Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 10:39
Nicole Yrle : esclaves à Perpignan - Conf sur la migraine - Gaspard Claus, solo - Littérature à Torcatis -  Baroque, Graines à Paulilles
Nicole Yrle : esclaves à Perpignan - Conf sur la migraine - Gaspard Claus, solo - Littérature à Torcatis -  Baroque, Graines à Paulilles
Nicole Yrle : esclaves à Perpignan - Conf sur la migraine - Gaspard Claus, solo - Littérature à Torcatis -  Baroque, Graines à Paulilles
Nicole Yrle : esclaves à Perpignan - Conf sur la migraine - Gaspard Claus, solo - Littérature à Torcatis -  Baroque, Graines à Paulilles

www.librairietorcatis.com
Mars 2022 

 

 

 

Jeudi 24 mars
  à 18h00
à la librairie Torcatis

Rencontre-poésie pulsée
avec
Anna Serra


A la découverte de la poésie d'Anna Serra à travers un voyage dans ses trois derniers ouvrages publiés aux éditions Lanskine et notamment La Claire Caresse, recueil de poème en catalan et français qui chante son expérience au prieuré de Serrabona.

Anna Serra est née en 1988 à Perpignan. Elle est poète, auteure et traductrice de poésie catalane et exploratrice des oralités du poème à travers des performances. En 2017 elle initie deux oeuvres collectives pour donner de la force sensible aux pratiques orales et sonores de la poésie : la revue OR, revue papier avec une application de réalité augmentée et Radio O, un lecteur continu de poésies et de musique. Aujourd’hui Anna fait pousser une association de poésie dans une ferme du Morvan. 

 

 

 

 

Samedi 26 mars
à 12h
à l'hôtel Pams

Conférence avec
Stéphanie Reiss
Scientifique et artiste

"Eau précieuse, eau vitale, une ressource qu'il faut protéger"

Stéphanie Reiss a publié en novembre 2021 un livre de photographies artistiques sur l'eau : " Eau, un regard et des mots" paru aux ed. La Martinière
Ses photographies soulignent à quel point la nature est une ressource précieuse et mettent en valeur la beauté de l'eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

VENDREDI 25 MARS 2022 DE 17:00 À 18:00

Conférence : La migraine

Caserne Gallieni

Évènement de SASL des P-O

Caserne Gallieni

Durée : 1 h

Public  · Tout le monde (avec ou sans compte Facebook) gratuit.

Depuis l’Antiquité de brillants esprits ont cherché à établir la sémiologie et les mécanismes de la migraine. L’Histoire a été jalonnée de migraineux célèbres comme Jules César, Jean Calvin ou encore Napoléon...La recherche d’un soulagement chez les Assyro-Babyloniens leur faisait invoquer le Dieu Tiu ou encore les saints guérisseurs depuis la Chrétienté. Longtemps, l’arsenal thérapeutique se résuma au quinquina et au café.

Aujourd’hui, la migraine est une question de santé publique. Nous savons que sa prévalence est de 18 % chez la femme et de 8 % chez l’homme. C’est donc un très intéressant thème que le Dr. Marc Bailbé. Né à Perpignan il y a 53 ans, il a fait des études de médecine à Montpellier, interne puis chef de clinique-assistant au CHU de Poitiers dans le service du Pr. Roger Gil. Bien connu des Perpignanais, il est installé depuis janvier 2002 comme neurologue libéral à Perpignan, succédant au Dr. Pierre Huc. 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 12:10
LE     MONASTIR   DEL   CAMP   66300 PASSA                   Sauver Le RACOU - Rafael ALBERTI -  En solidarité avec l'Ukraine : art et musique à Monastir Del Camp/Passa
LE     MONASTIR   DEL   CAMP   66300 PASSA                   Sauver Le RACOU - Rafael ALBERTI -  En solidarité avec l'Ukraine : art et musique à Monastir Del Camp/Passa

a Federico


 

  • En esta noche en que el puñal del viento
    acuchilla el cadáver del verano,
    yo he visto dibujarse en mi aposento
    tu rostro oscuro de perfil gitano.

    Vega florida. Alfanjes de los ríos,
    tintos en sangre pura de las flores.
    Adelfares. Cabañas. Praderíos.

    Por la sierra, cuarenta salteadores.

    Despertaste a la sombra de una oliva,
    junto a la pitiflor de los cantares.
    Tu alma de tierra y aire fue cautiva…

    Abandonando, dulce, sus altares,
    quemó ante ti una anémona votiva
    el ángel de los cantos populares. 

A FEDERICO

  •  Cette nuit où le poignard du vent  
  • sabre le cadavre de l’été, 
  • j’ai vu dans ma chambre se dessiner 
  • ton visage brun au profil gitan. 
  •   
  • La plaine fleurie. Les fleuves, cimeterres 
  • rougis par le sang virginal des fleurs. 
  • Lauriers-roses. Cabanes. Prairies. 
  •   
  • Dans la sierra, quarante brigands. 
  •   
  • Tu t’es réveillé à l’ombre d’un olivier, 
  • avec près de toi la fleur des comptines. 
  • Ton âme de terre et brise, captive…
  •  
  •   Abandonnant, très doux, ses autels,
  • l’ange des chants populaires a brûlé
  • devant toi une anémone votive.  
  •  
  • Rafael Alberti

gérard LLORCA <collectifacvi@framalistes.org>
Date: mar. 22 mars 2022 à 19:47
Subject: [collectifacvi]
pétition - sauvez le Racou

Pétition pour le Racou à signer et à diffuser lien ci dessous

 

 https://www.change.org/p/maire-d-argelès-sur-mer-sauvez-le-racou-non-à-l-extension-de-port-argelès 

 

                                            LE   SAMEDI  26  MARS  2022

  LE     MONASTIR   DEL   CAMP   66300 PASSA

 

                                     En solidarité avec l'Ukraine et ses enfants

              CHOEUR  VEUS  ASPRES                                        REINE  JACQUEMONT

,,,,,,,,               de St-Jean Pla de Corts                                                    Peinture sur toile                                                         Berthe.     Josée      Heidi

                                  Artistes et Amis du Monastir

  vous invitent à participer à cette journée UNICEF -UKRAINE

                                                          AU PROGRAMME

                                                          

De 14 heures à 19 heures             Visite libre des lieux

                                                      Exposition-vente au profit des enfants ukrainiens

                                  (règlement par chèque à l'ordre de UNICEF FRANCE recommandé )

             Un reçu fiscal déductible des impôts sera délivré à chaque participant

 

16 heures       Concert des voix polyphoniques  « Les Veus Aspres »   participation libre

             Pour clôturer la journée un apéritif sera offert dans la salle d'exposition   au cours duquel

        

             2   tableaux de Reine Jacquemont  seront vendus aux enchères

                                                   1/        le Triptyque

                                                   2/        Le févier 3 épines du Monastir

Toutes les sommes récoltées ce 26 mars 2022 seront intégralement reversées à l'Unicef  

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2022 1 21 /03 /mars /2022 09:55
Arts : Collection à 100mètresdu centredumonde - Baroque au Palais de verre - Le livre et la correspondance à Canet -
Arts : Collection à 100mètresdu centredumonde - Baroque au Palais de verre - Le livre et la correspondance à Canet -
Nematis
 
 
3, avenue de Grande Bretagne. 66000 PERPIGNAN
www.acentmetresducentredumonde.com 
contact@acmcm.fr / 04 68 34 14 35
 
 
Prolongation de l'exposition          COLLECTIon COLLECTIve ACMCM
Jusqu'au 03 Avril 2022
Du mardi au dimanche / De 14h à 18h
 
 
 
Cette exposition de la COLLECTIon COLLECTIve nous propose une véritable anthologie d'une manière personnelle d'envisager la peinture et l'art dans une perspective résolument contemporaine et internationale. Les œuvres, réunies depuis les années 60 jusqu'à nos jours, offrent un large échantillon de la peinture européenne actuelle.
 
Commissaires de l'exposition: Artur HERAS et Josep SALVADOR
 
 
 
 
 
Bien avant l’inauguration du Centre d’Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde en juin 2004, a germé dans 
l’esprit du concepteur initial de la structure Vicent Madramany (1946-2018), l’idée originale et symbolique de la création d’une COLLECTIon COLLECTIve.
 
