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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 09:09
La cigale, restaurant-hôtel et les propriétaires (C) Nicolas CAUDEVILLE
La cigale, restaurant-hôtel et les propriétaires (C) Nicolas CAUDEVILLE

La cigale, restaurant-hôtel et les propriétaires (C) Nicolas CAUDEVILLE

Les lieux mythiques de Perpignan -

La cigale doit rester un lieu festif

 

Ils vont chanter tout l'été. La mairie et le CD66. Faut préparer les municipales. Bisbilles, triste bataille de la Bastille. 

 

LA CIGALE est un endroit convivial, où la communauté des Pieds-Noirs a créé le rendez-vous des amateurs de brochettes, de gouaille et de bonne humeur. Lieu où l'on peut aussi débattre en toute liberté... C'est assez rare en cette ville...

 

On s'y régalait, pas de cigales, mais de viandes en tous genres, dont le suave fumet se mêlait de façon harmonieuse aux rejets des pots d'échappements des voitures qui s'impatientaient au feu rouge, juste en face, et puis qui accéléraient en haut de la côte, pour aller sur Canet ou la place Cassanyes...

 

Une maison de santé, oui, il en faut une dans le quartier. Une maison pour migrants, bien sûr, à proximité du labyrinthe de Saint-Jacques : la mairie va abattre tellement d'immeubles que, sur le champ de bataille découvert, verront le jour des places inédites, des espaces offerts à la construction... d' un centre culturel, d'un gymnase, d'une maison du peuple, d'un accueil pour exilés : douches, dortoir, cantine, accès à la santé...

 

Alors, les politiques, hommes ou femmes, gardons la cigale en mémoire, respectons ce lieu culturel : inventer là un lieu culturel, dédié aux musiques, boîte de jazz ou combat amical de rumberos gitans, catalans, cubains, ou autres...c'est ce qu'on veut afin de faire de notre ville une urbanité universelle, fraternelle ! Ajoutons une pinte de spiritualité dans la logomachie politique et la rivalité municipale !

Chiche ! Qui va répondre à cette invite..?????

 

 

JPBonnel

 

** La cigale à Paris :

 

Située sur le boulevard de Rochechouart, dans le quartier de Pigalle, la salle de café-concert a été construite en 1887à l'emplacement du Bal de la Boule noire (édifié en 1822)1. D'une capacité d'environ 1000 places, elle se spécialise immédiatement dans la revue. Elle est agrandie en 1894 par l'architecte Henri Grandpierre, avec un plafond peint parAdolphe Léon Willette. Elle accueille les spectacles de Mistinguett, Maurice Chevalier, Yvonne Printemps, Gaston Ouvrard, Arletty, Raimu, ou Max Linder. Gina Palerme y fait ses débuts, en 1910.

Après la Première Guerre mondiale, on y joue des opérettes, des vaudevilles, et les soirées futuristes de Jean Cocteau. Un cabaret s'installe au sous-sol de l'établissement en 1924. Mais le caf'-conc. ferme ses portes en 1927. Il est remplacé temporairement par un petit music-hall baptisé La Fourmi.

Dans les années 1940, La Cigale devient une salle de cinéma2, un moment spécialisée dans les films d'exploitation (séries B, films sexy, Kung-fu), puis dans les films classé X.

En 1987, réouverture de La Cigale avec les Rita Mitsouko, grâce à Jacques Renault et Fabrice Coat, deux anciens brocanteurs, et cofondateurs de la boite de nuit « Les Bains Douches ». La salle, transformée en salle de spectacle polyvalente, est modernisée et décorée par Philippe Starck.

 

--- LA CIGALE à Perpignan:

 

Publié le 22/07/2019 à 17:57 / Modifié le 22/07/2019 à 18:59

Perpignan : l'avenir de l'hôtel-restaurant la Cigale enflamme la classe politique

Le bâtiment du haut de l'avenue Jean-Bourrat est sur le point d'être vendu au Conseil départemental pour en faire un lieu d'accueil des mineurs étrangers non accompagnés. Un achat qui n'est pas du goût de la municipalité qui pourrait faire valoir son droit à la préemption. 

Le sujet est sensible et a été le théâtre ce lundi 22 juillet, lors d'une séance du Conseil départemental, d'une passe d'armes entre la majorité de gauche et les élus d'opposition LR. En cause : l'achat pour la somme de 420 000 € de l'hôtel-restaurant la Cigale, situé au 78 boulevard Jean-Bourrat...

(L'Indépendant)

 

- - -

L'Archipel contre-attaque  Perpignan:"La Cigale" lieu populaire perpignanais Jean-Charles,Guy-Marc et Edith interview par Nicolas Caudeville

(20 janvier 2015)

 

Hôtel-Grill "La Cigale" 78 Bd Jean Bourrat - 66000 Perpignan CIGAGESTION SARL - siret: 329 178 560 00010 - TVA: FR32 329 178 560 Tél. +33 (0) 4 68 50 20 14 / Fax +33 (0) 4 68 66 90 40

Depuis plus de 50 ans, restaurant de brochettes créé et tenu par des pieds-noirs. Il reste un des derniers endroits populaires où l'on mange, on se rencontre et on débat de l'actualité du moment. Jean-Charles,Guy-Marc et Edith ceux qui font la "Cigale" la raconte, ainsi que son quartier attenant

http://www.hotel-cigale-perpignan.com/

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30 juillet 2019 2 30 /07 /juillet /2019 09:55
Cadaqués (C) J.P.Bonnel - Ana Maria et Salvador en 1925 - 4° de couverture -
Cadaqués (C) J.P.Bonnel - Ana Maria et Salvador en 1925 - 4° de couverture -
Cadaqués (C) J.P.Bonnel - Ana Maria et Salvador en 1925 - 4° de couverture -

Cadaqués (C) J.P.Bonnel - Ana Maria et Salvador en 1925 - 4° de couverture -

 

 

Eugeni

 

 

Il serait temps d'évoquer le livre d'Eugeni d'Ors, qui dresse le portrait de La Lídia, la dernière sorcière mystique de Cadaqués. Cette femme unique sera l'inspiratrice de Dalí. Sa vie, transfigurée par l'écriture et l'idéologie du critique littéraire (symbole de la Catalogne…classicisme..) est devenue, au mitant du XX° siècle, une mythologie moderne. Ce personnage est beaucoup moins évoqué car l'époque a changé et l'esprit catalan en est venu à une critique de cette conception classique, voire réactionnaire du noucentisme, le catalanisme actuel se portant sur les revendications d'autonomie élargie, d'indépendance, de république, voire de séparatisme. Or la conception politique d'Eugenio d'Ors était tout le contraire…

 

C'est à ce moment-là, en ce début de siècle, qu'apparaît le personnage d'Eugeni D'Ors Rovira. Passionné de journalisme, de dessin et de poésie, il a effectué des études de droit à Madrid, mais fatigué, il recherchait un havre où se refaire une santé: il savait que la meilleure solution, pour lutter contre l'anémie, était de s'organiser un séjour près de la mer. C'est par l'écrivain Eduard Marquina, qu'il apprit l'emplacement paradisiaque de Cadaquès. 

