Honteux : les WC publics de la promenade des platanes, boulevard Wilson.
Ce lieu, ces jardins, sont agréables; on est sensible aux nouveaux aménagements mais...
ce matin mercredi je me suis rendu aux WC public : une infection ! l'odeur ! le délabrement des sanitaires ! les peintures ! On se croirait dans les chiottes décrites par Jorge Semprun dans son camp de concentration...J'exagère bien sûr ...
Ici, ça ne "rayonne" pas trop...
Ces toilettes sont peut-être peu fréquentées mais si, lors de leur prochaine discussion au palais des congrès tout proche, Onfray ou Naulleau passent par là, bonjour...
On ne dira pas "c'est la faute à Naulleau"
mais : "C'est la faute à Aliot!"
JPB
A l'occasion du colloque sur "la liberté d'expression" à Perpignan (début mai), quelques idées pour débattre... mais l'opposition locale ou des intellectuels "de gauche" n'ont pas été invités....Dommage Les échanges se feront entre copains, c'est moins risqué...
JPB
Censures nouvelles...
Eternelle, outil indispensable aux pouvoirs dominants (dans la presse, les entreprise, en politique...), on pourrait en donner des exemples tous les jours.
Derniers en date, le rachat du groupe Lagardère par Vivendi : les éditions Fayard, fleuron d'Hachette, sont ainsi entrées dans le giron de Vincent Bolloré. Les écrivains sont en émoi et vont quitter le navire : le patron propose de publier Bardella, Zemmour, De Villiers et les journalistes de CNews et de la 8...
Aussi, les parents d'une jeune handicapée du film "La nouvelle femme" (voir ce blog) voulaient inscrire leur enfant au conservatoire de Paris : on leur a répondu que les profs n'étaient pas formés...
En outre, faut-il interdire certains rappeurs dont les paroles font scandale ? Ainsi Kanye West criant à ses fans d'Arena (Paris) : "Comment puis-je être antisémite ? Hier soir, j'ai baisé une salope juive !"
Le maire d'ESCARO en Une - Sécheresse : le président de Perpignan Pyrénées Métropole doute de réchauffement climatique dû à l'Homme
ainsi que Georges Puig, le catho superstitieux -
Le maire d’ESCARO fait la Une du quotidien Le Monde (photo de George Bartoli) – Le journaliste interroge les principaux responsables de l’eau dans le département – Philippe POISSE montre l’incohérence des politiciens et promoteurs qui parlent de golf et de ski-nautique dans la plaine (Mas Delfau, Villeneuve de la Raho) alors que ce sont les agriculteurs qui doivent d’abord profiter de l’eau.
Tous accusent le changement climatique, sauf Robert VILA, ex-membre de Les Républicains, près d'adhérer au RN, président de la Communauté de communes Perpignan Métropole, qui doute de la responsabilité humaine dans ce domaine et suggère de tirer l’eau des Corbières (je l’ai souvent écrit dans ce blog à propos des ressources énormes d’Estramar à Rivesaltes…)
Le RN (dans l'Aude et G. Puig à Perpignan) relativisent le réchauffement climatique...
La presse nationale s’intéresse au département, pour l’eau et pour la gestion de Perpignan par l’extrême-droite (demain un journaliste de l’hebdo Le Point recueillera mon témoignage) : le « Pays catalan » sort de l’indifférence de Paris et des médias concentrés sur les stratégies politiques de la capitale… On fait la Une sur les J.O. en ce moment et le quotidien local sur le rugby…
J.P.Bonnel (23 avril 2024)
Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales : « Cette fois, c’est du brutal »
Par Martine Valo (Pyrénées-Orientales, envoyée spéciale)Publié hier à 05h30, modifié hier à 12h17
Reportage
Le département subit depuis deux ans un manque d’eau structurel. La faible ressource contraint les agriculteurs à adapter leurs pratiques, et pourrait conduire à revoir l’aménagement du territoire.
Daniel Aspe saisit la bouteille en plastique avec un goulot découpé et s’allonge sur le sol de la forêt. Le maire d’Escaro, dans les Pyrénées-Orientales, plonge l’objet usé dans le regard creusé en face de l’arrivée d’eau qui alimente son village, et chronomètre le temps qu’il faut pour recueillir 2 litres : quatorze secondes. Il se livre alors à un calcul qu’il connaît bien, multipliant les secondes par vingt-quatre heures : le débit s’avère encore un peu trop juste pour la consommation journalière des 80 habitants. « Bien que nous ne nous lavions pas pour économiser l’eau », déclare en plaisantant l’élu pour surmonter son inquiétude.
En cette fin de journée d’avril, le soleil éclabousse d’or les flancs des montagnes. Quelques filaments de neige zèbrent les sommets, tandis que, plus bas, la végétation méditerranéenne fait de la résistance. De-ci, de-là se dressent des squelettes de genêts et des chênes verts, si coriaces et pourtant morts de soif. Avec la tramontane de ces derniers jours, le service départemental d’incendie et de secours a averti : le risque d’incendie est maximal.
Car si le panorama saturé de lumière est magnifique, il demeure quasi immuable : depuis deux ans, les nuages ne font que passer subrepticement, sans s’arrêter, des hauts cantons jusqu’à la plaine du Roussillon. Le déficit de pluie atteint 60 % certains mois, et celui de neige 75 % en 2023. Les arrêtés préfectoraux restreignant les usages de l’eau se succèdent sans discontinuer depuis juin 2022. (Extrait – Le Monde)
L’enjeu du manque d’eau, impensé du Rassemblement national
Face aux vagues de sécheresse sur leurs terres électorales, des élus du parti de Marine Le Pen relativisent l’ampleur du réchauffement climatique, opposant le « bon sens paysan » au « catastrophisme » des scientifiques.
Georges Puig, viticulteur et conseiller municipal RN délégué à la gestion de l’eau de la ville de Perpignan, a organisé une procession en l’honneur de saint Gaudéric pour implorer la pluie, le 18 mars 2023. JC MILHET / HANS LUCAS
La voiture de Christophe Barthès enchaîne les virages, descendant des premiers contreforts de la montagne Noire en direction de Carcassonne. Sur les coteaux, on a longtemps fait pousser des oliviers, puis les vignes les ont remplacés. Aujourd’hui, plus rien : de la lande qui sèche au soleil d’avril. La désaffection pour les vins locaux et les difficultés de transmission n’expliquent pas tout. Le député Rassemblement national (RN) de l’Aude s’interroge : « Il faudrait être idiot pour voir qu’il n’y a pas de changement climatique. Mais est-ce l’effet de l’homme ? Peut-être que oui, peut-être que non. »
On sort de la grotte de Limousis, village de sa circonscription, qui englobe Carcassonne et ses environs. Dans ces cavités intimidantes, on trouve un « lac », au dire de l’élu, un petit bassin en vérité. L’eau, à la sortie de l’hiver, devrait recouvrir la stalactite. Mais elle manque partout sur les terres du parlementaire. Qui le sait mieux que lui ? En 2022, l’exploitation de l’agriculteur Barthès a perdu 30 % de rendement, faute de pouvoir arroser ses grains de blé et les tournesols…. (extraits – Le MONDE - Par Clément Guillou, envoyé spécial à Limousis, Narbonne et Perpignan - Publié le 14 avril 2023 à 03h42, modifié le 14 avril 2023 à 08h38)
Sant Jordi, symbole vivace de la Catalogne millénaire…
Sant Jordi terrassant le dragon, c’est plus qu’une image d’Epinal, mais c’est une véritable icône. Bien que d’abord manichéenne, cette scène épique de combat, de ferveur et de courage nous renvoie au travers de la geste éthérée du chevalier romain au triomphe de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’obscurantisme, de la liberté face à l’oppression.