Cette collection s’est développée et enrichie au cours des dernières années dans le Centre d'Art Contemporain Àcentmètresducentredumonde grâce à un groupe de mécènes et d'amis passionnés.
 
Vidéo exposition: https://youtu.be/M3wDJQ6nMxM
 
 
 
35 ARTISTES CONTEMPORAINES DE LA SCÈNE INTERNATIONAL:
 
Valerio ADAMI / Camila ADAMI / Pat ANDREA / Rafael ARMENGOL / Georges AYATS / Tony BEVAN / Tania BLANCO / Manuel BOIX / Claudia BUSCHING / Marcos CARRASQUER / Francesca CARUANA / Ernesto CASERO / Javier CHAPA / Vincent CORPET / Serge FAUCHIER / Carolina FERRER / Dominique GAUTHIER / Josep GUINOVART / Artur HERAS / Jean LE GAC / Mohamed LEKLETI / Chema LOPEZ / Rosa LOY / LUCEBERT / Florence OBRECHT / Axel PAHLAVI / Simon PASIEKA / Stéphane PENCREAC'H / Adrià PINA / Till RABUS / Mery SALES / Ben VAUTIER / Claude VIALLAT / Davor VRANKIC / Santiago YDAÑEZ
 
En partenariat avec LA MARINA de Valencia (Espagne)
 
Partager cet article
Repost0
20 mars 2022 7 20 /03 /mars /2022 11:21
Algérie/Evian - Mémoire/Mémorial - Rivesaltes/Perpignan...Nicolas LEBOURG

* Suite à l'éternelle polémique sur les accords d'Evian, les drapeaux en berne à Perpignan...Retour sur l'Histoire avec ce texte magistral de N. Lebourg :

 

Ce que signifie la haine du 19 mars 1962

 

Nicolas Lebourg

 

FranceHistoire 19.03.2015 - 14 h 21

 

rivesaltescamp.jpg

Le camp de Rivesaltes. Yeza via Wikimedia Commons.

 

* Lire :

LA NOUVELLE GUERRE D'ALGÉRIE N ' A U R A P A S L I E U

 

** La décision de Robert Ménard de débaptiser une rue commémorant les accords d'Evian n'est pas un phénomène isolé, mais un geste qui permet d’éclairer la tentation national-populiste et notre propre rapport à notre histoire.

 

Débaptisée le week-end dernier par le maire de Béziers Robert Ménard, la rue du 19 mars 1962 se nomme désormais «rue Commandant Hélie-de-Saint-Marc (1922-2013)», en référence à une des figures du combat pour l’Algérie française. Ce n’est pas là un épiphénomène renvoyant à de foutraques obsessions de l’extrême droite. Robert Ménard est un homme adapté à son terrain, mais son hostilité à la date du 19 mars (qu'il a également manifestée en mettant en berne les drapeaux de sa ville) permet de comprendre bien des enjeux travaillant la société française dans son ensemble. Comprendre son geste permet d’éclairer la tentation national-populiste bien au-delà des milieux sensibles à la thématique «Algérie française», et également de questionner notre rapport social à cet épisode colonial, dorénavant obsessionnel en nos mémoires.

 

Le 19 mars est-il la fin de la Guerre d’Algérie?

Devant un parterre de 2.000 personnes venues de tout le sud de la France, l’ancien président de Reporters sans frontières s’est exclamé:

 

«Oser dire, oser laisser penser que la guerre, oui, la guerre d’Algérie, s’est terminée le 19 mars, le jour de la signature des accords d’Evian, n’est pas seulement un mensonge, c’est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous ceux –pieds-noirs, harkis, jeunes du contingent– qui ont été torturés, qui ont été émasculés, qui ont été tués, qui ont disparu après cette date, après cette capitulation, après cet abandon.»

 

D’emblée, on remarque que la nostalgie Algérie française revendique désormais le terme de «guerre», alors même qu’il a fallu attendre 1999 pour que la France reconnaisse qu’il s’est agi d’une «guerre» et non d’«opérations de maintien de l'ordre». La crispation n’est donc pas exempte d’ouverture, même si le terme «guerre» paraît surtout permettre de mettre en cause l’abandon à l’ennemi de populations françaises. C’est là le cœur de l’argumentation de la mobilisation contre le 19 mars: les massacres de harkis perpétrés après cette date ne permettraient pas que l’on puisse considérer la guerre comme alors achevée.

 

 

D’un point de vue historique, l’argumentaire n’est guère recevable car les historiens ne fonctionnent pas sur une répartition guerre/paix mais mettent en avant la notion de «sortie de guerre».

Ainsi, après la Libération en 1944, la France a connu des exécutions sommaires, des internements «jusqu’à cessation des hostilités», officiellement promulguée au printemps 1946, l’organisation du ravitaillement, etc. On ne se défait jamais d’un conflit quand on a signé des accords de paix: c’est un processus plus délicat qui mène à l’état de non-belligérance. Le fait que des massacres aient suivi les accords de paix ne constitue donc pas rationnellement un argument pour ou contre la commémoration de cette date. C'est une question politique, mais non historique.

 

Les harkis, une tragédie française

 

En outre, les massacres de harkis et leur sort après leur rapatriement constituent d’épineuses questions. Elles constituent le cœur du propos de Robert Ménard, qui lie ainsi diverses thématiques:

«Nous sommes ici pour dire tout cela à ceux qui armaient le bras des assassins, des bourreaux des Français d’Algérie. Des assassins, des bourreaux qui nourrissent encore aujourd’hui une haine à l’égard de la France, de ses valeurs, de son histoire, de ses combats, de sa civilisation. Une haine qui pousse certains à abattre des journalistes parce qu’ils sont journalistes, à abattre des policiers parce qu’ils sont policiers, à abattre des Juifs parce qu’ils sont juifs. Cette haine de la France est comme une insulte, comme une gifle pour d’autres musulmans, pour nos amis musulmans, pour nos frères harkis, eux qui ont choisi la France, qui sont morts pour la France. Eux qui ont été massacrés, certains écorchés vifs, ébouillantés. Eux qui ont été abandonnés sur ordre de l’État français, livrés à la vindicte du FLN.»

 

Ceux qui armaient

le bras

des assassins,

des bourreaux

des Français d’Algérie.

Des assassins,

des bourreaux

qui nourrissent encore aujourd’hui une haine à l’égard de la France

Robert Ménard

 

Qu’en fut-il précisément du sort des harkis? Les associations harkis ont sanctuarisé le chiffre de 150.000 personnes assassinées; un bilan fin est encore délicat à construire. Spécialiste des harkis, l’historien Abderahmen Moumen explique que le chiffre de 150.000 victimes «provient d’une péréquation à partir des chiffres du rapport de 1963 de l’ancien sous-préfet d’Akbou, qui estimait que le bilan des massacres dans son ancien arrondissement était situé entre 1.000 et 2.000 victimes: en multipliant ces chiffres par le nombre des 72 arrondissements de l’Algérie, on a abouti aux chiffres de 72.000 morts, selon la version basse, ou 144.000 morts selon la version haute, chiffre aussitôt arrondi à 150.000». Les historiens travaillant sur cette question ne sont pas encore parvenus à une estimation faisant consensus, faisant varier les bilans des massacres de 10.000 à 70.000 personnes.

 

Les harkis ont ensuite été victimes de politiques d’ostracisme. Si on ignore plus guère les difficultés qui furent souvent les leurs pour rejoindre la métropole, le traitement des harkis arrivés à destination demeure trop souvent méconnu. La nationalité française ne leur fut pas reconnue d’emblée: regroupés dans des camps de transit, ils durent la réclamer.

 

Les harkis, des indésirables?

 

Les camps pour harkis étaient parfois d’anciens camps d’internement récupérés. Selon les calculs d’Abderahmen Moumen, le plus grand site fut celui de Rivesaltes (juste à côté de Perpignan, pas très loin de Béziers), où avaient précédemment été concentrés des républicains espagnols, des juifs européens, des collaborateurs, des soldats allemands prisonniers de guerre et, juste avant, des nationalistes algériens –pour le lecteur soucieux de l'ensemble de cette histoire, je me permets de renvoyerà Rivesaltes, le camp de la France, que je viens de publier avec Abderahmen Moumen.

