durozier

 

 

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 09:19

72095_442664642485939_696967429_n.jpg Xavier Febrés.

 

* Pour payer les droits de succession, après le décès de sa mère Dina Vierny, Olivier Lorquin, directeur de la fondation Dina V., va vendre quelques pièces importantes. Ainsi, la sculpture monumentale en plomb de 1938, La Rivière, sera au choeur de la vente du 2 décembre 2013, à la maison Artcurial, en collaboration avec Sotheby's.

Cette épreuve en plomb 140x200 cm est estimée autour de é,5 millions d'euros.

 

Oeuvres chargées de plus d'affection sont les quatre dessins de Dina par Matisse : sa plume trempée dans l'encre noire montre une épure d'Olympia moderne : chacun des quatre dessins est estimé autour de 50000 euros. Matisse avait bien, comme le lui avait écrit Maillol "réduit le modèle à un trait."

Un autre portrait, à l'encre, de Dina par Dufy sera vendu aux environs de 15000 euros... Dina vendue, les portraits dispersés, un seconde mort ? Le fils se libérant enfin de la mère, par ce meurtre symbolique..? 

 

 

*** A voir, de nombreux Maillol (peinture, sculpture, faïence, objets) au musée Rigaud de Perpignan : Exposition "Paris-Perpignan-Barcelone- (rue de l'ange).


 

 

** Le journaliste Xavier Febrés publie une biographie du sculpteur de Banyuls

La nuesa del paisatge

Xavier Febrés ressegueix el vincle d'Aristides Maillol amb la seva terra en una aproximació biogràfica editada per Curbet

 

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Maillol, treballant a Banyuls en l'Île de France', l'any 1932 Foto: GASTON KARQUEL.

 

Arístides Maillol va suspendre tres vegades l'examen d'ingrés a l'Escola de Belles Arts de París, i quan finalment va aconseguir entrar-hi, va ser per constatar que hauria hagut d'estar més atent als senyals inequívocs que li havia estat enviant el destí. Aquells ensenyaments definitivament no feien per ell, sobretot després de descobrir que, més que la pintura, el que li agradava era el tapís, i quan ja en dominava tots els secrets, que de fet no, tampoc no era el tapís: el que volia era dedicar-se a l'escultura. En realitat el canvi d'orientació que determinaria la seva autèntica vocació es va deure a un problema a la vista que li impedia atendre els detalls de l'ordit, potser per ai l'obra escultòrica per la qual passaria a la història és tan tàctil; les seves dones, tan turgents i voluptuoses, tan carnals. El Maillol que coneixem és doncs el que neix quan ja té els quaranta anys fets i es construeix vertiginosament en els quaranta anys següents, ben bé fins al moment de la mort, quan anava a recollir pedretes a la platja de Banyuls, com explica Josep Pla a l'Homenot que va dedicar-li, per continuar sentint el pes del món a la mà, amb la seva barba tolstoiana, el barret d'hortolà i la mirada embravida amb una centella blava cada cop que sentia a prop l'ardor juvenil de la musa dels últims anys, la coratjosa Dina Vierny.

 

Maillol, l'escultor carnal (Curbet Edicions), de l'escriptor i periodista Xavier Febrés, és la més recent aproximació a un artista que continua sent objecte de devoció i encasellament a parts iguals, probablement perquè sovint s'ha parat més atenció que no calia al seu vincle amb el mite del classicisme grec, oblidant, com ben encertadament observa Febrés, que Grècia no va ser per Maillol un descobriment, sinó un reconeixement, un calc i a sobre menys emocionant del seu Rosselló natal, el seu veritable humus creatiu, i s'ha passat per alt en canvi que era també un home rústec, un sensual, algú que podia replicar irat que no es podia entendre la forma precisa de la natura ni de tot el sistema que irriga la vida si abans no s'havia mesurat al palmell de la mà el pit o la vulva d'una dona. I ai que n'hi ha que afirmen que no va tenir relacions carnals fins ben bé a la trentena: abans estava massa ocupat a sortir de la misèria, com la majoria dels seus veïns, astuts contrabandistes en temps de penúria generalitzada, i no va sortir de penes fins que va conèixer Clotilde Narcís, la filla del flequer del poble, dotze anys més jove que ell, que va convertir en la model de les seves primeres obres monumentals i en el testimoni privilegiat de la seva consagració vertiginosa com el successor de Rodin, abans que aparegués una noieta de quinze anys d'origen rus, quan Maillol ja passava dels setanta, i la relegués al paper vodevilesc d'esposa gelosa i malhumorada. El llibre de Xavier Febrés, una àgil i amena introducció a la vida i l'obra maillolianes, té el mèrit afegit de plantejar alguns interrogants incòmodes; per exemple, per què l'obra d'un escultor nord-català que va fer professió de fe del seu catalanisme continua sent tan poc present als espais públics de Catalunya?