L’Histoire retient de Sant Jordi un militaire romain et chrétien qui fut martyrisé à l’époque de l’Empereur Dioclétien, vers l’an 303.
La légende attribue à Sant Jordi d’avoir vaincu le dragon qui s’apprêtait à dévorer une princesse, laquelle princesse avait été tirée au sort et lui avait été livrée, pour apaiser sa fureur.
Au Moyen Age, la Géorgie, l’Angleterre, la Grèce et la Catalogne ont choisi Saint-Georges pour saint- patron.
A la fin du XIXème, Sant Jordi devient un symbole catalaniste. La lutte du chevalier contre le dragon pour libérer la jeune princesse représente le combat de la Catalogne pour sa propre liberté.
Cette lutte s’inscrit pleinement et légitimement dans le conflit pluriséculaire qui a opposé la Catalogne à la Castille. Jetons au vent de l’Histoire quelques événements, qui ont endeuillé la Catalogne : le Compromis de Caspe (1412), le Traité des Pyrénées (7 novembre 1659), la chute de Barcelone (11 septembre 1714) devant les armées du Roi Felip V d’Espagne, l’exécution de Lluís Companys (président de la Generalitat de Catalogne de 1934 à 1940)…
Retour en arrière c’est le jour de Sant Jordi que depuis le XVème siècle l’on célèbre la traditionnelle Foire des Roses.
En 1926 le jour de Sant Jordi devient réellement celui de la Fête du Livre en Catalogne.
C’est dans un esprit forgé par les poètes de la Renaissance (Jacint Verdaguer), du « noucentisme », puis du modernisme (Angel Guimerà et Joan Maragall) que Sant Jordi va s’imposer peu à peu comme un symbole de combat, de progrès et d’espoir.
La Catalogne, opprimée depuis l’annexion (son partage est effectué le 7 novembre 1659 entre la France et l’Espagne, dans l’île des Faisans, au large de la Bidassoa, par le « maudit » Traité des Pyrénées) va engager peu à peu sa reconquête et sa reconstruction.
Le fait que Barcelone soit une capitale européenne du livre et de l’édition n’est pas un élément étranger à l’action qui sera menée, dans la réappropriation identitaire et culturelle de la Catalogne…
Les volontés politiques qui s’affirmeront plus tard, lors de la dictature franquiste notamment – date du coup d’état du Général Franco – à sa mort, le 20 novembre 1975, n’entameront pas la détermination catalane qui, après l’échec de l’instauration d’une République (Francesc Macià proclame en avril 1931 la 1ère République Catalane) va aboutir en 1979 à l’instauration d’un gouvernement autonome : la Generalitat de Catalunya verra alors le jour.
Pour mémoire, c’est en 1926, que le jour de Sant Jordi devient réellement celui de la fête du livre en Catalogne.
On célèbre le 23 avril de cette année 1926 le 310ème anniversaire de la disparition de Miguel Cervantès. De manière concomitante – par les hasards d’un décalage entre le calendrier grégorien et le calendrier julien -, le 23 avril 1616, Miguel Cervantès meurt le même jour que William Shakespeare.
C’est dire qu’il y a déjà quatre siècles, le 23 avril s’annonçait déjà comme la date propice à l’émergence d'une manifestation littéraire d’ampleur.
Curiosité de l’Histoire si l’on se rappelle que Miguel Cervantès, le génial auteur du «Don Quichotte», a été grandement influencé par Joanot Martorell, écrivain catalan – un Valencien s’il en fût – lequel a été considéré comme annonciateur du roman picaresque, avec «Tirant lo Blanc».
La Sant Jordi prend aujourd’hui la forme d’un retour aux sources, outil et arme de récupération de la langue, de la culture et de l’identité catalane « al capdevall » (c’est-à-dire au final).
Au cours de la première moitié du XXème siècle, les événements se précipitent : Pompeu Fabra « el Seny ordenador de la llengua » réalise la normalisation du catalan.
Eclate la guerre d’Espagne : Luís Buñuel, Pablo Picasso, Pau Casals, Joan Alavedra et bien d’autres s’exilent. Antonio Machado meurt à Collioure : « Petit Espagnol qui viens au monde, que Dieu te garde, l’une des deux Espagne va te glacer le cœur », écrit-il avec foi et gravité…Federico Garcia Lorca est exécuté sur la route de Grenade.
George Orwell, écrivain talentueux, engagé dans la milice du POUM, rend « Hommage à la Catalogne », exaltant les efforts des mouvements syndicaux et nationalistes. Nombre de réfugiés de l’Espagne, déchirée, iront par la suite lutter contre les nazis. Certains connaîtront l’enfer des camps de concentration, tragiquement déportés à Dachau, à Auschwitz ou à Buchenwald…
Ces éléments conjugués ont peu à peu forgé la conscience et la résistance catalanes. Ils ont appris à un peuple pourvu d’une identité des plus marquées à lutter pour conquérir enfin sa liberté.
Sant Jordi, 23 avril, une date qui ne s’est pas démentie, puisque la fièvre de Sant Jordi a graduellement gagné toute l’Europe pour être aujourd’hui officiellement reconnue par l’UNESCO comme journée mondiale du livre et du droit d’auteur (le 23 avril 2002 précisément). Jean Iglesis
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*Communiqué de la mairie :
Madame, Monsieur,
Le 23 avril, Sant Jordi fait fleurir la joie à Perpignan, en Roussillon et dans toute la Catalogne. Cette célébration, telle une Saint-Valentin, mêle les échanges de roses et de livres pour transcender les simples rencontres. Depuis 1995, l'Unesco a élevé cette fête au rang des plus éminentes manifestations catalanes, dédiée à la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, fusionnant ainsi la quête du savoir et l'éloge de l'amour.
L'édition 2024, ancrée dans le thème du conte, offrira une place de choix à la littérature jeunesse. Les auteurs du patrimoine écrit n'en seront pas moins honorés. Le programme se dévoilera du mardi 23 avril au samedi 27 avril, avec un after-work inaugural à l'hôtel Pams. S'en suivront des cycles de conférences et des spectacles, tels que Tutti Frutti de Jordi Folck au théâtre municipal Jordi Pere Cerdà, sans omettre la traditionnelle fête catalane des enfants à la villa des Tilleuls, dédiée aux élèves perpignanais.