 

En effet, Marquina venait d'épouser la fille d'un bourgeois barcelonais, ce fameux Pichot, dont le petit-fils, peintre de pierres, deviendra secrétaire de Dalí et, bien plus tard, directeur de la fondation Dali-Gala, à la réussite incomparable. Le sieur Pichot s'était fait construire une villa moderniste, au Sortell, au sud du village, assorti d'un grand jardin exotique. La maison fut décorée par des dessins de son ami Miquel Utrillo. M. Pichot était, en effet, l'ami des peintres et écrivains, et tout le microcosme culturel de Barcelone fut invité chez lui, constituant la vague originelle des artistes à Cadaqués…

 

Après Ramon Casas, Albéniz, Segovia, Picasso et Fernande Olivier, Manolo Hugué, Santiago Rusinol, Derain, Duchamp... ce fut au tour d'Eugeni d'Ors de faire connaissance avec le blanc village. C'était en septembre 1904 jusqu'aux derniers jours d'octobre : durant ce séjour assez long, l'essayiste recouvra le dynamisme ancien grâce à la lumière brute du lieu, à l'air marin et vivifiant et surtout grâce à la cuisine exquise de la Lídia Sabana. 

 

 

En effet, la fille de la Sabana concoctait ainsi des paëllas incroyables, de parillades de poissons frais et goûteux : les meilleurs fruits de la mer passaient entre les mains de la jeune femme. Douée d'un sens entrepreneurial inédit en ce coin préservé des échanges du libéralisme financier, elle avait créé son petit commerce : restaurant populaire, poissonnerie d'exception et gîte pour les étrangers de passage, tel d'Ors. 

 

Celui-ci ne tarda pas à fréquenter le négoce de Lídia Noguer. On lui indiqua vite le lieu et les dons gastronomiques de la jeune sorcière. Cependant, ce qui éblouit, dès l'abord, l'écrivain, ce fut la physionomie robuste, sculpturale de la cuisinière. Les références artistiques et intellectuelles affluèrent dans sa tête d'homme qui vivait d'abord par l'intellect.  

 

D'allure expressionniste, autoritaire, presque inquisitoriale, elle en imposait par son allure et sa voix, ferme, profonde, même si elle parlait d'un rythme lent, gênée par les quelques dents qui lui manquaient. D'Ors la compara tout de suite à une pièce de marbre de Maillol, ou à une peinture, à un portrait, comme celui de La Tirana, de Goya, exposé au musée des Beaux-Arts de Madrid… Dans son genre, mêlant la statuaire grecque au profil massif d'une paysanne nature, dépourvue de culture, il la trouva assez belle, mais c'est le magnétisme qui se dégageait du personnage qui en constituait surtout la beauté. 

 

 

Le Livre

 

La bien-plantée est publiée en feuilleton durant tout l'été 1911 dans la section Glossaire du journal La veu de Catalunya -La voix de la Catalogne -sous le pseudonyme de Xènius. Un an plus tard, il sera publié en un seul volume et, l'année suivante, il sera réédité. Ce travail à caractère philosophique est, avec Gualba, les mille voix, édité en 1905, le plus représentatif de l'auteur et du noucentisme catalan. 

 

 L'intrigue est développée dans une colonie d'été sur la côte méditerranéenne où l'activité est modifiée par l'arrivée de Teresa dans la communauté. D'Ors présente les différentes caractéristiques définissant le protagoniste dans sa vie quotidienne et à travers elles il dresse un recueil des valeurs de ce mouvement philosophique nouveau, que l'auteur a voulu promouvoir : les valeurs bourgeoises, comme la préciosité, l'ingéniosité, l'idéalisme, le classicisme, l'ardeur au travail, l'ordre et la maternité. 

 

 

C'est ainsi que, de 1906 à 1921, toute une génération de jeunes, et de moins jeunes, s'est nourrie de ces articles où, souvent, à partir d'une anecdote banale, l'auteur développait ses pensées sur les arts, la vie, l'amour, la famille...

 

L'écrivait s'attaquait en fait à l'idéal d'une Catalogne moderniste, au tournant du siècle, considérée comme peu ambitieuse, pessimiste et paralysée par les doutes.

 

Il s'agissait, à l'inverse, de célébrer et d'exalter une Catalogne noucentista, renouvelant la culture, l'idéologie européenne, dirigée par la raison et les penseurs. Le langage de ses gloses est ostentatoire et provocateur, ironique, avec un ton plutôt intellectuel, élégant, concis et rapide. Un langage urbain, qui veut être beau, élaboré, ouvertement artificiel, destiné aux esprits éclairés.

 

Le mouvement fut très influent dans le domaine de l'art et de l'éducation. En lui-même, le style du Glossaire constituait déjà un premier manifeste esthétique...

 

J.P.B.

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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 14:39
M. Jean-Claude Ducatte, le propriétaire du fort Saint-Elme (à droite) avec Marc Paillet (de l'association Frene), à gauche (C) Jean-Pierre bonnel)
M. Jean-Claude Ducatte, le propriétaire du fort Saint-Elme (à droite) avec Marc Paillet (de l'association Frene), à gauche (C) Jean-Pierre bonnel)

M. Jean-Claude Ducatte, le propriétaire du fort Saint-Elme (à droite) avec Marc Paillet (de l'association Frene), à gauche (C) Jean-Pierre bonnel)

Le quotidien Le Monde publie ce week-end une page sur l'ancien fort de Charles-Quint...J'avais publié un reportage, en rencontrant le propriétaire Jean-Claude Ducatte, en 2015...(en tant que correspondant de L'Indépendant à Collioure - l'article n'a pas été publié...)
L’entrepreneur du fort Saint-Elme Par  (C) Le Monde

Vies de château (6/6). Jean-Claude Ducatte a hérité d’un ancien fort militaire sur les hauteurs de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales. Refusant toute subvention publique, il développe le lieu tous azimuts...(voir le site du Monde)

- - -

 

Le blogabonnel - 2 AOÛT 2015

COLLIOURE/ FORT SAINTELME : MARC MAILLET ET LES ASSOCIATIONS DE PRÉSERVATION DE LA NATURE (FRENE, APSEC…) PRENNENT DE LA HAUTEUR AU FORT SAINT-ELME

Collioure - Marc Maillet et les associations de préservation de la nature (Frene, Apsec…) prennent de la hauteur au Fort Saint-Elme

 

(article envoyé au journal L'Indépendant de Perpignan-non publié)

 

Invitées par M. Jean-Claude Ducatte, le propriétaire du Fort Saint-Elme, qui domine Collioure et la Côte vermeille, les associations de défense de l'environnement ont d'abord visité les salles consacrées à l'Histoire et aux armes. 