 

L'emoció de Pla.

Una de les poques vegades que Josep Pla confessa haver-se emocionat és quan va veure per primera vegada, l'any 1953 a Nova York, l'escultura Lle de France de Maillol. L'escultor hi havia treballat en la vellesa a l seu taller de Banyuls, i Pla no dubtava a qualificar-la de la peça més important produïda arran del Mediterrani els últims dos o tres segles. Aquell mateix any, Eugeni d'Ors afirmava que, a diferència del Balzac de Rodin, que podia ser la gàrgola despresa d'una catedral qualsevol, les Venus de Maillol només podien haver nascut al costat mateix de casa seva. El noucentisme, doncs, moviment al qual s'ha vinculat tan sovint l'obra de l'escultor, no va saber que tenia un profeta tan a tocar fins molts anys després de la seva liquidació.

(C) - EVA VÀZQUEZ - El Punt,  GIRONA.

 

 

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 15:48

elne.JPG  Cathédrale d'Elne (C) J-Pierre Bonnel

 

Malgré la canicule, l'attrait des plages, la crise "libérale" et la tendance à l'ignorance pour la servitude des peuples, la culture se porte bien et les événements se multiplient. Au-delà de la conception démagogique d'une culture "animation" ou "divertissement", je m'attacherai ici à une culture de qualité. 

 

Comment juger si une création est "de qualité"..? L'auditeur ou le spectateur ressente vite que l'oeuvre n'est pas faite pour la fête ou le défoulement (ce qui nécessaire, de façon périodique), mais qu'elle nous plonge au plus profond des choses et de nous-mêmes; une sonate, un prélude...nous permet la méditation la plus forte au coeur du silence de la musique...Avec Bach ou Mozart, on atteint les limites qui nous interrogent sur la vie et la mort. Même si on ne sait rien du sujet du compositeur, narration, méditation ou commande d'un protecteur...

 

C'est l'émotion que le public de la cathédrale d'Elne a ressenti en écoutant Claire Désert, Abel Rhaman, et les autres virtuoses venus pour le festival "Fortissimo" !

 

C.Desert.JPG Claire Désert -   (C) J.P.B.

 

J'ai eu le plaisir d'aller chercher (puis de raccompagner) Claire Désert à l'aéroport; avec une artiste aussi simple, humble, c'est un façon plus intime de connaître un individu qui a une vie, un passé, un père ancien rugbyman, à Dax, à l'époque de P.Albaladejo, et n'a pas qu'un masque médiatique...

 

Elle se prêta, comma El Bacha, un "monstre" de talent et de modestie, à l'exercice des dédicaces, puis vint nous rejoindre (association et responsables de la municipalité) à la galerie de la Pardalera, pour des agapes conviviales. 

De même, Sofi Jeannin, directrice de la maîtrise de Radio-France, est d'une simplicité étonnante, marque des grands artistes, alors qu'elle pourrait, cette Norvégienne belle comme un top-model, avoir une conduite de star...

 

La culture continue. L'été est un creuset fécond pour ces rencontres qui ravissent le coeur et l'esprit. Quelques rendez-vous, donc, pour ces jours prochains, en Catalogne "française" :

 

-P. Mouratoglou et Pedro soler à Collioure, le 26, à Baho le 28, au Mas Riquier de Catllar le 29...

 

- La viste guidée de l'expo "Paris-Perpignan-Barcelone, chaque mardi à 16h30, musée Rigaud rue de l'Ange (4 et 2 euros) à ne pas rater !

 

-Les roseaux résonnent à Ruscino: visite du site archéologique et concert d'instruments faits en roseau (10 heures, 5 euros, chaque mercredi. Près de Château Roussillon, route de Canet) 04 68 86 08 51)

 

- Maurice Durozier (à lire demain)

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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 14:13

 

 images-copie-11.jpeg Guy Jacquet.

 

 

     En 1927, Walter Benjamin était venu à Marseille et avait tiré de ce voyage un recueil de courts textes publié dans une revue suisse à la suite d’un recueil semblable sur Weimar. À la ville de Goethe, celle du classicisme allemand, témoin d’une époque où, selon Benjamin, « le riche lui-même devait encore sentir la dureté de la vie sur son propre corps », avant de céder bientôt au confort de l’ère industrielle, succédait la ville du Sud, moderne, cosmopolite et prolétaire, terrain d’expériences surréalistes et réservoir des forces politiques du présent. 