 

22.000 harkis y transitèrent entre septembre 1962 et décembre 1964. Des familles y demeurèrent jusqu’en 1977. Elles n'étaient ni internées, ni autonomes. Les personnes étaient plus traitées comme des réfugiés algériens que comme des français. Un abyssal mépris les couvrait, les échanges épistolaires entre administrations n’hésitant pas à les parler d’«incasables», de «déchets», d’«irrécupérables». Leurs prédécesseurs espagnols de 1939 étaient eux dits «indésirables». Dans une société désintéressée du sort des populations recluses, l’État donne libre cours à sa puissance biopolitique.

 

L’extrême droite sait toujours aujourd’hui mobiliser la représentation des «communistes porteurs de valise» et des «traîtres gaullo-communistes qui abandonnèrent les harkis». Tout est mis dans un même sac de manière à mobiliser contre la gauche le segment correspondant du corps électoral, méthode de toujours, qui n’a pas attendu l’invention du slogan «UMPS».

 

Mais, il est vrai que le Parti communiste français fit alors feu de tout bois. Ainsi, à propos du centre de Rivesaltes, la presse du parti n'hésita pas à titrer entre autres «Rivesaltes. Que compte faire le conseil municipal pour nous débarrasser des harkis» ou «Rivesaltes aura-t-elle une municipalité harki?». L'anti-impérialisme venait servir d'excuse à la péjoration ethnique, en un ton ayant peu à envier à celui de la presse d'extrême droite lorsqu'il s'agissait de fustiger les républicains espagnols rassemblés dans les camps français en 1939.

 

Les rapatriés, une cible politique convoitée

Mais, pour l'extrême droite actuelle, la thématique de l'abandon des harkis permet tout à la fois de se faire le chantre d'un patriotisme de contrat social et de faire passer un virulent message contre la présence d'origine arabo-musulmane en France. On le voit dans le discours de Robert Ménard, avec son saisissant raccourci qui mène des nationalistes algériens aux terroristes islamistes. Ménard n'hésite pas non plus dans son discours à proclamer: «colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement». L'analogie historique sert ici à légitimer la critique ethnique, avec une référence codée mais transparente au thème du «grand remplacement» –une thématique présente dans l'extrême droite radicale depuis des décennies, mais qui a su trouver le succès récemment, en lui soustrayant le fait que ce remplacement était jusque là censé être l’œuvre du complot juif.

 

Il n'y a pas qu'à Béziers que l'on se soucie de manier la mémoire de la guerre d'Algérie à des fins politiques. Les rapatriés, harkis et pieds-noirs, ont fait souche, principalement sur le littoral méditerranéen. L'Ifop a calculé que ce segment représentait 12% du corps électoral en Languedoc-Roussillon et 15% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Chacun cherche cette manne. A Perpignan, la mairie UMP n'est pas moins hostile à la commémoration du 19 mars que celle de Béziers: longtemps appuyée sur la clientèle pied-noir, elle est entrée en concurrence sur ce terrain tant avec le FN qu'avec le PS. Ce sont les élus départementaux puis régionaux de ce dernier parti qui ont initié un projet de Mémorial de Rivesaltes qui ouvrira en septembre, avant les régionales. C'est là qu'une semaine avant le premier tour de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy était venu, en tant que président de la République, reconnaître au nom de la France la tragédie harki, avant que le candidat Sarkozy ne fasse le soir même un meeting extrêmement virulent contre l'immigration et l'islamisme.

 

 

La fabrique des mémoires

rivesaltesveteran.jpg

Un vétéran lors de la visite de Nicolas Sarkozy au camp de Rivesaltes, le 14 avril 2012.

REUTERS/Pascal Parrot.

 

Avec Abderahmen Moumen, nous avions bien suivi ces opérations, ayant été tous deux contactés pour savoir si nous accepterions de servir de guide au président.

J'étais allé finalement observer la contre-manifestation du FN. Quand Marine Le Pen et Louis Aliot sont allés diverses fois déposer des gerbes au souvenir des harkis sur le camp de Rivesaltes, je m'y suis aussi rendu. J'ai demandé à Marine Le Pen quelles leçons de l'histoire signifiait pour elle ce camp ouvert pour des républicains espagnols et fermé en 2007, le centre de rétention administrative pour immigrés clandestins qui y était ayant été déplacé, et agrandi, pour ne pas entrer en résonance avec le futur mémorial. Elle m'a réprimandé, s'exclamant qu'elle n'avait pas de leçons à recevoir, alors que ma question était tout à fait sincère (et que je me la pose toujours).

 

La mémoire n'est pas un phénomène spontané. Quand on étudie son histoire, on se rend compte qu'elle est une coproduction entre des institutions politiques et des groupes de la société civile. Quand il y a un segment électoral et un tissu associatif, comme dans le cas harki, peut émerger une mémoire, et on peut s'appuyer sur celle-ci pour construire une dynamique politique. Quand il n'y a pas de tissu associatif, les faits demeurent dans l'oubli ordinaire (il n'existe pas de «mémoire» des nationalistes algériens emprisonnés à Rivesaltes avant que n'y soient les harkis, ou des militaires coloniaux guinéens et indochinois qui y partagèrent un temps le sort de ces derniers).

 

La mémoire fonctionne comme un marché, avec des acteurs qui y visent à la concentration des capitaux sociaux. On a là une poursuite de l'histoire sociale, traçant une logique structurelle entre les phases du camp de Rivesaltes jusqu'à sa mise en mémoires –ce pourquoi nous avons traité ainsi la question de ses mémoires, plutôt que de rentrer dans une étude de l'émergence de son musée: c'eût été, en ce dernier cas, s'intéresser à sa production et sa réalisation, par exemple aux modalités de ses contrats publics, question certes légitime, mais déplaçant la focale.

 

Sur la question de la défense des rapatriés d'Algérie, l'extrême droite a une longue pratique. L'UMP et le FN se disputent la clientèle.

 

Les socialistes ont accompagné la production d'une mémoire républicaine espagnole en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, mais essayent également d'investir ce champ –tant et si bien que nous en eûmes certains, l'autocollant «Je suis Charlie»  fraîchement collé, affirmant qu'ils ne voulaient pas voir publier notre ouvrage sur Rivesaltes, estimant que leur position quant à cet objet devait leur assurer le monopole de la production à son sujet... sans bien saisir que cette réclamation faisait démonstration de notre très pondéré et magnanime propos quant au fonctionnement des mémoires comme un marché.

La dynamique autoritaire

Le lieu

de l’ostracisme

est un lieu «autre» qui permet

la production

d’un espace public «normal»

 

Néanmoins, l'articulation identité-autorité fonctionne pleinement au bénéfice politique de l'extrême droite. On comprend dès lors bien le positionnement de Robert Ménard, qui n'avait pas fait mystère de sa fibre pied-noir durant la campagne des municipales. Peu auparavant, il avait publié un ouvrage intitulé Vive l'Algérie française! Béziers est une ville en grande difficulté: comme nous le rappelions dans une note publiée avant les élections municipales, 33% de la population y vit sous le seuil de pauvreté. L'équipe élue ne change pas le vécu social. Elle se sert de signes d'identité et d'autorité: ainsi des buzz organisés autour de la crèche de Noël placée dans l’hôtel de ville, ou des provocatrices affiches quant à l'armement de la police municipale... ou de cette opération quant au 19 mars. L'absence d'impact du politique sur les réalités socio-économiques est ici clairement compensée par une offre de signes en charge de réassurer la cohésion du groupe ethno-national majoritaire.

 

L'usage politique de la mémoire, pointant ici du doigt les personnes originaires des mondes arabo-musulmans, poursuit la dynamique dont furent en fait victimes les harkis eux-mêmes: la mise à l'écart de groupes minoritaires au bénéfice de l'unitarisme autoritaire. Il y a là une logique, quant on songe que l'histoire d'un camp comme celui de Rivesaltes nous montre que l’ostracisme de communautés dont le sort indiffère la société permet de générer du consensus grâce à sa démonstration d'une puissance biologique régulatrice. Le lieu de l’ostracisme est un lieu «autre» qui permet la production d’un espace public «normal». L'admonestation publique des minorités a des finalités proches. Cette question-là balaye le social, réenchante la politique aux yeux d'une partie de nos compatriotes. Elle paraît réaffirmer un semblant de récit groupal et de volontarisme des autorités. C'est pourquoi, ces jours-ci, à Béziers et ailleurs, ils iront manifester contre le 19 mars. C'est pourquoi, ces jours-ci, à Béziers et ailleurs, ils iront voter Front national.