 

Un itinéraire passionnant, à partir de la tour médiévale, jusqu'aux terrasses, en passant par la salle des casques, celle consacrée à Charles Quint, qui fit construire le château, la salle de l'Empire ottoman, et, enfin, celle qui est dédiée à Vauban, qui réaménagea le fort., au 17° siècle

 

Le groupe mené par Marc Maillet et le photographe Raymond Roitg, de l'AFP, composé d'un quinzaine de correspondants locaux d'associations écologistes, ont été accueillis par M. Ducatte, autour d'un sympathique apéritif. 

 

La discussion porta sur le PLU (Plan local d'urbanisme) refusé en partie au maire de Port-Vendres, et sur l'article intrépide du journaliste Vincent Couture (notre édition du 23 juillet) parlant des "copains et des coquins"; les maires de la côte, anciens ou actuels (sauf M. Manya, à Collioure, qui veut jouer la transparence, pour l'instant) firent les frais de l'ironie générale : M. Ducatte commenta les "chefs-d'oeuvre des promoteurs", tels l'hôtel de la colline Matisse, les lotissement de l'Oli et des Batteries sur le domaine du littoral, le Pont de l'Amour, à l'entrée de Port-Vendres, la prolifération des parkings dépourvus d'esthétique…

 

  M. Ducatte et son frère, à la mort de leur père, qui fit beaucoup de travaux dans les années 1950/60, décidèrent de conserver le bâtiment, ce "fort hybride entre Bourguignons et Espagnols", comme le dit avec humour l'hôte à l'origine de cette rencontre, avecJoiselle Duhamel, Secrétaire de l’APSEC, membre du bureau de FRENE 66. 

 

Les propriétaires n'ont eu aucune subvention pour réaménager le château : "Au pire, je n'en veux pas ! Je préfère rester libre !", confia J.-Claude Ducatte, personnalité au verbe bien trempé...

 

M.Ducatte, qui vient d'adhérer à FRENE 66, a rénové le fort selon les normes historiques; il espère qu'aucune opération immobilière ne viendra dénaturer le site, la loi interdisant une construction à 500 mètres d'un monument historique. Collioure peut compter sur lui pour veiller à l'environnement…et pour avoir des idées, comme une illumination générale du fort et des tours, en accord avec l'association des Sentinelles Vauban.

 

 Un beau projet, à suivre, si les municipalités voisines acceptent ce feu d'artifice insolite et énorme…

 

Jean-Pierre Bonnel

 

* Information :www.fortsaintelme.com

*Pour s'y rendre en voiture, depuis Port-Vendres, suivre la direction de la gare SNCF, prendre à droite juste après la gendarmerie et suivre sur deux kilomètres au milieu des vignes. Sinon, à pied, partir du chemin qui se trouve à côté de la colline du moulin : le fort est à 500 mètres environ, vingt minutes de marche. 

On peut redescendre sur Collioure par les crêtes, à droite du château, en passant près du fort Dugommier (futur centre d'art contemporain) et par le chemin de la Galère, jusqu'à l'embranchement du chemin de Consolation. Belles perspectives. Compter deux heures de descente.

 

- - photos J.P.B. * M. Jean-Claude Ducatte, le propriétaire du fort Saint-Elme (à gauche) avec Marc Paillet (de l'association Frene)

 

*Le lotissement décrié des Batteries, sur le domaine littoral, à l'entrée de Port-Vendres, depuis le fort St-Elme...

 

Marc Paillet et J.Claude Ducatte en grande discussions sur les PLU (plans locaux d'Urbanisme) en Côte vermeille...

 

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 10:43
Eugeni-dOrs et son épouse - Père de Salvador, le notaire Dali, sa soeur Anna et Lidia - Port-Lligat, avant la construction de la villa des DALI -
Eugeni-dOrs et son épouse - Père de Salvador, le notaire Dali, sa soeur Anna et Lidia - Port-Lligat, avant la construction de la villa des DALI -
Eugeni-dOrs et son épouse - Père de Salvador, le notaire Dali, sa soeur Anna et Lidia - Port-Lligat, avant la construction de la villa des DALI -
Eugeni-dOrs et son épouse - Père de Salvador, le notaire Dali, sa soeur Anna et Lidia - Port-Lligat, avant la construction de la villa des DALI -

Eugeni-dOrs et son épouse - Père de Salvador, le notaire Dali, sa soeur Anna et Lidia - Port-Lligat, avant la construction de la villa des DALI -

 Entre 1925 et 1927, ce village en forme de crèche, en tout cas de décor animalier, accueillit deux personnages exceptionnels de la culture espagnole.

 

         C'était l'année d'hommage au grand poète Gòngora et ce fut l'été durant lequel une amoureuse amitié se noua : Lorca  conjugua avec Dalí la création artistique et l'inspiration poétique.

 

    L'érotisme, surtout, fut célébré ! 

 

Le 24 juin 1927, Federico avait créé au théâtre Goya de Barcelone  sa Mariana Pineda, avec des décors de Dalí, avec l'actrice Margarita Xirgu et, comme protagoniste abstrait mais omniscient, la beauté de Cadaqués.

 

«Il a la joie et la permanence de la beauté dans ce lieu de naissance de Vénus, mais on ne s'en souvient plus. Allons la pure beauté ... Un jour la lune, mouillée de poissons élastiques, le clocher de l'église balancera du caoutchouc mou sur les maisons pitoyables, faites de chaux et de pain mâché ... Souviens-toi de moi quand tu es sur la plage ... » 

 

La poésie même dans la correspondance, quand Lorca écrit à Salvador le 31 juillet.