 

Ces textes en tête, j'ai l'intention de suivre le parcours de Walter Benjamin dans Marseille. Ils dessinaient une géographie approximative : le quartier du Panier, la cathédrale de la Major, les quartiers de la Joliette et d’Arenc, la ligne tracée par la rue de Lyon en direction du nord, des environs de la station Bougainville, terminus du métro, jusqu’aux hauteurs de la Viste d’où l’on domine la ville...

 

"...Le 17 août je dois me réfugier plus loin dans le Midi

à Marseille la ville des fuites des rencontres

des portes et des fenêtres

 

des bateaux des cales, des hublots

des visages cosmopolites

avec des envies de mer et d'Orient

ai-je ce désir d'Amérique

la fuite vers le Nouveau Monde est-il lâcheté ?

Mais inutile d'y penser les green cards pour cinq bonnes années

sont épuisées !

 

Je me grime en marin

à tout prix je dois débarquer..."

 

(extrait de "Le chemin ultime de Walter Benjamin" - J.P.Bonnel - Cap Béar éditeur)

 

 

 

         * Tout sur le théâtre de la RENCONTRE :

 

*Vendredi 19 - SAMEDI 20 juillet à 21hDIMANCHE 21 à 17h30  

 

Le Kabaret de Rencontre joue "Il est 10 heures du soir ..."

 

 

Théâtre-chansons 

 

 

« Une nuit, alors qu’il commençait 

à s’endormir, la tête sur son sac à dos et les pieds dans la fraîcheur d’un banc de bois, quelques sirènes (de bateaux en partance et de police en errances…), il franchira une porte entr’ouverte qui le mènera dans les méandres d’une mémoire tout à la fois drolatique et émouvante, féroce et comique tour à tour….

 

 Guy Jacquet nous ressert  la puissance de son interprétation, s’appropriant des textes et des musiques que nous pensions connaître... »    

(Jean Christian Bierly – 

Vent des tourbes –Charente)

 

 Le Kabaret de Rencontre joue

Il est 10 heures du soir Théâtre-chansons 

conçu et interprété par Guy Jacquet


Textes et musiques :

Anne Sylvestre,  Léo Ferré, Villon, Prévert, B.Vian,  Gaby Verlor, Aragon, Mouloudji, Rutebeuf, Brecht,  J.Genet, Kutt Weill  Guy Jacquet, 

Arrangements musicaux :  Henri Xéridat- P.Lepennec- André Stuber- Raf.Marcos Séba et Serge Llado 

 

Scénographie: Cécile Moins  -  Lumière: Xico Xica - Encuentra Light

Photos de scène : Robert Barrero

 

 

Co-Production: Théâtre de la Rencontre/ Vendanges d’Octobre(Alénya) Veillées d'Arpaon / Quemada/ Le Cachou d'Ain/ Paroles en Ossau/

La Salle Bleue (Toulouse)- Le Troc à chants (Gap) 

 

Il est 10 heures du soir ...

 

Où entre- t-IL? Dans une arrière salle (d'attente? de bistrot?), une réserve, des coulisses, une chambre aux chimères? Peut-être nulle part... entre incunables et poussière de temps retrouvée. 

Autour d'un vieux poste de TSF, des livres empilés, des  objets répandus, souvenirs assemblés en cascade sur les chaises et les costumes et le lit. 

Fuyant une sirène inquiétante, c'est dans ce capharnaüm sublime 

qu' IL va se réfugier. 

Mais là, quelque chose va se mettre en route, malgré lui, qu'il ne pourra arrêter. 

 

Jamais!

Peu à peu IL investira cette boîte de Pandore, boira deux ou trois coups, dira quatre sottises, rira d'une image ancienne pour mieux chanter et puiser dans l'assemblage de sa mémoire, l'eau de la tendresse, ses colères et ses pirouettes moqueuses. 

Ce type aime les romances, les coups de gueule et coups de rouge, comme autant de filets de secours lancés vers un monde pas tout à fait perdu. 

*****/*****

‘’...alors nous embarquons sur des textes navigants, des musiques en chamades et en aussi charades, autant d' ambiances et de personnages en dérives que Guy Jacquet affectionne (ne joua-t-il pas Ulysse voilà quelques années ?) . Dehors, dans le brouillard du quai, où les sirènes de cargos répercutent l’écho de départs sans bagages, un accordéon de barbarie file toujours l'âme des poètes. ‘(M.Cleiris– La Montagne)

 

"C'est un acteur hanté par les gens qu'il aime profondément, sans esbroufe mais avec intensité, drôlerie ou cruauté. Son impact théâtral est cultivé par toutes ces années à arpenter les scènes de France, de Navarre et d'ailleurs. Il vaut mieux aller l'écouter avant qu'il ne disparaisse vers des destinations mystérieuses, remettant son feutre et nous laissant un goût d'anis sur les lèvres. Certes il revient toujours, mais ce qui est pris, n'est plus à prendre. " (Michel Bouteyre- La Charente Libre). 