Le rendez-vous incontournable du monde littéraire renaît cette année dans un format alliant tradition et nouveauté. Le prestigieux écrin du couvent des Dominicains devient le champ d'ouvrages où les acteurs du livre pourront présenter leurs mots enchanteurs, avec la présence de plus de 100 auteurs. Tout au long de la rue de la Révolution Française, des animations artistiques, culturelles, culinaires et toutes hautes en couleur fleuriront.
En ces temps nuageux, l'occasion de faire émerger des livres et des fleurs dans nos vies se révèle d'une importance capitale, voire essentielle.
Liberté d'expression à Perpignan (3) : censure d'images du RN et Le Pen à Visa pour l'image ..??????
Censures
Un photographe catalan accuse le festival Visa pour l’image d’avoir censuré ses photos d’un meeting de Marine Le Pen
Jordi Borras regrette que trois de ses clichés autour de l’ancienne présidente du Rassemblement national aient été écartés lors d’une projection organisée le 5 septembre au Campo Santo de Perpignan, ville dirigée par Louis Aliot, membre du parti d’extrême droite.
Jordi Borras était fier de montrer au public son sujet sur l’extrême droite en Europe, intitulé Toutes les couleurs du noiret projeté le 5 septembre lors du festival de photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan. Le travail du photographe catalan avait été sélectionné pour être projeté sur l’écran au Campo Santo, devant plusieurs milliers de personnes : on y voyait des manifestations ou des rassemblements impressionnants de l’extrême droite dans différents pays d’Europe. En Pologne, Hongrie, Espagne, Suède, Allemagne, Italie ou Lituanie, le photographe avait saisi des défilés aux flambeaux et des marches patriotiques inquiétantes, menées par des militants au crâne rasé, brandissant des drapeaux, nostalgiques du fascisme italien ou du nazisme.
Il s’est aperçu que trois de ses photos, celles concernant l’extrême droite en France, n’avaient pas été projetées. « Mes images montrant un meeting du Front national à Marseille[en 2017]ont été censurées, indique le photographe, qui s’en est d’abord ému dans une tribune publiée dans le journal en ligne catalan Nacio. La raison en est connue seulement de Jean-François Leroy[le directeur du festival].Peut-être cette censure est-elle liée au fait que le maire de Perpignan,où se tient le festival, appartient au Rassemblement national. »
- - - Si ça a le goût de la censure, et les mécanismes de la censure… Dans une tribune pour le média web catalan Naciodigital, Jordi Borràs, qui participait à l’édition 2023 du festival Visa pour l’image de Perpignan, dénonce le « retrait » de trois de ses photos sur le Front National d’une série programmée sur les extrêmes droites en Europe. Le 5 septembre, alors qu’il assistait à la projection de « Toutes les couleurs du noir »au Campo Santo, rapporte L’Indépendant, le photojournaliste a eu la surprise de voir son travail sur l’extrême droite en Europe au XXIe siècle amputée de trois clichés représentant Marine Le Pen en meeting.
Dans son texte publié le 18 septembre, Jordi Borràs n’écrit pas le mot « censure », mais juge « regrettable » la projection « d’un travail incomplet ».
Les mouvements d’extrême droite d’Espagne, de Lettonie, de Pologne, de Suisse, étaient représentés dans la projection, mais rien sur la France. Pourtant, écrit-il, l’extrême droite existe bien en France.« Elle a été représentée par le Front National puis le Rassemblement National… » « Je voulais montrer que l’extrême droite, aussi protéiforme soit-elle, est un virus international,explique Borràs. Oublier Marine Le Pen, oublier une figure si importante de l’extrême droite européenne et mondiale, c’est cacher la réalité. »
Le directeur du festival minimise
Que cette décision survienne dans une ville dirigée par le RN, dont le maire Louis Aliot est l’ex-compagnon de la présidente du parti, n’est pas anodin. Officiellement, la décision, « unilatérale », précise le photographe, vient de Jean-Francois Leroy, fondateur et directeur de Visa pour l’image. « J’assume totalement »,se défend ce dernier, interrogé par L’Indépendant. « Jordi Borràs a fait un excellent travail en profondeur sur l’ultra droite en Europe, violente et tatouée. Et les trois pauvres photos de Marine Le Pen en meeting à Marseille affaiblissaient le sujet. (…) C’est une polémique débile et stérile »,tranche-t-il. Interrogé avant le festival 2022 par l’atelier des médias de RFI, Leroy avait déclaré que sa ligne rouge était que le RN « n’interfère pas dans son programme ». « Si la mairie tentait d’intervenir je le ferais savoir haut et fort. »
Jordi Borràs, lui, se dit« déçu ». « Quand j’ai su que j’avais été sélectionné pour être projeté à Visa avec le thème de l’extrême droite et la présence du Front National sur des photos, j’ai accueilli cela comme un acte de vaillance », explique-t-il. Visiblement, tout le monde n’a pas la même interprétation du mot. Mais personne ne réagit.
Fête des livres en français et catalan à Perpignan - Une Sant-Jordi sur plusieurs jours - Vernet, Céret : INCERTA GLORIA (Une gloire incertaine)
Créée par l’ONU, la Saint Georges est la fête des libraires et des bouquinistes – Barcelona célèbre la Saint-Jordi depuis très longtemps – Perpignan a repris cette fête sous le maire Paul Alduy dans les années 50 (1955…)
la fête publique : la bénédiction des roses au patio de la mairie
pour la catalanité le programme:
- Xavi Benguerel pour les fables en catalan au théâtre centre ville;
-Tutti frutti espectacle en català per la companye Banbadaboum à la mediathèque centrale
- contes Llum y ombres compagnie Cielo à la mediathèque J d'Ormesson;
-les « 7 Faules » au théâtre municipal Jordi Pere Cerdà ou encore « Tutti Frutti » à la médiathèque,
-conférences, dictée en catalan :
le traditionnel Fes-te Cat (dictée en catalan à destination des élèves des écoles bilingues et immersives de Perpignan) et bien évidemment les nombreux ateliers interactifs qui écloront dans le réseau des bibliothèques de la Ville.
L’incontournable rendez-vous du monde littéraire avec le public revient cette année dans un format traditionnel mais toujours inédit… puisque, le prestigieux écrin du couvent des Minimes se métamorphosera en un véritable champ d’ouvrages et servira ainsi de serre culturelle, afin que les différents acteurs du livre, puissent y faire pousser et admirer leurs jolis mots.
En partant de la Loge de Mer, un petit train spécialement apprêté, sifflera cinq fois pour venir vous y conduire. Cette journée du 22 avril, jardin privilégié de Sant Jordi, concentrera quant à elle toutes les senteurs d’une manifestation pigmentée de grands rendez-vous littéraires (avec plus de 70 auteurs présents).