​​​​​​​

​​​​​​​Et Dalí n'est pas en reste : 

"Tes chansons sont une grenade sans tramway, sans avions…Une Grenade ancienne, avec des éléments naturels…"

 

​​​​​​​Ils se répondent dans des lettres éphémères : 

 

«Maintenant, je vois à Cadaqués comment j'ai senti mes épaules: c'est un plaisir pour moi de me souvenir des courbes glissantes de mes épaules où, pour la première fois, j'ai senti la circulation du sang ...». Cadaqués des oliviers, "corps baroques et âmes grises ! »

 

​​​​​​​La nostalgie de Federico se répand, souvenir du premier séjour dans la maison de la famille Dalí, celui de la Semaine Sainte, des oliveraies de Cadaquès :

 

« Quelle merveille, corps et âme!», proclame-t-il. 

 

Salvador, torse nu, a posé son bras sur l'épaule de Federico. Et Lorca publie son "Ode à Salvador Dalí": cette "pensée commune" dans "les heures sombres et dorées". Salvador, lui, pour rendre la politesse, a intitulé un dessin, de façon sobre : "Lorca Dalí".

​​​​​​​

Revenons encore à cet été 1927, dernier moment de la jeunesse amoureuse, quand Dalí peignait et chantait à travers des lèvres serrées... Il faudrait le style de Lorca pour évoquer la joie et la permanence du soir, ces tours de "gomma blanca", ces habitations "casas de pan mascado…"  Le village, tel le système sanguin de l'homme où circule le liquide indispensable à la vie, à l'art, à la poésie, à l'amour. Le village en marge du monde fut une sorte de passion entre les deux hommes, le poète et l'artiste, une "passion amoureuse", où l'homosexualité ne réussit pas à se concrétiser.

 

Lorca suggère dans ses lettres et ses poèmes la nostalgie de 1926, avec son "Ode" et celle de juillet 1927, l'ultime été catalan, au cœur de la maison de famille du père, le notaire de Figueres, au milieu de ce jardin odorant, luxuriant, composé d'olives et de figues de barbarie… 

 

«Olivos de Cadaqués, ¡Qué maravilla, cuerpo barroco y alma gris!», écrivait Federico. 

Sans oublier la flagrance de l'eucalyptus, dont l'ombre se dessine sur le mur blanc.

 

L'été 1927 incarne le dernier moment de la jeunesse amoureuse, quand Dalí peignait et chantait à travers des lèvres serrées...

 

(extrait du livre La LIDIA de Cadaqués - 2019 - Color Gang édition, 13 euros-

J.P.Bonnel

OpérArgelès

 

Représentation du Faust de Charles Gounod

 

Pour la sixième édition du FIALA, notre ami, le baryton Heng Shi, a décidé de monter le Faust de Charles Gounod. C’est, avec la Carmen de Bizet, l’opéra français le plus joué dans le monde et qui a connu le succès dès sa création en 1859. En effet, la musique de Faust est une malle aux trésors ; ses mélodies éblouissantes habillent la moindre scène et font de cette succession de tableaux hauts en couleurs un festival de tubes : air des bijoux, chœur des soldats, air de Valentin, le veau d’or, etc.

Une représentation est prévue le dimanche 28 juillet à 21h00 à la salle Carrère d’Argelès.

 

Entrée 15 €, parking réservé, buvette à l’entracte. Renseignements, réservations au 04 68 89 65 96. 

 

 

 

Programmation de juillet et août 2019

au Théâtre du Réflexe, à Canohès

Dimanche 28 juillet à 18 h

Pilule et André de Véra

Durée : 1 h Entrée : 5 € Pour enfants à partir de 2 ans

 

Mardi 30 juillet à 15 h

Rondouille et Pipelette

Durée : 50 mn Entrée : 6 € Pour enfants à partir de 3 ans

 

Dimanche 25 août à 18 h

Pilule et André de Véra

Durée : 1 h Entrée : 5 € Pour enfants à partir de 2 ans

 

Vendredi 30 août à 10 h

Le Petit Poussin rouge

Durée : 30 mn Entrée : 6 € Pour enfants de 2 à 6 ans

 

Réservations : 06.52.19.49.69

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26 juillet 2019 5 26 /07 /juillet /2019 09:37
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...
Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...

Dali - Lorca et Dali - René Char, René Crevel, Dali, Lorca, Gala...

Feuilleton de l'été (4) - La mythique LIDIA de CADAQUES (livre de Jean-Pierre Bonnel)

 

Aubergiste, LIDIA a hébergé des personnages illustres,tels Picasso, Puig i Cadafalch, l'architecte moderniste...

En 1904, le jeune intellectuel E. D'Ors, arrive à Cadaquès: commence la fascination de Lidià, en proie à une vive obsession pour la figure auratique de l'écrivain.

 

La cause en est la lecture des "gloses" publiées dans La veu de Catalunya : Lidià interprète ces textes par associations d'idées et par des analogies étymologiques : elle croit que l'écrivain établit une correspondance secrète avec elle dans ses articles du journal catalan...

 

Elle conservait les coupures des journaux dans son panier à poissons quand elle se rendait dans les maisons des familles riches du village. Elle va devenir la muse de la méthode paranoïa-critique de Dali; son délie servit d'inspiration au peintre :

"Son esprit était enclin à la poésie.", écrivait S. Dali.

 

La phrase qui résume le mieux sa folie est la suivante : "Le miel est plus doux que le sang." Il faut traduire le miel par Xenius : E. D'Ors, et le sang par la famille, les jumeaux Honorius et Bienvenue...

 

Elle a évolué dans le mouvement surréaliste (entre ls années 1924/28, Dali prenant à Eluard son épouse Gala, avec la visite de René Char, René Crevel (photos sur la plage ou dans la crique de Port-Lligat)...Lorca évitant un combat entre Gala et Bunuel...

 

Lorca l'admire; sorcière, elle est aussi pour eux un personnage surréaliste et une source d'inspiration inépuisable : ses lettres sont illogiques, incohérentes, comme nées de l'écriture automatique...

 

Et puis cette passion amoureuse, qui fait penser à Nadja : elle aimait en secret E. D'Ors :

"Ce secret, si je l'explique, ne sera plus un secret !"

 

Ses interprétations d'écrits de l'écrivain la ramènent à sa vie intime : si D'Ors parle dans son journal d'un pêcheur, elle croit qu'il s'agit de son époux Nando...