La nuit où la lune s’est perdue… .(extraits –Guy Jacquet)

Il est 10 heures du soir

Et pourtant tout commence et s’achève et s’étale

Et moi je n’y peux rien, 

Même ayant tout compris, tout vécu, 

je n’y peux rien du tout. 

J’ai déchiffré de loin !

Il est 10 heures du soir 

Au saxophone pluvieux de Charlie ‘’Bird’’ Parker…

Le pavillon bourré de pierres et de coton désesclavé

Night and day…  Day and night…  

Il est 10 heures du soir et ça ne change rien. 

Dix heures, par ici, c’est qu’elle heure à Rio, 

à Rome, à Syracuse, à Vienne, à Berlin Est, 

Prague ou Valparaiso …

Il est onze heures du soir. Il fait bon. Tout va bien. -

la nuit mène sa route.....

…...

 

Et le vieux trapéziste Ephraïm , 

que l’on a tous connu, qu’on aime bien, 

Et  qu’on a tous aidé de bon cœur à se saoûler la gueule

Savez vous ce qu’il fait ce soir ?

Il se promène au long des murs du cimetière Saint Martin …

Il sifflote Le Temps des Cerises entre deux coups de pinard, en sourdine, pour lui seul.

Ephraïm est si vieux qu’il se cherche peut-être parmi tous ces gens là. Il en connaît beaucoup. Il n’aurait aucun mal à se faire inviter 

Mais il du respect pour les morts. Il hésite. …...

 

Dix  heures en pleines Albères

A votre avis qu’elle heure peut-il bien être dans l’île de Pâques ?

Fait-il soleil ou nuit ?  Croyez vous qu’il fait beau ?

…. 

Il est onze du soir.... ? La nuit trotte et s'échappe ...

Rue Coupe Vent des Minimes- 

Et l’archiprêtre a soif !

Il va faire une entorse à ses habitudes anciennes et féodales ! 

"Pourquoi l’homme de dieu n’aurait-il pas le droit de s’offrir un whisky ……. 

Deux whiskies, trois...et peut-être bien cinq ! 

Mais dieu toujours premier servi. Amen !

…...

"Il est onze heures du soir, exactement c’est vrai. 

On croise sur les quais des amoureux possibles 

Ils ont les yeux tout clairs et tout définitifs, déjà !

On lève les yeux sans trop savoir pourquoi

Le Castillet est environné d’oiseaux préhistoriques !

Ils exécutent autour du drapeau puéril 

des figures piquées à vous couper le souffle. 

Gargouilles découpées dans les songes et splendides

Il est Onze heures du soir… 

Le ciel se fait du bleu et la nuit se sent belle 

et le silence arrive  et bientôt c’est minuit 

 

Minuit ! Au  carillon Westminster 

de Monsieur Mackie Messer 

Quelque part dans Soho ! 

 

Ce vieux truand malade

 

Cerné de toutes parts par toutes sortes de gens

Qu’il n’aurait même pas vu, jadis,

Qu’il aurait fait descendre entre poire et fromage…

Mr Mackie  a peur ! 

 

Il regarde la pendule et se met à haïr……Il lui crache au cadran 

faute de se plomber d’un pruneau au cerveau

Il n’y a pas si longtemps il aurait arraché les aiguilles une à une

Écrasé  les ressorts… bouffé le balancier où ses 80 ans se dessinent avec une cruauté noire.

 

Mais minuit par ici, c’est quelle heure à Pékin 

et quelle heure à Beyrouth, à Brest à Djakarta, Irkoutsk et Tel-Aviv….?

 

Les acteurs fatigués  écoutent dans la fumée en contre jour de leurs derniers cigares 

Ils sont là, devant le vieux miroir piqué de leur loge  

Et leurs cabotinages s’y dessinent avec une cruauté noire.Ils savent bien qu’il faut y aller !Comme toujours, même à reculons, comme toujours, même les yeux fermé

Il faut toujours que ça finisse entre nez rouge et fond de teint.

Il faut bien que les choses continuent d’être choses

Pour les uns, pour les autres, pour les fils et tout ça.

 

Une heure vient de sonner au clocher de Collioure

Et puis deux heures et trois  …La nuit va son chemin…la vache !

C’est quelle heure à Madrid 

et quelle heure à Lisbonne. 

Et quelle heure à Capri 

et quelle heure à Vérone ?

 

Et Charlie ‘'Bird ‘’Parker 

s’accroche fermement à la bouillotte de son sax.

Night and day - Day and night?

 

Et la clarté se lève

A cinq heures – 

Comme ça – 

Sur nos vies!

 

Fait-il soleil ou nuit ?