Nicolas Lebourg

D’emblée, on remarque que la nostalgie Algérie française revendique désormais le terme de «guerre», alors même qu’il a fallu attendre 1999 pour que la France reconnaisse qu’il s’est agi d’une «guerre» et non d’«opérations de maintien de l'ordre». La crispation n’est donc pas exempte d’ouverture, même si le terme «guerre» paraît surtout permettre de mettre en cause l’abandon à l’ennemi de populations françaises. C’est là le cœur de l’argumentation de la mobilisation contre le 19 mars: les massacres de harkis perpétrés après cette date ne permettraient pas que l’on puisse considérer la guerre comme alors achevée.

 

 

D’un point de vue historique, l’argumentaire n’est guère recevable car les historiens ne fonctionnent pas sur une répartition guerre/paix mais mettent en avant la notion de «sortie de guerre».

Ainsi, après la Libération en 1944, la France a connu des exécutions sommaires, des internements «jusqu’à cessation des hostilités», officiellement promulguée au printemps 1946, l’organisation du ravitaillement, etc. On ne se défait jamais d’un conflit quand on a signé des accords de paix: c’est un processus plus délicat qui mène à l’état de non-belligérance. Le fait que des massacres aient suivi les accords de paix ne constitue donc pas rationnellement un argument pour ou contre la commémoration de cette date. C'est une question politique, mais non historique.

 

Les harkis, une tragédie française

 

En outre, les massacres de harkis et leur sort après leur rapatriement constituent d’épineuses questions. Elles constituent le cœur du propos de Robert Ménard, qui lie ainsi diverses thématiques:

«Nous sommes ici pour dire tout cela à ceux qui armaient le bras des assassins, des bourreaux des Français d’Algérie. Des assassins, des bourreaux qui nourrissent encore aujourd’hui une haine à l’égard de la France, de ses valeurs, de son histoire, de ses combats, de sa civilisation. Une haine qui pousse certains à abattre des journalistes parce qu’ils sont journalistes, à abattre des policiers parce qu’ils sont policiers, à abattre des Juifs parce qu’ils sont juifs. Cette haine de la France est comme une insulte, comme une gifle pour d’autres musulmans, pour nos amis musulmans, pour nos frères harkis, eux qui ont choisi la France, qui sont morts pour la France. Eux qui ont été massacrés, certains écorchés vifs, ébouillantés. Eux qui ont été abandonnés sur ordre de l’État français, livrés à la vindicte du FLN.»

 

Ceux qui armaient

le bras

des assassins,

des bourreaux

des Français d’Algérie.

Des assassins,

des bourreaux

qui nourrissent encore aujourd’hui une haine à l’égard de la France

Robert Ménard

 

Qu’en fut-il précisément du sort des harkis? Les associations harkis ont sanctuarisé le chiffre de 150.000 personnes assassinées; un bilan fin est encore délicat à construire. Spécialiste des harkis, l’historien Abderahmen Moumen explique que le chiffre de 150.000 victimes «provient d’une péréquation à partir des chiffres du rapport de 1963 de l’ancien sous-préfet d’Akbou, qui estimait que le bilan des massacres dans son ancien arrondissement était situé entre 1.000 et 2.000 victimes: en multipliant ces chiffres par le nombre des 72 arrondissements de l’Algérie, on a abouti aux chiffres de 72.000 morts, selon la version basse, ou 144.000 morts selon la version haute, chiffre aussitôt arrondi à 150.000». Les historiens travaillant sur cette question ne sont pas encore parvenus à une estimation faisant consensus, faisant varier les bilans des massacres de 10.000 à 70.000 personnes.

 

Les harkis ont ensuite été victimes de politiques d’ostracisme. Si on ignore plus guère les difficultés qui furent souvent les leurs pour rejoindre la métropole, le traitement des harkis arrivés à destination demeure trop souvent méconnu. La nationalité française ne leur fut pas reconnue d’emblée: regroupés dans des camps de transit, ils durent la réclamer.

 

Les harkis, des indésirables?

 

Les camps pour harkis étaient parfois d’anciens camps d’internement récupérés. Selon les calculs d’Abderahmen Moumen, le plus grand site fut celui de Rivesaltes (juste à côté de Perpignan, pas très loin de Béziers), où avaient précédemment été concentrés des républicains espagnols, des juifs européens, des collaborateurs, des soldats allemands prisonniers de guerre et, juste avant, des nationalistes algériens –pour le lecteur soucieux de l'ensemble de cette histoire, je me permets de renvoyerà Rivesaltes, le camp de la France, que je viens de publier avec Abderahmen Moumen.

 

22.000 harkis y transitèrent entre septembre 1962 et décembre 1964. Des familles y demeurèrent jusqu’en 1977. Elles n'étaient ni internées, ni autonomes. Les personnes étaient plus traitées comme des réfugiés algériens que comme des français. Un abyssal mépris les couvrait, les échanges épistolaires entre administrations n’hésitant pas à les parler d’«incasables», de «déchets», d’«irrécupérables». Leurs prédécesseurs espagnols de 1939 étaient eux dits «indésirables». Dans une société désintéressée du sort des populations recluses, l’État donne libre cours à sa puissance biopolitique.

 

L’extrême droite sait toujours aujourd’hui mobiliser la représentation des «communistes porteurs de valise» et des «traîtres gaullo-communistes qui abandonnèrent les harkis». Tout est mis dans un même sac de manière à mobiliser contre la gauche le segment correspondant du corps électoral, méthode de toujours, qui n’a pas attendu l’invention du slogan «UMPS».

 

Mais, il est vrai que le Parti communiste français fit alors feu de tout bois. Ainsi, à propos du centre de Rivesaltes, la presse du parti n'hésita pas à titrer entre autres «Rivesaltes. Que compte faire le conseil municipal pour nous débarrasser des harkis» ou «Rivesaltes aura-t-elle une municipalité harki?». L'anti-impérialisme venait servir d'excuse à la péjoration ethnique, en un ton ayant peu à envier à celui de la presse d'extrême droite lorsqu'il s'agissait de fustiger les républicains espagnols rassemblés dans les camps français en 1939.

 

Les rapatriés, une cible politique convoitée

Mais, pour l'extrême droite actuelle, la thématique de l'abandon des harkis permet tout à la fois de se faire le chantre d'un patriotisme de contrat social et de faire passer un virulent message contre la présence d'origine arabo-musulmane en France. On le voit dans le discours de Robert Ménard, avec son saisissant raccourci qui mène des nationalistes algériens aux terroristes islamistes. Ménard n'hésite pas non plus dans son discours à proclamer: «colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement». L'analogie historique sert ici à légitimer la critique ethnique, avec une référence codée mais transparente au thème du «grand remplacement» –une thématique présente dans l'extrême droite radicale depuis des décennies, mais qui a su trouver le succès récemment, en lui soustrayant le fait que ce remplacement était jusque là censé être l’œuvre du complot juif.

 

Il n'y a pas qu'à Béziers que l'on se soucie de manier la mémoire de la guerre d'Algérie à des fins politiques. Les rapatriés, harkis et pieds-noirs, ont fait souche, principalement sur le littoral méditerranéen. L'Ifop a calculé que ce segment représentait 12% du corps électoral en Languedoc-Roussillon et 15% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Chacun cherche cette manne. A Perpignan, la mairie UMP n'est pas moins hostile à la commémoration du 19 mars que celle de Béziers: longtemps appuyée sur la clientèle pied-noir, elle est entrée en concurrence sur ce terrain tant avec le FN qu'avec le PS. Ce sont les élus départementaux puis régionaux de ce dernier parti qui ont initié un projet de Mémorial de Rivesaltes qui ouvrira en septembre, avant les régionales. C'est là qu'une semaine avant le premier tour de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy était venu, en tant que président de la République, reconnaître au nom de la France la tragédie harki, avant que le candidat Sarkozy ne fasse le soir même un meeting extrêmement virulent contre l'immigration et l'islamisme.

 

 

La fabrique des mémoires

rivesaltesveteran.jpg

Un vétéran lors de la visite de Nicolas Sarkozy au camp de Rivesaltes, le 14 avril 2012.