Si le journaliste lui envoie un magazine de tauromachie où l'on parle d'une Lidià, elle pense qu'il est question d'elle... Si une glose est intitulée "Poussin et Le Gréco", c'est qu'il s'agit du pêcheur de corail de Cadaquès (il est grec !) et d'une femme surnommée au village "la puce"...

 

(C) JPB, 2019 

La Lídia de Cadaqués. Qui era aquest mític personatge?

 

 

Lidia Noguer Sabà, nascuda probablement l’any 1866 i més coneguda per Lídia de Cadaqués, era la filla d’una família humil de Cadaqués.

 

El seu pare Baldiri Noguer era pescador i la seva mare Dolors Sabà, coneguda per Sabana, regentava una hostatgeria i era considerada com una de les últimes bruixes de Cadaqués. La Lídia va seguir la tradició dels seus pares, venia peix i acollia gent a l’hostal.

 

Les males llengües diuen que va heretar les facultats de bruixa de la seva mare i també el sobrenom de Sabana, creuen que tenia la facultat de convertir-se en gos, de viatjar a velocitats impensables o de controlar el temps però també que va ser la responsable de la demència del seu marit que va acabar suïcidant-se i la dels seus fills que van ser ingressats en un sanatori mental a Salt.

La seva amistat amb Víctor Rahola i Trèmols un escriptor i metge de Cadaqués que recomanava l’hostal als seus amics li va obrir el camí per conèixer personatges tan famosos com Picasso, Josep Puig i Cadafalch, Garcia Lorca i el que va tenir una relació més entranyable amb ella, Eugeni d’Ors, el gran Xènius.

 

L’any 1904 Eugeni d’Ors i un amic es van allotjar a casa la Lídia i aquí va començar la gran amistat de l’escriptor amb la peixatera. Fins i tot es creu que la protagonista de l’obra d’Ors “La ben plantada” era la Lídia. Era el temps en què el marit d’ella en Nando es va suïcidar i els seus dos fills, Bienvenido i Honorio, es van tornar boixos i van acabar morint en un psiquiàtric.

 

D’Ors i el seu amic van passar tot l’estiu a Cadaqués fent una bona amistat amb la peixatera simpàtica i de bon veure que vivia amb el seu marit en una caseta de la platja, molt neta i endreçada. Era molt bona cuinera i ells estaven encantats amb els seus menjars.

 

Dins aquest context alguns opinen que va ser un amor d’estiu del jove escriptor, altres veuen simplement una admiració per la Lídia a causa que d’Ors era orfe de mare. Ella també sentia admiració per ell que la va endinsar en el món de la lectura i ella mateixa es va acabar creient que era la jove Teresa de “La ben plantada”.

 

La Lídia vivia obsessionada amb l’escriptor, li enviava cartes que ell mai va contestar, ella llegia articles d’ell i interpretava que eren la contesta a les seves missives. Si ell parlava d’algun viatge previst, ella creia que seria a Cadaqués i feia grans preparatius per la seva arribada, però mai va arribar.

 

 

Això la va portar a una greu depressió, es va abandonar i vivia en la misèria fins que la van ingressar en un asil a l’Agullana on va morir el 30 de desembre de 1946, un dia en què la tramuntana bufava com mai ho havia fet abans.

 

Va ser set anys després la mort de la Lídia que Eugeni d’Ors va tornar a Cadaqués i es va interessar per ella, va recollir tota la informació possible per poder escriure “La veritable història de la Lídia de Cadaqués”, amb il·lustracions de Salvador Dalí.

 

Durant aquests anys ella també havia conegut i fet amistat amb Dalí, un jove pintor de Figueres que de petit ja sentia parlar de la Lídia. Quan Dalí va decidir anar a viure a Cadaqués junt amb la seva musa Gala, la Lídia els va ajudar a instal·lar-se, els hi va vendre una petita barraca que tenia a Port Lligat que va acabar sent la residència de Dalí a la seva tornada dels Estats Units.

 

Garcia Lorca, gran amic de Dalí, també sentia admiració per aquella dona, diuen que durant molt temps va tenir una foto d’ella damunt el seu piano i d’ella va escriure:

 

«Lo de Lydia es encantador
—escribe a Ana María Dalí—, Tengo
su retrato sobre mi piano, Xenius
(¿conde de qué?) dice que ella
tiene la locura de don Quijote
(aquí hay para apretar los labios
y entornar los ojos), ¡se equivoca!
Cervantes dice de su
héroe «que se le secó el cerebro
»
, ¡y es verdad! La locura de
don Quijote es una locura seca,
visionaria, de altiplanicie, una
locura abstracta, sin imágenes…
La locura de Lydia es una locura
húmeda, suave, llena de gaviotas
y langostas, una locura p/ásfica.
Don Quijote anda por los
aires y la Lydia a la orilla del
Mediterráneo. Esta es la diferencia.
Y quiero que conste para
que no eche raíces esa ligereza
de Xenius. ¡Qué admirable
Cadaqués!, ¡y qué cosa divertida
para poder hacer un paralelo
entre la Lydia y el último caballero
andante!

 

Federico Garcia Lorca

 

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25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 10:27
Louis Aliot au pied du mur ou du Castillet ?

Louis Aliot au pied du mur ou du Castillet ?

Bel été : les faits divers de l'été

Le touriste se représente le département des Pyrénées-orientales comment ?

 

Les faits d'été

 

 

S'il lit le journal quotidien, il pense que le 66 est un territoire de faits divers; à la une, chaque jour, des crimes, accidents, noyades, maris violents, disparues de la gare, suicide d'un légionnaire, d'un policier, harcèlement sexuel à la fac, etc…

 

Le pays catalan, ce n'est sans doute pas que ça, mais ce ça, cela intéresse le public, fait plaisir aux lecteurs, alors on en remet et le canard se vend…

 

On va pas investiguer quand même sur les faux diplômes de l'université, ni sur l'argent sale placé à Font-Romeu ou sur les raisons de la démission du président de la Via domitia avant la fin de son contrat…

 

 

Aliot, dans le pannot !

 

 

Le fait divers, on le retrouve en politique : un Aliot qui twitte frénétiquement et tombe dans le panneau; il répercute un fake (un faux, une rumeur) sans attendre confirmation de l'info. Tout ça, pour attaquer la Rép et notre beau gouvernement ! Il est démocrate, Aliot..?