 

 

G.Jacquet

 

JUGEONS SUR PIECES  Productions des acteurs et metteurs en scène du Théâtre de la Rencontre 

Le Guichet de Jean Tardieu 1971 (par le Groupe de Recherche et d’Etudes Théâtrales- Préfiguration de La Rencontre)

La Ville création poétique. 1971 : Ponge, Pichette, Fargues, Cendrars, Vian, Duras, Bachelin, Dubac…(GRET)

Christophe Colomb de Michel de Gheld.erode, 1971/72 (GRET)

Jouliet and Woméo parade de rue, d’après Shakespeare, création 1971/72…(GRET)

Mozart assassiné de Guy Jacquet, création - Festival en Fenouillèdes 1972 -Tournée 1973…(GRET)

Le Cycle du crabe de Gabriel Cousin, adaptat Pierre Bouchet  - Stage national Caudiès, 1972

La Moschetta d’après Ruzzante, Stage Nal. Caudiès, Festival de Bern 1973 (GRET)

Classe terminale de René de Obaldia, adaptation Guy Jacquet.  Tournée :1973/74…(GRET)

Le Cavalier bizarre de Ghelderode, adaptation - Pierre Bouchet - Stage national Caudiès, 1974

Le Médecin malgré lui de Molière, Création et tournée 1974/75 /76

Fièvres de Maurice Durozier, Guy Freixe, Guy Jacquet, création Avignon 1975

Cabaret à Emporter de Serge Llado, Guy Jacquet, création et tournée 1974/75/76

1976   DEBUT DE LA COMPAGNIE : THEÂTRE DE LA RENCONTRE

L’ombre d’un franc-tireur de Sean O’Casey.  Tournée :1976 /77

Anafolisme de Marc Delestre - Stage Nal.Caudiès, création 1977

La véritable histoire de François Villonde Roger Payrot, création Festival d’Octon 1977

Chanson d’un Gâs qu’a mal tourné de Gaston Couté par Guy Jacquet, création Avignon 1978/ Tournées Permanente depuis .

La te manquée d’après Jean Tardieu, adaptation Guy Jacquet, création Festival de Carcassonne. Création et tournée1979/80/81

Théâtre au café volant de Robert Barrero et Guy Jacquet, 

création Festival d’Octon 1980. Tournées 81/82/83

La Ballade des Perdus de Roger Payrot, 

création Théâtre Action Perpignan 1981-Tournée 81/82

La Démarieuse adapt. Annie Florenza-Festival Minerve 1982

DArti Show de Roger Payrot, création 1983/84

Ce soir on vous le chantera ! de G.Jacquet et Henri Xeridat.- Festival Minerve. Tournée1983  à  1992

Georges Dandin de Molière, 1984/85.- Tournée. R.F.A :85

OM’argiles travaux d’acteurs - Guy Jacquet -Stage International - Chartreuse Vill.Lez Avignon 1984

Grand’peur et misère du 3e Reich de Brecht,adaptation et mise en scène : Robert Barrero 1985 

Le son de la feuille de Guy Jacquet - Stage Nal-Parc des Cévennes , Festival d’Ispagnac 1987

Ainsi criait le coq, Pablo ! Poèmes de PabloNeruda,. Adapt.de Guy Jacquet- Festival de Sarlat 1988

Et l’Eté reviendrait collectif d’auteurs sur les cahiers de doléances du Roussillon. 1989

La Ricineraie d’après Anton Tchekhov, adaptation Annie Florenza, création Estivales 1990

Monserrat d’Emmanuel Roblès, création Estivales 1990/ Tournée 1990

La Rue mon camarade de Guy Jacquet, création Estivales 1991. Tournée  de 1991 à  1998 

Les Inconnus dans la Raison,performance de théâtre “invisible”,1re création: Château de Nyers 1991

Le Voyage du Médecin de Molière, adaptation G.Jacquet, création Estivales 1991-Tournée RFA 1991

 

Tosca  de Puccini – Dion Musicale :  Daniel Tosi - Mis en scène : Guy Jacquet 1991

 

Pour tout l’Or de Granada création théâtre-musique-danse, sur l’année 1492 en Espagne 

(la reconquista ; la persécution et l’exil de juifs, l’arrivée des gitans … et le 1er voyage de C.Colomb)

avec Angélique Ionatos, Amina Allaoui, La Joselito, Pedro Soler, Henri Agnel – M.e.Scène:  G.Jacquet

Jugeons sur pièces suite

Par la barbe d’Ulysse de Pierre Bouchet, création Estivales 1992

La plus vieille histoire du monde de Pierre Bouchet d’après Homère, création Estivales 1992

La Nuit du Cavalier d’après M. de Ghelderode, adaptation Guy Jacquet, création Estivales 1993