-Ecrivains catalans et éditeurs catalans (Trabucaire) avenue Torcatis (bas-Vernet) par Omnium, Aplec, Casa de la Generalitat…
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- - - - - - Céret, en catalan
CINEMA - 25/04 - INCERTA GLORIA
Nous vous transmettons avec plaisir le programme du jeudi 25 au Ciné Cérétan.
Le film est sous titré en français.
A jeudi prochain !
Pour l'Envolée, Dominique Devals
Torna el cinema en català a prop de casa teua !
INCERTA GLÒRIA, un drama històric d'Agustí Villaronga, produït per Isona Passola, amb Marcel Borràs, Núria Prims, Oriol Pla, Bruna Cusí.
Dijous 25 d'abril a les 20H30 al CINEMA « LE CERETAN » amb la presència de la productora Isona Passola.
Una pel·lícula de producció catalana de 2017 en versió original en català subtitulada en francès.
El front d’Aragó, 1937. Lluís, un jove oficial republicà destinat a un lloc temporalment inactiu, coneix una enigmàtica vídua de la qual s’enamora, la Carlana, que aconsegueix entabanar-lo perquè falsifiqui un document que la converteix en la senyora de la comarca. El millor amic del Lluís, el Soleràs, un oficial degradat, descobreix el frau i, a canvi de no delatar-lo, li exigeix que allunyi dels bombardejos de Barcelona el seu fill i la seva dona, de qui ell està secretament enamorat. Quan la Trini arriba al poble, no triga a descobrir la traïció del Lluís, i s’estableix entre ells dos un “estat de guerra” que farà trontollar tots els seus fonaments morals.
Champs de bataille d’Aragon, 1937. Lluís, un jeune militaire républicain tombe sous le charme de Carlana, une veuve qui n’hésite pas à se servir de lui pour devenir la femme la plus puissante du canton. Très vite, le meilleur ami de Lluís découvre ce qui se trame. Une adaptation de l’oeuvre de Joan Sales ancrée dans le contexte sombre de la guerre civile, qui nous raconte une autre guerre, intime et morale.
6,50 € general ; 5 € reduïda (tarifa social i jubilats) ; gratuïta per a alumnes i estudiants amb l'operació gratuitat de l'OPLC.
J'ai lu bien des témoignages de rescapés de camps nazis ou staliniens :
Grossman, J. Littell, C. Lanzmann, R. Antelme (mari de M. Duras), Jorge Semprun, Primo Levi, Charlotte Delbo, Ida Grinspan, Boris Pahor, Maus, R. Merle, David Rousset, Les robes grises, V. Grossman...
Il faudrait une autre vie, il faudra toute la mort, pour parcourir toutes ces mémoires et ces tragédies nées d'idéologies criminelles (fascisme, nazisme, franquisme, communisme, khmers rouges, maoïsme, colonialisme, guerres suscitées par le capitalisme ...)...
En découvrant le livre simple et court, mais combien, poignant de G. Anthonioz, décrivant la traversée de sa nuit à Ravensbrück, je me mets à penser à l'ironie désespérée d'Edgar Hilsenrath, lui aussi dans sa nuit (NUIT, 2012, Attila)...
En effet, encore ici, c'est l'horreur venue d'hommes barbares, haineux, antisémites, sadiques, frustrés quelque part et ce n'est pas encore -rassurez-vous- la fin de l'Histoire : il y aura bien d'autres petites histoires dans le style Daesh, Hamas, milice pétainiste, fosses communes d'Espagne ou de Pologne...
En effet "Tout recommence, tout est vrai", écrit Julien Gracq et G. Anthonioz a eu raison de mettre la phrase en exergue car , dans le camp :
"des jeunes filles ont subi des prélèvements d'os et de muscles pour des expériences..."
"des immondes et insuffisantes latrines"
"charger des wagons de charbon dans la chaleur de juillet, sans parvenir toujours à se laver"... (p. 15, édit. originale de Nov. 1998)
"j'ai vu un SS tuer avec un battoir une pauvre femme"
Malgré la déshumanisation généralisée, une pointe de poésie peut percer le long de ces neuf longs mois de détention, de déportation, de crainte de la mort à tout instant :
"je regard, camarades, avec vos yeux, l'aube qui se lève sur le ciel nacré de la Baltique..."
Le lecteur comprend que c'est la foi qui fait la force de cette femme exemplaire, Résistante qui vit avec des souvenirs de crèche, de Noël, d'espérance avec la naissance de Jésus...
Agnostique, je me demande comment un croyant peut persévérer malgré les incessantes horreurs de ce monde qui ne progresse pas en éthique ...
Elle est la nièce du président de la République Charles de Gaulle. Sous l'Occupation, alors qu'elle est étudiante à l'université de Rennes, elle mène des actions de résistance au sein du groupe du musée de l'Hommepuis du réseau Défense de la France. Arrêtée par la Gestapo, elle est déportée en février 1944 au camp de Ravensbrückoù elle est détenue jusqu'en février 1945. Traitée comme monnaie d'échange par Heinrich Himmler, elle est tenue au secret dans un camp au sud de l'Allemagne jusqu'en avril 1945, avant d'être transférée à Genève où son père travaillait comme consul. Après la guerre, elle s'engage notamment dans la lutte contre la pauvreté et assure la présidence de l'antenne française d'ATD Quart Mondede 1964 à 1998.
En 2015, treize ans après sa mort, elle fait son entrée au Panthéon, avec un cercueil ne contenant cependant que de la terre issue de son cimetière, sa famille ayant refusé qu'elle soit séparée de son mari.
*Le livre :
Geneviève de Gaulle Anthonioz, déportée à Ravensbrück, écrit, plus de cinquante ans après, le récit des mois passés au secret, dans le cachot du camp, exclue parmi les exclues. Pourquoi écrire aujourd'hui seulement ? Cette traversée de la nuit est-elle à l'origine des choix de sa vie future, cette attention portée à ceux qui sont victimes d'exclusion ? A ces questions l'auteur ne répond pas. C'est la simplicité même du récit et la stupéfiante fraîcheur d'une mémoire inguérissable qui témoignent. De cette expérience intérieure nul ne peut sortir indemne. (Seuil 1998)
Eric Nauleau, un homme de gauche ami des extrémistes de droite...
Se disant "de gauche" (comme Onfray, Finlkielkraut...désormais classés du côté radical de droite...), Nauleau a des amitiés "bien à droite", voire fascistes, tel Soral.
Cependant, il faut lui reconnaître du talent, de l'énergie (édition, presse écrite, médias télé, etc...) et surtout on peut apprécier les journalistes "libres" qui n'ont pas la langue de bois et profèrent leur conviction intime (contre LFI, Mélenchon, S. Rousseau...)