En outre, il sait bien que des militants de son parti incendient volontairement des voitures pour accuser les migrants, les sans-dents, les Gitans, les Maghrébans, les forbans, les turcs délinquants…

 

 

Hermeline, la cigale

 

D'après la mairie de Perpi, elle dépenserait tout l'argent du CD66, la Présidente, la voilà cigale et chantant tout l'été pour acheter des bâtiments à Perpignan, faire la taupe et accueillir des zonards à la limite des beaux quartiers…Ils vont dire quoi, les bobos ? Vont voter pour Aliot ! Et des voix en moins pour les vrais Républicains…

 

Qu'elle arrête, la zibeline, avec sa politique-spectacle, et son obsession du social… Nous on le fait à saint-Jacques, le social, et la sécurité : c'est pourquoi on va détruire le commissariat quasi neuf pour en reconstruire un vraiment big… 

 

La mairie, c'est la fourmi !!!

 

JPB

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24 juillet 2019 3 24 /07 /juillet /2019 10:37
Bonnel/Dali - Cadaquès par DALI - LIDIA et DALI - Chez Dali (J.P.Bonnel - photo J.Roig/L'Indépendant -
Bonnel/Dali - Cadaquès par DALI - LIDIA et DALI - Chez Dali (J.P.Bonnel - photo J.Roig/L'Indépendant -
Bonnel/Dali - Cadaquès par DALI - LIDIA et DALI - Chez Dali (J.P.Bonnel - photo J.Roig/L'Indépendant -
Bonnel/Dali - Cadaquès par DALI - LIDIA et DALI - Chez Dali (J.P.Bonnel - photo J.Roig/L'Indépendant -

Bonnel/Dali - Cadaquès par DALI - LIDIA et DALI - Chez Dali (J.P.Bonnel - photo J.Roig/L'Indépendant -

Feuilleton estival : La Lidia de Cadaquès (3) La SORCIERE - J.P.Bonnel

 

 

Quand il était enfant, le peintre avait écouté LIDIA raconter bien des histoires aux enfants de Cadaquès. Et, en 1929, quand l'artiste avait décidé de s'installer dans la petite ville avec GALA, contre la volonté du père, LIDIA avait la seule à l'aider et elle leur avait vendu la baraque de pêcheurs de Port-Lligat, où ses fils rangeaient leurs matériels de pêche...

 

 

C'est dans cette maison, qui fait aujourd'hui partie du "triangle dalinien", que les DALI établirent définitivement résidence à leur retour des Etats-Unis, fin 1948...

 

 

La fiction philosophique d'Eugeni d'Ors campe la dernière grande sorcière de Cadaqués, cette "bruixa" connue sous le nom de "La Sabana", dont les vieux disent qu'elle fut une "sorcière authentique". 

 

Parmi ces nombreuses femmes catalanes, dont les maris se trouvaient en Amérique, en quête de rêve et de fortune, parmi ces Belles qui se morfondaient, la sorcière tenait le rôle de l'amie, de la confidente, mais aussi, parfois, de "tête de Turc". C'était pour ces gens de misère, de labeur, de solitude affective, le bouc émissaire susceptible de faire oublier un peu le mal-être de la communauté.

 

S'instaura ainsi une sorte de "République des femmes", composée de ces épouses frustrées et de ces jeunes filles en quête d’un mari. 

 

Quand vint Dolors Sabana, née à Roses en 1837, mariée à un marin nommé Baudili Nauguer, le délire commença. On l'accusa ainsi de jeter un sort aux embarcations, les rares hommes présents se perdant dans la mer, lors d'une longue et harassante nuit de pêche hauturière… Les pouvoirs de l'être insolite touchaient le surnaturel, le dialogue avec les morts, les ancêtres, ou perturbaient les phénomènes atmosphériques…

On l'accusait de lycanthropie... Ou on croyait la voir, la nuit, entourée de chats... Ces faits improbables ont pourtant été rédigés, déposés dans le registre paroissial. Cette femme, douée d'une puissance créatrice, apte à engendrer de fantastiques narrations et une geste de la démesure, la rumeur prétendait même qu'elle partait parfois, avec quelques commères, à bord d'une barcasse, donnant force coups de rames, pour se rendre de l'Alguer à Collioure, de la Côte sauvage à la Côte vermeille…

 

Elle aurait encore été la locomotive des contrebandes, apportant épices et tabacs, mêlant ainsi ces odeurs fortes à celles du village, du sel, de l'anchois, du poisson âcre, d'excréments humains ou d'animaux en décomposition…

 

Ces dons, ou ces vices, bien empreintés dans les mémoires villageoises, la mère de la Lídia, l'aînée de la famille, vont se poursuivre avec l'essor physique et spirituel de la Bien plantée, la bien droite dans ses bottes, la tête bien dressée sur les épaules, la plantureuse et la séduisante aussi, avec sa corpulence vive, sa poitrine en avant, ses cuisses d'athlète, fortes à force de marches et d'investigations occultes par les chemins de ronde, du phare à Port-Lligat, et les sentiers de schistes qui montent vers les montagnettes ocre de Cadaquès. 

 

Une femme bien plantée, car elle désigne une personne qui transmet une image de sécurité, de générosité et de maîtrise de soi. Cela la rend particulièrement attirante, bien que ses attributs physiques ne soient pas forcément d'une beauté exceptionnelle et classique.

 

J.P.Bonnel

à suivre...

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23 juillet 2019 2 23 /07 /juillet /2019 10:05
Cadaquès (C) JPB - Lidia et Dali - Sculpture actuelle de la Lidia sur la promenade de Cadaquès (JPB)
Cadaquès (C) JPB - Lidia et Dali - Sculpture actuelle de la Lidia sur la promenade de Cadaquès (JPB)
Cadaquès (C) JPB - Lidia et Dali - Sculpture actuelle de la Lidia sur la promenade de Cadaquès (JPB)

Cadaquès (C) JPB - Lidia et Dali - Sculpture actuelle de la Lidia sur la promenade de Cadaquès (JPB)

Feuilleton de l'été 2. La Lidia de Cadaquès - La sorcière dans la conscience collective - J.P.Bonnel

 

 

Sorcière et fille de sorcière, on accusait la LIDIA de perturber la météo, de noyer les chats du village, comme, dans le passé, on a accusé les sorcières d'être complice des loups, de copuler avec le diable, de faire disparaître les sexes masculins...

 

On les distinguait avec la couleur jaune, signe distinctif, mettant au ban de la société ces femmes insolites, les marginaux, les juifs, les gilets...jaunes !