REUTERS/Pascal Parrot.

 

Avec Abderahmen Moumen, nous avions bien suivi ces opérations, ayant été tous deux contactés pour savoir si nous accepterions de servir de guide au président.

J'étais allé finalement observer la contre-manifestation du FN. Quand Marine Le Pen et Louis Aliot sont allés diverses fois déposer des gerbes au souvenir des harkis sur le camp de Rivesaltes, je m'y suis aussi rendu. J'ai demandé à Marine Le Pen quelles leçons de l'histoire signifiait pour elle ce camp ouvert pour des républicains espagnols et fermé en 2007, le centre de rétention administrative pour immigrés clandestins qui y était ayant été déplacé, et agrandi, pour ne pas entrer en résonance avec le futur mémorial. Elle m'a réprimandé, s'exclamant qu'elle n'avait pas de leçons à recevoir, alors que ma question était tout à fait sincère (et que je me la pose toujours).

 

La mémoire n'est pas un phénomène spontané. Quand on étudie son histoire, on se rend compte qu'elle est une coproduction entre des institutions politiques et des groupes de la société civile. Quand il y a un segment électoral et un tissu associatif, comme dans le cas harki, peut émerger une mémoire, et on peut s'appuyer sur celle-ci pour construire une dynamique politique. Quand il n'y a pas de tissu associatif, les faits demeurent dans l'oubli ordinaire (il n'existe pas de «mémoire» des nationalistes algériens emprisonnés à Rivesaltes avant que n'y soient les harkis, ou des militaires coloniaux guinéens et indochinois qui y partagèrent un temps le sort de ces derniers).

 

La mémoire fonctionne comme un marché, avec des acteurs qui y visent à la concentration des capitaux sociaux. On a là une poursuite de l'histoire sociale, traçant une logique structurelle entre les phases du camp de Rivesaltes jusqu'à sa mise en mémoires –ce pourquoi nous avons traité ainsi la question de ses mémoires, plutôt que de rentrer dans une étude de l'émergence de son musée: c'eût été, en ce dernier cas, s'intéresser à sa production et sa réalisation, par exemple aux modalités de ses contrats publics, question certes légitime, mais déplaçant la focale.

 

Sur la question de la défense des rapatriés d'Algérie, l'extrême droite a une longue pratique. L'UMP et le FN se disputent la clientèle.

 

Les socialistes ont accompagné la production d'une mémoire républicaine espagnole en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, mais essayent également d'investir ce champ –tant et si bien que nous en eûmes certains, l'autocollant «Je suis Charlie»  fraîchement collé, affirmant qu'ils ne voulaient pas voir publier notre ouvrage sur Rivesaltes, estimant que leur position quant à cet objet devait leur assurer le monopole de la production à son sujet... sans bien saisir que cette réclamation faisait démonstration de notre très pondéré et magnanime propos quant au fonctionnement des mémoires comme un marché.

La dynamique autoritaire

Le lieu

de l’ostracisme

est un lieu «autre» qui permet

la production

d’un espace public «normal»

 

Néanmoins, l'articulation identité-autorité fonctionne pleinement au bénéfice politique de l'extrême droite. On comprend dès lors bien le positionnement de Robert Ménard, qui n'avait pas fait mystère de sa fibre pied-noir durant la campagne des municipales. Peu auparavant, il avait publié un ouvrage intitulé Vive l'Algérie française! Béziers est une ville en grande difficulté: comme nous le rappelions dans une note publiée avant les élections municipales, 33% de la population y vit sous le seuil de pauvreté. L'équipe élue ne change pas le vécu social. Elle se sert de signes d'identité et d'autorité: ainsi des buzz organisés autour de la crèche de Noël placée dans l’hôtel de ville, ou des provocatrices affiches quant à l'armement de la police municipale... ou de cette opération quant au 19 mars. L'absence d'impact du politique sur les réalités socio-économiques est ici clairement compensée par une offre de signes en charge de réassurer la cohésion du groupe ethno-national majoritaire.

 

L'usage politique de la mémoire, pointant ici du doigt les personnes originaires des mondes arabo-musulmans, poursuit la dynamique dont furent en fait victimes les harkis eux-mêmes: la mise à l'écart de groupes minoritaires au bénéfice de l'unitarisme autoritaire. Il y a là une logique, quant on songe que l'histoire d'un camp comme celui de Rivesaltes nous montre que l’ostracisme de communautés dont le sort indiffère la société permet de générer du consensus grâce à sa démonstration d'une puissance biologique régulatrice. Le lieu de l’ostracisme est un lieu «autre» qui permet la production d’un espace public «normal». L'admonestation publique des minorités a des finalités proches. Cette question-là balaye le social, réenchante la politique aux yeux d'une partie de nos compatriotes. Elle paraît réaffirmer un semblant de récit groupal et de volontarisme des autorités. C'est pourquoi, ces jours-ci, à Béziers et ailleurs, ils iront manifester contre le 19 mars. C'est pourquoi, ces jours-ci, à Béziers et ailleurs, ils iront voter Front national.

Nicolas Lebourg

Les harkis ont ensuite été victimes de politiques d’ostracisme. Si on ignore plus guère les difficultés qui furent souvent les leurs pour rejoindre la métropole, le traitement des harkis arrivés à destination demeure trop souvent méconnu. La nationalité française ne leur fut pas reconnue d’emblée: regroupés dans des camps de transit, ils durent la réclamer.

 

Les harkis, des indésirables?

 

Les camps pour harkis étaient parfois d’anciens camps d’internement récupérés. Selon les calculs d’Abderahmen Moumen, le plus grand site fut celui de Rivesaltes (juste à côté de Perpignan, pas très loin de Béziers), où avaient précédemment été concentrés des républicains espagnols, des juifs européens, des collaborateurs, des soldats allemands prisonniers de guerre et, juste avant, des nationalistes algériens –pour le lecteur soucieux de l'ensemble de cette histoire, je me permets de renvoyerà Rivesaltes, le camp de la France, que je viens de publier avec Abderahmen Moumen.

 

22.000 harkis y transitèrent entre septembre 1962 et décembre 1964. Des familles y demeurèrent jusqu’en 1977. Elles n'étaient ni internées, ni autonomes. Les personnes étaient plus traitées comme des réfugiés algériens que comme des français. Un abyssal mépris les couvrait, les échanges épistolaires entre administrations n’hésitant pas à les parler d’«incasables», de «déchets», d’«irrécupérables». Leurs prédécesseurs espagnols de 1939 étaient eux dits «indésirables». Dans une société désintéressée du sort des populations recluses, l’État donne libre cours à sa puissance biopolitique.

 

L’extrême droite sait toujours aujourd’hui mobiliser la représentation des «communistes porteurs de valise» et des «traîtres gaullo-communistes qui abandonnèrent les harkis». Tout est mis dans un même sac de manière à mobiliser contre la gauche le segment correspondant du corps électoral, méthode de toujours, qui n’a pas attendu l’invention du slogan «UMPS».

 

Mais, il est vrai que le Parti communiste français fit alors feu de tout bois. Ainsi, à propos du centre de Rivesaltes, la presse du parti n'hésita pas à titrer entre autres «Rivesaltes. Que compte faire le conseil municipal pour nous débarrasser des harkis» ou «Rivesaltes aura-t-elle une municipalité harki?». L'anti-impérialisme venait servir d'excuse à la péjoration ethnique, en un ton ayant peu à envier à celui de la presse d'extrême droite lorsqu'il s'agissait de fustiger les républicains espagnols rassemblés dans les camps français en 1939.

 

Les rapatriés, une cible politique convoitée

Mais, pour l'extrême droite actuelle, la thématique de l'abandon des harkis permet tout à la fois de se faire le chantre d'un patriotisme de contrat social et de faire passer un virulent message contre la présence d'origine arabo-musulmane en France. On le voit dans le discours de Robert Ménard, avec son saisissant raccourci qui mène des nationalistes algériens aux terroristes islamistes. Ménard n'hésite pas non plus dans son discours à proclamer: «colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement». L'analogie historique sert ici à légitimer la critique ethnique, avec une référence codée mais transparente au thème du «grand remplacement» –une thématique présente dans l'extrême droite radicale depuis des décennies, mais qui a su trouver le succès récemment, en lui soustrayant le fait que ce remplacement était jusque là censé être l’œuvre du complot juif.