Venant à Perpignan début mai pour le festival sur la liberté d'expression, il aura sans doute du succès. Se laissera-t-il récupérer par le RN ou dira-t-il vraiment librement ce qu'il pense de L. Aliot, ancien bras droit d'un Le Pen antisémite ou du maire actuel de Perpignan, qui a tiré un trait (sans autocritique) sur son passé..?
JPB.
Eric Naulleau, le chroniqueur tellement de gauche qu’il est passé à l’extrême droite
Il existe un chroniqueur singulier dans le paysage politique français. Son nom : Eric Naulleau. À la base critique littéraire, il s’est fait connaitre à partir de 2007 dans l’émission « On n’est pas couché », en compagnie de son ami de toujours, Eric Zemmour. Eric Naulleau se présente systématiquement comme un « homme de gauche », de cette gauche « à l’ancienne qui comprend le vrai peuple ». Il a sorti en 2022 en livre avec Michel Onfray intitulé La gauche réfractaire.
Réfractaire à quoi ? On se le demande. Récemment, il a publié un livre pour cracher toute la haine qu’il porte contre Jean-Luc Mélenchon.
Éric Naulleau se présente pourtant systématiquement comme un homme de gauche, défenseur des « valeurs de la République », celles qu’il choisit et interprète à sa sauce bien sûr. Vaste fumisterie. Virulence et acharnement contre les insoumis. Douceur, bienveillance et promotion à gogo pour l’extrême droite. Voilà le deux poids deux mesures qui constitue la colonne vertébrale de l’éditorialiste. Un livre écrit avec l’antisémite Alain Soral, croisade contre le wokisme, le féminisme, l’écologie… Sur les plateaux de CNEWS, il est confortablement installé pour déblatérer toute sa haine. L’Insoumission publie le portrait de ce chroniqueur brun.
Les éditorialistes de plateaux très loin de l’objectivité revendiquée comme argument pour mieux cacher leur idéologie, sont des militants politiques déguisés en journalistes. Chaque jour, ils défendent une idéologie en direct aux heures de grandes écoutes. Les éditorialistes sont des acteurs de la bataille culturelle. Révéler d’où ces acteurs parlent, quels sont leurs parcours, leurs liens avec le capital, les 9 milliardaires qui possèdent 90% des médias du pays, est une tâche nécessaire pour éclairer le débat démocratique. Fin d’un mythe déjà largement déconstruit : non, les éditorialistes ne sont pas des journalistes neutres. Pour qui militent-ils ?
…
Eric Naulleau se complait tellement dans ses idées, qu’il s’en auto-félicite, se réjouissant que Mediapart le considère comme un « chroniqueur réactionnaire ». Cet été, les attaques contre le rappeur Médine l’ont grandement réjoui. Il s’en est donné à cœur joie à coup de tweet et de retweets. L’un de ses derniers livres, La faute à Rousseau, est carrément un livre à charge contre Sandrine Rousseau présentée comme une ignare.
Elle ne serait pas une vraie féministe, mais une néo-féministe, terme dont raffole la droite et l’extrême droite. « Je trouve étrange que le féminisme se préoccupe davantage des dangers imaginaires que des dangers réels », a-t-il déclaré au moment de la constitutionnalisation historique de l’IVG dans la Constitution. Des dangers imaginaires ? Le chroniqueur parle-t-il des régressions terribles du droit à l’avortement dans de nombreux États, des États-Unis jusqu’à la Hongrie que son ami Eric Zemmour prend comme modèle ?
Co-auteur de Soral et présent au meeting d’Eric Zemmour, les liaisons fascistes d’Eric Naulleau
Personne n’a jamais vu le chroniqueur aux côtés de partis politiques ou d’acteurs du mouvement social français depuis ces 20 dernières années. Par contre, aux côtés de l’extrême droite la plus nauséabonde, Eric Naulleau possède plusieurs ronds de serviettes. En 2013, il écrit un livre avec l’essayiste antisémite Alain Soral, multi-condamné pour incitation à la haine raciale, avec qui il tombe d’accord sur de nombreux sujets.
En 2013, Éric Naulleau coécrit avec l'essayiste Alain Soral le livre Dialogues désaccordés sur le thème : « pourquoi vote-t-on Front national ? ». Par décision de justice, le livre est retiré de la vente en 201614, la cour d’appel de Paris ayant en effet condamné Éric Naulleau à retirer le livre de la vente, et à verser 17 000 € à Pierre Bergé. Ce dernier avait intenté un procès pour les propos tenus à son encontre dans l’ouvrage coécrit avec Soral. Selon la plainte, Éric Naulleau se serait rendu coupable de diffamation en évoquant l’orientation sexuelle de Pierre Bergé. L’essayiste avait en effet évoqué tout à la fois l’homosexualité et la pédophilie, le tout associant le nom de l’homme d’affaires14.
On le voit surtout auprès de son grand ami Eric Zemmour, notamment lors de son premier meeting à Villepinte pour l’élection présidentielle de 2022. Il est au premier rang, soi-disant en tant que journaliste. En 2022, il participe aux universités d’été de Reconquête où il est présenté comme une « caution de gauche » aux idées de l’extrême droite avec une conférence sur la chute de la « gauche authentique ». Le 6 octobre 2023, il a accepté l’invitation du Cercle de Flore, lié à… l’Action française, pour parler de son livre sur Sandrine Rousseau. Le tout suivi d’une séance de dédicaces et d’un banquet.
Quelles sont les idées de gauche de celui qui se revendique d’une « gauche laïque et républicaine » alors ? Personne n’a aussi vu Eric Naulleau développer lors de ses interventions médiatiques une seule idée de gauche, à part des incantations abstraites. Des discours creux, où celui-ci parle de « République » en la dévoyant dès qu’il en a l’occasion. En bref, un discours creux et qui ne résonnent dans aucun militant ou sympathisant de gauche un peu sérieux.
Le féminisme « version Rousseau », l’antiracisme, l’écologie, la défense des droits LGBTIQ, c’est « satisfaire des minorités » et « ne pas prendre en compte la question sociale » (question que lui-même ignore pour préférer injurier ceux qui la portent). En 2017, il qualifiait l’écologie de «problème de petit bourgeois». ….
Mon problème n’est pas Marine Le Pen, mais ceux qui la rendent possible. (M. Onfray)
Suspecté de pencher vers l'extrême-drpoite, Michel Onfray a toujours stigmatisé le FN, Le Pen, etc...
Extraits du journal l'Obs...
Onfray : "Mon problème, c’est ceux qui rendent Marine Le Pen possible"
Le philosophe, désormais au centre du débat public, est accusé de faire le jeu du Front national. "L'Obs" l'a rencontré.
Accusé de complaisance à l'égard de l'extrême droite, Michel Onfray semble prendre un malin plaisir à se retrouver au cœur de la mêlée. Au nom d'une légitime colère contre les injustices ? Ou d'un ressentiment contre des élites qu'il ne cesse de dénoncer? Interview.