Demain une fenêtre sur rue de Jean-Claude Grumberg, création Estivales 1994

Le Sourire au pied de l’échelle d’après Henri Miller, adapt. Guy Jacquet, création Estivales 1995

Edmond de David Mammet, adaptation Christian Hernandez, création Estivales 1995

Chez Pierrot de Jean-Claude Grumberg, adaptation et mise en scène Robert Barrero 1996

Ce que voit Fox de James Saunders, mise en scène Christian Hernandez 1997

Les Iks d’après Colin Turnbull, adaptation Jean-Claude Carrière, création Quémada 1999

Milagro 2000 d’après Josué de Castro, adaptation Pierre Bouchet /Guy Jacquet, création Estivales 1999. Coprod. Franco Brésilienne Théâtre de la Rencontre - Ecole Nale.de Salvador de Bahia.

Le Cabaret de 4 Sous d’après Brecht et K.Weill. Montage de Roger Payrot et G.Jacquet. Dion. Musicale :A.Peus - Conservatoire .Nal de Région.

Homère, alors! création musicale d’après l’Odyssée, adap. P.Bouchet / Guy Jacquet, 2000

Et remettez-nous ça ! Théâtre-Chanson 2001

Le peuple des montagnes d’après Les Iks- 

2e mise en scène, création Estivales 2002

Viande crue à Whitechapel de Pierre Bouchet  sur Louise Michel - 2004

Longue pente vers Recife de Josué de Castro, 

Adapt. Guy Jacquet - création mai 2004

Enquête de Guinguette de J, Tardieu, création Festival ‘’Nits d’Eus’’ 2005

Festival  ’’Arcanes d’Ulysse’’ – Archipel des Théâtres 2007 .

Au loin une Galère de Pierre Bouchet - 2ième version d’Ulysse. 

Duos avec  Angélique Ionatos et Mike 

LAlphabet de la Mer dAngélique Ionatos / Lumières  G.Jacquet – 

Elle lui dirait dans l’Île de Françoise .Xénakis - Lecture par les acteurs de La Rencontre .

Dix Harmonies Création Musico-poétique de Michel Deneuve (orgue de cristal) et Guy Jacquet – St.Jordi 2008

Une’’ Auberge Rouge de Pierre Bouchet -Adap.G.Jacquet - Création Estivales -  2009/ 2010

Contes du Futur création Fwd:acousmatique d’André Dion- 

Textes :Guy Jacquet– Festivals: Monseret - Alénya 2010- Toulouse 2011

LAmi des gres de Georges Tabory – création 2011-2012

A Seca – Oratorio pour 12 acteurs sur les marais de la faim au Brésil- Journée du Patrimoine-Camps de Rivesaltes -  Automne 2012

L''Indien et la Baleine – Création janvier 2013

 

Prochaines créations 

Ohé, San Francisco ! d’après William Saroyan- Adaptation Guy Jacquet –-2013

Je   vous aime pour la vie !  lecture dramaturgique sur les lettres de poilus et de leurs familles de 1914 / 1918

 

A ce jour, plus de 60 spectacles ou performances, dont 32 créations originales…Un répertoire, quoi !

 

 

le Théâtre de la Rencontre est soutenu par 

La Ville de Perpignan/ 

Le Conseil Général des Pyrénées Orientales /

La Région Languedoc Roussillon / 

La DRAC. L.R /

 

 theatredelarencontre.contact@gmail.com

Tel : 04 68 55 54 07

Théâtre de la Rencontre

31 rue des Romarins

66000  PERPIGNAN

 

.(extraits –...)

Il est 10 heures du soir

Et pourtant tout commence et s’achève et s’étale

Et moi je n’y peux rien,

Même ayant tout compris, tout vécu,

je n’y peux rien du tout.

J’ai déchiffré de loin !

Il est 10 heures du soir

Au saxophone pluvieux de Charlie ‘’Bird’’ Parker…

Le pavillon bourré de pierres et de coton désesclavé

Night and day… Day and night…

Il est 10 heures du soir et ça ne change rien.

Dix heures, par ici, c’est qu’elle heure à Rio,

à Rome, à Syracuse, à Vienne, à Berlin Est,

Prague ou Valparaiso …

Il est onze heures du soir. Il fait bon. Tout va bien. -

la nuit mène sa route.....

...

Et le vieux trapéziste Ephraïm ,

que l’on a tous connu, qu’on aime bien,

Et qu’on a tous aidé de bon cœur à se saoûler la gueule

Savez vous ce qu’il fait ce soir ?

Il se promène au long des murs du cimetière Saint Martin …

Il sifflote Le Temps des Cerises entre deux coups de pinard, en sourdine, pour lui seul.