 

La sorcière -, surtout au Moyen Age, était condamnée au bûcher, par des tribunaux civiles, où se sont exprimées les racines de la misogynie : se reporter aux sorcières de Salem, au 16° siècle, et aux femmes possédées de Loudun... Relire Michelet...

 

A l'époque moderne, la diabolisation des femmes se montre quand elles sont qualifiées de "sorcières"... en raison de la liberté sexuelle (allusion à la forme phallique du balai); ce sont surtout les féministes qui sont appelées ainsi.

 

Ainsi, la sorcière est un révoltée, une femme qui "tient debout", toute seule : c'est "la bien plantée" de mon livre et surtout de celui d'Eugenio D'Ors, à l'origine de cette histoire insolite ! En effet, le théoricien de Noucentisme rend hommage dans son livre, illustré par Dali, à cette harengère de Cadaquès qui se prenait pour Teresa, l'héroïne de La Ben Plantada...

 

A l'instar de Lorca et de Bunuel, Salvador professait une grande admiration pour ce personnage singulier. Il faut lire ses Mémoires; dans Vida secreta, il écrit :

 

"LIDIA avait l'esprit paranoïaque le plus remarquable que j'aie jamais connu, hormis le mien."

 

ET comme il l'avait fait pour Gala, quoiqu'à moindre échelle évidemment, il reconnaît publiquement l'affection et la fascination qu'elle lui inspire, comme le prouvent d'ailleurs certaines des images exécutées pour le livre. L'illustration qui occupe le frontispice nous montre une femme-olivier : "Une belle plante, bien enracinée dans la roche vive, dans le pur minéral que nul coup de vent n'aurait pu arracher du Cap de Creus."

(manuscrit au centre d'études de la fondation Gala-S.Dali de Figueres)

 

Dans Le Journal d’un génie, Salvador Dalì note, le 15 septembre 1953 :

 

« Le journaliste et écrivain Eugeni d’Ors, qui n’est pas venu à Cadaquès depuis cinquante ans, vient me rendre visite entouré d’amis. Il est attiré par le mythe de la Lídia de Cadaqués. Il sera sans doute possible que nos deux livres sur le même sujet paraissent simultanément. En tout cas, le sien vaguement esthète et pseudo-platonicien ne pourra que faire briller les arrêtes réalistes et hyper cubistes de ma “bien plantada”. »

 

Celle-ci était une villageoise, veuve de Nando, un brave marin aux yeux bleus et sereins.

D'Ors-Xènius avait passé l'été, à l'âge de vingt ans, dans la maison de Lídia…" 

 

"L'esprit prédisposé à la poésie, elle fut émerveillée par les conversations inintelligibles des intellectuels catalans…" Le titre du futur livre, non envisagé lors du séjour, fut trouvé quand l'auteur se rappela sa première réaction, à la vue, de Lídia : 

"Regarde-moi cette Lídia comme elle est bien plantée !"

 

Mais qui était donc cette femme qui ne laissait personne indifférent ? LIDIA Noger i Sabà, fille d'une certaine Sabana...

 

(à suivre)

 

JPB juillet 2019

 

 

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22 juillet 2019 1 22 /07 /juillet /2019 10:35
Cadaquès (C) J.P.B. - E.D'Ors - Manolo (Catalane assise, Céret) - Maillol -
Cadaquès (C) J.P.B. - E.D'Ors - Manolo (Catalane assise, Céret) - Maillol -
Cadaquès (C) J.P.B. - E.D'Ors - Manolo (Catalane assise, Céret) - Maillol -
Cadaquès (C) J.P.B. - E.D'Ors - Manolo (Catalane assise, Céret) - Maillol -
Cadaquès (C) J.P.B. - E.D'Ors - Manolo (Catalane assise, Céret) - Maillol -
Cadaquès (C) J.P.B. - E.D'Ors - Manolo (Catalane assise, Céret) - Maillol -

Cadaquès (C) J.P.B. - E.D'Ors - Manolo (Catalane assise, Céret) - Maillol -

Feuilleton de l'été : La LIDIA de CADAQUES, sorcière, amie de Dali, Lorca, Eugenio D'ORS…

 

 

1. Le contexte - Le mouvement NOUCENTISTE

 

Une Catalogne éternelle, idéale, enracinée dans un paysage méditerranéen champêtre - Maillol, Manolo, M. Denis...

 

 

 

Il s'agit, fin 19°/Début 20° siècle, d'un mouvement idéologique, qui se réclame du "siècle nouveau".Un nationalisme catalan plus artistique que politique…

Il faut créer une nouvelle culture pour un nouveau pays; c'est l'initiative de XENIUS, le journaliste et écrivain Eugenio d'Ors.

 

Promouvoir la liberté sociale, politique et intellectuelle en Catalogne, contre un Etat autoritaire et centralisateur. Le mouvement affirme le rôle de l'intellectuel dans la vie de la cité et une réforme artistique face au modernisme décadent.

 Il pose la nécessité du classicisme (la Grèce antique) et de l'humanisme (héritage de la Renaissance italienne),par la médiation du méditerranéisme : projet d'une cité future, organisée par les arts. Les valeurs sont l'ordre, la mesure, la plénitude, l'équilibre…

 

*Le contexte de la Génération de 1898: face à la "décadence" de l'Espagne, sursaut de rénovation et quête d'identité.

En 1911, D'Ors publie l'Almanach des Noucentistes et son roman La Ben Plantada (Barcelone, 1911). l'écrivain y expose la philosophie concrète du mouvement, genre entre dialogue platonicien et récit allégorique. Le narrateur décrit une jeune femme, Teresa, incarnation de la terre catalane, enracinée dans le monde rural, avec des images de l'art noucentiste : une femme plantureuse, des paysages côtiers, des scènes champêtres, etc…

 

 

*En 1909, débutent les fouilles du site d'Ampurias : c'est la création du mythe d'une Catalogne grecque…

Il s'agit désormais d'abandonner les références historicistes et ornementales u Modernisme : le style nouveau est fondé sur une modernité simple, épurée. 

 

Quelques exemples d'oeuvres noucentistes : les fresques de Torres-Garcia (le muralisme) au palais de la Generalitat de Barcelona; thèmes d'une Catalogne éternelle, d'une Arcadie peuplée de muses. C'est une esthétique néo-classique (Maillol/Maurice Denis), un style allégorique, des références à l'Antique (par exemple, l sculptures de Clarà, Casanovas, Manolo, artistes se réclamant de la statuaire grecque et égyptienne.