L'Obs. Etes-vous vraiment pour une alliance entre les souverainistes de tous bords, du parti de Marine Le Pen à celui de Jean-Luc Mélenchon?
Michel Onfray. J’ai moins le souci de ces deux-là que des électeurs souverainistes qu’on trouve disséminés à droite et à gauche. Je connais des gens de la France d’en bas qui votaient jadis à l’extrême gauche et qui soutiennent maintenant Marine Le Pen. D’anciens communistes, d’anciens cégétistes aussi.
...
Que s’est-il passé après 25 ans de droite et de gauche libérale au pouvoir pour qu’on en arrive au pointqu’on préfère la servitude libérale à la liberté libertaire? Oui, il existe un souverainisme de gauche qui, hors parti, veut que la France recouvre sa liberté d’agir pour vouloir une politique en faveur des plus modestes.
Mais sur l’islam, par exemple, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont loin d’être d’accord…
En effet, cette question les sépare vraiment : pour elle, c’est un danger; pour lui, c’est une chance.
Et pour vous?
Ni l’un ni l’autre. Je suis athée. Il faut faire une lecture exégétique du Coran, dans lequel on trouve de quoi justifier le meilleur et le pire. Evidemment, suivant l’imam, suivant le musulman, suivant le pays qui prélève telle ou telle sourate, vous aurez un islam plus ou moins compatible avec la république.
Dans les Evangiles aussi, vous trouvez le pire et son contraire. Dans celui de Luc, Jésus dit [de ses ennemis, NDLR] : «Egorgez-les tous devant moi» (19-27). Avec Jésus, vous pouvez obtenir la douceur et la compassion de François d’Assise tout autant que la violence et l’extermination chez Bernard de Clairvaux, le théologien des croisades. C’est le même Evangile!
Il y a deux façons d’être chrétien, comme il y a deux façons d’être musulman. Il y a des moments où l’islam peut être un danger, et d’autres non. Quand il est compatible avec les valeurs de la république, l’islam est une chance; mais pas quand il se révèle incompatible avec la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, le féminisme.
Selon vous, Marine Le Pen ne constitue pas un danger?
Mon problème n’est pas Marine Le Pen, mais ceux qui la rendent possible. Vous connaissez l’histoire du sage qui montre la lune et de l’imbécile qui regarde le doigt… Nombreux sont ceux qui regardent le doigt aujourd’hui. Pourquoi en est-elle là?
A cause de la misère, de la pauvreté, du chômage, des promesses non tenues, des résultats de référendums mis à la poubelle, à cause du mensonge dans la classe politique, de la connivence dans le journalisme avec ce monde-là, à cause de la corruption dans l’Etat.
On ne dégonflera pas le phénomène Marine Le Pen en la comparant à Hitler!
En revanche, nommer deux fois à la tête du PS des gens deux fois condamnés, oui, j’affirme que ce genre de signe, entre autres, fait le jeu du Front national. Tous ceux qui la rendent possible ont intérêt à dire que c’est elle qu’il faut regarder et non eux qui la rendent possible.
Comment luttez-vous contre le Front national?
Depuis 2002, je lutte contre les idées qu’il véhicule. J’ai créé les universités populaires comme une machine de guerre contre les idées du Front national. Ainsi, je fais mon boulot de philosophe.
De même quand je dis que c’est en bombardant des pays musulmans depuis 1991 qu’on a créé le terrorisme et que ce n’est pas en continuant qu’on le supprimera.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les dix ans d’embargo en Irak ont fait 50.000 morts parmi les enfants de moins de cinq ans. Des morts qu’on ne voit pas à la télévision, mais qui existent tout de même. Quand la France et ses alliés rasent un village de 500 personnes pour tuer deux djihadistes, il est compréhensible que l’Occident suscite une haine contre lui chez les musulmans de la planète.
Il nous faut établir des liens de causalité là où l’émotion et la propagande d’Etat font la loi. Notre politique étrangère vis-à-vis des pays musulmans est belliqueuse : il serait facile de renoncer à cette politique pour assécher ce qui nourrit le terrorisme en France.
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Ce mardi au Barcarès : conférence/débat
LIBERTÉ DE LA PRESSE SOUS L'ANGLE DU PHOTOJOURNALISME
Vendredi 3, Samedi 4 et Dimanche 5 mai au Palais des Congrès
1er Printemps de la Liberté d’expression de Perpignan !
Eric Nauleau.
▪️Wokisme, obscurantisme, pensée unique, censure : la liberté d’expression est aujourd’hui menacée dans toutes ses expressions, qu’elles soient artistiques, littéraires, scientifiques et politiques.
A l’initiative du Centre Méditerranéen de Littérature (CML), la Ville de Perpignan accueille une manifestation unique et inédite, visant à permettre l’expression de toutes les opinions.
Cette1re édition du Printemps de la liberté d’expression, placé sous le parrainage de l’écrivain et journaliste Eric Naulleau, propose une série de conférences, tables-rondes thématiques, présentation et dédicaces de livres.
De nombreux auteurs, journalistes et intellectuels ont répondu à l’appel de la liberté, parmi lesquels, Michel Onfray, invité d’honneur de l’évènement, Florence Bergeaud-Blackler, Alexandre Del Valle, Georges Fenech, Sabrina Medjebeur, Boualem Sansal, Samuel Fitoussi, Driss Ghali, ainsi que de nombreux autres éminents intervenants.
Bon printemps de la liberté !Rendez-vous les vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 mai au Palais des Congrès de Perpignan.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789
Littérature : Jean-Pierre Bonnel, Images de femmes, par Clarisse Réquéna - Bibliographie - Sant-Jordi à Vernet les Bains
Roman :
Jean-Pierre Bonnel, Images de femmes
Le dernier texte publié de Jean-Pierre Bonnel, qualifié de « Romance » en sous-titre d’Images de femmes, mène le lecteur d’une rive à l’autre, de la femme à l’image et inversement, comme dans un miroir qui déclinerait les images à l’infini, jusqu’au bord du vide de la page blanche.
Qui sont ces femmes, que sont ces images ? celles de l’imagination d’un personnage, Julien, en quête d’un absolu amoureux, voire d’une rose mystique ? La démarche ne peut éluder des antécédents comme celui de Nerval ‒ la quête de l’une dans le multiple où se révèle une unité jamais conquise, seulement approchée, entrevue, subodorée, espérée. Mais définie, c’est une autre question. Ces femmes sont images dit un chapitre, les images sont silence dit un autre. Tout est déjà dit : la femme est silence, mystère, indicible pour le narrateur en quête de sens à travers l’union de la femme et de l’art.
Le Parti pris des choses de Francis Ponge donne à entendre, par exemple dans Le verre, Le cageot, etc., que l’on ne peut jamais rien appréhender sinon par comparaison… et par une solide connaissance de la langue, de l’étymologie, même si l’essence reste inatteignable.