Ephraïm est si vieux qu’il se cherche peut-être parmi tous ces gens là. Il en connaît beaucoup. Il n’aurait aucun mal à se faire inviter

Mais il du respect pour les morts. Il hésite. …...

Dix heures en pleines Albères

A votre avis qu’elle heure peut-il bien être dans l’île de Pâques ?

Fait-il soleil ou nuit ? Croyez vous qu’il fait beau ?

.

J’ai vécu sous bien des toits, de hangars, de granges, de vieilles cabanes de bois tenant à peine debout.

J’ai dormi sous les ponts, dans des abris de planches et même dans la rue

Je suis un drôle d’oiseau aux ailes de papier délavées par la pluie, un oiseau-mouche dans une volée d’outardes, une mouche à feu au milieu des néons.

De quelque côté qu’on vienne, les montagnes ne présentent que leur dos.

J’ai quitté la grand-route pour retrouver l’enfance, le vieux vélo du temps, la clef des champs tapie sous un tapis de ronces.

 

Ma marche quotidienne bifurque au cimetière. Je m’y arrête pour écrire.

Je me cherche au-delà de mon corps dans le cosmos des autres.

 

Il est onze du soir.... ? La nuit trotte et s'échappe ...

Rue Coupe Vent des Minimes-

Et l’archiprêtre a soif !

Il va faire une entorse à ses habitudes anciennes et féodales !

"Pourquoi l’homme de dieu n’aurait-il pas le droit de s’offrir un whisky …….

Deux whiskies, trois...et peut-être bien cinq !

Mais dieu toujours premier servi. Amen !

...

"Il est onze heures du soir, exactement c’est vrai.

On croise sur les quais des amoureux possibles

Ils ont les yeux tout clairs et tout définitifs, déjà !

On lève les yeux sans trop savoir pourquoi

Le Castillet est environné d’oiseaux préhistoriques !

Ils exécutent autour du drapeau puéril

des figures piquées à vous couper le souffle.

Gargouilles découpées dans les songes et splendides.

Il est Onze heures du soir…

Le ciel se fait du bleu et la nuit se sent belle

et le silence arrive et bientôt c’est minuit

Minuit !

Au carillon Westminster de Monsieur Mackie Messer...Quelque part dans Soho !

 

Mais minuit par ici, c’est qu’elle heure à Pékin

et qu’elle heure à Beyrouth, à Brest à Djakarta, Irkoutsk et Tel-Aviv….?

Les acteurs fatigués écoutent dans la fumée en contre jour de leurs derniers cigares

Ils sont là, devant le vieux miroir piqué de leur loge

Et leurs cabotinages s’y dessinent avec une cruauté noire.Ils savent bien qu’il faut y aller !

Comme toujours, même à reculons, comme toujours, même les yeux fermé

Il faut toujours que ça finisse entre nez rouge et fond de teint.

Il faut bien que les choses continuent d’être choses

Pour les uns, pour les autres, pour les fils et tout ça.

Une heure vient de sonner au clocher de Collioure

Et puis deux heures et trois …La nuit va son chemin…la vache !

C’est quelle heure à Madrid

et quelle heure à Lisbonne.

Et quelle heure à Capri

et quelle heure à Vérone ?

Et Charlie ‘'Bird ‘’Parker

s’accroche fermement à la bouillotte de son sax.

Night and day - Day and night?

Et la clarté se lève

A cinq heures –

Comme ça –

Sur nos vies!

 

 

Fait-il soleil ou nuit ?

 

 

G.J acquet

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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 11:21

fresque-pour-blog.JPG     Le disciple de Pagnol, sur le vieux port, cite des phrases de théâtre, entre deux perroquets enivrants. La mouette, à la terrasse de l'hôtel, est comme un poil sur la langue ou un fer à repasser sur une table d'opération...

 

Penser à relire Louis Brauquier ! (Nîmes 1900/1976)

 

    Ici, on a l'impression que le passant ne fait que passer : ville ouverte, porte de l'Orient Les écrivains ne notent que quelques impressions fugaces, leur départ comme Isabelle Eberhardt, rêvant d'Afrique... Ou Casanova, qui embarque, au début de ses Mémoires, comme Flaubert, racontant ses voyages, vers l'Orient..

 

   Le tourbillon prend tous ces habitants de la grande cité, riches et pauvres aux rêves impossibles, ou immigrés aux espoirs de retour, investissant peu à peu le centre historique... Les plus aisés montent sur les collines, pour s'ancrer dans une terre ou une pointe rouges, allant même plus loin, dans la profonde Provence,  Population e perpétuel mouvement : autoroutes, métro, train et bateaux... Ville qui subit la crise, la concurrence, l'incessant agitation des dockers... Le temps où les grandes compagnies maritimes, les messageries Paquet ou La Transatlantique, soutenaient des revues, notamment les célèbres "Cahiers du Sud"... Ils ont été repris par les éditions de L'Aube, en terre provençale...