 

Il n'y a pas qu'à Béziers que l'on se soucie de manier la mémoire de la guerre d'Algérie à des fins politiques. Les rapatriés, harkis et pieds-noirs, ont fait souche, principalement sur le littoral méditerranéen. L'Ifop a calculé que ce segment représentait 12% du corps électoral en Languedoc-Roussillon et 15% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Chacun cherche cette manne. A Perpignan, la mairie UMP n'est pas moins hostile à la commémoration du 19 mars que celle de Béziers: longtemps appuyée sur la clientèle pied-noir, elle est entrée en concurrence sur ce terrain tant avec le FN qu'avec le PS. Ce sont les élus départementaux puis régionaux de ce dernier parti qui ont initié un projet de Mémorial de Rivesaltes qui ouvrira en septembre, avant les régionales. C'est là qu'une semaine avant le premier tour de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy était venu, en tant que président de la République, reconnaître au nom de la France la tragédie harki, avant que le candidat Sarkozy ne fasse le soir même un meeting extrêmement virulent contre l'immigration et l'islamisme.

 

 

La fabrique des mémoires

rivesaltesveteran.jpg

Un vétéran lors de la visite de Nicolas Sarkozy au camp de Rivesaltes, le 14 avril 2012.

REUTERS/Pascal Parrot.

 

Avec Abderahmen Moumen, nous avions bien suivi ces opérations, ayant été tous deux contactés pour savoir si nous accepterions de servir de guide au président.

J'étais allé finalement observer la contre-manifestation du FN. Quand Marine Le Pen et Louis Aliot sont allés diverses fois déposer des gerbes au souvenir des harkis sur le camp de Rivesaltes, je m'y suis aussi rendu. J'ai demandé à Marine Le Pen quelles leçons de l'histoire signifiait pour elle ce camp ouvert pour des républicains espagnols et fermé en 2007, le centre de rétention administrative pour immigrés clandestins qui y était ayant été déplacé, et agrandi, pour ne pas entrer en résonance avec le futur mémorial. Elle m'a réprimandé, s'exclamant qu'elle n'avait pas de leçons à recevoir, alors que ma question était tout à fait sincère (et que je me la pose toujours).

 

La mémoire n'est pas un phénomène spontané. Quand on étudie son histoire, on se rend compte qu'elle est une coproduction entre des institutions politiques et des groupes de la société civile. Quand il y a un segment électoral et un tissu associatif, comme dans le cas harki, peut émerger une mémoire, et on peut s'appuyer sur celle-ci pour construire une dynamique politique. Quand il n'y a pas de tissu associatif, les faits demeurent dans l'oubli ordinaire (il n'existe pas de «mémoire» des nationalistes algériens emprisonnés à Rivesaltes avant que n'y soient les harkis, ou des militaires coloniaux guinéens et indochinois qui y partagèrent un temps le sort de ces derniers).

 

La mémoire fonctionne comme un marché, avec des acteurs qui y visent à la concentration des capitaux sociaux. On a là une poursuite de l'histoire sociale, traçant une logique structurelle entre les phases du camp de Rivesaltes jusqu'à sa mise en mémoires –ce pourquoi nous avons traité ainsi la question de ses mémoires, plutôt que de rentrer dans une étude de l'émergence de son musée: c'eût été, en ce dernier cas, s'intéresser à sa production et sa réalisation, par exemple aux modalités de ses contrats publics, question certes légitime, mais déplaçant la focale.

 

Sur la question de la défense des rapatriés d'Algérie, l'extrême droite a une longue pratique. L'UMP et le FN se disputent la clientèle.

 

Les socialistes ont accompagné la production d'une mémoire républicaine espagnole en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, mais essayent également d'investir ce champ –tant et si bien que nous en eûmes certains, l'autocollant «Je suis Charlie»  fraîchement collé, affirmant qu'ils ne voulaient pas voir publier notre ouvrage sur Rivesaltes, estimant que leur position quant à cet objet devait leur assurer le monopole de la production à son sujet... sans bien saisir que cette réclamation faisait démonstration de notre très pondéré et magnanime propos quant au fonctionnement des mémoires comme un marché.

La dynamique autoritaire

Le lieu

de l’ostracisme

est un lieu «autre» qui permet

la production

d’un espace public «normal»

 

Néanmoins, l'articulation identité-autorité fonctionne pleinement au bénéfice politique de l'extrême droite. On comprend dès lors bien le positionnement de Robert Ménard, qui n'avait pas fait mystère de sa fibre pied-noir durant la campagne des municipales. Peu auparavant, il avait publié un ouvrage intitulé Vive l'Algérie française! Béziers est une ville en grande difficulté: comme nous le rappelions dans une note publiée avant les élections municipales, 33% de la population y vit sous le seuil de pauvreté. L'équipe élue ne change pas le vécu social. Elle se sert de signes d'identité et d'autorité: ainsi des buzz organisés autour de la crèche de Noël placée dans l’hôtel de ville, ou des provocatrices affiches quant à l'armement de la police municipale... ou de cette opération quant au 19 mars. L'absence d'impact du politique sur les réalités socio-économiques est ici clairement compensée par une offre de signes en charge de réassurer la cohésion du groupe ethno-national majoritaire.

 

L'usage politique de la mémoire, pointant ici du doigt les personnes originaires des mondes arabo-musulmans, poursuit la dynamique dont furent en fait victimes les harkis eux-mêmes: la mise à l'écart de groupes minoritaires au bénéfice de l'unitarisme autoritaire. Il y a là une logique, quant on songe que l'histoire d'un camp comme celui de Rivesaltes nous montre que l’ostracisme de communautés dont le sort indiffère la société permet de générer du consensus grâce à sa démonstration d'une puissance biologique régulatrice. Le lieu de l’ostracisme est un lieu «autre» qui permet la production d’un espace public «normal». L'admonestation publique des minorités a des finalités proches. Cette question-là balaye le social, réenchante la politique aux yeux d'une partie de nos compatriotes. Elle paraît réaffirmer un semblant de récit groupal et de volontarisme des autorités. C'est pourquoi, ces jours-ci, à Béziers et ailleurs, ils iront manifester contre le 19 mars. C'est pourquoi, ces jours-ci, à Béziers et ailleurs, ils iront voter Front national.

Nicolas Lebourg

Partager cet article
Repost0
18 mars 2022 5 18 /03 /mars /2022 09:51
Les images : de la grotte Chauvet au cinématographe par Association Walter BENJAMIN, Banyuls/Mer, samedi 19 mars à 18 h

www.banyuls-sur-mer.com

 

 

 

Conférence proposée par Walter Benjamin Sans Frontières présentée par André Roger, psychanalyste, intitulée « Les images : de la grotte Chauvet au cinématographe », 18 h, salle Novelty, entrée libre.

 

 

image.jpg

CONFERENCE

 

Les images : de la grotte Chauvet à nos jours

 

Qu’une image représente son équivalent dans la réalité reste une question énigmatique. Le spectacle du monde médiatisé par les images, nous apparaît comme une évidence alors que nous savons que les images peuvent être trompeuses. La ressemblance entre une chose et son image spéculaire est peut-être, une vue de l’esprit, ce que Maurice Merleau Ponty dénomme "la foi perceptive".

 

 

Envisager une continuité "évolutive" depuis les peintures et  gravures rupestres de la grotte Chauvet ou de Lascaux à l’extension actuelle des images virtuelles sera un essai introductif préalable à ces interrogations.

 

 

Structure de l’exposé :

-Les premières images chez l’homo sapiens

-rappel sur les sociétés primitives : les Indiens d’Amazonie

-référence au dernier de Descola - retour au Horla de Maupassant

 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2022 4 17 /03 /mars /2022 10:05
Une rue Pierre Sergent à Perpignan - le 19 : Conférence proposée par  l'association Walter Benjamin - Expo à Canet-village

Une rue P. Sergent à Perpignan

Pour célébrer les accords d'Evian, L. Aliot mettre les drapeaux en berne. Pour ne pas oublier l'action de l'OAS, et avant le dernier meeting de Marine à Perpignan, le maire ira faire un tour au cercle algérianiste avec Suzy Nicaise, présidente des Pieds-Noirs de droite. 