Quoi qu’il en soit, le titre de l’ouvrage, Images de femmes, pointe la pluralité, et des images et des femmes. Il n’y a pas de volonté de classification, d’enfermement dans une image. Comme Aphrodite, la femme ondoie à travers ses apparitions, toujours se dérobe, elle n’est jamais saisie. Et pourtant, le narrateur sait ce qu’il cherche. Quelque chose que l’on appelle l’amour, le sentiment amoureux, une union qui ferait se rencontrer l’éros et l’art, où l’éros inspirerait l’art et où l’art tenterait de rendre compte d’une fusion amoureuse idéale.
L’auteur a choisi pour rendre compte de cette quête un narrateur qui donne à sourire dans sa marche maladroite, voire picaresque, et toujours couronnée d’échec, car, évidemment, jamais il ne trouve son idéal. Ou plutôt jamais il ne s’en saisit. Parce que cet idéal est rêvé mais jamais défini ? Chaque rencontre n’aboutit, bien sûr, qu’à un éclat d’idéal, jamais appréhendé ou embrassé. Cette femme plurielle qui émerge au cours des diverses expériences pourrait-elle être rapprochée d’une Béatrice ? Et La Femme existe-t-elle ou n’est-elle qu’une image fugace toujours réélaborée, reconstruite ? Comme pour les icônes orthodoxes, ne doit-elle pas toujours être recommencée parce qu’elle ne serait qu’un support de la méditation qui doit la faire oublier, la surpasser ? La romance commence d’ailleurs par l’évocation d’images pieuses chrétiennes et par l’image idéale de la femme : la mère, la première femme pour l’éternité, et la plus belle aussi.
Clarisse Réquéna
Actualité de la chercheuse (docteur ès-lettres) et conférencière
Mérimée sous le signe de Vénus : Thème et variations
Éditeur : Eurédit - Prix de vente au public (TTC) : 85.00€ - 592 pages ; 24 x 16 cm ; broché (Parution 29/01/2024 - en librairie - dans les bibliothèques universitaires, dans les bonnes médiathèques...)
Jean-Pierre Bonnel
Né à Perpignan mais racines ariégeoises. Après des études de Lettres (maîtrise sur René Char, Capes...) est nommé professeur sur divers postes (Pas-de-Calais, Tunisie, Lorraine, Alpes, P.O.). A publié de nombreux livres : romans, balades (en Catalogne), voyages, peinture (Matisse, CatalognArts), poésie (sur Machado, la Méditerranée), la politique (municipales à Perpignan, articles du blogabonnel)., la philosophie.
L’auteur a créé en 2015, à Banyuls, l'association. "Walter Benjamin sans frontières", dont il est toujours président et le Prix européen WB, du nom du philosophe juif allemand exilé en France et mort à Port-Bou en 1940.
Publications :
* Poèmes, Poésie Présente, éditions Rougerie, Limoges, 1974. Recueil collectif : G.Audisio, Jean Cassou, Andrée Chedid, Gérard Macé, Bernard Noël, Paul Pugnaud, Frédéric-Jacques Temple, Pierre Toreilles…
* L’univers imaginaire de René Char, dans Les Matinaux (Université P.Valéry de Montpellier, 1974)
* Le Regard en arrière, poèmes, éditions des Alpes vagabondes, Gap, 1991.
* Présentation du poète et académicien Nicéphore Vrettakos – dans KpokeeΣ, mensuel de Sparte, Grèce, 1992 et Guide Gallimard des Hautes-Alpes, page 88, Paris, 1997.
* Dina Vierny, une grande dame au pays de Maillol, avec André Roger et D. Vierny, éditions Frontières, Villelongue-de-la-Salanque, 2000.
* Lettre à ma ville (anthologie des textes lus aux estivales de Perpignan, juillet 2000) – Edition l’Agence, Rivesaltes, juillet 2001.
* Moi, Matisse à Collioure, Balzac éditeur, Baixas, 2003. Cette « biografiction », finaliste du prix Méditerranée Roussillon, a été adaptée, en 2005, par le comédien et metteur en scène Fabrice Eberhart, avec musique et direction de Daniel Tosi : spectacles en 2009 à Collioure (au Musée d’art moderne) et à Perpignan (au Conservatoire de Musique). Puis, en juillet 2010, au Château Royal de Collioure. Enfin, en ouverture du festival Pianissimo d’Elne, juillet 2011. En outre, quatre chapitres ont été publiés par la revue roumaine Axioma, n°45, déc. 2003, traduction de Letitia Ilea.
* La Catalogne en Peinture, recueil d’études sur la peinture en Catalogne et ailleurs, éditions Midiques, Saint-Maur, 2004.
* Walter Benjamin et Antonio Machado, deux destins à la frontière, éditions Les Presses littéraires, 2005.
* CatalognARTS, études sur la peinture et la littérature en Catalogne et ailleurs, Les Presses Littéraires, Perpignan, 2006.
* Méditerriennes, poèmes sur la mer et le désert - suivis de textes blogueurs (blogabonnel2005/2007), Autres Plumes/TDO, Pollestres, 2008.
* Reflets de Vie, anthologie de textes sur le Sida -écrits lors d’ateliers d’écriture avec des malades, à l’hôpital Saint-Jean de Perpignan. Éditions Cap Béar, Perpignan, 2007.
* 30 Itinéraires culturels en Catalogne - Nouvelles Presses du Languedoc, Sète, mars 2009.
* L’Infini de l’enfance - éditions Cap Béar, Perpignan, septembre 2009.
* Walter Benjamin, la mort à Port-Bou,éditions Cap Béar, Perpignan, décembre 2009. Nouvelle édition en 2017 (Ed. Color Gang, Palau del Vidre).
* Rafales sur Cap Béar, polar politique, éditions Cap Béar, avril 2010.
* Chemins d’Antonio Machado, éditions Cap Béar, décembre 2010, Collioure.
* Je te haine, roman, Cap Béar, 2011. Seconde version, 2015.
* La Dame de Consolation, polar mystique, Cap Béar, 2012.
* Peintres en Catalogne, du local à l’universel, Grinta, 2013.
* Les saisons de Collioure - avec photos, Grinta, 2014.
* Mathilda, roman de Collioure & Le voyage des mots, les mots du voyage (Grinta, 2014)
* Les 365 jours de Jean-Marc Pujol, campagne municipale de 2014 - Propositions culturelles et urbaines dépourvues d'urbanité pour Perpignan. (Éditions Les mots en scène, mars 2015)
* Romans pour des temps catastrophiques : Fin du temps, Les USA, c'est où, ça ?, Mexique au bois dormant, Roman d'un idiot, La bouteille au désert, journal d'un coopérant en Tunisie. (Grinta, mars 2016).
* Les communautés libertaires agricoles et artistiques dans les Pyrénées-Orientales, Editions Trabucaire, Catalogne, avril 2016.
* Le mythe méditerranéen de la Lidia de Cadaquès, avec Dali, Lorca, E. D'Ors - Color Gang, Palau del Vidre, 2017.