 

   La beauté pour la Provence, le commerce pour Marseille... Mais  le Phocéa ne hante plus le vieux port; crise morale, économique, politique (les clans), crise culturelle : on parle d'arrêter l'opéra, la revue de poésie "Le Refuge " est morte, et son animateur Julien Blaine a lancé une bouteille à la mer sale, pour créer un "nouvel espace de liberté"... (Marseille, été 1990)

 

 Le port à vol d'oiseau, les brumes du matin gros d'hiver, le jour qui se risque à s'allonger, la minute supplémentaire de lumière facilite la vue sur des soies : elles suggèrent le rapide passage d'un abîme de jambes.

La guerre et le croissant sur le papier dans le paquet de la rue ouverte sur une mer sans sommeil...

 

 

---- Ce jeudi 18, début du festival de piano d'Elne "Fortissimo" ! à 18h30 (conférence de Michèle Tosi sur Poulenc) et 21h30 (soirée jazz), tout est gratuit !

 

-------

 

 

* Fête du conte à Cucugnan : le 18 juillet, 21 h, sous chapiteau, Henri Gougaud "Les contes m'ont nourri toute la vie..." et Ludovic Souliman. La soirée : 12 euros - queribuscucugnan@orange.fr   -   06.71.72.64.01

 

 

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 09:57

garcia-Fons.jpg (C) P.Garcia-Fons.

 

 

 Mar, Massilia, la réécrire, la ville, et la mer qui bouge, dans les deux sens. Vers l’Afrique : désir de désert. Mouvement vers l’Europe des pauvres, des sans-papiers : après le péril jaune, la peur de l’Arabe…De l’autre, du Noir, de l’immigré…

 

 

  *  J'étais au sommet comme un corail profond. Je voyais le bout des terres, la pointe rouge de la mer depuis mon nid préhistorique. Je dévorais la montagne des calanques, vertes de thym et de lumière d'incendie. Soleil dans les yeux, soufre au fond du nez.

 

  Les feux étaient pourtant morts d'angoisse à l'idée de lécher la conque de la mer, de peigner la douce ennemie, de brûler de plaisir les bateaux...

 

  Victoire, tu prêtais le soleil comme un premier matin sur une terrasse d'ifs, insérée dans une baise grise endormie, inhumaine...

 

   Ile hypothétique d'un nouveau monde. Je restais là, prostré dans la chaleur du Bengale, prisonnier des mâchoires du spectacle solaire... Hébété jusqu'au soir, jusqu'au cercle ocre de la mort inscrite dans les pins dégénérés de Cassis.

 

   Redescendre vers l'embrun, vers la pluie des rivages, avec des espoirs de plein midi réitérés. Ecouter ton chant, montagne, suivre ta loi inflexible, Nausicaa, à la triple roche élevée. 

   Demain, je planterai la tente à la crête du chemin de ronde. Pour une randonnée farouche sur l'immobilité du temps...

 

  * Marseille, porte de l'Orient dessinée par Puvis de Chavanes. Je n'ai pas vu Marseille simplement de l'intérieur des rues, des terrasses du Vieux-Port. Je me souvient de la ville depuis la mer, la vision acquise depuis le bateau africain...

 

  * Marseille transit ? Fille à voyous, à femmes faciles ? Cité violente, chaude ?

   Non, Marseille la poétique, entre Garrigue et Afrique.

 

  * Visite à Sud, revue de poésie, rue Saintes, en plein Midi de Marseille, sous la pluie. 

 

  Lettre à Sud. Les épreuves du bac au lycée Thiers me donnent l'opportunité d'écrire sur la cité. Je vous laisse à voir ces pages extraites d'un Bel été (recueil Méditerriennes). Sont-ils publiables ? Peu importe. Là n'est pas la question, la gestion du temps, de l'argent, de la diffusion, de la notoriété : la poésie a tout son temps. Le temps du monde. Le chant du monde ! 

 

  Je veux, tout simple, vous dire ma fatigue d'avoir arraché à la ville, à la plage, au soleil artiste, à la foule phocéenne, ces quelques mots ramassés en des pages compactes...

 

  La boîte à poèmes annonce "Sud, Broussard et Lovichi". Pas de minuterie, les clairs-obscurs de la poésie. Le sol est inégal dans cette mansarde énorme et labyrinthique. Mais, du sud au nord, de la cour intérieure aux escaliers des terrasses, délabrement, délitement. Littérature absente, du diminuement...

 

  *  A Marseille, le vieux port, qui semble sans issue vers la mer...Valéry Larbaud.

 

 

 

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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