 

La sculpture est un "art du silence" (phrase de Gide à propos des statues de Maillol), incarnant de façon atemporelle, la beauté impassible : pas d'anecdote, ni de fonction du portrait, célébration symbolique d'une Catalogne idéale et du méditerranéisme auquel Maillol a été nourri dès 1905. 

 

C'est une approche formelle du motif, une quête de perfection plastique.

 

Chez E. D'Ors, le lyrisme est idéaliste, allégorique. Viendra bientôt Togores, et sa réflexion sur le réalisme et le monde contemporain. Va naître un classicisme moderne…

 

JPB...

 

Livre de J.P.Bonnel : en librairie ou par  mail (13 euros) :

jean-pierre.bonnel@orange.fr

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20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 12:27
OpérArgelès -

OpérArgelès -

 

Un grand moment à Argelès avec l’opéra bouffe l’Elixir d’amour, puis 2 heures musicales avec les professeurs et les élèves de la master classe de chant d’Argelès.

Bravo, M. Le maire d'Argelès !!!

 

*L’Elixir d’amour à Argelès sur Mer

 

L’arrivée de 34 musiciens asiatiques à Argelès sur Mer le 16 juillet prochain enclenchera la 6èmeédition du Festival International d’Art Lyrique d’Argelès, le FIALA, qui durera jusqu’au 28 juillet compris. Il comportera une master classe de chant dirigée par le baryton chinois Heng Shi à l’école de musique et fournira deux représentations d’opéras : l’Elixir d’amour de Gaetano Donizetti et le Faust de Charles Gounod. L’ensemble du FIALA est placé sous l’égide de l’association des Amis d’Alain Marinaro, en partenariat avec la Ville.

 

 

L’Elixir d’amour est un Opéra Bouffe en 2 Actes composé par Gaetano Donizetti en 1832 sur le livret de Felice Romani, d’après un livret d’Eugène Scribe. Considéré comme un des opéras bouffes les plus réussis, il réalise un équilibre parfait entre l’efficacité comique du livret et la subtilité de l’écriture musicale. On y retrouve les principales caractéristiques du genre, mais Donizetti s’affranchit du modèle rossinien pour explorer le champ de la comédie sentimentale comme en témoigne le traitement des deux protagonistes, Nemorino et Adina. C’est dans cet équilibre particulier entre la farce et la peinture romantique du sentiment amoureux que résident l’originalité et la magie de cet opéra.

 

La distribution fait appel à des artistes professionnels :

 

le ténor Sébastien Gabillat tiendra le rôle de Nemorino, jeune villageois naïf et tendre,

la soprano chinoise WanZhou Heng sera la belle et riche Adina,

le baryton coréen ChangHan Lim jouera le sergent Belcore,

le baryton chinois Heng Shi, grand prix de Marmande 2006, incarnera le Dr Dulcamara, un charlatan ambulant.

 

Paysannes et paysans, villageoises et villageois, soldats…seront joués par les stagiaires de la master classe de chant. Heng Shi qui exerce à Shanghai les fonctions de directeur artistique de l’Opéra comique et de professeur de chant au Conservatoire assurera la mise en scène.Yue Shi, son épouse, accompagnera l’opéra sur un grand Steinway de concert fourni parDelmas Musique. Les surtitres seront conçus par Clav’Alliance, les éclairages et la sonorisation par Expériences SARL.

 

L’Elixir d’amour sera représenté le samedi 20 juillet à 22h00 sur la place Gambetta qui vient d’être rénovée et inaugurée pour sa nouvelle orientation culturelle. L’accès est libre et gratuit. Un vaste parking, également gratuit, jouxte la place Gambetta. 

 

Cette soirée sera précédée, de 18h30 à 21h30, d’une sorte de mise en bouche lyrique réalisée par 5 petits groupes de chanteurs et accompagnateurs en 3 sites du centre ville :

 

Place de la République, devant l’école de musique,

Parvis de l’église,

Place dels Valls à l’extrémité de l’avenue de la libération,

 

 

* Les plus beaux airs d’opéra au festival AMusikenVignes

Parmi les participants de la master class de chant lyrique d’Argelès sur Mer, plusieurs ont atteint un niveau professionnel. Leur directeur, Heng Shi, en a choisi une dizaine pour composer avec lui un feu d’artifice d’airs d’opéras, de duos, de trios, tous accompagnés au piano par son épouse Yue Shi. Mozart y côtoie Bizet, Gounod, Donizetti, Puccini. On pourra les entendre :

 

le lundi 22 juillet à 18h30à Banyuls dels Aspres, dans l’une des salles du beau Domaine Montana, admirablement tenu par son propriétaire Patrick Saurel,

 

le mardi 23 juillet à 18h30au Soler, dans la chapelle que les Nadal ont récemment réhabilitée au sein du château Nadal-Hainaut.

Dans les 2 cas, l’entrée coûtera 7 € et elle donnera droit, en plus du plaisir musical, à une dégustation gratuite des vins du producteur. Quel bonheur de découvrir ces superbes demeures, ces vins capiteux et ces moments musicaux pleins de surprises !

 

contact : 04 68 89 65 96

 

LE BEL été :

 

Tout le monde écrit "je te souhaite un bel été" ! Cette phrase est à la mode, cet été...Pourquoi ? Qui a lancé la formule..?

 

 

Le Bel Été sur Amazon.fr 

 

 

En littérature :

Cesare Pavese

Michel Arnaud (Traducteur)

ISBN : 2070299260 

Éditeur : GALLIMARD (21/04/1978)

 

Résumé :

À lire certaines pages du Bel Été, les premiers films de Fellini reviennent en mémoire: fins de nuits blêmes, dialogues décousus, visages creusés par une lumière d'aube. Mais les rires s'éteignent vite chez Pavese. En ville comme à la campagne, on étouffe, on cherche vainement son bonheur, sa délivrance au contact des autres, on parle comme on grifferait la pierre des immeubles ou la terre des collines, ces ombres noires, froides et muettes. Jeunes, par petits groupes, les personnages de Pavese glissent, se heurtent, s'étreignent, se repoussent, papillons voletant sans but ni espoir. La vie file insaisissable entre les doigts. L'écriture seule demeure, pure et subtile, qui avec Entre femmes seules prend relief, épaisseur : en elle une voix s'affirme, où le poète semble trouver sa paix, pour mieux apprivoiser, peut-être, cette mort qui viendra le cueillir, un an plus tard. 

 

 

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