Le grand événement de ce 18 mars sera bien sûr l'inauguration d'un rue P.Sergent..

 

La mort de Pierre Sergent L'homme de l'OAS Membre du bureau politique du Front national et ancien chef militaire de l'OAS-métropole pendant la guerre d'Algérie, Pierre Sergent est décédé, mardi 15 septembre à Paris, des suites d'une longue maladie, à l'âge de soixante-six ans. Il était conseiller régional du Languedoc-Roussillon et conseiller municipal de Perpignan (Pyrénées-Orientales). 

Ce fils de la bourgeoisie parisienne est entré dans la Résistance dès le lycée. Il a combattu à dix-huit ans dans le maquis de Sologne. Il passe le concours de Saint-Cyr- Coëtquidan, est envoyé en Indochine à l'époque où l'armée française y perd chaque année une promotion de ses jeunes officiers. Le lieutenant Sergent, légionnaire et parachutiste, s'illustre dans la défense du camp retranché de Na-San ; il est gravement blessé en avril 1953 au cours d'une opération dans le centre du Vietnam. Comme ses camarades, il n'oubliera jamais l'humiliation d'avoir dû s'incliner en 1954 devant un pouvoir communiste. La guerre d'Algérie est pour lui le prolongement de celle d'Indochine : la poursuite du combat contre l'impérialisme de Moscou. Aussi ne pardonne-t-il pas au général de Gaulle sa politique algérienne. Il est de ceux qui, lors de l'affaire des " barricades ", en 1960, refusent de partir en opération avec la 10 division parachutiste pour mener un combat qui, à leurs yeux, n'a plus d'objet. Il se retrouve muté à Chartres, s'embarque clandestinement pour participer avec le 1 régiment étranger de parachutistes au putsch manqué d'avril 1961....

(C) Le Monde - 

Publié le 17 septembre 1992

 


Stéphane Loda
Maire de Canet-en-Roussillon

Catherine Wanschoor
Adjointe au Maire, Déléguée à la Culture

le Conseil Municipal

vous invitent au vernissage
Jeudi 17 mars à 18h30
de l’expo

TRIGLIA / URBAN
 

Galerie
Des
Hospices

Canet-Village
Av. Sainte-Marie

Voir le contenu de ce mail en ligne

 

Une image contenant texte

Description générée automatiquement

 

 

 

 

 

AGENDA

On fait quoi cette semaine ?

A Banyuls-sur-Mer il y a toujours quelque chose à faire : randonnée, conférence, concert, dégustation, science...

Agenda en ligne

 

www.banyuls-sur-mer.com

 

 

 

- Conférence proposée par Walter Benjamin Sans Frontières présentée par André Roger, psychanalyste, intitulée « Les images : de la grotte Chauvet au cinématographe », 16h30, salle Novelty, entrée libre.

 

 

image.jpg

CONFERENCE WALTER Samedi

 

19

MarsDe 18 h à 20:00 heures

 

 

 

CONFÉRENCE, CULTURELLE À BANYULS-SUR-MER

 

  • Conférence proposée par
  • l'association Walter Benjamin Sans Frontières sur le thème « Les images : de la grotte Chauvet au cinématographe » présentée par André Roger, psychanalyste.
     
  •  
  • à 18h, salle Novelty, entrée libre.

 

 

Les images : de la grotte Chauvet à nos jours

 

Qu’une image représente son équivalent dans la réalité reste une question énigmatique. Le spectacle du monde médiatisé par les images, nous apparaît comme une évidence alors que nous savons que les images peuvent être trompeuses. La ressemblance entre une chose et son image spéculaire est peut-être, une vue de l’esprit, ce que Maurice Merleau Ponty dénomme "la foi perceptive".

 

Envisager une continuité "évolutive" depuis les peintures et  gravures rupestres de la grotte Chauvet ou de Lascaux à l’extension actuelle des images virtuelles sera un essai introductif préalable à ces interrogations.

 

Structure de l’exposé :

-Les premières images chez l’homo sapiens

-rappel sur les sociétés primitives : les Indiens d’Amazonie

-référence au dernier de Descola - retour au Horla de Maupassant,

Partager cet article
Repost0
15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 12:03
Guy JACQUET : Je pense à cette femme juive  qui dirigeait un théâtre  dans le ghetto de Vilno
les 3 muses du théâtre national d'art dramatique de Vilnius

les 3 muses du théâtre national d'art dramatique de Vilnius

 

picture.png

 

Je pense à cette femme juive 

qui dirigeait un théâtre 

dans le ghetto de Vilno. 

 

Oui, un vrai théâtre. 

 

Prenant sur sa ration de pain de chaque jour, 

elle pétrissait et modelait de petites poupées de mie.


Et tous les soirs, 

cette femme affamée 

animait ces apparitions nourrissantes, 

faisant entrer ses acteurs de pain sur son théâtre minuscule, 

devant des dizaines de spectateurs affamés 

comme elle, 

et comme elle, promis au massacre.

 

Tous les soirs, jusqu’à la fin.

 

picture_1.png

 

Il faut garder la trace de cette femme 

comme une plaie inguérissable. 

Il le faut 

car si nous oublions le petit théâtre de pain du ghetto de Vilno, 

nous perdons le théâtre...et un bout de vie !

 

 

Guy JACQUET

(théâtre de la Rencontre - Perpignan)

 

 

 

Muses du Théâtre National d'Art Dramatique de Lituanie, à Vilnius

L'histoire du Théâtre national d'art dramatique de Lituanie à Vilnius commence par le récit d'une femme et ses enfants qui attendent sur le rivage, un bateau revenu du Groenland, et la complainte d'une femme de pêcheur. L'histoire de cette institution commence avec la pièce de Herman Heijermans "La Bonne Espérance" (1901). En octobre 1940, les rideaux rouges du théâtre s'ouvrent, et la toute première représentation de l'histoire du théâtre a lieu. La première pièce jouée au Théâtre portait sur l'exploitation des pêcheurs, et la chaloupe du pêcheur est, depuis ce jour, devenue son emblème. Aujourd'hui, le Théâtre National d'Art dramatique lituanien attire les foules grâce à ses invités de renommée mondiale et à ses spectacles variés, mais aussi grâce à l'architecture éblouissante de sa façade. Les Trois muses sur sa façade sont devenues non seulement le symbole de ce théâtre, mais aussi des sculptures mondialement reconnues.

 Traditions théâtrales

Le Théâtre national d'art dramatique de Lituanie est situé dans le bâtiment actuel (Gediminas Avenue 4, Vilnius) depuis 1951. Auparavant, les représentations théâtrales avaient lieu dans les locaux de la rue de Basanavičius, où fut d'ailleurs jouée la pièce de Herman Heijermans "La Bonne Espérance". Pendant la Seconde Guerre mondiale, le théâtre servait de théâtre municipal de Vilnius. Après avoir été successivement appelé le Théâtre d'Art dramatique d'Etat de Vilnius, puis le Théâtre d'Art dramatique académique de Lituanie, il est connu depuis 1998 sous le nom de Théâtre dramatique national lituanien. Avant son déménagement dans les nouveaux locaux du 4 de l'avenue Gediminas, c'est là qu'avaient lieu les événements de la Société Culturelle Polonaise "Liutnia". Lorsque le théâtre a finalement été installé dans le nouveau bâtiment, la propriété a été rénovée, et le sculpteur lituanien Stanislovas Kuzma a été invité à décorer la façade de l'entrée principale (1981).

Le drame, la comédie et la tragédie : Les Trois Muses sur la façade du Théâtre national d'art dramatique représentent les principales formes de la culture théâtrale grecque : Drame (Calliope), Comédie (Thalia) et Tragédie (Melpomène). Il faut dire que, si on veut être rigoureux, dans la dernière version des trois formes dramatiques principales de la culture grecque, la Satyre a remplacé le Drame (Calliope). Cependant, l'auteur des muses du Théâtre National, Stanislovas Kuzma, a décidé de s'en tenir aux Drame, Comédie et Tragédie. Ces Trois Muses représentent un répertoire large et varié du théâtre.

"Une tragédie est une forme de drame qui excite les émotions de pitié et de peur."