* Perpignan, le destin d'une ville, chronique municipale 2 - 2015/2019 - Les Mots en scène, 2019.
* Perpignan, une ville en sursis, Chronique municipale 3, 2019/2020 (le blogabonnel), Les Mots en scène, mars 2020)
Préface de Letiția ILEA, poétesse, traductrice, Cluj.
Portrait de l’artiste à l’âge cassant
Le livre récent de Jean-Pierre Bonnel, Images de femmes(Éd. Limes, 2023), que l’auteur nomme « romance des années 2024 », est, à première vue, un roman érotique. Le personnage principal, Julien Verjoul, est un écrivain, amoureux d’images et de femmes. Jean-Pierre Bonnel décrit les conquêtes de Julien, mais aussi ses échecs amoureux. Une place à part est accordée aux expositions, aux livres et aux paysages que Julien revisite, tout cela sur le fond de la guerre en Ukraine. Les itinéraires amoureux ou culturels du personnage portent l’empreinte de l’ironie et de l’auto-ironie.
Pourtant, au-delà de ce premier niveau, Images de femmes est un livre de la solitude. Ni l’amour physique, ni les livres, ni les expos ne peuvent plus chasser l’arrière-goût de la solitude de l’écrivain « à l’âge cassant ». Le dernier texte du recueil, La plus que nuit, représente en ce sens la quintessence du livre. Rien ne peut plus sauver Julien, pas même la beauté : « Qui me sauvera ? La beauté ? Elle en a fait déjà assez, à tenter de sauver le monde ! (…) Pas moi, j’en suis persuadé, à présent, après un quasi-siècle d’expositions traversées, de tableaux vus, d’installations parcourues, d’artistes rencontrés, de textes écrits dans le plaisir de celui qui découvre une création personnelle… ».
L’amour ne peut plus combler le personnage, arrivé à l’âge cassant. Julien est voué à la solitude, cette solitude fondamentale de l’être humain devant la maladie et la mort : « En effet, l’amour est loin, dans le souvenir, loin des yeux, du corps et des frémissements profonds ! (…) mais moi, qui prend pitié de ma souffrance ? Qui soupçonne le mal en moi et les déchéances du corps ? Comprend-on la douleur des autres ? Comment représenter le désespoir du prochain, qui nous frôle dans la rue ? ». Sauf à de rares moments, la communication entre les humains est elle aussi impossible. Le livre se termine sur une interrogation sur le sens de l’écriture. Celle-ci manque de sens elle aussi : « Non, non… la nuit, le plus profond et opaque du noir. Une hyper nuit, comme dirait le philosophe. L’outre-noir, comme l’a peint l’artiste. Pas l’image de femme, mais celle du rien. Point. À la ligne ? Non : le blanc de la feuille… ».
« Romance douce-amère d’une vie banale et pourtant irremplaçable », comme l’est celle de chacun d’entre nous, Images de femmes se lit alertement et avec intérêt d’un bout à l’autre, car Jean-Pierre Bonnel possède la science du romancier véritable. Il fait alterner à grande vitesse les passages sur des livres et des expositions avec les passages érotiques, de sorte que le lecteur est pris dans un tourbillon qui est celui de la vie de chaque jour de l’écrivain Julien Verjoul. La valeur individuelle de l’existence de cet être pourtant exceptionnel est dépassée, puisque Jean-Pierre Bonnel énonce dans ce roman des vérités à valeur humaine : l’impossibilité de trouver un bonheur durable dans l’amour, la communication entre humains qui est le plus souvent occultée, la solitude fondamentale de l’homme face aux maux de ce monde et à la mort, l’écriture et les arts voués à l’échec dans le monde contemporain menacé par la guerre.
Le lecteur pourra se retrouver dans de nombreux passages de cette « romance des années 202… », écrite avec vivacité et avec une conscience douloureuse de notre marche inexorable vers la destruction et la mort.
Il est fait pour choquer, réfléchir, créer son propre style : la marque Duras. Il est conscient, travaillé : fautes de syntaxe, phrases démantibulées, sa marque de fabrique.
Bien sûr, moins osé, abrupt, obscène que celui de Céline, ce style bourgeois-bohême. Le Ferdinand, il use et abuse d’une ponctuation omniprésente, lyrique, en coups de gueule : les points d’exclamations frappent le lecteur au cœur : il faut s’indigner, nous indique l’auteur. Et le rythme de la phrase nominale impose une image : l’absence de verbe implique une peinture, la touche sur un paysage, pas l’action, pas le performatif, ni passé ni futur, nous sommes dans l’écoulement temporel de l’éternel présent…
Céline a recours à l’argot, mais pas à l’incorrection : le langage des banlieues par le médecin des pauvres, des rues populaires de Paris et territoires alentours…
Le roman de Céline n’a pas une forme incorrecte, c’est le fond qui l’est : l’idéologie répugnante de la haine, de la honte, du racisme, de la délation…
Quant à la Marguerite, si vous lisez Ecrire (Gallimard, 1993), la première phrase vous désarçonne, c’est un incipit redondant, avec des mots répétés, c’est fatigant, ça tourne en rond :
« C’est dans une maison qu’on est seul. Et pas au-dehors d’elle mais au-dedans d’elle. »
Et puis, ces facilités, ce recours au « il y a », qui chez Apollinaire est poésie, ici vous crispe : l’écrivaine note tout ce que son regard voit sans pensée développée, ni vraie narration : « Dans le parc il y a des oiseaux, des chats. » Et c’est navrant de néant, de vacuité, de désintérêt…
Enfin des phrases courtes à l’apparence de pensée profonde vous mènent à une interrogation aporétique « La solitude, c’est ça aussi. Une sorte d’écriture. Et lire c’est écrire. »
Duras est d’ailleurs consciente qu’elle écrit un peu n’importe quoi, au fil d’une plume qui ne réfléchit guère : « J’ai fait des livres incompréhensibles et ils ont été lus. », à la page 36 (édition folio). Et un peu plus loin, elle est satisfaite de son livre La vie tranquille et sa phrase ultime (étonnante, incorrecte, amis c’est « de la littérature » !) : « Personne n’avait vu l’homme se noyer que moi. »
Ou cet « anglicisme » : « Le long de la maison il y encore cent ans, il y avait un chemin pour les bestiaux venir boire dans l’étang. » (les fameux il y a et ces deux infinitifs ! page 46)
Quant à la vie privée, abordée à plusieurs reprises, elle parle de ses nombreux amants, puis constate :
« Je crois que personne ne s’est retourné sur moi dans la rue. Je suis la banalité. Le triomphe de la banalité. Comme cette vieille dame du livre : Le camion. »
Le plus insolite, c’est le texte sur « la mort de la mouche » : là, je vous laisse découvrir ce morceau de bravoure sur le rien en quatre pagines… Ce serait un plagiat : elle l’a volé à qui.. ?
professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...