 La poétique d'Aristote

Partager cet article
Repost0
12 mars 2022 6 12 /03 /mars /2022 09:32
L'honneur perdu des Corses

L'honneur perdu des Corses

 

La Corse (La ? Une minorité...) manifeste pour un criminel, ce grand courageux qui assassina le préfet Erignac dans le dos. Vendu par ses deux complices, il était sous haute surveillance sur le continent.

 

Les Corses qui cassent tout en enrôlent dans leur déambulation des collégiens et lycéens qui ne demandent que ça pour ne pas aller en classe (crédules, maniables, j'ai ou voir comment les profs les invitaient à la manif, "la fête", pour eux...le printemps, presque Mai 68...) accusent à présent l'Etat d'avoir placé volontairement Yvan le terrible avec un jidahiste particulièrement méchant... Dans les prisons on trouve rarement des anges, mais peut-être aurait-on dû protéger cet individu: on va bien donner 100 euros par mois aux détenus qui travailleront en prison...

 

Puis ce brave peuple corse bloque un bateau où l'Etat cynique aurait caché des CRS... Fake, complotisme... Les Corses s'enfoncent dans une revendication indépendantiste mortifère...

 

Le célèbre préfet Bonnet, pas "gentil-gentil" avec les Catalans, disaient qu'ils étaient comme les Corses, mais l'honneur en moins...

Désormais les Corses ont perdu l'honneur et sont devenus des Catalans !

JPB (12 mars)

Partager cet article
Repost0
11 mars 2022 5 11 /03 /mars /2022 11:00
Annie CATHELIN et Martine BARDE à la librairie Torcatis - INDE, expo Le Boulou - Facultat de català de la Universitat de Perpinyà -
Annie CATHELIN et Martine BARDE à la librairie Torcatis - INDE, expo Le Boulou - Facultat de català de la Universitat de Perpinyà -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 12 mars

de 10h30 à 12h30 

à la librairie Torcatis

 

Rencontre avec

Annie Cathelin

 

autour de son dernier ouvrage paru aux Ed. L'harmattan

 

Une vie de bleu et d'ocre

 

 Il est des histoires de famille qui semblent s'enrouler sur elles-mêmes. Contant les joies, les espérances et les douleurs quotidiennes des petites gens, elles s'insèrent pourtant dans la Grande Histoire. Tout un chacun peut s'y trouver confronté et devra jongler avec une vie qui le dépasse. Ainsi, avec le soutien chaleureux de son frère Dédé, Julie, la bergère, est-elle portée par son rêve de s'instruire et de devenir chanteuse. Sa rencontre improbable avec Jean, l'Alsacien en rupture familiale, qui a connu la Grande Guerre et projette de partir enseigner dans l'Algérie coloniale des années trente, parviendra à tisser un bonheur fragile, fait d'amitiés et de modestes aventures. Tous savent que le chemin pour devenir ce que l'on est, ne peut être que long et semé d'embûches, mais parfois aussi, d'imprévus qui ensoleillent les jours.

 

 

eb3cd0fcdfa575f865b8754109fed3ad364068ed21e462e96dba94012fbd9905.jpg

 

 

6ba8ad1464c9c01993824cd1fbd3f2bf690e31b60d05715d0e109d07ea2d52f1.jpeg

Samedi 12 mars

à partir de 17h30

à la librairie Torcatis

 

Vernissage de l'exposition de

Martine Barde

 

Je n’ai pas appris la peinture, elle s’est imposée ..

 

D’abord attirée par l’aquarelle, j’ai ensuite pratiqué l’acrylique puis les techniques « mixtes » et les collages qui m’ont apporté un peu plus de liberté

J’ai appris la calligraphie, l’exigeante calligraphie chinoise puis la calligraphie hébraïque et latine.

 

L’acte de création reste automatique, il n’y a pas de dessein ( dessin).

Au départ, il y a le trait, les marques, et une gestuelle.

Viendront les couleurs et les formes.

 

Ensuite, la rencontre et parfois une histoire… 

 

Exposition du

10 au 26 mars 2022

 

 

 

 

www.librairietorcatis.com

en continu sur notre site internet

 

Les horaires de la librairie TORCATIS 10 rue Mailly à Perpignan

Université de Perpignan 

"Faculté de catalan"

 

 

Ensenyament_inscipcions.jpg

Inscripció en llicència de català per ser mestre bilingües

05 Març 2022

 

L’IFCT, la "Facultat de català" de la Universitat de Perpinyà, forma en 3 anys els futurs profs de les escoles bilingües:

aprofundiment i pràctica intensiva de la llengua, didàctica del bilingüisme i de la immersió lingüística, pedagogia i preprofessionnalització.

 

Els futurs candidats al CRPE especial – concurs de reclutament de professor de les escoles bilingüe – poden des d’ara inscrire’s a Parcoursup en llicència de català, formació ideal per millorar el seu nivell de llengua abans la preparació del concurs (en màster).

La llicència de català acompanya els estudiants catalanòfons o neolocutors de català en el perfeccionament de llur futura llengua d’ensenyament.

 

La inscripció en català pot ser principal o en segona inscripció en llicència, en presencial o a distància.

 

Informacions i precisions : www.upvd.fr o ifct@univ-perp.fr o aplec@aplec.cat o 04 68 66 22 11.

 

Partager cet article
Repost0
9 mars 2022 3 09 /03 /mars /2022 09:28
Arrivée de 110 réfugiés avec le maire Louis ALIOT.

Arrivée de 110 réfugiés avec le maire Louis ALIOT.

ALIOT en Ukraine : racisme et bonne conscience

 

Les entretiens avec le maire de Perpignan sont le plus souvent complaisants de la part des médias locaux. Pourquoi ? Car c'est le maire, le vice-président de l'agglo...on peut en avoir besoin pour des subventions, achats de journaux, etc... 

 

Difficile de ne pas être complice: pour les villages, c'est pareil, si on veut des finances de la part du CD66, il faut faire ami-ami avec les Socialistes, ce que fait, par exemple, le maire de Banyuls, qui a pris parti pour Macron...

 

On ne demandera pas à L.Aliot si cet accueil de réfugiés a été pensé pour soigner sa bonne conscience. On sait que le RN, depuis le FN, a toujours refusé le migrant, l'étranger, surtout s'il venait du sud, avec la peau basanée : ainsi on se souvient qu'Aliot, il y a quelques mois s'est positionné contre l'accueil de migrants en Méditerranée, même s'ils risquaient leurs vies...Propos criminels...Il ajoutait: "que les gauchos accueillent chez eux ces étrangers!"

Il accueille les Ukrainiens car ils sont chrétiens, occidentaux, européens (mais le maire aurait-il accueilli des Bosniaques, donc des musulmans, pourtant dans l'Europe, lors de la guerre avec la Serbie..??

Cette attitude révèle du racisme, le rejet de la religion musulmane, synonyme, implicitement, de terrorisme...Comme J.Bardela qui déclara récemment que toute femme voilée est une salafiste..!!

JPB (9 mars 2022)

 

* Refus d'accueillir les réfugiés de religion musulmane :

 

C'est ce qu'on appelle changer d'avis. Fin août, le RN avait lancé une pétition pour dire "non à l'accueil massif de réfugiés afghans", après l'arrivée des talibans au pouvoir à Kaboul. 

 

 

Mais cette fois, le parti de Marine Le Pen est prêt à accueillir les réfugiés ukrainiens. En effet, le maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement national Louis Aliot est parti ce jeudi en direction de la frontière entre la Pologne et l'Ukraine.

 

Il compte se rendre à Dolhobyczow, pour ramener 110 réfugiés ukrainiens en France, victimes de l'offensive militaire russe. "Il ne s'agit pas d'une immigration économique mais de réfugiés de guerre. Ce conflit est au cœur de l’Europe et à deux heures de Paris. Nous avons un devoir de solidarité avec nos frères européens sur notre continent", a expliqué le maire d'extrême droite, joint par l'AFP. D'autres pays, "sur d’autres continents et dans d’autres régions du monde, devraient avoir cette même solidarité avec leur voisins", a ajouté Louis Aliot.

 

L'édile a pris place dans un des deux bus affrétés par la société Vectalia. Les passagers apporteront des vivres et du matériel médical réunis par l'association Cataladon, avant de revenir à Perpignan dimanche.

​​​​​​​(AFP)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blogabonnel
  • : Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
  • Contact

Profil

  • leblogabonnel
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...

Recherche

Liens